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Compte rendu d'un voyage Juillet-Août 2012

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Message  mystheria Lun 18 Mar - 14:16

A défaut de petits articles thématiques que je ferais quand j'en aurais le temps; je transfert ici le compte rendu total que j'avais rédigé pour les compagnons d'un autre forum d'essplorateurs.
Pourtant ce premier forum est moins approprié que celui ci, passant du monde virtuel (essplorations d'un jeu vidéo) au réel (voyages en Chine).


Qui est l'auteur ? Colette B, étudiante en Sociologie, et héritant de l'amour de la Chine de l'admin. drunken


Information :
Le compte rendu brut que vous trouvez ici sera retravaillé, donc pour l'instant, ne vous fiez pas :
- Aux "privates jokes" adressées aux lecteurs du forum de la Ridpef (ridpefiens)
- Aux pseudonymes, "élétruc, éléchose", ce n'est rien d'autre que mon pseudo sur ce forum : Eléïs.
- Aux images en partie manquantes. (Un ami les avait hébergé pour moi)


Dernière édition par mystheria le Ven 5 Avr - 13:10, édité 1 fois
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Message  mystheria Lun 18 Mar - 14:33

Voyage 2012 (1)

Petit compte rendu en différé, sans internet c'est dur de raconter son voyage.

I. Voler parmi les Noutons.

Sur le vol d'Amsterdam à Canton, je vole parmi les Noutons, qu'ils sont beaux les noutons volants en liberté. Mais je dois vite fermer les volets de la machine volante qui me conduit, parce qu'il faut dès à présent se caler sur l'heure Chinoise.

Spoiler:

Eléïs boit une gorgée d'eau chaude, puis reprend son récit.

Les noutons c'est cool, c'est mignons, c'est tout doux, mais c'est un peu turbulent. Quand tu t'y frottes de plus près, c'est comme s'ils te serrent dans leurs bras et ils te secouent ! Hé oui, les turbulences dans les volantes irl, c'est les Noutons qui les créent !
J'ai fait de mon mieux pour dormir, à coté de moi une jolie chinoise se tartinait le visage toutes les deux heures de crèmes en tout genre qui m'ont attaqué les voies respiratoires, mais tout va bien ! -Vraiment, elle avait pas besoin de crème.-

Parfois on a des rassemblements de noutons, ça fait un nouton géant, il devait y avoir un lama là dessous.
Spoiler:

En arrivant vers Canton, les Noutons se sont rassemblés pour faire une attaque contre les lamas, c'était impressionnant, j'ai même eu peur ! Parce que les noutons qui se rassemblent ça fait une grosse forme grise, qui jette des éclairs ! Vu du dessus je me suis dit « wolala on descend ! Mais on fonce dans les noutons qui sont en colère, on va tous mourir ! ». Mais heureusement j'ai la bénédiction du nouton, et une fois dans les nuages, je ne voyais plus les éclairs, pourtant ils étaient nombreux vu d'en haut !
Puis le ciel s'éclaircit, la nuit disparaît. Comme moi j'ai dormi, et qu'il est 5h du matin en Chine, je me permet d'ouvrir un peu le volet pour regarder le levé du soleil parce que c'est super beau. Un chinois deux rangées plus loin me tend un petit message en anglais « la lumière du levé du soleil est magnifique n'est ce pas ? ». Je lui souris et lui rend son petit mot, en essayant d'ouvrir un peu plus le volet sans réveiller tout le monde qui dors.
Plus tard, il sors un gros bouquins d'un nombre de page incalculable, avec pour titre « Statistiques et... » une autre horreur du genre. Mais je sauterais plus tard sur l'occasion pour discuter un peu français avec cet étudiant de Paris, qui rentrait chez lui pour ses vacances. Je discute tellement avec lui que j'en oublie qu'il faut s'installer sur les sièges et s'attacher avant de retoucher le sol. Disons que j'ai eu un peu de retard.
Hé oui, dans l'irl, y'a d'autres gens qui jouent.
Smile


Malgré ma tentative de me caler directement sur l'horaire chinois, arrivée à Canton, j'avais un peu le cerveau qui partait en vrille, a moins que ça ne soit ma capacité habituelle à chercher les chemins d'essplo les plus compliqués avant de trouver les plus simples.
Pour preuve, au lieu d'aller directement m'enregistrer comme immigrante, en donnant les papals bien remplis, mon passeport, mon visa, et ma jolie bouille, je vais plutôt aller à l'autre guichet disponible pour faire une attente foireuse, pour ne rien obtenir. Ensuite, je passe par la voie normale.
La quête du moment était que, je n'avais pas le billet d'avion pour aller à Nanning, parce que les autres que les chinois, (Nantes et Amsterdam) sont incapables de me le faire. Et ces derniers m'avaient affirmés que mes bagages me suivraient directement à Nanning, tranquillou.
Bref, je passe le contrôle des visas et je demande mon ticket, qu'ils me font rapidement. Avant de me dire qu'ils leur faut mon bagage, parce qu'il ira pas directement à Nanning, je dois le ré-enregistrer.
Le cerveau dans les chaussettes, je fait 4allés retours, en disant « wai mais euh z'êtes surs lol ? » (Comme une occidentale qui a l'habitude des choses bien faites, sauf que là, je suis en Chine. Finalement, je retrouve mon bagage sur le tapis, que j'ai pas vu malgré mes allés retours.

Disons que c'était pour mettre du piment dans mon voyage ! J'enregistre mon bagage, y'a plus personne qui fait la queue. Ah si ! Une chinoise d'entre 35 et 40ans, qui semble se chamailler parce que ses 30bagages, je ne sais pas trop quoi. Ce qui fini par ameuter 10autres chinois devant moi, qui vont marchander le poids de leur bagage. (Des cartons des cartons et des cartons)
Bon moi je suis patiente, huhu, une des 10chinois me regarde et semble dire en chinois quelque chose dans le genre « la fille là elle a un bagage, on lui fait perdre son temps », bon ils disparaissent, j'enregistre mon bagage, pile à temps ! Parce que la madame reviens à la charge.

Hophophop je n'ai plus que 30min pour trouver ma porte d'embarquement. Moi j'aime bien courir dans l'aéroport, j'ai confiance en mes papattes. Par contre un aéroport vide, ça fait bizarre. (Parce que tôt le matin). Je croise une femme de ménage à qui je montre mon ticket en pensant « Heyeuh, là je courrais après le panal porte B273, et le panal a disparu », « vas y là bas » qu'elle me dit en chinois en montrant un coin sombre du couloir.
Azi j'y vais, hophophop, de loin elle me confirme que c'est bien là. Moi ce que je vois devant moi, ce sont des guichets abandonnés, des tapis roulant qui ne servent plus, et des barrières qui dirigent personne. Je dois vraiment être en retard...
Comme je vois un gars qui semble venir vers moi, j'essaie de le rejoindre en enfreignant la loi des petites barrières, une dame m'arrive dessus, « whai c'est par là, tu vas où toi ? » (Je fais de la traduction de compréhension, et pas de paroles hein !)
Tout à coup tout reprend vie, je passe mes bagages dans la boite qui scanne tout, et je fonce en face.

Petite parenthèse : En parlant de boite qui scanne tout, j'ai vu pour la première fois une grosse bouate qui scanne les gens à Amsterdam. Tu rentres dans la bouate, tu met tes papattes sur les traces de papattes, tu lèves les bras, et t'attend que la totalité de ton corps soit euh... Ondifié. (Vraiment, j'ai pas les mots). Puis quand tu sort, tu voit le scanne de ta silouhette, avec des endroits suspects dans ton corps, genre des taches noires entourées de rond rouge. « Aeuh j'airienfaitmoi ! », bon au final tu passe par la personne qui te tâte, comme d'habitude...

Fin de parenthèse, j'arrive sur un couloir sombre : décidément, mon super sprint à la porte d'embarquement se trouve plein de péripéties.
J'ai devant moi des mini cars à ciel ouvert, une chinoise qui brode et qui me dit « dans le bus dans le bus ! », hop je rentre. Prête pour me faire conduire à toute halure.
Ha bah non, un groupe d'occidentaux débarque, se fait fouiller jusqu'au fond des chaussures, et mettent un temps fou à se rechausser devant les portes, au lieu de le faire dans le bus. Comme le retard se fait, et que les bus ont leurs horaires, le chauffeur commence à partir. Puis voilà que les bonzhommes se mettent à crier « Stop stop stop ! » « Two ladies ! Wait the two ladies ». Parfois, j'aime pas les occidentaux.
Le temps que les demoiselles mettent leurs chaussures à leurs pieds, leurs vestes dans leurs sacs, et viennent tranquillement en marchant dans le bus, nous pouvons enfin partir.

Spoiler:

C'est assez marrant cette sensation de tram irl. Hop, il nous dépose comme de rien plus loin, devant un couloir plus propice au spint eleissien qui va louper son avion. J'ai mon ticket, le numéro de porte indiqué, tout va bien. Je cours cours cours vers les dernières portes du couloir. Une fois en face de celle ci, je lis que mon avion se fait embarquer d'une autre porte, à l'autre bout du couloir. Je cours cours cours vers l'autre bout du couloir, comme pour narguer les occidentaux croisés plus tôt d'un air de dire « r'gardez moi j'suis une vraie essploratrice, y'a de l'action dans mes essplos ! », et pour faire rire les chinois, croisés aussi plus tôt, à qui je demandait si la direction de la mauvaise porte était bien celle que j'avais prise. Je prend 1min pour lui prouver que c'est moi qu'ai raison, que les traîtres ont changé la porte en lui montrant le panneau... Que j'aurais pu regarder avant -et que j'avais regardé avant, en notant la bonne porte avant de courir après ma valise-, ça m'aurait évité un allé retour. Je l'avais dit, le cerveau dans les chaussettes.
J'arrive donc à ma chère porte, à l'heure, j'embarque.

Une fois dans l'avion, le patati patata habituel de sécurité, puis... puis rien. L'avion a décollé avec une heure de retard parce que « le pilote à remarqué que... je vous le dirais plus tard », parce que c'était dur à expliquer en anglais pour la petite hotessette de l'air.
Une heure de vol de prévu, normalement. Très souvent, ils nous préviennent qu'il va y avoir des turbulences. (Les noutons étaient d'humeur), mais bizarrement, eux ils préviennent avant, alors que l'avion précédent prévenait après. Un instant j'ai douté, on longeait carrément la mer, j'me suis demandée si j'allais pas finir à Taiwan. D'ailleurs j'ai fait des photos de petits noutons marins.
Mais en plus d'une heure de vol, avec vue sur la mer, puis enfin les plaines, Nanning !

Screen noutons marins : on peut voir aussi une île à essplorer !
Spoiler:

De haut, l'endroit est étrange, on voit que la totalité des forets a été replanté, ça fait joli, mais pas très naturel. Mais c'est bien, que les chinois plantent des arbres. Y'a aussi de drôles de mares vertes fluo, je pense qu'ils cultivaient une algue particulière. Ou alors un chemin pour le rêve d'émeraude, j'vais tenter de me renseigner. Comme toujours, les bâtiments en construction, le contraste entre le neuf et le vieux. En s'approchant de la terre, je remarque que de ces plaines ressortent de grandes falaises, comme venues de nul part, c'est surprenant. Tiens, il pleut.


II. Débarquer sans programme

Mon père m'avait prévenu à Amsterdam que la « Blue Sky Team » viendrait me chercher, et que je longerais chez quelqu'un d'absent. J'avais donc plus d'une heure de retard quand j'ai croisé qui m'attendait, fatiguée, je me laisse porter par le rythme de la Chine.
De tout ce que j'ai vu, sur la route, j'aurais bien fait des tonnes de photos pour tout vous partager, je n'en ai pris aucune. Déjà parce que je savais pas trop où on allait, et que je ne comprenait pas trop ce qu'on me disait, et que mon cerveau comatait encore. Je ne comprend pas tout, on me passe le téléphone pour parler à différentes personnes, puis je me laisse guider. Dans ces cas là, mieux vaut ne pas me demander mon avis.

Pour moi, tout c'est passé mieux que ce que je l'imaginais, en fait, ce qui a carrément la classe, c'est que là où je loge, c'est dans le campus de « Guangxi university for Nationalities ». Justement où je voulait me rendre pour discuter un peu d'ethnologie avant de voir les étudiants partir sur le terrain... Sans moi. (Oui parce que c'est pour ça que j'allais en Chine à la base.)

Arrivés sur le campus, on embarque trois étudiants dans la voiture, dont une qui parle français, et qui m'explique qu'ils vont me montrer où je vais dormir. La « blue sky team » reste en bas, je monte 10 étages avec les étudiants.
C'est avec une famille au presque complet que je dors ce soir, qui ne parle pas un mot d'anglais. Tant mieux, ça me pousse à parler un peu chinois. Deux grands parents, une mère et deux enfants. Enfin, au moment où je suis passée. À présent c'est une tante et un enfant. Je pense.
J'ai un lit avec une moustiquaire, c'est cool !
Spoiler:


*Eléïs se met à farfouiller dans un sac à peine chiffonné*
Ils m'ont donné des trucs... *Sors des gâteaux et une mini brique de lait à boire à la paille* d'occidentaux.
Valises posées, je redescend, les trois étudiants me quittent, je pars manger avec la « blue sky team », qui sont en fait deux, dans le cas présent. Ils m’emmènent manger. Pour la première fois de ma vie en Chine, j'ai mangé des nems, ça me travaille encore. D'une région à une autre, d'une ville à une autre, la nourriture change presque radicalement. *Pense avec envie aux piments de Guiyang*
Aussi la météo, tiens, ou peut être moins. Mais il pleuvait, comme une douche tiède bien fournie en eau. Tellement qu'en quittant le restaurant, une personne nous escorte avec un parasol, pour qu'on ne se mouille pas. Il fait très chaud.


J'ai profité du moment pour signaler mon besoin de filer à la banque la plus proche pour échanger mes euros contre des yuans. Sur le retour, « Bank of China », farpait !
En Chine, c'est important d'avoir des coupaings chinois pour t'accompagner, j'ose à peine imaginer le casse tête sans. Pour échanger ma monnaie, une photocopie de mon passeport, et des formulaires à remplir. Sur l'un et sur l'autre, j'échange le nom et le prénom, c'est plus fun. Puis ils demandent une adresse, un numéro de téléphone, en Chine. La question qui me hante depuis la demande de mon visa. Mais ici c'est vite réglé : La miss met son adresse et son numéro sur mon formulaire, sous le regard approbatif de celui qui nous accueille. Ensuite, on est en file d'attente pour changer la monnaie, donner les formulaires, les sous, le passeport.
L'homme regarde en long en large en travers la totalité des documents. Je me suis presque demandé si on allait me refaire du coup du « ton passeport il est pas comme les autres, y'a deux photos dessus ». -Comme tous les passeports français-. Au bout d'un moment, et quelque questions de compréhensions de la part de l'employé, je ressort avec mes yuans.
J'enchaîne, j'ai besoin d'une carte SIM China Mobile, parce que sans téléphone en Chine, c'est comme sans amis, t'es fichu. On me dit qu'on verra ça plus tard. J'insiste pas, ils sont déjà bien gentils de faire tout ça pour moi, même si le geste n'a rien de surprenant dans le pays.

