Quelles sont ces fleurs de pierres ?
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Quelles sont ces fleurs de pierres ?
Je place ici une série de photos prise sur le conté de Du'an (préfecture de hechi, province du Guangxi, Chine) dans un petit parc touristique en cours d'aménagement.
On y trouve notamment ces "fleurs de pierre", d'un diamètre de3 à 5 cm, qui prennent parfois la forme d'un oignon de 7 à 8 cm de long.
Or, personne à Du'an ou parmi les personnes ayant vu ces "fleurs" ne sait dire exactement ce quoi sont ces fossiles.
Nous sommes dans des calcaires du trias (T2) d'après un hydrogéologue local.
Les fossiles (si c'en est) ont été dégagés naturellement par l'érosion
En cherchant sur le web, les choses ressemblant le plus sont des coprolithes de requin, mais la structure en pelure d'oignon est-elle compatible avec cette hypothèse ?
J'espère qu'un spécialiste saure à partir de ces indications me dire ce que ces fossiles sont et ce qu'ils indiquent sur la géologie locale...
"Fleur de pierre", c'est le nom donné localement. à ces formes dégagées naturellement de la roche par l'érosion.
Ici, on a une vue externe du fossile. environ 7 cm de haut.
Vue d'ensemble de quelques "fleurs".
On y trouve notamment ces "fleurs de pierre", d'un diamètre de3 à 5 cm, qui prennent parfois la forme d'un oignon de 7 à 8 cm de long.
Or, personne à Du'an ou parmi les personnes ayant vu ces "fleurs" ne sait dire exactement ce quoi sont ces fossiles.
Nous sommes dans des calcaires du trias (T2) d'après un hydrogéologue local.
Les fossiles (si c'en est) ont été dégagés naturellement par l'érosion
En cherchant sur le web, les choses ressemblant le plus sont des coprolithes de requin, mais la structure en pelure d'oignon est-elle compatible avec cette hypothèse ?
J'espère qu'un spécialiste saure à partir de ces indications me dire ce que ces fossiles sont et ce qu'ils indiquent sur la géologie locale...
"Fleur de pierre", c'est le nom donné localement. à ces formes dégagées naturellement de la roche par l'érosion.
Ici, on a une vue externe du fossile. environ 7 cm de haut.
Vue d'ensemble de quelques "fleurs".
La réponse d'un spécialiste : Michel Vienin
Il ne s’agit pas de fossiles, coprolithes ou autres (vous en connaissez,
vous, des bestiaux qui font des crottes comme ça ?) au sens strict mais de
nodules concentriques qu’on peut qualifier de pisolithiques.
Chimiquement, ce sont des chailles (silex hydratés impurs, pouvant contenir
un certain % de calcaire), par conséquent de la silice. Il s’agit donc de
précipitations chimiques dans la boue en cours de dépôt au fond de la mer,
exactement comme les silex de la craie, du Vercors ou de n’importe où. Ils
forment exactement de la même façon dans le calcaire encaissant des niveaux
de concentration à nodules séparés.
Cette précipitation a lieu en général dans des mers, lagunes ou lacs peu
profonds et riches en phytoplacton calcaire (foraminifères...). Il arrive
pour différentes raisons que le taux d’oxygène s’abaisse (variations
climatiques, apports terrigène de matériaux organiques, pullulation algaire
ou planctonique...) ce qui favorise le développement de microrganismes à
test siliceux (diatomées, radiolaires). Le dépôt de fond à ce moment n’est
plus une boue calcaire mais siliceuse ou, plus exactement, mixte dans
laquelle la silice généralement encore minoritaire peut migrer pour se
concentrer autour des premiers « bourgeons » apparus. Sinon, on obtient des
silex en plaquettes, très recherchés au Néolithique.