On me dépose devant l'appartement, en me disant que je peux me reposer. Je montre mes dix étages : Je sonne, je frappe, rien. Bon, j'vais me chercher ma carte SIM, et visiter le campus.
Il y a quelque boutiques dans le campus, deux de téléphones, abonnements. J'entre dans la plus visible, qui ressemble à toute boutique du genre « azi que jte vende mon téléphone », je me renseigne, savoir s'ils vendent des cartes : Oui. Je sors.
Je marche un peu puis j’entends « Hello ! ». le coupaing de la blue sky team qui ne parle pas anglais ! Il me fait signe de le suivre, nous entrons dans une boutique à l'étage : China mobile. La miss était en train de me prendre une carte SIM. Bllb... Je lui propose de la lui payer, elle me dit non. -M'enfin à quoi bon avoir des yuans si je les dépense pas pour ce à quoi j'avais prévu de... bref-
Après ça, je reprend ma visite du campus, téléphone à la main : j'envoie des textos à tout va, toujours pas de réponse de la demoiselle en ethnologie... Mais le campus me fait rêver.

Spoiler:

Vraiment, ça donne envie d'y étudier. De loin d'ailleurs, je vois les bosseurs, dans les salles... Ils ont vraiment l'air de bosser ces étudiants. Après quelque tours, je repère le bâtiment ethnologie, sociologie, juste à coté de l'appartement.

Puis je rentre, finalement si la porte m'était restée fermée la première fois (en même temps c'est facile sans poignée), c'est parce qu'on m'avait pas entendu frapper (sur la grosse porte en fer).
Le soir, la grand mère me montre comment me servir de la douche, à quoi sers le shampoing, qu'est ce que l'eau chaude. J'aime bien, c'est rigolo d'être un étranger.
On mange ensemble, puis on regarde la TV, enfin je disparaît commencer mon article. La grand mère reviens avec des photos de sa famille, son voyage en Amérique avec son petit fils.

Bonne nuit:)

III. Deuxième jour

*Eléïs se réveille en sursaut, elle secoue la tête et murmure « Pas dormir pas dormir ! », elle pousse un long bâillement puis se lance.*

Coucou Ridpef, le second jour touche à sa fin, et je m'en veux d'avoir dormis quelque heure à l'instant, c'est mal pour reprendre le rythme à l'horaire de la Chine.
Ce matin je me suis levée tôt, même si tout le monde se levait, je me suis levée trop tôt. Vers 6h, donc 00h de votre coté. J'étais concentrée sur une seule chose : rencontrer une étudiante en ethnologie avant qu'elle parte le lendemain sur le terrain, elle m'avait dit qu'elle m'appellerais dans la matinée.
Le matin, je mange trop, j'y peut rien... D'abord, on m'apporte des pains et du lait en brique, en me disant « qu'eux ne mangent pas ça, mais moi sûrement ». Un peu la tête dans les chaussettes, je mange un morceau de pain, qui ressemble à de la brioche. Je vérifie l'heure.
Je rejoins la famille, qui mange du riz pataugeant dans de l'eau, sucré et légèrement aromatisé. On me met à table, je goûte d'un peu de tout, parce qu'après le riz, c'est du piment, du riz cuit à la vapeur, du tofu, des légumes, qui font leur apparition sur la table. Puis un autre plat, du riz collé, un peu sombre, la grand mère essaie de m'expliquer que le 9juillet, ils ne mangent que ça, qu'il y en a beaucoup. Comme d'habitude, je fait d'étranges phrases avec mon pauvre niveau de chinois.
Je comprends plus que je ne parle, c'est pratique pour moi, moins pour eux. Surtout quand quelqu'un se décarcasse à me traduire ce que j'ai compris en anglais. Souvent, je sais de quoi les gens parlent.

Après ce long déjeuné, je décide de rassembler mes affaires, et de sortir. Prendre l'air dans le campus, avec quelque lectures, l'appareil photo, en attendant que l'étudiante me contacte.
Je décide de prendre le numéro de téléphone de chez eux, au cas où la prochaine fois encore, on ne m'entende pas frapper. Je vais voir la mère de l'enfant, qui fait le ménage, en lui montrant mon téléphone, et mon calepin contenant les numéros. Elle me dit qu'elle ne parle pas anglais, et me redirige vers le grand père, qui ne parle pas anglais non plus. Je lui montre le téléphone de la maison, et un numéro sur mon calepin. Il me dit en chinois « keyi keyi », et commence à taper le numéro indiquer. Je balance mon index de droite à gauche en disant « 不不不”, pour lui dire que ce n'est pas ça que je veux. Vous avez maintenant une idée de mon niveau de chinois. Ensuite, il comprend et marque le numéro sur mon carnet. J'ai tout pour partir.

En fait, le fait de prendre moi même une décision, et vouloir l'appliquer, enclenche souvent un étrange mécanisme que je vais tenter de vous expliquer. Je voulais donc sortir, je prend mon sac, mes papiers, je me dirige vers la porte “我去”.
Mais non, je ne partirais pas aussi facilement. Ils me demandent d'attendre, et me mettent une chaîne anglophone de CCTV, télévision chinoise. On me demande le numéro de la personne que je veux appeler. Sur le moment, je ne voulais appeler personne, juste sortir faire un tour. Je donne le numéro d'une étudiante chinoise qui parle français, rencontré le jour précédent. Il me la passe, j'explique la situation. Elle me dit qu'elle est occupée, à l’hôpital, et qu'elle ne pourra me rejoindre qu'à 12h, que je dois attendre. Je lui parle de la personne que je veux rencontrer. J'attends.
Le père reprend le téléphone, et appelle sa fille Zhang Hua, grâce à qui je suis ici. Il me la passe, même histoire, j'explique que je voulais rencontrer l'étudiante en ethnologie. Elle me dit d'attendre. J'attends.
Le père passe un troisième coup de téléphone, Zhang Hua lui a donné le numéro de l'étudiante. Il me la passe. Ça me gène un peu tout se cirque, elle me dit d'attendre. J'attends.
Quand je dois attendre, le signe est simple : on me met la télévision. Je retourne dans ma chambre écrire un peu. Puis l'étudiante en ethnologie arrive.

Voila une idée de la machine du réseau de relation des chinois et pourquoi je dit qu'on se fait souvent « balader », les choses se passent généralement sans que tu n'y fasse quoi que ce soit. Moi j'ai l'impression d'avoir dérangé 3personnes pour rien, pour eux, tout s'est bien organisé et je peux enfin partir.
Coco, c'est le surnom anglais de l'étudiante, me propose de sortir marcher un peu dans le campus pour discuter. Je prend peu d'affaires, puis c'est parti. Mon niveau d'anglais est meilleur que mon niveau de chinois, mais c'est pas encore tout à fait ça. On parle d'ethnologie, de l'université, je compare les campus que j'ai pu visiter : à Canton, à Nanning, à Chambéry, à Nantes.
Mon idée est précise là dessus : les université chinoises sont magnifiques, et donnent un décors propice pour étudier tranquillement, et te reposer. Je pense aux parcs, c'est vraiment agréable. Alors que les universités françaises que j'ai pu voir, ne sont rien d'autre que des gros blocs de béton, qui essaient de se différencier dans une architecture de mauvais goût. Sur un terrain d'herbe tondue, quelque arbres, parfois. Rien pour s’asseoir. Vraiment : Regardez les photos.

Spoiler:

Ici, elle a tenu à me prendre en photo, c'est bien gentil. Le bâtiment est magnifique.

Elle me dirige peu à peu vers les chambres universitaires, on monte quelque étages, et me voilà dans sa chambre, qu'elle partage avec 5autres étudiantes.
C'est assez petit, mais bien agencé. En entrant, on tombe directement sur les 6lits, dans une pièce de 15mètres carrés environ, en longueur. Trois lits mezzanines à gauche et à droite de la porte. Les lits sont munis de moustiquaires, en dessous de chaque mezzanine, on trouve un bureau, un placard qui fait la taille de l'échelle pour monter, et une étagère, tout le long du bureau en forme de « L ». Au fond de la pièce, une autre pièce, dans laquelle je ne suis pas allée, qui avait tout d'une cuisine, puis derrière un petit balcon.
On installe 4chaises en rond, dans le petit couloir formé par les lits, puis on discute. Il y avait deux copines de chambre dont une qui étudie la sociologie.
La seconde copine de chambre s'appelle 许瓒, et prend un air complètement captivé et rêveur en me regardant. Parce que les « femmes Françaises sont vraiment magnifiques, et que Paris est romantique », que les yeux des chinoises « sont trop petits, et qu'elles n'ont pas un joli corps ». J'essaie de leur expliquer que la télévision les influence dans ce jugement, puisque dans les films et la publicité chinoise, toutes les chinoises sont grandes avec des grands yeux, et il en est de même en France, on ne montre qu'un idéal de beauté. Que les françaises entre elles, sont aussi différentes, que les chinoises entre elles.
Malgré mon beau discours, j'ai toujours mes grands yeux et mon grand nez. Elle me donne un petit écrit :
« 我很喜欢你的眼睛,
因为,你的眼睛很迷人!”
Autrement dit : « J'aime beaucoup tes yeux, parce qu'ils sont charmants ». Elle s'excuse de la simplicité du récit, je lui répond que ça me fait plaisir parce que c'est en Chinois. Je leur apprend deux mots de français sur demande : « Je t'aime » et « Désolé ».

Quand on ne parle pas de mes grands yeux, on parle des études, et de mon voyage. L'étudiante en sociologie est impressionnée par les auteurs français, parce qu'il n'y a pas de grands auteurs comme ça en Chine, et elle se demande comment ils peuvent avoir de telles idées.
Elle me montre deux de ses livres de sociologie, les statistiques ! Elle déteste ça, ça tombe bien, moi aussi. Et pourtant, les deux livres font sûrement plus de 200pages chacun. Je suis impressionnée, et je me sens ridicule, parce qu'à l'université en France, j'ai l'impression qu'on ne fait rien, à coté d'eux. Les chinois passent 4ans en Licence, alors que nous 3ans. Mais j'ose penser qu'ils sont mieux formés que nous, ou différemment. En tout cas, ça a l'air de travailler dur.

*Eléïs est songeuse, et bois une gorgée de thé vert sucré en bouteille*

On parle aussi de mon voyage, pourquoi je suis ici, comment je suis venue, qu'est ce que je vais faire, est ce que je suis déjà allée à Guilin ? Je devrais y aller, c'est un endroit très joli. C'est la seconde fois qu'on me le dit. Plus tard, on quitte la chambre, et je refais un tour du campus avec Coco, pour s’asseoir en attendant l'heure de manger.
J'ai un peu l'impression de passer pour une super essploratrice, parce que j'impressionne un peu, avec mon plan foireux de la fille qui va en Chine toute seule, sans trop savoir ce qu'elle va y faire, et qui débarque à un endroit où elle ne connaît personne. Parce que depuis que je suis en chine, je n'ai rencontré personne que je connaissait avant de venir.
J'explique que sans amis, en Chine, on ne peut rien faire, et qu'on ne peut pas se débrouiller de cette façon sans en avoir. Je sais qu'à tout moment je peux appeler mon père, et qu'il trouvera des gens, ou une solution pour m'aider. Parce qu'il connaît beaucoup de monde dans plusieurs coins, du fait qu'il vit en Chine depuis 4ans, et que la spéléologie le pousse à aller dans différents endroits, pour former à la sécurité, ou pour rendre service dans une grotte.
Oui, mais je suis quand même allée en Chine toute seule, en prenant l'avion, et elle n'a pas le courage de se lancer dans ce genre d'aventure. Encore une fois, j'ai à répondre : J'ai acheté mes billets pour les rejoindre pour une enquête de terrain, pour laquelle j'ai été refusée au dernier moment. Sans ça comme prétexte pour faire les démarches, je ne serais peut être jamais venue seule.
Parce qu'en plus du courage pour le faire, il faut le prétexte. En réalité, ça fait 4ans que je marmonne qu'un jour j'irais en Chine toute seule comme une grande, pour y passer quelque mois auprès de mon papa. Et qu'en 4ans, je ne l'ai pas fait.
Encore une fois, je raconte avec modestie que tout le monde est pareil, et que je n'ai pas plus de mérite que d'autres. Quand même, ça me rend un peu fière. Je pense que face à ce genre de compliments, je ne me rend pas vraiment compte de ce que ça représente, dans le regard de l'autre.

Parlons du terrain, j'ai redemandé la raison de mon refus. Ça a bien l'air d'être aussi simple : L'université ne veux pas prendre la responsabilité d'un étudiant étranger. Pour ne pas avoir à réagir en cas de problème. J'aimerais bien argumenter, j'ai tenté de parler de ma super assurance santé que je me suis cassée la tête à avoir avant de partir... Je ne sais pas vraiment quoi dire.
D'autant plus qu'ils ne partent pas demain, comme prévu, mais Samedi. Ça me laisserait un peu de temps pour repartir à l'attaque, et dire que je veux venir. En fait, je ne sais pas qui contacter. Je n'ai que elle. Peut être que je devrais rencontrer sa prof, bien qu'elle ne puisse pas faire grand chose pour moi après cette décision. Ce que j'aimerais m'assurer, c'est une place pour la prochaine fois...
Je lui demande un compte rendu de l'étude, une fois terminée, elle me répond qu'elle doit avoir l'autorisation de sa prof, puisqu'elle lui paye la place pour l'enquête de terrain, et qu'elles travaillent ensemble ; mais qu'il ne devrait pas y avoir de problème.
Elle me dit aussi que je pourrais essayer de venir sans autorisation, c'est son avis à elle, que peut être si FengShan, ma prochaine destination, n'est pas bien loin, je pourrais essayer de venir.

*Le récit s'interrompt par un coup de téléphone, Zhang Hua, elle appelle à l'instant la professeur d'ethnologie avec qui j'aurais du partir, pour que je la rencontre demain. Seconde chose, je n'irais pas à Nanning seule en taxi, on me demande de ne pas le faire parce que ce n'est pas prudent. Mon ami viendra me chercher, en taxi.*

Pour moi, il n'y a aucun risque à prendre le taxi seule, l'ayant déjà fait, la méthode m'avait plu : Donner le téléphone au chauffeur, qui écoute mon contact lui donner mon adresse, et go. Peut être que sans contact, c'est risqué, mais j'en doute. Je vais quand même faire comme on me le demande, par politesse, et parce que ça ne doit pas vraiment poser problème.
Ha j'oubliais aussi, suite à ce coup de fil, je vais à Nanning ce soir, pour boire des bières avec des amis de Zhang Hua, je ne les connaît peut être pas non plus.

*Eléïs s'absente pour envoyer quelque textos. C'est ce que je disait : sans téléphone, on ne peut rien faire en Chine. En tout cas la journée de demain s'organise, même si je sais bien que les journées organisées, finissent toujours par donner autre chose. Je suis un peu comme un poisson dans une eau mouvementée, il faut avoir l'habitude, s'y attendre, et surtout laisser faire.*

Laisser faire, et voir les choses arriver au moment où elles arrivent, c'est un peu ce que j'ai fait ce midi. Puisque j'avais dérangé l'étudiante qui parle français qui avait prévu de me rejoindre à 12h, et que j'étais déjà avec Coco, je me sentais un peu gênée, de la faire venir pour rien, puisque je n'avais plus besoin de son aide. Mais je ne pouvais pas non plus lui dire de partir, d'autant plus que j'apprécie aussi sa présence et que je veux bien faire connaissance.
À 11h45, nous passions avec Coco devant l'appartement où l'étudiante devait nous rejoindre, puis elle m'emmène dans un petit marché.

C'est très sympathique, vraiment, dans le campus, une petite entrée qui donne sur un marché, où ils vendent des fournitures scolaires, des sacs, des tongs, des parapluies, et plus loin, un grand marché couvert où ils vendent des fruits et des légumes. Je vous ferais des photos à l'occasion. (J'essaie de sortir l'appareil le plus discrètement possible, j'ai un sentiment qui me pourrit mes screens, qui consiste à me dire « je ne suis pas une touriste, si je prend des photos je vais passer pour une touriste, et j'aime pas le tourisme ». Encore un coup de la mentalité Eléïssienne)
C'est vraiment une ambiance sympathique, on achète trois mangues et un fruit non identifié, orange, de forme ovale, avec des pépins noirs. Puis on va dans un des cinq restaurants de l'université.