Ce phénomène est assez lent car la silice est nettement moins soluble que le
calcaire (autour de 1 mg/l) et, s’il est régulier sur une certaine durée, on
obtient des silex homogènes (type craie), s’il connaît des à-coups comme des
variations saisonnières, le résultat est une concrétion concentrique. Ce
sont donc plutôt des fossiles climatiques que biologiques. Les couches plus
pauvres en silice (= plus calcaires) sont plus facilement érodée et donnent
cet aspect de dragée. Il arrive qu’une partie soit ainsi entièrement évidée
conduisant à la formation d’une boule creuse ou d’une boule « en grelot »,
avec noyau central libre.
Ces fleurs de pierre chinoises sont remarquables par leur taille et la
multiplicité des couches concentriques qui les constituent qui témoignent de
cycles biochimiques complexes mais en cherchant un peu on trouve des nodules
du même type en France (les chailles en calottes de Lozère).
A noter que les nodules sédimentaires concentriques ne sont pas forcément
formés de silex. Il en existe par exemple à base de calcaire dans divers
niveaux marneux, en phosphorite (phosphate de calcium) dans le Crétacé
moyen, en sidérose (carbonate de fer) dans les schistes du Cambrien ou du
houiller, en oxyde de fer et même en célestine (sulfate de strontium) dans
le Valanginien du Languedoc...
Vetus Reptator
vous, des bestiaux qui font des crottes comme ça ?) au sens strict mais de
nodules concentriques qu’on peut qualifier de pisolithiques.
Chimiquement, ce sont des chailles (silex hydratés impurs, pouvant contenir
un certain % de calcaire), par conséquent de la silice. Il s’agit donc de
précipitations chimiques dans la boue en cours de dépôt au fond de la mer,
exactement comme les silex de la craie, du Vercors ou de n’importe où. Ils
forment exactement de la même façon dans le calcaire encaissant des niveaux
de concentration à nodules séparés.
Cette précipitation a lieu en général dans des mers, lagunes ou lacs peu
profonds et riches en phytoplacton calcaire (foraminifères...). Il arrive
pour différentes raisons que le taux d’oxygène s’abaisse (variations
climatiques, apports terrigène de matériaux organiques, pullulation algaire
ou planctonique...) ce qui favorise le développement de microrganismes à
test siliceux (diatomées, radiolaires). Le dépôt de fond à ce moment n’est
plus une boue calcaire mais siliceuse ou, plus exactement, mixte dans
laquelle la silice généralement encore minoritaire peut migrer pour se
concentrer autour des premiers « bourgeons » apparus. Sinon, on obtient des
silex en plaquettes, très recherchés au Néolithique.
Ce phénomène est assez lent car la silice est nettement moins soluble que le
calcaire (autour de 1 mg/l) et, s’il est régulier sur une certaine durée, on
obtient des silex homogènes (type craie), s’il connaît des à-coups comme des
variations saisonnières, le résultat est une concrétion concentrique. Ce
sont donc plutôt des fossiles climatiques que biologiques. Les couches plus
pauvres en silice (= plus calcaires) sont plus facilement érodée et donnent
cet aspect de dragée. Il arrive qu’une partie soit ainsi entièrement évidée
conduisant à la formation d’une boule creuse ou d’une boule « en grelot »,
avec noyau central libre.
Ces fleurs de pierre chinoises sont remarquables par leur taille et la
multiplicité des couches concentriques qui les constituent qui témoignent de
cycles biochimiques complexes mais en cherchant un peu on trouve des nodules
du même type en France (les chailles en calottes de Lozère).
A noter que les nodules sédimentaires concentriques ne sont pas forcément
formés de silex. Il en existe par exemple à base de calcaire dans divers
niveaux marneux, en phosphorite (phosphate de calcium) dans le Crétacé
moyen, en sidérose (carbonate de fer) dans les schistes du Cambrien ou du
houiller, en oxyde de fer et même en célestine (sulfate de strontium) dans
le Valanginien du Languedoc...
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