Une grande pièce gigantesque, avec plein de tables en bois. À droite à l'entrée, le guichet, à gauche, des ventes de boisson. Sur la façade de droite comme un self sans en être un, on voit les plats affichés, c'est peut être un accès pour discuter derrière, avec la cuisine. Je ne suis pas allée voir de près. À gauche, des fenêtres, des tables sur une petite estrade. Nous nous installons sur une des premières tables à gauche. Cette fois, j'ai pris une photo. Je tenais à vous le montrer.

Spoiler:

On s'installe, puis on attend l'étudiante, je donne son numéro à Coco, qui lui indique où on se trouve.

*Le récit s'interrompt, Eléïs reviens rapidement avec des « pommes jaunes » dans les mains, des tous petits fruits, qui ont plus un goût de citron que de pomme, et dont les noyaux sont si nombreux qu'on se demande comment ils tiennent dans de si petits fruits. C'est très bon ! Sur ce, je termine rapidement le récit ci dessus, et je vais manger. *

On fini par la retrouver, puis je les laisse commander sur la carte en Chinois. La demoiselle qui parle français étudie le français comme spécialité, mais n'est jamais allée en France. Elle attend une bonne occasion qui ne s'est pas encore présentée. Je repense à l'étudiant que j'ai rencontré dans l'avion, je lui ai demandé ce qui l'avait poussé à venir faire ses études en France, la réponse est une très bonne raison : c'est moins cher. Quitte à partir dans un pays dont tu ne parles pas un mot pour commencer une licence, et payer des billets d'avion, l'expérience vaut le coup. Puis ça leur permet d'apprendre le français directement dans le pays.

Voila une photo du repas pris dans l'université :

Spoiler:

C'était très bon. Et sur le coup, je me suis encore fait avoir, sans trop savoir comment. Je voulais aider à payer, mais en partant, pas de passage au guichet pour sauter sur l'occasion. Leur carte étudiant doit aussi servir de payement, et ça a du se faire sans que je m'en rende compte. Ensuite, elles me laissent là où je loge, pour que je me repose.
Les coups de fatigue dans l'après midi sont très fréquents, peut être la conséquence de la « nuit française blanche » de la matinée. Du coup, et comme la mère allait se reposer aussi, je me suis endormie.
Avant de me quitter, les deux étudiantes parlent avec les parents de Zhang Hua, de mon désir de visiter Nanning demain, et rejoindre un ami. Comment je veux m'y rendre etc. En fait, je crois que pour toutes mes actions, je dois passer par quelqu'un qui les communique à la famille. Si non, ça fait un coup comme ce matin, avec tous les coups de téléphone.
Bonne journée Ridpef !


Petite correction : en fait, je crois que celle dont je parlais comme étant la mère de l'enfant, est en fait une personne qui est là pour aider la famille dans les tâches quotidiennes : nettoyage, repas, lessive..., et la seconde personne est la grand mère du petit fils.




9pages word déjà :
En fait, je trouve le temps comme je peux de rédiger mes journées, c'est le manque d'internet qui doit me pousser à écrire autant, ou bien le coté sociologue qui ressort, mais surtout l'envie de donner des nouvelles à ma famille, mes amis et la Ridpef, du coup le forum concentrera le tout, avec un récit peut être un peu long, très complet, qui étale ma vie actuelle. Bah tant que je suis active chez la Ridpef, ça ne me dérange pas d'étaler ce que je fais dans l'Irl, surtout pour une esspédition !
Je pense que je vais tenter un autre travail, pour moi, dans lequel je vais décrire la vie dans cette famille, ça c'est pour la sociologue. Bisous Ridpef !



IV.Jour 3

Comme je disais, le programme en Chine n'est jamais stable. Ce matin je lis un message de Coco envoyé à 00h23, qui me dit qu'elle viendra avec moi rencontrer sa prof le lendemain matin. Bêtement, du fait de l'horaire et que je devais la rencontrer dans l'après midi, j'ai pensé qu'elle parlait d'aujourd'hui.
Je décale alors ma disponibilité pour rencontrer un ami de longue date, à l'après midi. En plus de ça, le groupe qui devait m'emmener à Nanning hier, est arrivé vers 11h du soir, à cause du trafic routier, je ne suis dont pas sortie avec eux, ça a été reporté à aujourd'hui : j'aurais du partir il y a 40min.

Quelle journée alors ?
Comme je me sens destinée à attendre des coups de fil toute la journée, du fait du malentendu expliqué si dessus (car je rencontrerais finalement la prof demain vendredi dans la matinée), je me plonge dans la lecture des derniers textes d'ethnologie sur les Hmong, que je n'avais pas encore lu.

Spoiler:

Avant ça, le petit déjeuné. Cette fois ci, j'ai fait attention à ne pas me lever à 6h du matin, et une fois debout, la grand mère était partie faire du Tai Chi, les autres membres de la familles avaient déjà déjeuné.
Voulant me faire plaisir, on me donne du pain en brioche, avec du lait en brique avec une paille. J'essaie de faire un petit effort, c'est bien gentil le geste. Mais décidément, je suis chinoise dans ma tête jusque dans mon estomac, incapable de boire du lait -pas très bon d'ailleurs- et manger de la brioche le matin. Non, je préfère les raviolis ou le riz au piment. [smiley lama]
Elle me propose de manger des raviolis, c'est meilleur quand même, j'essaie de lui expliquer dans un chinois foireux en montrant la nourriture que “法国的不好,中国的很好“ dans une phrase plus correcte, le manger français c'est pas bon, le manger chinois c'est très bon. En fait cette dame n'est ni la mère ni la tante de qui que ce soit, elle n'a aucun lien de parenté avec la famille, c'est une personne qui aide la famille en faisant le ménage, repas, linge etc.

*Eléïs lève les yeux, une musique moderne chinoise s'élève à la fenêtre.*

Donc, après avoir mangé, je retourne à ma lecture. Puis la grand mère revient à 9h de son Tai Chi, elle viens me voir et me propose de faire une promenade avec elle dans le campus. Toute réjouie de sortir un peu, j'accepte. Elle disparaît, je continue de lire.
En fait mon niveau de chinois me permet de comprendre de quoi on me parle quand il y a des mots que je connaît, parfois il me faut aussi des gestes explicites pour comprendre. Mais cette fois, j'avais compris. [smiley lama]
Plus tard, elle reviens, chapal sur la tête, un petit sac, et un appareil photo à la main. Elle me demande si j'en ai un, je lui montre que oui. Plus tard, même question pour le chapal, je cours chercher mon chapal d'essploratrice, je suis prête ! Elle dépose un petit mot pour son mari indiquant notre promenade.

*Eléïs boit une gorgée d'eau chaude*

Une fois en bas des six étages de l'immeuble, on retrouve le mari et deux amis qui discutent à l'extérieur. Ils parlent en chinois, me présentent : “这是法国的我的女儿的朋友”, bon quand on dit 法国(France) je sais qu'on parle de moi. Le grand père remonte à la demande de sa femme, chercher deux cartes d'étudiant. Je suppose que c'est ça, en tout cas ça semble nécessaire pour manger à l’université. Puis nous partons.
A chaque bâtiment, voilà qu'elle s'arrête, et interpelle les étudiants, en leur demandant si l'un d'entre eux parle anglais afin de m'expliquer ce qui est enseigné et la fonction de chaque bâtiment. La plupart fuient en disant qu'ils ne parlent pas anglais. D'autres s'arrêtent et m'expliquent, puis repartent. On croise sur le chemin le petit fils avec la personne qui les aide, celui ci boit autant qu'il peu de sa bouteille d'eau, la femme a avec elle une serviette peut être humide qu'elle passe dans les cheveux du garçon, pour ne pas avoir trop chaud. Ils ont aussi un parapluie, comme beaucoup de femmes, pour se protéger du soleil.
L'enfant lui, veut rentrer chez lui, avec sa bouteille et son linge. On fait quelque photos, ils rentrent.

Nous reprenons notre périple, de la même façon la grand mère arrête chaque étudiant pour leur demander s'ils parlent anglais et s'ils peuvent m'expliquer quelle est la fonction de chaque batiment de l'université. Même réaction.
Certains s'arrêtent, parlent très bien anglais, une me montre la bibliothèque de l'université. Pour d'autres, c'est plus compliqué : « -oui ce bâtiment c'est euuh le batiment des multimédias », « -et celui ci ? » « -euuuh », en fait la plupart des étudiants réussissaient à lire le nom du bâtiment, traduit en anglais à coté des signes chinois ; l'autre qui n'avait pas de traduction distincte, restait un grand mystère.
Un étudiant en scooter s'intéresse à notre sort, et m'explique en avançant la fonction de chaque bâtiment, jusqu'aux chambres universitaires des garçons. Il me dit que dans cette université, il y a plus de filles que de garçons : peut être 1garçon pour 3filles. (Quelque minutes avant, il m'a donné la même phrase avec 1garçon pour 6filles), je lui explique que c'est un peu la même chose en France. Il ajoute que ça dépend des spécialités, et comme cette université est très réputé pour les arts, elle intéresse plus les filles que les garçons.
Il disparaît en s'excusant, car en ce moment c'est la fin des examens et tout le monde est bien content de rassembler ses affaires et quitter l'université.

Nous continuons notre chemin, elle me prend en photo -les chinois aiment beaucoup les photos où tu es planté devant le décors- puis l'étudiant reviens, à pieds cette fois, puis me dit qu'il a des amies ici qui étudient le français, et qu'il va les contacter pour moi. On continue donc notre route jusqu'au bâtiment des filles, où on rencontre ces deux étudiantes.

Spoiler:

Spoiler:

Elles se présentent et jouent les interprètes, autant que l'autre étudiant qui me parle en Anglais. Ensuite ce dernier s'en va, puis nous allons manger, la grand mère, les deux étudiantes et moi. Un autre restaurant de l'université, cette fois plus fermé, puisque chaque table est séparée par un demi-mur.

Pendant le repas, la grand mère parle de sa famille, demande plus d'informations sur ma situation, et s'excuse de ne pas avoir su m'accueillir. C'est pour ça qu'elle a décidé ce jour de me faire sortir un peu, pour discuter et se rattraper. Bien sur, j'ai été très bien accueillie, et j'apprends une sorte de formule de politesse, qui dit « qu'il n'y a rien d'assez bon pour vous à manger chez moi ».
Elle leur raconte notre périple dans l’université, à la recherche d'un étudiant parlant anglais pour me présenter les lieux ; elle raconte aussi son sentiment, sur le fait que je ne devrais pas sortir sans être accompagnée, parce que c'est dangereux pour une jeune fille. Les étudiantes me disent « elles sont comme ça les personnes âgées en chine, elles s'inquiètent de tout ».
C'est à ce moment que je comprend les relations de parenté au sein de la famille qui m'héberge, et contre toutes les erreurs que j'ai pu dire précédemment, voilà la correction : Elle, c'est la mère de Zhang Hua, grâce à qui j'ai pu contacter l'université, le grand père est son mari. La seconde personne est aussi grand mère, c'est la mère de leur gendre. L'enfant est donc son petit fils. La mère est actuellement à ShangHai. La 5ème personne est employée et s'occupe du ménage et de la famille.
Les filles me posent des questions sur la France, d'où je viens. Je suis impressionnée par leur connaissance des régions françaises, supérieure à la mienne. Elles me disent qu'elles viennent de les apprendre. Elles me demandent aussi comment est la mode actuellement en France. J'essaie de répondre tant bien que mal, du fait de mon absence d'intérêt pour la mode. Elles ne sont jamais allées en France.

Après quelque photos nous nous quittons, j'ai appris entre temps que je ne verrais pas le professeur d'ethnologie aujourd'hui mais demain. Du coup, je rentre à l'appartement, c'est l'heure de la sieste, que voulez vous... Je dors.
Ce soir les garçons vus hier viendront me chercher, et nous sortirons manger et boire. Very Happy:


Ils arrivent à 9h du soir, la famille me fait signe qu'ils sont là, je prend mes affaires, donc mon sac au total, parce que je possède un mini dictionnaire qui ne rentre pas dans ma sacoche, mais qui est décidément utile. La grand mère s'inquiète et se demande pourquoi je prend le sac, le grand père lui dit que ça n'a pas d'importance. Dans mon sac j'ai aussi la caméra, que je n'ose toujours pas sortir.
En route donc, pour je ne sais où, manger.
Ils conduisent une voiture chinoise, de type moderne, mais pas très cher, c'est ce qu'on m'explique. C'est plutôt bien, pour une fois il y a des ceintures de sécurité à l'arrière. Nous prenons le temps de nous perdre, c'est vrai que le trafic est très important dans la ville, il y a aussi énormément de cyclomoteurs, de SanMao, ce que j'aime en Chine. Nous discutons un peu, chacun des trois chinois avec qui je suis a un frère ou une sœur. On fait quelque allés retours, puis nous arrivons enfin.

Je m'attend un peu à tout en Chine, je suis quand même surprise. Les trois hommes qui m'accompagnent travaillent dans l'informatique, l'un d'eux fait des applications pour Iphone, la raison pour laquelle il connaît ce restaurant, il a travaillé pour eux. Si la voiture était plutôt 'classe' en Chine (comprendre, propre, rouge pétant, des ceintures, auto radio : c'est très rare que j'entre dans une voiture neuve), le restaurant l'est encore plus.
L'entrée est un type de grand hall qu'on trouve dans beaucoup de grands restaurants en Chine, qui donne sur un escalier : les tables sont à l'étage. L'ambiance est plutôt sombre, mélange des décorations traditionnelles chinoises, avec des lampes ou certaines choses plus modernes, ainsi que des tables, chaises, qu'on trouve habituellement dans beaucoup de restaurants. En entrant on voit tout de suite ce qu'on mangera : des champignons. Toute sorte de champignons, ça ne m'est encore jamais arrivé, un restaurant servant des champignons en Chine.

On s'installe à une grande table, avec un plateau tournant percé d'un rond qui laisse la place à un appareil à fondue, qui ne tournera pas. Pour grignoter quelque cacahuètes et des graines de melon, nous attendons quelqu'un, encore perdu dans les bouchons infernaux de Nanning.
Je leur apprend quelque mots de français, je me souviens mal de toutes les discussions, ils parlent en Chinois de temps en temps. Le retardataire arrive : c'est le patron du restaurant.
Les plats apparaissent peu à peu sur la table : du tofu au piment, de la purée, des légumes, de la viande, et surtout la soupe au centre, dans laquelle on ajoute au fur et à mesure des champignons. Mais aussi des truffes, que le patron est content de proposer.

Les discussions en Chinois se font, on parle aussi anglais. Depuis le jour précédent encore, l'un d'eux évoque constamment Facebook. Il me demande si j'en ai un, je dit oui mais que je ne l'utilise pas, que je n'aime pas ça. Il me demande ce que j'utilise alors, je réponds Skype, QQ... Mais il tiens à m'ajouter sur Facebook.
Comme je vous vois venir, je lui demande si en Chine c'est difficile d'aller sur Facebook, il me dit qu'il peut y aller en utilisant un VPN, je lui demande si beaucoup de chinois vont sur Facebook de cette manière, il me répond que non. Il me propose son VPN pour que je puisse aller sur Facebook en Chine, je lui dit que de toute façon, je n'ai pas internet, je n'en ai pas besoin. Il va sur Facebook via son téléphone, me demande mon pseudo pour m'ajouter. On passe pas mal de temps là dessus.
Plus tard, j'écoute une conversation entre le patron du restaurant et l'un d'eux, encore une fois, les mots comme “法国”“女儿” m'ont interpellés. Le patron demande le nom de mon père, je répond “让”, et le voilà qui s'exclame, ”让,让波塔西!“ je répond que oui. Et tout à coup il se lève et cours vers moi pour me serrer la main.
Ni une ni deux, il disparaît, les hommes autour de moi sont surpris, je leur montre la carte de mon père comme preuve. Le hasard est parfois bien marrant. Le patron reviens avec son ordinateur, une photo affichée : on y voit mon père et lui dans le restaurant. Je confirme c'est bien mon père. Apparemment il aurait aidé mon père à une période, ici à Nanning. Nous nous étions ici parce que l'un des hommes avait fait une application Iphone pour le restaurant, et c'est pour ça qu'il le connaissait.

[photo éléavec le patron, même photo que celle avec son père]
Spoiler:

Après cette drôle d’interruption le repas reprend son cours, et on a gagné du « vin chinois ». Je me suis fait eu, comme toujours. Moi qui pensais boire du vin de raisin cultivé en Chine, puisqu'ils en font de plus en plus, je me retrouve avec du saké. Mais un drôle de saké, à voir de loin, il n'est pas transparent, mais jaune clair, comme du martini blanc. C'est d'ailleurs très bon, au niveau du goût, je mélangerais justement le saké et le martini, mais ça n'a rien à voir. C'est du saké aromatisé au champignon.
Les discussions se font plus vives en chinois, dans un premier temps, celui qui a réalisé l'application et le patron, parlent affaires. Ensuite, c'est la 2nd personne qui argumente et entame une longue discussion avec le patron, qu'il n'avait jamais rencontré avant, autour de la grande problématique -si je l'ai bien comprise- : qu'est ce qui est le plus important : l'amour ou le travail ?
Grande question.

Spoiler:

Le repas se termine sur quelque photos avec le patron, puis nous partons : boire une bière et écouter de la musique. On change de chauffeur pour le trajet, car le premier est celui qui a le plus bu. Nous arrivons donc au « surprise club ». L'ambiance est très très sombre, décorée je dirais, gothique moderne, avec des petits anges qui volent au plafond. -Pardon, je suis pas bien douée en descriptions-. On s'installe à une table, la troisième personne ne boira que de l'eau, pour conduire ensuite. Je dois dire que c'est un type de comportement auquel je ne suis pas habituée, ce sont des amis plus riches que ceux que j'ai pu rencontrer jusque là. Ils me parlent d'aller en France l'an prochain.

Spoiler:

Pour la première fois en Chine, je vois des bières belges ! Je ne me souviens plus du prix, peut être vers 440yuans pour une Hoegaarden , à convertir.

Spoiler:

On m'explique que le patron de ce bar est très riche, sa femme est étrangère, et il voyage partout dans le monde. Quelque chanteurs passent, chantent trois chansons et échangent. Un des chinois présents aime énormément la musique, et connaît beaucoup de chansons. Généralement les chinois chantent et aiment chanter plus que nous. Les karaoké se trouvent partout. Comprenez : ils savent chanter, et pas nous.
L'heure venue, nous repartons. On me montre une voiture neuve, grosse, blanche, sûrement très chère, vous voyez le genre : beaucoup de personnes qui ont les moyens viennent dans ce bar. En route, et la route est longue. Même si Nanning est une petite ville, à 11h encore, toute la ville est un bouchon gigantesque. Pour preuve, nous arrivons sur la voie, par une voie d'insertion, en vue du trafic, tout le monde ralenti, nous aussi. Sans trop hésiter, un demi tour sur les rayures et ligne blanche. Celui derrière nous fait de même. La Chine comme je l'aime.
Le but étant de prendre une route en périphérie, qui fait tout le tour de la ville, afin d'arriver à l'université. Je ne m'attendais pas à une heure de trajet pour rentrer, j'ai mal anticipé sur le coup, et je demande qu'on s'arrête pour trouver des toilettes. Hé oui, la bière. On m’emmène alors dans le bureau de l'un d'entre eux, qui n'était pas très loin.
Les bureaux sont gardés par un garde. Les entrées sont tout de même fermées par des grilles ou des portes en fer. Il prend les clefs de son bureau, et nous montons au 22ème étage de l'immeuble où il travaille. Sur la porte, un logo Apple, c'est celui qui fait les applications pour Iphone.
Puis nous repartons, sur le reste du trajet, j'apprends quelque phrases utiles en Chinois. Ils me laissent devant l'immeuble, la famille m'attendais, et je vais me coucher.

VI.Jour 5

Enfin, je vais rencontrer le professeur Wei, Coco m'appelle vers 9h et viens me chercher. Je rencontre la prof d'ethnologie ainsi que la seconde étudiante avec laquelle j'aurais du partir. Nous entrons dans un des bâtiments de l'université où se trouvent de nombreux bureaux, et nous installons dans un petit parc fermé. C'est parti.
On me demande si j'ai des questions sur l'ethnologie en Chine, je demande s'il y a des différences entre son enseignement en Chine et en France, on me répond que oui, j'essaie de parler du texte que j'avais lu, comme quoi c'est une pratique très ancienne en Chine, que de recueillir les pratiques et les coutumes de la population. Mais là, on ne me comprend pas. Mon anglais n'est pas suffisant pour ce genre de discussions.

Le professeur ne parle pas anglais, ses étudiantes sont mes interprètes. Elle me demande si je veux aller sur le terrain. Bien sûr, je répond que oui. Je reviens encore sur la raison du refus, « ils ne veulent pas avoir de problèmes », généralement, cela veut dire que l'action peut entraîner des remises en questions dans la hiérarchie si ça s'ébruite trop. Du coup, pour pouvoir faire quelque chose dans ces cas là, il faut le faire de façon « non officielle », voire sans autorisation.
Elle a un plan pour moi. Je ne peux vraiment pas aller voir la minorité Miao du Guangxi à leur coté, mais elle veut savoir combien de temps je suis disponible, quand est ce que je compte quitter Nanning. Ma réponse est aussi claire qu'étrange : Je suis disponible n'importe quand, et je quitterais Nanning quand je le déciderais. En gros, je suis totalement disponible.

Elle me propose de partir sur le terrain, avec d'autres professeurs, et d'autres étudiants, avec une autre université. Si l'université de Nanning ne me prend pas, l'université de Kunming peut le faire. Ces deux universités ont une relation étroite entre elles. Petit rappel, Nanning est la capitale du Guangxi, Kunming est la capitale du Yunnan. Apparemment je pourrais passer pour une touriste à Kunming et ça peut être pratique, ils me disent que peut être je pourrais faire des observations qu'ils n'ont pas fait jusque là.
Certains étudiants de l'université de Nanning rejoignent Kunming aujourd'hui pour ce travail de terrain, elle me demande si je peux partir aujourd'hui avec eux. Je répond oui.
Coco me regarde avec de grands yeux, si ça ne me dérange pas de partir n'importe où n'importe quand, c'est que pour moi je suis en Chine, je pourrais être à Nanning où à Kunming, c'est la même chose. Pour eux, c'est peut être un peu surprenant de partir aussi vite. Du coup, on me propose plutôt de partir Lundi. Ok pour Lundi. Ça me laissera un peu de temps pour voir l'ami que je comptais voir hier.

Je demande plus d'informations, sur la ville, le sujet de l'enquête, le lieu et la façon dont cela se passera. Entre temps, j'ai aussi appelé mon père pour le tenir au courant. Ses informations à lui, Kuming ou la ville de « l'éternel printemps », on y trouve de nombreuses minorités. Deux ans auparavant, il y a eu des attentats dans les bus de cette ville, il ne connaît pas la raison. J'en parle à l'étudiante, qui me répond que ça ne lui dit rien, à la prof non plus. Je verrais plus tard.
Pour les minorités, on trouve 26minorités différentes dans la ville. C'est donc très riche à ce niveau là. Combien de temps dure l'enquête ? Deux semaines, je dormirais dans des dortoirs avec les étudiants qui m'accompagnent, qui sont cette fois des étudiants en sociologie. Pour 10yuans la nuit.
Le sujet de l'enquête... Je demande à l'approfondir, vu comme ça, ça ressemblerait à une blague, mais il y a sûrement énormément de choses à découvrir derrière : « traditionnal culture » et « protection of wild elephant ». Kunming est une capitale.
Je vous dirais si je croise des éléphants. [smiley lama]
On me donne de nombreux numéros de téléphone, les choses se préparent, je partirais lundi après midi en train, j'arriverais mardi après midi à Kunming où une étudiante m'attendra.

Finalement, j'arrive à quelque chose.
J'écris actuellement, vendredi 6juillet à 12h, 7h30 du matin en France. Cet après midi, je vais tenter de chopper internet, pour vous flooder d'essplo-biographie en Chine (14pages word). [smiley lama]

Bisous Ridpef, vous m'excuserez, c'est pas vraiment de l'essplo ni de photo d'endroits particulier... promis ça viendra. Moi j'm'excuse de me servir du fofo comme moyen de balancer des nouvelles autant à vous, qu'à pownee, à ma famille etc. Comme j'ai pas internet, je vais pas faire des récits différents pour chaque personnes. Pas le temps. Embarassed
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Compte rendu d'un voyage Juillet-Août 2012 Empty Re: Compte rendu d'un voyage Juillet-Août 2012

Message  mystheria Lun 18 Mar - 14:45

Compte rendu 2

I. Vendredi 6 Juillet

Pendant l’après midi du vendredi j’ai rejoins les deux étudiantes de français qui m’ont guidé vers la bibliothèque du département de français. Le batiment est assez impressionant parce que gigantesque. De l’intérieur il semble vide, mais lorsqu’on retrouve les petites pièces on découvre la bibliothèque.
D’abord, on dépose nos sacs dans des casiers sécurisés par un code, on s’inscrit sur un registre, puis on passe par un passage antivol, deux ordinateurs qu’il faut allumer sont présent. Ni une ni deux je retrouve mes mails, le forum, irc et je fait quelque recherches sur les elephants. Effectivement on trouve dans le Yunnan des éléphants d’Asie, mais plutôt au sud, ça reste un mystère pour moi de les chercher à Kunming, a moins d’aller dans un Zoo.
Les claviers en Chine sont en qwerty, je prend le temps de m’habituer, tellement qu’au retour sur mon ordinateur en azerty, je confonds les a et les q… ils n’ont pas oppenoffice mais word 2003, impossible donc de lire mes .odt précieusement préparés pour vous les copier. Je charge Tohkhaar de poster à ma place compte rendu et photos. Comme navigateur, internet explorer, mais je ne disingue pas la version, tout d’abord parce que c’est en chinois, mais aussi parce qu’il est un peu customisé. A 5h, j’éteins l’ordinateur et je rejoins les étudiantes qui m’accompagnent où je loge, pour demander s’ils ont internet chez eux, bien sûr non. Elles m’expliquent qu’elles quittent l’université demain.

Spoiler:
Plus tard dans la soirée, on semble attendre quelqu’un. La grand-mère joue d’un instrument, le grand père lit le journal dans la chambre… Puis arrivent une femme et sa fille, je pense qu’il s’agit de la mère de l’enfant revenue de Shanghai, la mère parle anglais, la fille a 17ans.
Je médite un peu, de toutes les personnes que je croise, elles ont des frères et sœurs, c’est ce qu’il me semblait avant de regarder avec des yeux énormes mes cours de démographie, la politique de l’enfant unique n’est pas énormément appliquée, ou a changer. D’après certaines version, si les parents ont une fille pour première enfant ils peuvent en avoir un second : mais je verrais des familles avec des grands frères et des grandes sœurs. Je me dit que dans ce cas, cela ne résout pas le problème du nombre de femmes pour le nombre d’hommes. Je connait une autre version selon laquelle la scolarité sera payante pour le second enfant mais je ne sait pas d’où elle provient. Enfin, je sais que cette politique n’est pas forcément appliquée aux minorités.

Je retrouve dans la jeune demoiselle le caractère de l’adolescance qui, apparment, en France ou ailleurs a le même profil. Elle reste à marmoner en regardant son téléphonne, et quand sa mère lui dit qu’elle pourrait parler avec moi dans un anglais basique, puisque le mien n’est pas bien bon, elle lui répond « it’s not fun ». Donc c’était pas fun, donc ça vallait pas le coup d’essayer. Moi personnellement, ça ne me dérange pas qu’on ne me parle pas, au contraire. Mais sur le coup j’ai un peu perdu confiance en l’humanité. Je me disais à quoi bon partir à l’autre bout du monde pour retrouver la même chose que là d’où je viens. Enfin bon, petit moment de doute dans la soirée, j’ai voulu me coucher tôt, en laissant la mère perdre tout espoir de faire parler sa fille.

bonus abeille geante
Spoiler:

II. Samedi 7 Juillet

A mon réveil, tout le monde est parti, il ne reste que les grands parents dans la maison. Etant Samedi, je suppose que le programme est différent, pas de ménage à 8h et l’enfant ne râle pas sur ses révisions. Jour de repos.
Comme prévu, Jimpy un ami rencontré à Guyang il y a 4ans, m’envoie un message pour qu’on se voit ce jour là. Je lui explique la démarche à venir, puis je vais voir la grand-mère. Elle s’approche de moi et me demande justement ce que je compte faire aujourd’hui ; dans un chinois plus que mauvais je lui réponds « 我要看看我的南宁的朋友 » (je veux voir mon ami de nanning, mais je suppose qu’il y a mieux que le verbe « voir » en chinois), je lui montre le téléphone et j’appelle Jimpy, ensuite je passe le téléphonne à la grand-mère. Où comment se débrouiller quand on connait vraiment mal la langue du pays où on se trouve. Ils discutent, se mettent d’accord, je récupère le téléphone et Jimpy me dit qu’il sera là à 11h, la grand-mère me le redit en chinois quand j’ai raccroché. En attendant, j’écris et me repose un peu.

L’heure venue, je reçoit son appel et je vais vers la fenêtre pour lui faire signe d’en haut, il me voit et monte les 6étages pour me rejoindre. Moi je prépare mes affaires pour repartir visiter nanning avec lui, mais un autre programme se prépare. Il rentre donc dans l’appartement, et s’en suivront pendant une bonne heure des discussions en chinois et des coups de téléphone.
Nous tentons en vain de contacter Zhang Hua qui fait cours, du coup nous sortons tous ensemble : grand père, grand-mère, Jimpy et moi manger dans un autre restaurant de l’université. Un self pour changer. Sur la route nous passons devant un petit garage à cyclomoteurs, je vous laisse le plaisir de voir ça.
Spoiler:

Les discussions en chinois sont nombreuses, je saisis quelque mots, mais toujours pas le sens de ce qu’il est en train de se passer. Ils s’entendent bien, discutent beaucoup, je me contente de ça. Ensuite retour à l’appartement, j’essaie de ne pas emporter toute l’eau de la pluie dans mon pentalon qui traine par terre, c’est assez difficile. Le climat est bien particulier, dans la même journée le soleil tappe fort, ou bien la pluie coule à flot, ce qui innonde la plupart des routes bétonées inégalement. Une fois arrivés, de nouveau des coups de téléphone, on mange des litchis et bois du jus de coco, ils parlent en chinois.
Puis enfin, nous arrivons au bout de l’histoire. Après avoir eu Zhang Hua, Jimpy se tourne vers moi et m’explique que je quitterais la maison aujourd’hui, pour dormir soit chez lui soit chez la personne qui m’a retrouvé à l’aéroport. Que je pouvais faire mes affaires maintenant, et qu’ensuite nous partons.

Un peu sous le choc, j’acquiesse et je commence à remballer mes affaires. Le programme a définitivement changé de bord. Je pense que les grands parents vont quitter Nanning, souvent la grand-mère parlait de retourner chez elle à Guilin, du fait du retour que je suppose de sa fille, peut être allaient ils quitter l’appartement pendant le week end, et c’était plus simple que je parte aussi.
On me demande d’être sure de ne pas oublier d’affaires, comme j’ai pris l’habitude en Chine de ranger constament ce que je possède, c’est assez rapide de faire le tour, pour moi tout est là. Nous partons, devant la porte de l’université, nous attendons de trouver un Taxi.
Spoiler:

Je remercie grandement la grand-mère de leur hospitalité, elle de même le dit au revoir avec le plaisir d’avoir fait connaissance. Je me promet de leur envoyer une carte postale une fois retournée en France.
Jimpy et moi arrivons chez lui, dans une petite rue de Nanning, ce type de ruelles chinoises bien foireuses que j’aime beaucoup. Qui ne sont pas bien propres, comme je suis sure de ne pas en trouver en France. Des boutiques ouvertes, des appartements, des gens, des cyclomoteurs, des voitures qui passent. La porte de fer est cachée entre deux échopes, nous entrons dans un minuscule couloir sombre où s’entassent des vélos, puis c’est reparti pour des escaliers jusqu’au cinquième étage. Une nouvelle porte en fer –En chine beaucoup de portes d’appartements sont en fer-, puis nous sommes chez lui.

Il m’explique qu’il loue cet appartement, c’est la raison pour laquelle il est un peu délabré et petit. Il y a un petit balcon qui donne directement sur un des parcs de Nanning, c’est pour la vue qu’il n’a pas hésité à le prendre. Nanning est une ville chinoise très verte.
Je coupe mon récit pour revenir sur quelque chose d’écrit dans les articles postés par tohkhaar, je crois que j’ai fait une erreur sur le prix de la bière, pas 440 yuans, mais 44. Bref, pas des centaines mais des dixaines. Maintenant je retourne à mes paroles : Jimpy m’explique que pour cet appartement, il paye environ 600yuans par mois. Je vous laisse faire la conversion et baver.
L’appartement semble faire 25m² à vue d’œil. Il est bien abimé, mais tous les appartements ici sont comme celui-ci, et pour 60euros par mois, je… ne trouve pas mes mots. Pour lui le seul problème c’est que la rue est très bruyante, ça se comprend.
Spoiler:
Nous discutons en enchainant les tasses de thé chinois. Sa copine travaille à la vente de thés de Taiwan, c’est pourquoi il en a beaucoup. Il fait le thé dans un petit récipient fermé, dans lequel il met les feuilles puis de l’eau chaude. La première fois on ne le boit pas, c’est pour laver les feuilles, ensuite, il sers le thé. Son récipient est cassé, mais j’amire le système.
Nous partons ensuite faire le tour de quelque parcs de Nanning, voici quelque photos pour remplacer mon récit, car je commence à fatiguer.
Spoiler:
Entre temps nous allons dans la boutique où travaille sa copine, juste à temps d’ailleurs avant que l’averse ne nous arose. Une fois à l’intérieur, quelqu’un nous sers le même thé, mais avec tous les instruments et le coup de main pour le servir correctement. Le gout est différent, il n’est pas dilué de la même façon.
En repartant, nous pataugons dans l’eau laissée par la pluie.
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Sur le chemin du retour, enormement de cyclootteurs, c est impressionant et hereusement ils ont leur propre route
Spoiler:
Enfin nous rentrons, je rencontre sa sœur, et plus tard je re croiserais sa copine, qui pars dans la soirée pour Guiyang. il me propose un film le temps qu’il cuisine, kung fu panda… Je ne peut pas m’empécher de réfléchir en regardant ce genre de films américains, alors je préfère regarder de loin.
Pendant le repas je lui parle de l’acta, et de ces choses qui me préocupent, il rigole et nous sommes d’accord sur ce point, c’est impossible d’arrêter la chine en matière de contrefaçon. Je regarde un cd laissé sur le bureau « Gost XP pro ». Pour windows xp pro, 10yuans.
J’offre quelque échantillons de parfums aux deux chinoises, ça leur fait bien plaisir, même si pour moi le cadeau est ridicule. Après le repas, Jimpy accompagne sa copine à la station de bus pour qu’elle parte à Guiyang, je reste avec sa sœur.
Spoiler:
A son retour, je rassemble mes affaires et nous partons chez la femme qui est venue me chercher à l’aéroport, qui n’habite pas bien loin.
Je trouve un scooter électrique, Jimpy cale ma valise a l’avant, je suis complètement surprise de ce qui m’attend. Car c’est la première fois pour moi que je monte sur un deux roues en Chine, et je dois dire que je n’étais pas impatiente de vivre ça vu le danger sur la route. La valise est donc calée, Jimpy au guidon, et je m’installe derrière. Je ne suis pas très rassurée, et je le lui dit en riant. Vu la situation réelle, il me comprend bien. C’est assez dangereux mais tous les chinois le font.
Je reprend très vite mon aise, et je fait quelque photos et films pour vous montrer la chose, quand j’en aurais l’occasion.
J’oublie de dire le plus important : le scooter est éléctrique, comme la plupart des deux roues ici. C’est impressionant, doux et relativement agréable. Franchement, c’est à faire.
Spoiler:
Une fois arrivés, je découvre la nouvelle famille qui m’accueille. Huayin que je connait, sa fille, ainsi que ses deux parents. Avant de me coucher, en allant prendre une douche, je croise deux petites tortues dans la salle de bains, ça m’a toute attendrie. L’une d’entre elle me faisait penser à Karasu.

[photo tortue]
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III. Dimanche

Mon récit est rapide, parce que je suis fatiguée et que demain je prend le train pour Kunming, je ne sais pas ce qui m’attend, et j’essairais de poster ces quelque jours avant mon départ.
J’avais déjà convenu que j’irais avec Huayin faire un pic nique dans la journée. Encore une fois, la surprise est là, mais ça fait longtemps que je ne suis plus surprise en Chine, m’attendant à tout. –sauf au coup du scooter j’avoue-. Le matin, le temps de déjeuner et nous sommes déjà en retard, la Blue Sky team dont fait partie Huayin nous attend. Quand je l’ai vu sortir le casque de spéléo, et un sac gigantesque, j’ai commencé à comprendre qu’on risquait de partir en esspédition.

Une fois devant chez elle, nous entrons dans une des deux voitures, puis plus loin nous en rejoignons une 3ème. Nous nous arrêterons plus tard au milieu de la route pour attendre certains membres qui nous rejoignent à pieds. J’en profite pour prendre quelque photo.

Spoiler:

La route est longue, et se termine dans les champs, nous traversons quelque cultures puis montons un peu en légère altitude. En haut, un magnifique lac artificiel.
Une fois arrives nous passons par la,ou comment dire osef aux interdictions
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Récit court :
- Ils installent plein de matos tout neuf, une bache pour le soleil, une table, un endroit où s’assoir, et sortent le matériel d’escalade qu’ils étalent sur le sol, puis aussi des bateaux gonflables, l’essence et le machin pour diriger le bateau.
Spoiler:
Ils sont bien equipes, le temps d un premier tour en bateau, je vois des bouteilles flotter a la surface, on me dit que ce ne sont pas des dechets mais pour la peche,ca n explique pas pour autant la pollution sur les rives
Spoiler:
- Le lac est magnifique, mais j’essaie de retenir mon écoeurement quant à la pollution sur les rives : en chine la plupart des déchets sont laissés au sol, attendant que quelqu’un les ramasse, ici il y a peu de passages, le lieu semble interdit et abandonné, du fait des barbelés à l’entrée.
Spoiler:

- Le pic nique c’est un repas, une caisse entière de riz, des boites de garnitures. Nous sommes nombreux, peut être 20.
Spoiler:
- Après le repas, ils installeront entre deux rives une corde, pour s’entrainer et pour faire un exercice de secours. On ira par le bateau.
Spoiler:
- J’ai conduit un batal à moteur comme ça pour la première fois, j’ai aussi ramé pas mal, en remerciant le collège pour ses cours.
pour le batal, on m avait demande si je savais diriger, en pensant aux rames j ai dit oui. quelque minutes apres on me donnait le gilet de sauvetage et on me mettait a la barre. je leur ai expliquee que ca je n avais jamais conduit, on m a repondu <<a chaque chose sa premiere fois>> et en bateau !
Spoiler:
- Dans la soirée deux chinois avec de bons appareils photos viennent prendre le coucher de soleil, l’un d’eux me prend en photo. Voulant me déplacer pour leur laisser la vue, je crois qu’ils m’ont mal compris puisque je me suis retrouvée entourée de deux appareils photos assez puissants pointés sur moi. J’ai demandé ensuite à ce qu’on m’envoie la première photo par email.
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Coucher de soleil
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Puis c est la fin de la batterie de mon apareil,avant 8h une famille, pere mere et un garcon, viennent specialement pour ramasser les bouteilles en plastique et en verre pour le garcon。
Enfin nous rentrons. Dodo Zzzz ridpef \o/ pownee <3karasu =(^.^)=


Dernière édition par mystheria le Jeu 21 Mar - 23:13, édité 1 fois
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Compte rendu d'un voyage Juillet-Août 2012 Empty Re: Compte rendu d'un voyage Juillet-Août 2012

Message  mystheria Lun 18 Mar - 14:46

Voyage 2012 (3)

Compte rendu 3

S’il y a des choses qui n’ont pas changées depuis mon premier voyage en Chine autour de 2003, c’est bien les toupies à la vieille mode « bleblede » (en phonétique, je suis incapable de l’écrire), qui tournent sur elles mêmes en chantant la mélodie de « joyeux anniversaire ». Non Zhao, je ne t’en ramènerais pas une de Chine !
Les choses qui ont changées et qui me sautent aux yeux sont les suivantes : la présence nouvelle et massive des scooters électriques, c’est plutôt une bonne chose. Par contre la disparition totale de mendiants me tourmente. J’ai souvenir en 2007 des ruelles de Guiyang remplies de mutilés, malades, faux parents pleurants avec un enfant « prêté » dans leurs bras, adolescents immobiles assis sur un grand tissus expliquant un malheur, chanteurs perdus aux fonds des rues, ou enfants qui vous suivent en tendant la main. Depuis que je suis arrivée, je n’ai pas vu un mendiant. J’ai peut être vu un homme sale, cheveux en batailles, sous un pont à Nanning, mais il ne réclamait rien.
A cette question qui me tourmente, deux réponses possibles : soit Guiyang est véritablement une ville pauvre, d’une région pauvre, qui explique une forte présence de ceux-ci, soit quelque chose a changé. Pour le savoir, il me faudrait retourner à Guiyang.

I. Lundi 09/07

Mon récit donc, samedi matin bien que réveillée de bonne heure, j’occuperais mon temps à vous présenter le dernier récit qu’à sortir dans la rue. Puisque je ne suis jamais sure de ma prochaine connexion, je préfère envoyer mes comptes rendus et photos dès que possible. J’ai bien galéré, les insomniaques d’irc vous le diront, pour poster les photos et écrire des textes, sans confondre Ctrl A et Ctrl Q, à cause du clavier en qwerty… Pour les textes, c’est un logiciel automatique qui me force a écrire en chinois, qui ne m’a pas facilité la tache non plus. Je m’excuse donc pour le manque de précision de ces derniers comptes rendus. Je ne garantie pourtant pas de faire mieux les prochaines fois.
Après avoir un résultat plus ou moins satisfaisant, je retourne dans ma chambre appeler mon père pour quelque conseil au sujet de la gare en chine. Parmi ses conseils, arriver 30min en avance est assez important, mais pour le fun, je testerais l’option du : partir 30min plus tard. En effet, on ne part pas. Comme le temps sans rien faire me fait culpabiliser, je décide d’offrir un échantillon de parfum à la jeune fille de la maison, en lui proposant d’en choisir un parmi le petit stock que je m’étais fait pour offrir lorsque les occasions se présentent. Hélas, mon mauvais anglais, et le pire anglais face à moi, fait qu’elle me remercie en les prenant tous. Mal à l’aise, je lui laisse le tout, c’est bien fait pour moi, je devrais apprendre à m’imposer.

Le temps passe et toujours rien, nous attendons l’ami qui conduisait lorsque je suis arrivée de l’aéroport, qui n’arrive pas.
La grand-mère profite de ces instants pour discuter une dernière fois avec moi, car dans la famille c’est elle qui parle le mieux anglais. Elle a appris l’anglais seule, sans professeur, il est très bon et je suis impressionnée. Elle fait tous les matins des cours de piano électrique. Elle n’a jamais voyagé. Nous parlons de musique, je lui dis que ce matin, par la fenêtre, j’entendais des chansons chinoises et que c’était très agréable. Elle répond que les vielles personnes en Chine et dans ce quartier, aiment chanter et danser de bonne heure le matin, c’est bon pour la santé.
Encore une fois je suis admirative des personnes âgées en Chine. Et de l’entretien des corps.

Enfin notre homme arrive, puis nous partons en direction de la gare, dans un trafic abondant. Ne connaissant pas mon heure de départ je ne suis pas très rassurée. Nous finissons par arriver 20min plus tard, Huayin me dit qu’il n’y a pas de problème pour le temps. Elle est mieux informée que moi et en effet, lorsque nous allons chercher mon billet de train, je vois que j’ai encore 30min. Donc tout va bien.

Spoiler:

Pour chercher le ticket, nous faisons la queue à un guichet, je montre mon passeport, le ticket est réservé. Tout le long, Huayin et son ami m’accompagnent en disant aux employés « 她不说汉语 », ce qui leur donne le droit de m’accompagner alors qu’en règle générale, ils ne peuvent pas.
En effet, dès l’entrée de la gare il faut les billets et les bagages et les hommes passent au scanner, comme à l’aéroport. Ensuite, une première queue où on montre nos tickets. Cela débouche sur une salle d’attente dans laquelle il faut être attentif aux annonces et au panneau sur lequel on doit trouver son numéro de train, l’heure, et le moment de l’embarquement.
Au moment ou notre train est indiqué, encore une fois un contrôle des billets. La technique du « elle parle pas chinois » permet de gruger la queue en douce. Mais ça ne marchera pas au dernier coup, au moment de monter dans le train. Sur le quai, on peut voir des personnes qui vendent divers produits, fruits, nouilles chinoises, eau etc. a l’entrée du train, dernier contrôle de billets, l’homme entre avec moi pour porter le bagage (c’est une forme de politesse, tout le monde se proposera de porter votre bagage en Chine). Nous trouvons mon siège, il me dit de déposer la masse de fruits que Huayin m’a offert pour le trajet, autant dire qu’il y en a pour 5, puis me fait signe de le suivre.
A contre sens dans le train, je ne peux pas vraiment le suivre a moins de forcer le passage, et je ne comprends pas vraiment pourquoi. Alors je le laisse aller jusqu'à ce qu’il me fasse signe de retourner a mon siège. Je comprendrais plus tard qu’il s’agissait d’un plan habile pour tenter de me trouver une place en couchette plutôt qu’assis, dans ce train de nuit dont le trajet durera 15h.

Spoiler:

En effet, à mon départ, Huayin m’envoie un texto en chinois à montrer au premier contrôleur/employé pour tenter d’avoir une place. Je parle de contrôleur et employé, car ils ne font pas seulement du contrôle, mais aussi des passages réguliers dans les allées pour ramasser les poubelles, donner des informations, discuter etc. au premier ramassage de poubelles, l’un d’eux s’adressera a moi en me demandant si je veux changer de siège. Sur le coup je ne comprends pas, je réponds que je ne parle pas chinois. Je trouve ça bien d’être à une place peu confortable, mais partagée avec tant de personnes.
Partagé c’est le mot, puisque la banquette 2place sur laquelle je suis hébergera trois personnes tout au long du trajet. J’ai en face de moi une personne qui parle anglais, les choses se montrent bien.

Je m’occupe en lisant, en mangeant des fruits, en coupant la queue des litchis, en regardant le paysage.

Spoiler:

La plupart des cultures sont occupées par la présence d’un paysan, je verrais aussi deux buffles ainsi qu’un homme assis à les regarder. Les personnes travaillent toutes la journée. Souvent je vois des enfants venus spécialement pour regarder le train. En haut de gravats, ou d’une barrière. Je dit spécialement, parce qu’ils sont souvent en groupe de 4-5, tournés vers le train qui passe à cette heure précise.

Des vendeurs passent constamment dans les allées, et il y aura tout au long du voyage 2 contrôles de tickets, et 1 contrôle d’identité. Un vendeur de fruits crie très forts avec des rimes en A, ça en fait rire certains. L’autre vendeuse qui est « contre le silence », vend des toupies qui chantent « joyeux anniversaire » aux enfants à 23h. S’ils étaient les seuls responsables du bruit dans le train, je leur en voudrais peut être un peu. Mais non. Les enfants, les hommes, et la musique/présentation des lieux lorsqu’on quitte une gare font aussi beaucoup de bruit. Avant chaque gare, le contrôleur chargé du wagon, viendra crier la gare prochaine.
Il peut y avoir ici un autre élément notable dont je reparlerais surement, c’est la quantité d’employés en chine, qui me fait une sacrée pincée au cœur, quand je pense à notre quantité de chômeurs. La plupart des taches réalisées par ce grand nombre d’employés, est celui réalisé par nos machines. (l’exemple simple du parcmètre)
Je m’endors, mais me réveille à chaque gare, autant dire que j’aurais très peu dormi cette nuit là.

II. Mardi 10/07

J’arrive enfin à la gare de Kunming, à la sortie du train certaines personnes proposent pour quelque yuans, de porter vos bagages sur un chariot. Je refuse et pars en direction de la sortie. Il y a énormément de monde et personne encore ne m’attend.
Je contacte une étudiante de l’université du Guangxi dont on m’avait donné le numéro, et j’attends qu’elle me rejoigne. Le problème, c’est que le seul point de repère que je lui donnerais, et lisible en alphabet, sera un « China mobile », une boutique de téléphone qu’on retrouve tous les 10mètres dans la rue. Enfin, celui-ci aura quelque chose de particulier qui plaira à Feangren, c’est une erreur : « chian mobile ». Mais ça ne suffit pas comme point de repère, alors je demanderais à une jeune chinoise d’appeler l’étudiante pour lui expliquer en chinois où je me trouve.

Spoiler:

A Kunming la circulation semble mieux gérée que dans d’autres villes chinoises. Enfin, disons que cette fois les gens respectent les feux rouges et verts. Il faut quand même quelque agents qui s’occupent de la circulation pour dire aux piétons de ne pas traverser quand c’est rouge. Ça ne marche pas à tous les coups, parfois un passage sera fermé, mais des voitures arriveront d’autre part.
Elle m’invite manger des nouilles de riz, au piment cette fois. En effet, si Nanning est une ville sans piments, Kunming en a, mais moins que Guiyang. Je me demande si cela peut avoir un lien avec l’altitude. Ensuite nous prenons un taxi pour nous rendre où nous logerons.

Nous entrons dans un quartier fermé d’appartements, fermé parce qu’un garde barrière occupe l’accès aux logements, comme très souvent dans les villes chinoises. Nous habitons au 2nd étage d’un des immeubles présents, escaliers en béton, porte en fer, typique de ce que j’ai rencontré jusque là.
Sur la porte un poster de protection de l’environnement nous accueille, nous entrons, une chinoise surnommé « pig » nous ouvre.
L’entrée donne sur un salon, occupé de placards et de deux machines à coudre, ainsi qu’un petit bureau avec un ordinateur, et une table plus grande avec un fer à repassé. A gauche de l’entrée, une porte qui donne sur une pièce contenant des objets à vendre ou récupérés, à droite les toilettes, un wc à l’européenne, mais pas de douche si ce n’est le pommeau et des bassines. Après la cuisine, assez grande qui fait aussi office de salle à manger ; et en face, deux chambres. L’appartement doit faire 50m².
La chambre où je dormirais contient deux lits mezzanine, des placards. Nous serons trois à dormir ici, mais c’est toujours plus grand que la chambre universitaire de Coco. L’étudiante s’appelle Siyin, elle me présente une peinture sur le mur, représentant des tournesols, elle me dit qu’elle l’a fait hier. Plus tard, elle et moi peindront de l’herbe sur le mur de la chambre. D’autres peintures sont présentes, éparpillées sur les murs : des éléphants, des vaches, un étrange arbre qui accueille dans ses branches différents animaux…

Pour loger ici, c’est 10yuans la nuit, soit 1euros, en convertissant grossièrement. On me précise que pour quelque élément du petit déjeuné, par exemple si je veux du thé, je paye 1yuan. On s’attribue un verre, sur lequel on colle une étiquette mentionnant notre nom.
En fait, on me l’expliquera plus tard, il s’agit d’un appartement qui accueille régulièrement des personnes envieuses de connaitre un autre mode de vie, d’apprendre la couture, la cuisine… en comptant les deux chambres il y a 8lits.
Pour le repas, nous mangeons du riz, des tomates, une soupe de chou chinois, des œufs, quelque piment et du tofu. On m’explique qu’ici, ils mangent végétarien, et c’est la même chose pour les trois petits chats présents.
Trois petits chatons roux, tous jeunes, qui se nourrissent des restes des repas. Ils n’ont pas de nom, sauf « le premier » « le second » « le troisième ». Ils sont bien maigres et leur miaulement ressemble à un grincement. Mais j’avoue n’avoir jamais vu un chat qui ne soit pas maigre en chine, et dont le miaulement n’était pas étrange. Non pas qu’il s’agisse de « chats chinois », mais plutôt qu’ils doivent être rarement traités comme des animaux de compagnie, et encore moins nourris aux croquettes ou à différents achats spécialisés pour l’animal.
C’est dire, le dernier chat que j’avais vu avant ces chatons, c’était sur la route avec la « blue sky team », le chat était attaché d’une cordelette à une moto à l’arrêt. Il se faisait petit, oreilles retournées, au milieu du bruit de la ville. Avant ça, le dernier chat vu en Chine remonte à plusieurs années, dans mon enfance, à mon second voyage.

Spoiler:

Après le repas, nous nous reposons, puis nous nous mettons en route pour « the shop », j’ignore encore ce qui m’attend pour notre travail. Nous nous y rendons en bus. Deux bus pour atteindre notre destination.
En entrant dans le bus on paye 1yuan, d’autres ont des cartes d’abonnement. A la différence de la France nous n’échangeons pas notre argent contre un ticket, mais nous déposons directement notre yuan dans une boite puis nous entrons. Au prochain bus, on dépose encre un yuan.
Je vous laisse imaginer le peu que coute la vie en Chine. Car aux repas vous êtes souvent invité, et si mon père remboursera le ticket de train à Huayin, qui a couté 99yuans, soit 9euros en conversion grossière, je dépensais mes premiers yuans depuis mon arrivée pour payer le bus. Autrement dit en une semaine, je n’ai pas dépensé un centime. Bien sur j’ai été logée gratuitement, mais c’est bien de cette manière que je dois me débrouiller pour ne pas vider –si ce n’est pas déjà fait pour le visa, passeport, logement en France, etc- ma réserve de bourse étudiante.
Je suis aussi épaulée par mon père, par exemple ce qui est bon à savoir, les cartes téléphoniques (carte SIM) sont attribuées par régions en chine. Sachant que la mienne a été achetée dans le Guangxi, et que je suis maintenant dans le Yunnan, il est possible suivant votre carte, qu’il vous coute plus cher de garder celle de la première région, que d’en acheter une nouvelle dans la seconde. J’ai appelé mon père à se sujet, il me répond qu’il a mis de l’argent sur ma carte. En fait, il y a des sortes de bornes –que je n’ai pas vues, mais il m’a expliqué- qui vous permettent de recharger votre crédit téléphonique, avec le numéro en question et quelque yuans, il l’a donc fait à distance pour moi.

Spoiler:

Nous arrivons enfin à notre destination, Siyin demande à une personne dans la rue où se trouve le bureau où nous nous rendons. Elle est aussi nouvelle que moi ici, puisqu’elle vient de l’université du Guangxi où je me trouvais, elle est étudiante en ethnologie.
Dans le bâtiment des bureaux, il y a toujours un gardien qui observe les entrées et les sorties, aussi qui renseigne. C’est de ce type d’emploi que je trouve en chine dont je voulais parler la dernière fois. Dans les couloirs et dans l’ascenseur on retrouve des affiches de protection de l’environnement.
Je suis heureuse de voir ça, la chine a beau avancer vite dans un sens, certaines personnes réagissent aussi vite dans l’autre.

III. Présentation de l’association : A’BU and jeans family

En effet, voici la clef du mystère. Pour cette « enquête sur le terrain », -même si je n’ai pas encore bien saisi en quoi elle est sociologique ou ethnologique- nous allons suivre une association nommée « A’BU and jeans family », de protection de l’environnement et des animaux. Dans une optique d’avoir un autre mode de vie, aussi dans la réutilisation des objets abandonnés, particulièrement les jeans. Ils ont pour symbole l’éléphant d’Asie

Spoiler:

L’association a été crée en 2007, elle serait la première association de ce type en Chine. Elle est dirigée par 4membres, on trouve 6membres particulièrement actifs, et de nombreuses personnes qui y adhèrent et y participent quand ils le peuvent. Pour se développer, il a fallu d’abord, des relations et ensuite beaucoup d’argent.

« A’BU » c’est le nom de l’éléphant pris en symbole. Pourquoi un éléphant ? La question pourrait être liée à celle-ci « pourquoi une telle association se développe dans le Yunnan ? ». Le Yunnan est une région très diversifiée en faune, particulièrement des oiseaux rares, et des éléphants d’Asie au sud du Yunnan, dans la « rainforest of xinhuangbanna ».

Spoiler:

L’association fait toute sorte d’actions pour l’environnement, et est assez médiatisée, à la télévision, mais aussi par des présentations régulières dans les universités, ou à des conférences dans différentes villes de Chine.
C’est quelque chose de nouveau en Chine, de penser à la réutilisation des objets et à l’environnement, ce qui fait beaucoup d’intéressés, particulièrement des étudiants et des travailleurs dans le social, ainsi que les classes moyennes.

Pourquoi les Jeans ? Sa principale activité, est la transformation de vêtements qui ne sont plus utilisés. Particulièrement les Jeans avec lesquels ils font des sacs, bracelets etc... On peut les commander sur Internet. De très beaux sacs d’ailleurs, et c’est ce qui explique pourquoi là où je loge on trouve deux machines à coudre. En effet « pig » passe la plupart de son temps à coudre des sacs avec des vêtements jetés. Et les sacs sont de bien meilleure qualité qu’un sac Hellfest, si vous voyez l’idée. Je pense qu’en une journée, elle fait un ou deux sacs.
Les personnes qui s’intéressent à l’association, leur dépose souvent des jeans dans le bureau, dans lequel ils peuvent acheter quelque produit. Ils ont aussi une styliste lorsqu’il s’agit de transformer un vêtement en un autre.

Spoiler:

D’autres activités sont réalisées, comme une formation à la couture ou à la cuisine. Il y a aussi le fait de vivre où je vis, comme dans une petite famille avec un mode de vie différent : tout le monde fait la vaisselle, cuisine, lessive etc. C’est pour l’instant le seul appartement de l’association qui fonctionne ainsi, ils comptent en proposer d’autres car il y a une certaine demande.
En plus de réaliser des sacs, vêtements, bijoux, peluches, ils font aussi des tableaux, avec des timbres ou des tissus.

Spoiler:

La totalité des actifs sont des femmes, mais les hommes sont tout de même intéressés par le sujet et les produits.

IV. Fin de journée

Après donc de longues discutions, questions et prise de notes, traduction aussi parce que Siyin parle très bien Anglais, et traduit certaines choses pour moi, nous quittons ensemble le bureau. La directrice de l’association ainsi qu’un autre membre sont avec nous, puis nous allons dans une boutique pour acheter une lampe et des interrupteurs.
En chine, dans la même grande surface, à étages, on trouve au même étage un grand nombre de boutiques vendant la même chose, c’est comme ça qu’on va faire trois magasins dans le même couloir avant de s’attarder dans l’un d’eux. Acheter quelque chose c’est toujours très long et plein de discussions, parce que les choses se marchandent, et qu’ils font attention à ce qu’ils achètent.

Dans le magasin on trouve 4 ou 5 enfants, qui semblent être les enfants des employés. La plus grande est une fille, tous les autres sont des garçons. Si je peux tenter d’avancer quelque chose sans porter de jugement, dans mon regard d’occidentale, je vois souvent la même chose. Le garçon à l’air d’un petit roi, la fille répare les bêtises du garçon. Jamais les parents ne crient. Un enfant garçon crie beaucoup, parfois sur ses parents ou grands parents, ceux-ci ne répondent pas par la violence ni par le bruit, mais semblent l’ignorer et le laisser dans son embarras.
Dans la boutique, je vois un garçon bien petit, avec son biberon, un autre plus âgé, avec un biberon d’eau. Comme souvent même en France, les enfants ont des réactions égoïstes et brutales. Il tentera d’arracher le biberon du plus jeune de ses mains, alors la fille et les autres enfants iront à la rescousse du petit. Le fautif se met alors a pleurer de frustration, bien fort. Mais il ne sera pas grondé.
J’ai vu aussi le plus jeune prendre des verres d’eau, faire tomber la pile de verres en carton ; la mère les ramasse, éloigne le petit. Il revient, et refait la même chose, au tour de la grande sœur de ranger les verres en carton que le petit a dérangé.
En fait, ce genre de scénario me semble fréquent, et je crois voir les mêmes réactions entre les différents âges et sexes.

Nous restons longtemps dans le magasin, je discute d’ethnologie avec Siyin. Certaines choses confirment le texte que j’avais lu avant de partir au sujet de l’ethnologie en Chine. Ils n’étudient que les minorités chinoises, et ne vont pas au-delà du pays. Je trouve ça dommage d’abandonner quelque auteurs et études d’autres pays sur d’autres peuples. Mais je me demande si les étudiants en ethnologie en France étudient beaucoup les minorités chinoises. Je pense qu’une ouverture devrait être faite ici.
Ils n’étudient que leurs minorités, et n’étudient pas les Hans. « parce qu’on est tous les mêmes » ; je lui répond qu’ils devraient regarder mieux, et qu’il y a surement un grand nombre de différences, et c’est pour cela qu’ils devraient étudier leur « majorité ethnique », mais je sais que même en France, cela a pris beaucoup de temps avant de tourner le regard sur soi même.
Ils étudient donc leur adaptation au développement de la société, mais plus tard elle me dira « qu’ils ne veulent pas qu’ils disparaissent ni qu’ils changent » ; pourtant je sais que quelque études ethnologiques en chine ont pu avoir des conséquences directes sur la vie des minorités, l’exemple des Mosuos. Mais les temps ont peut être changé. Pourtant je doute de la préservation des ethnies par l’étude de leur adaptation à la modernité ; sans chercher à trouver des solutions pour une cohabitation et préservation des deux cultures. Par exemple, les mosuos se rendant à l’école des Hans apprennent la culture Han. Que font les ethnologues de ça ? Je ne lui ai pas demandé.
Elle me dit que je pourrais en faire mon sujet d’étude, que Lijiang n’est pas loin. C’est vrai que les Mosuos sont dans le Yunnan, ça me donne envie de m’y rendre…

Enfin nous partons, arrivés dans le quartier où nous vivons, nous faisons quelque course avec la directrice de l’association qui mangera avec nous dans l’appartement avant de repartir.
On me demande souvent de comparer ce que je vois à la France, par exemple les magasins sont différents, plus « désordonnés » en chine, moi je dirais plus simples. Ce que je remarque en tout cas, c’est l’extrême différence de relation entre vendeur et consommateur (comme on aime les appeler). En chine c’est un rapport presque amical, sur un pied d’égalité. En dehors ou en dedans du contexte de la vente, les relations sont les mêmes, les gens font juste leur boulot mais restent très humains dans leurs actions. Parlent de tout.
Par exemple lorsque nous quittions le magasin de lampes, les vendeurs le quittaient aussi. Puisque nous nous trompions de chemin, dans un demi tour nous les croisons, elle nous dit avec le sourire, la même intonation, qu’on peut aussi passer par là, puis nous partons ensemble.

A 9h nous pouvons prendre une douche, pas avant. Je pense que c’est lié à la présence de l’eau chaude après 9h, ou alors c’est une question de coût. Comme je l’ai dit il n’y a pas de « douche », juste le pommeau, et un trou dans le sol pour l’évacuation, quelque bassine, pour faire la lessive avec la même eau. C’est donc avec la douche qu’on fait la lessive à la main, j’étends mon linge, et enfin nous dormons.
Je dors très bien en Chine, je ne dit pas ça pour vous informer de mon confort, mais plutôt de la différence des lits en Chine et en France. Ici, les lits sont en fait une simple planche, par-dessus quelque chose de l’épaisseur d’une petite couverture, ensuite un drap. C’est tout, c’est très dur, mais meilleur pour le dos. On y dors bien.

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Message  mystheria Lun 18 Mar - 14:49

Voyage 2012 (4)

Compte rendu 4

I. mercredi 11 juillet

D'abord quelque précisions, corrections de ce que j'ai pu écrire précédemment. L'appartement fait plus de 50m², peut être 70. En fait je m'essaie à évaluer les surfaces, c'est pas simple. Very Happy:

Le matin nous dormons plus qu'il ne le faut, le réveil à 9h me donne une impression de perte de temps quant à notre enquête, qui avance lentement. Pour ce mercredi, je n'ai pas fait grand chose pour qu'elle avance, mais Siyin a écrit 600caractères. En fait son université lui demande d'en écrire un bon paquet, et pour l'instant nous n'avons pas grand chose.

Après avoir déjeuné « Pig » nous apprend a faire quelque bracelets en jean. La bandelette de tissus est déjà prête, il s'agira de placer les attaches. Je n'ai pas de photos parce que j'ai préféré filmer. Pour faire le trou dans le jean on utilise un objet légèrement pointu dont l’extrémité est trouée pour pouvoir récupérer le tissu coupé. Nous posons la pointe sur le tissus, en dessous se trouve une planche en plastique. Pour le trouer on sort le marteau, et on tape sur l'autre extrémité de la pointe.
Ensuite on place les attaches, l'une se fait à la machine pour presser sur le bouton, pour l'autre c'est encore au marteau, avec un outil adapté à l'attache.

*Eléïs est prise d'une série d'éternuements, à Kunming le temps est bon, il ne pleut pas, il ne fait pas trop chaud ni humide, elle a donc réussi a attraper froid...*

Dans l'après midi, deux étudiants de l'université du Yunnan viennent pour peindre le couloir extérieur de l'appartement, et en faire une présentation de l'association. Cela ne pose pas de problème de peindre dans la cage d'escalier, « tant que ça ne dérange pas les voisins ».
Peu après, une professeur de « social work » ainsi que deux autres étudiantes de la même université viennent, accompagnée de la présidente de l'association. Pour donner un coup de main je me met moi aussi à la peinture.

Spoiler:

Je n'y échappe pas, la télévision viens faire un petit reportage à ce moment, je me cache derrière mon pinceau, on me pose quelque questions -dans le genre « pourquoi j'ai choisi de venir spécialement ici » : arbblblbllb, je trouve quelque réponses plus ou moins satisfaisantes-, quelque prises de vue sur la peinture, et c'est bon pour moi. Le reste se passera dans l'autre pièce.
Après que tout le monde soit parti, Siyin et moi terminons le pot de peinture sur le mur du couloir. Deux filles arrivent et entrent manger un bon bol de nouilles et des patates trempées dans du piment et de l'huile de sésame avec nous. Puis elles repartent.

Spoiler:

Plus tard dans la soirée nous allons faire un tour dans la rue. D'abord des petites ruelles comme le les aimes en chine, pas trop propres, très vivantes, pleine de petites boutiques ouvertes la nuit, et des personnes qui vendent des fruits ou plats dans la rue. Il y a du monde, il fait nuit et le temps est bon, un peu chaud, ce qu'il faut pour se promener.
Nous croisons deux groupes de personnes en train de danser, un peu de musique, une personne qui mène la danse, les autres suivent. Je repense à l'idée selon laquelle il n'y a pas d'intérêt à faire d'ethnologie des Hans, parce qu'ils sont tous les mêmes, je pense qu'il y a des trais culturels hérités du passé.

Spoiler:

En quittant ces ruelles le contraste est saisissant, nous sommes à quelque mètres de la ville « type centre ville ». Ces rues sont vouées à disparaître, elles ne sont pas non plus d'un type ancien traditionnel chinois, juste de vieilles et pauvres constructions. La ville se reconstruit par dessus. C'est comme ça qu'en les quittant nous passons d'un sol bétonné et carrelé rapidement, des bosses des retouches, parfois des flaques, à un sol lisse et uniforme. De même, de petits bâtiments en brique ou en béton a de gigantesque immeubles. Pour vivre ce contraste, il suffit de traverser une route. Et nous voilà dans « la ville moderne ».
On remarque des constructions récentes, au milieu des immeubles, qui se veulent d'un type traditionnel. Non chinois, mais Thaï, comme le fait remarquer Siyin. Je n'ai pas de photos mais je tenterais d'en avoir. On voit une porte et des toits type tuile travaillée et quelque fausses statues, aussi des bâtiments du même type. Nous trouvons dans ceux ci un KFC, un MacDo, ou autre grandes chaînes internationales.

Spoiler:

Sous la porte, se trouve une place, ou des plots sont installés pour permettre aux enfants de faire du rollers. J'admire la vie ici, les rues sont très animées, par toute sorte de population. Il est 8h du soir et tout est ouvert et très vivant.
Mais mon admiration dure un court instant, juste le temps pour Siyin de me montrer une enseigne en me disant, que j'ai ça en France : Carrefour. Ma réaction est immédiate, un « Aaaah » de dégoût, ça les fais rire puis nous entrons. Pour vous partager le plus commun que nous n'aimons pas tous, voilà quelque photos, parce que y'a pas de raison que je sois seule à souffrir.
Mais je vous passe la description du Carrefour... pour vous consoler, voilà le point positif, nous avons des croquettes pour les chats, qui mangeront quelque chose de plus proche de la viande.

Spoiler:

Sur le chemin du retour nous discutons avec Siyin. En fait je la questionne, car son anglais est particulièrement bon, et qu'elle est très intéressée par les langues : avant l'université elle a étudié d'autres langues asiatiques, comme le Thaï et le Japonais.
Pourquoi alors étudier l'ethnologie ? Sachant que, je l'apprend, les débouchés en ethnologie et en sociologie sont tout aussi catastrophiques en Chine qu'en France.
Elle me répond qu'elle n'a pas eu le choix. Elle m'explique qu'en Chine, les étudiants choisissent leur université, mais l'université choisit leur orientation. Suivant leur profil, s'ils trouvent qu'ils seraient bon dans tel ou tel domaine. Voila comment elle se retrouve à étudier l'ethnologie malgré son très fort intérêt et sa bonne pratique des langues sans avoir voyagé.

Nous nous arrêtons un instant devant des vendeurs de fruits qui s'installent la nuit. Suivant leurs moyens, certains ont des véhicules, d'autres des vélos, pour transporter la marchandise, dans des sortes de remorque ou charrette à bras. Je suis intriguée par une personne qui vends des bananes à notre gauche, elle porte un vêtement qui ressemble à un vêtement traditionnel. Je questionne Siyin qui lui pose la question. Elle est Han, et viens de Guiyang.
Enfin nous rentrons puis nous mangeons quelque pommes de terres qu'on trempe dans une sauce faite de piments et d'huile de sésame, ainsi qu'un plat cuisiné acheté au Carrefour. Sans aucun doute, les patates sont meilleures.

Siyin me pose quelque questions sur ce que je pense de l'association, pour avoir de quoi écrire dans son article. De ce que j'en sais et ce que j'en pense, c'est que c'est une bonne chose pour le développent de la Chine que certaines personnes se posent la question de l'environnement. Pour moi l'un va avec l'autre, il faut pouvoir voir les deux pour qu'un pays se développe bien. Aussi j'admire leurs activités, qui semblent totalement nouvelles comparé à ce qu'on peut trouver en France. Les personnes peuvent agir directement et voir le résultat de leurs actions. Ce n'est pas comme donner de l'argent sans savoir ce qu'ils en font.
Nous projetons de faire un programme pour notre enquête le lendemain matin, puis nous nous couchons.


II. Jeudi 12 Juillet

J'avais pris l'habitude chez les parents de Zhang Hua, de me réveiller à 6h, car je partageais la chambre avec la femme qui s'occupe du ménage et se levait à cette heure là. En fait souvent, les autres se levaient plus tard. Dans la seconde famille, et ici, les personnes se lèvent plutôt à 9h, mais je suis réveillée à 6h. Le temps de répondre ce matin à l'appel inter-terrien de Pownee, bien que, partageant la chambre, je ne peux pas parler bien fort.
Après ça je me rendors un peu, je me réveille souvent, enfin 9h. Sinyin appelle une professeur et des étudiantes pour voir comment nous pouvons planifier nos deux semaines. Lundi nous irons à l'université du Yunnan, pour le reste, pas de réponse. Nous choisissons de manger dehors, des nouilles de riz, piments, herbes, tofu.

Spoiler:

Puis nous rentrons. Je pense que dans notre travail, la principale difficulté est de gérer notre temps, la seconde, d'organiser nos contacts. Car pour ce qui est du temps, nous n'avons toujours rien de prévu pour avancer notre enquête, mis à part pour lundi prochain.
En plus de ça, le téléphone de Siyin lui fait quelque misères, d'abord, je ne peut lire ses textos, elle ne peut tous les recevoir. Nous perdons déjà du temps à attendre un message qui n'arrive pas. Finalement on demande à ce qu'il soit envoyé sur mon téléphone, puis nous pouvons reprendre notre organisation. Apparemment on peut trouver dans Kunming, une sorte de logements du même genre que là où nous vivons, qui accueille de nombreux chinois et étrangers, et nous pensons voir ça de plus prêt. Mais les coups de fil ne nous sont pas bien favorables, attendre que les personnes répondent, ou quand on a une réponse, on apprend que la personne contactée est à Hong Kong et très occupée, peut être nous ne pourrons la voir.
Je ne suis pas bien précise, parce que je n'en sais pas bien plus, comme les choses tournent à l'échec, ça perd en importance... Bref, pour l'enquête, rien de bien bon selon moi.
Tout cela nous fatigue, et après les coups de fils, nous partons faire une sieste.

Dans la journée, quelqu'un d'autre nous rejoint pour vivre avec nous, nous le rejoignons dans la rue. Je me vois déjà au travail, parce que quelque infos intéressantes et une sociologie peut être faite, pourquoi les personnes sont intéressées par ce type d'organisation ? Qui sont ces personnes ? Bref, je me faisais déjà un guide d'entretien dans ma tête en pensant que rien n'est perdu. Mais c'est un étudiant de l'université de Kunming, qui est déjà venu. Non pas que ça ne soit pas intéressant, mais ça l'est moins à mon goût.
Parce que l'université fait beaucoup de publicité pour l'association A'BU & Jeans Family, ce n'est donc pas étonnant que des étudiants viennent. Il vient parce qu'il a du temps, n'a que ça à faire, et qu'il s'y plaît. Il étudie le design et est intéressé par la création d'entreprises, et pense que par cette association il pourrait réussir à élaborer un projet. C'est tout ce que je sais.

Plus tard dans la soirée la présidente de l'association, trois femmes et deux filles viennent pour le repas. L'une des femmes a étudié 10ans le français, l'autre était en France il y a 10ans. On discute un peu. Mais je ne suis pas très bavarde. Je crois qu'une des choses que j'apprécie en Chine, c'est de ne pas avoir à parler beaucoup puisque je ne parle pas la langue locale. Je suis plus à l'aise qu'en France...
Après le repas, elles partent, puis nous sortons marcher dans la rue. Une proposition de Siyin qui pense que c'est une bonne chose pour la santé. En fait, elle m'expliquera ensuite que beaucoup de chinois marchent le soir après le repas, particulièrement les personnes âgées et les enfants. Sur le chemin, nous faisons une escale pour trouver des toilettes, je n'ai jamais vu de toilettes publiques dans les rues, en fait nous allons dans un mini quartier de logements, bizarrement il n'y a que des toilettes pour hommes. Nous ne comprenons pas pourquoi, c'est la première fois que Siyin voit quelque chose comme ça en Chine. Moi je pense qu'ils n'ont prévu qu'une salle pour les toilettes, et qu'ils ne savaient pas quoi mettre comme panneau.
Je ne sais pas comment appeler ces « mini quartiers », ce sont des endroits fermés, dans lesquels on trouve 5-6 immeubles de logements. Ils sont gardés par un garde barrière.

Spoiler:

C'est la première fois en Chine que je vois autant d'animaux de compagnie. Dans le « mini quartier » où je vis, il y a énormément de chats, j'en ai vu un autre dans la rue près d'une boutique. Il y a aussi beaucoup de chiens, petits ou gros, tenus en laisse. Je suis étonnée, je demande à Siyin si c'est quelque chose de nouveau, elle ne sait pas. Je vais devoir me renseigner, pour les chiens et le lait, mais selon moi c'est quelque chose de nouveau qui touche les classes moyennes Chinoises. Un chien comme animal de compagnie dans l'appartement, et boire du lait... Je pense qu'il y a 20ans, c'était loin d'être le cas.
Mais je dois vérifier ma pensée et Siyin ne peut pas me répondre.

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Enfin nous rentrons, Siyin écrit son article, Pig lui donne quelque infos. C'est en Chinois, je ne peux pas en apprendre autant... Mais je suis contente d'être ici, c'est une bonne expérience.
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Message  mystheria Lun 18 Mar - 14:50

Voyage 2012 (5)

Compte rendu 5

I. Vendredi 13 juillet

Du fait de l'impossibilité de faire un planning, les journées sont libres. Siyin pars toute la journée pour s'occuper de quelque affaires, je resterais ici, il pleut. Je m'organise pour mon retour, je partirais le 23 car Siyin pars le même jour. Je prendrais le train pour Nanning ou bien pour Baise, suivant l'heure de ce dernier, pour prendre ensuite un bus pour FengShan.
Je passe ma matinée à tenter de mettre a jour mon compte rendu Ridpef et à envoyer des photos à Pownee, car internet est plus que long ici.

Dans la fin de l'après midi, photographes et une journaliste sont de retour, ainsi que la directrice de l'association. Les chatons sont les stars de la soirée.

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Siyin rentre de son périple, elle a perdu beaucoup de temps à prendre les bus dans le bon sens, en plus qu'il pleuvait... Elle est rentrée bien fatiguée, mais reste active pour reprendre la peinture sur les murs avec nous.

Spoiler:

Je suis assez fascinée par une feuille de calligraphie qui m'intrigue depuis quelque jours et dont je comprend enfin le fonctionnement. En fait le pinceau de calligraphie ne contiens que de l'eau, ce qui m'intriguait c'est la raison pour laquelle avec un pinceau d'eau, on peut écrire aussi noir, et comment les calligraphies s'estompent après avoir été réalisées.
En fait la feuille est faite en tissus, et on trouve dessous une sorte de feutre noir très fin. C'est donc celui ci qui réagit au contact du pinceau plein d'eau, et le dessin disparaît en séchant.

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Plus tard dans la soirée, Siyin reprend le travail d'enquête, en chinois. Je ne peut pas vraiment participer à cause de la langue, et c'est plus simple pour elle de ne pas avoir à traduire à chaque fois. Avec nous se trouve le garçon qui est arrivé quelque jours plus tôt, qui dessine les portraits des filles qui discutent.

Spoiler:

Pour finir la soirée un manga japonais sous titré en Chinois dont je n’ai pas saisi le nom. Les sous titres chinois me permettent de repérer quelque mot, c’est toujours mieux que le japonais… J’abandonne le film à la fin, de fatigue.

II. Samedi 14 juillet

La matinée commence avec la réalisation de quelque bracelets, voilà enfin quelque photos. Vous pouvez voir les planches, attaches, ustensiles, machines et marteau.

Spoiler:

Avant midi deux personnes nous rejoignent, dont une qui prépare quelque sushis pour le repas. Les sushis c'est bon, mais les sushis à la mayonnaise et au ketchup c'est moins bon.
Ensuite la présidente d'A'BU jeans & family nous rejoins, puis nous propose de l'accompagner dans un appartement du même type que celui ci, qu'ils sont en train d'aménager. Siyin ne viendra pas, car elle attend sa sœur qui passe à Kunming.
Petite parenthèse au sujet des frères et sœurs, je suis de plus en plus convaincue que la politique de l'enfant unique n'est pas ou plus appliquée, elle a du changer. La plupart des personnes adultes que je croise ont des frères et sœur, par exemple la présidente de l'association a deux sœurs que j'ai rencontré. Et j'ai vu énormément d'enfants avec leurs parents et il se fait aucun doute qu'ils étaient frères et sœurs. Je n'ai pas encore d'explications sur les raisons des faits, mais je laisse de coté l'idée qu'il puisse s'agir de personnes de minorités, du fait du grand nombre, et tout simplement parce qu'ils sont tous Hans. Je suis donc certaine que la politique a changé, je suppose une question de moyens de la famille qui permet d'avoir plusieurs enfants et gérer les frais de scolarité. J'en parlerais à Siyin à l'occasion.

J'accompagne donc la directrice, sa sœur et le garçon. Dans un premier temps nous passons chez un fleuriste dans la rue d'à coté. Je laisse définitivement tomber l'idée de faire fleuriste à l'avenir, les chinois ont ce qu'il leur faut.
Toutes les fleurs sont dans deux garages, plus loin l'appartement de la famille qui s'occupe de la vente, deux enfants, j'ai pu voir de loin l'intérieur de l'appartement, car la porte donnant sur la rue, donnait de l'autre coté directement sur le lit, donc la chambre.
A la chinoise, les vélos et charrettes à bras pour transporter les nombreuses fleurs, certains pots sont attachés avec des bouts de chambre à air coupés. Ça me rappelle mon enfance quand je faisais des cabanes dans les arbres avec des branches coupées fixées à l'arbre avec des élastiques de chambre à air. Finalement, c'est tout à fait solide. Je vous laisse admirer.

Spoiler:

Après négociation, le mari dépose les plantes achetées dans un autre vélo à remorque, puis nous accompagnera. J'observerais au même moment, de l'autre coté de la rue, un enfant jouer avec un pistolet en plastique, a tirer sur les fleurs. Je repense à ce moment car j'ai oublié de vous parler de quelque chose que j'ai vu à Nanning sur la route en direction de la gare.
Un groupe d'enfants, peut être 6enfants dont une fille, à jouer dans la rue avec des armes en plastiques. Mais ce n'est plus le petit pistolet de cow boy qu'avait l'enfant de Kunming, mais des armes à deux mains, type arme de guerre. Peinte de façon assez réaliste.

Spoiler:

L'appartement que je visiterais avec eux, est tout de suite plus moderne et surtout neuf, dans une tour de 20etages. Les pièces sont disposées de façon assez particulière, je trouve que les nouvelles constructions chinoises ont leur originalité que j'apprécie. On trouve deux salles de bains, c'est un 4pièces, cuisine séparée. Dans la cuisine on trouve une petite porte qui donne sur un petit balcon devant les toilettes, dont je n'ai pas bien compris l'utilisation. On trouve le chauffe-eau, un lavabo, c'est tout. Les pièces sont bien éclairées, une fenêtre par pièce, c'est ce qui explique l'étrange forme de l'appartement.

A'BU & Friends family s'occupe donc de cet appartement pour en faire un du même type de là où je vis. Mais ici on trouve beaucoup de meubles recyclés. Voici quelque photos. En France on parlerait peut être d'art pour ce genre de choses, mais ici la volonté est dans l'utilité.
Les tables sont faites avec de vieilles fenêtres chinoises. Le canapé recousu est fort sympatique. La lampe est recousue aussi, en jean, tout comme l'intérieur des enceintes qui sers de placard. Notez aussi le pot de fleur en tuyeau.

Spoiler:

On passera du temps à rempoter une des plantes achetées, en vidant le pot d'une ancienne plante morte. C'est là que je découvre avec tristesse où terminent les déchets éparpillés un peu partout sur le sol chinois. Je repense par exemple au lac artificiel visité la semaine dernière, où s'entassaient sûrement sous la terre les déchets que personne ne ramassent. Certains finissent dans les pots de fleurs, lorsque quelqu'un récupère la terre pour la vendre ou la mettre avec ses plantes.

Spoiler:

Après un coup de ménage, nous quittons le « business center » en bus pour le centre ville. Petit retour pour ce que j'ai dit plus tôt au sujet du bus à 1yuan, et des cartes d'abonnement. Il ne s'agit pas de carte d'abonnement, mais d'une carte qui contiens un certain nombre d'entrées dans le bus déjà payées. La sœur de la directrice de l'association nous payera donc le bus, en activant sa carte plusieurs fois.
J'apprécie le système qui permet en fait de n'avoir aucun ticket. En France nous avons un ticket pour les contrôles, ici je ne pense pas qu'il y ai des contrôles, c'est au chauffeur de s'occuper de voir si tout le monde paye le bus. Il a d'ailleurs une petite caméra, donc un écran devant lui qui lui permet de voir si des personnes n'entrent pas par la porte arrière.

Le centre ville est moins « chic » et moderne que le centre des affaires, voilà quelque photos prise des fenêtres, on peut voir un très vieux bâtiment. Sur une autre photo quelque maisons encore debout au milieu des buildings. Je suis au bureau de l'association, ça parle chinois et ça semble signer un contrat, de l'argent est donné aux étudiants présents, dont ceux qui avaient repeint le mur.
Nous repartons, puis je rentre après un bol de nouilles avec le garçon.

Spoiler:

Comme promis, les bâtiments type thaï dans le buisness center, habités par des multinationales de junk food et carrefour, et j'en passe. Je vous laisse aussi voir le contraste avec le centre ville.
J'ai loupé la photo, mais j'espère en avoir une du type à l'avenir : une famille sur un scooter électrique : mère, père et trois enfants.

Spoiler:

III. Dimanche 15 juillet

J’ai eu un accident de voiture \o/, sans aucun blessé je vous rassure. Mais depuis le temps que je pratique les routes chinoises, j’étais étonnée que ça ne me soit encore jamais arrivé. Je vous raconterais le moment du compte rendu venu.
D’abord quelque réponses aux questions que je me posais, dans un premier temps l’absence de mendiants ; j’en ai parlé à mon père qui m’a répondu qu’il n’en a jamais vu à Nanning non plus, et que si je ne les vois pas c’est que je ne dois simplement pas être dans les coins stratégiques pour eux. Tout simplement. En fait il y en a un nombre particulièrement important à Guiyang, je m’étais donc habituée à les voir.
Ensuite, la politique de l’enfant unique. J’essaie de vérifier mes connaissances, qui peuvent ne pas être fondées à ce sujet. J’ai voulu en parler à Sinyin, mais elle n’en sait pas assez pour m’apporter une réponse complète. Mais juste de quoi éclaircir quelque propos. Tout d’abord, il est toujours demandé aux familles de n’avoir qu’un seul enfant. La politique est donc encore en vigueur. Ensuite, d’après elle, on trouve beaucoup de famille à un seul enfant en ville, en campagne il y a plus d’enfants par famille.
Si la famille a un autre enfant, elle paye une amande. C’est tout. Je peux aussi revenir sur certains propos que j’ai pu avancer, par exemple au niveau de l’école : l’école est gratuite pour les enfants, elle l’est aussi pour le second enfant d’une famille. Ensuite, si une famille a une fille elle n’a pas spécialement « droit à un autre enfant » comme j’avais pu le comprendre.
Voila ce que Siyin a pu m’apporter comme informations, elle me dit ne pas en savoir grand-chose elle-même, et je n’ai pas réussi à parler de la question de la différence démographique entre les filles et les garçons en Chine, cela ne lui disait rien.


Ce dimanche après midi, nous sommes partis avec le garçon et Siyin en direction de l’université du Yunnan. Voici quelque photo pour vous sur le chemin.
D’abord des chats, il y a énormément de chat dans le petit quartier où je vis. Voila une maman et ses petits qui se sont installée juste en dessous de l’escalier du couloir pour notre appartement.
Et aussi pour vous sur le chemin, que je n’oublie pas la base de la Ridpef, World of Warcarft. Razz
Spoiler:

Sur le chemin, nous croisons un bouddhiste. C’est la première fois, et la première cité : Kunming où j’en vois autant dans les rues. Déjà à la gare, j’en avais croisé 4. Je ne sais pas à quel courant ils appartiennent, ils sont habillés en gris. Celui que nous croisons ce dimanche, nous vends des bracelets bouddhistes en bois. Il nous en tend un à chacun, Siyin et le garçon ont l’air gênés, l’homme nous et me parlera, mais il ne me semble pas qu’ils lui aient répondu, ni même que Siyin m’ai traduit ses paroles, bien qu’il parlait mandarin.
Je décide d’acheter le bracelet à 3yuans, eux n’en prendront pas. Sur le chemin Siyin m’expliquera que les chinois ne parlent pas aux bouddhistes. Qu’elle ne sait pas pourquoi, ils ont l’habitude de les ignorer, peut être à cause de la vente d’objets. Cela explique leur réaction. Je trouve ça intéressant, mais elle ne peut pas me donner plus d’explications que c’est une habitude, ça ne se fait pas.

Nous partons pour un périple en bus, un premier bus nous mène au centre ville, après c’est plus compliqué. Le garçon nous guide mais ne semble pas bien assuré, et moi j’ai donné une partie de mon stock de 1yuans au bouddhiste, je préviens que je devrais faire de la monnaie au prochain bus. Nous en prenons un qui nous mène bien loin dans la ville. Siyin n’est pas bien rassurée et se rappelle son périple d’un jour précédent. Le garçon semble un peu perdu. Nous descendons, attendons, puis traversons la rue avant de reprendre le même bus dans l’autre sens. Kunming semble un vrai labyrinthe pour ceux qui le traversent en bus. Elle me dit avoir moins de mal dans d’autres villes comme Nanning.

Spoiler:

Nous arrivons enfin dans l’université de Kunming, encore un campus qui semble agréable à vivre. Et surtout très vieux !
C’est surement ce qui fait mon admiration devant les universités chinoises, et la comparaison flagrante entre elles et les universités françaises que j’ai pu visiter. En chine, j’ai visité trois universités : Les universités de Canton, de Nanning et de Kunming. En France : Les universités de Nantes et Chambéry, puis une à paris que j’ai vu rapidement.
Ces universités françaises que j’ai pu voir semblent toutes récentes, et ressemble en gros, à des blocs de béton qui ne donnent pas bien envie d’y rester. Les universités Chinoises que j’ai pu visiter sont très anciennes, particulièrement celles de Canton et de Kunming. Elles ont aussi toutes énormément d’arbres, et des bancs pour s’assoir. Voila surement ce qu’il nous manque en France pour rendre les universités agréables… Enfin, c’est mon avis.

Voila quelque photo de vieux bâtiments, encore utilisés. On pourrait en faire un musée. C’est un peu le cas pour l’un d’entre eux, où les étudiants à l’époque, qui portaient encore des costumes traditionnels, passaient leurs examens. En regardant par la fenêtre, on peut voir des statues les représentant.
Il y avait aussi un bâtiment dans un style d’architecture type temple bouddhiste, peint sur sa totalité, dans lequel des étudiants jouaient de la musique. Mais je n’ai pas eu le temps de le photographier. Plus loin un bâtiment en brique plus moderne, mais toujours vieux. On a l’impression de traverser les âges. Car on trouve aussi des bâtiments plus récents comme sur la photo ci-dessus.

Spoiler:

Nous rejoignons deux membres de l’association A’BU & jeans family, puis nous rejoignons une conférence qui durera deux heures et demi. Devant la salle de conférence, une marre pour les poissons.
Tout est en chinois, mis à part un membre de l’association « Green Kunming » qui sera présentée, je suis la seule étrangère ici. J’essaie de comprendre ce qui est dit avec les images et textes du diaporama, ce n’est pas glorieux, je dois vraiment apprendre le chinois…
Mais voici quelque observations sympathiques des conférences à la chinoise. D’abord celle-ci commence avec une chanteuse qui chante une chanson pour introduire la conférence. Ensuite, tout ce qu’il y a d’habituel, un diaporama et quelqu’un qui parle, pour présenter l’association Green Kunming.

Spoiler:

« Green Kunming » est une association créée en Juin 2006 dans le Yunnan, elle n’est formée que de volontaires. Vous l’avez deviné, il s’agit de protection de l’environnement et particulièrement des arbres. Mais les photos du diaporama me font dire qu’il y a un tour d’horizon sur les nombreuses questions qui touchent à l’environnement : comme la question des eaux usées, des débris de bâtiments détruits, des familles qui travaillent dans le ramassage des ordures, protection du patrimoine, des forêts. Elle se manifeste par des signatures, et je pense une marche de volontaires pour sensibiliser à la question.
Elle pose aussi les bonnes questions, et apporte des réponses, tout comme A’BU : que pouvons nous faire à notre échelle ? Il y a eu par exemple une activité de ramassage d’ordures par les membres de l’association. Comme il y en aurait bien besoin dans le lac que j’ai visité. Leur site internet, si ma prise de note est bonne : www.greenkm.org

*Eléïs pousse un soupire de soulagement*

Je suis rassurée, rassurée de voir que la chine fait un grand pas en avant sur ces questions, et je pense qu’à présent, je pourrais ramasser un déchet devant un chinois, en ayant quelque chose à lui répondre, lorsqu’il me dira « de ne rien faire parce que des personnes s’en occupent ».


Avant de passer à la suite, permettez-moi de vous faire un rapide topo de la situation en Chine au sujet du ramassage des ordures, car c’est très différent de chez nous. D’abord, oui, des personnes ramassent les ordures toute la journée et le soir dans la rue, parce que c’est leur boulot.
Je pense que cela justifie le fait que la plupart des personnes ne se posent pas de questions, et jettent sans complexe leur déchet sur le sol, sans avoir le réflexe de chercher une poubelle.
Ceux qui s’occupent des ordures donc, doivent être organisés par secteur, et collectent le tout autant au sol que dans les poubelles, qu’ils rassemblent dans un endroit pour. Cet endroit ressemble à deux garages ouverts, je passe devant l’un d’eux régulièrement à Kunming, toute sorte de déchet est donc là presque à ciel ouvert, disons à porte ouverte. Et l’odeur lorsque l’on passe n’est pas bien agréable. Passons. Ce matin j’ai vu ces « poubelles ouvertes » presque vides, avec une personne à l’intérieur qui triait, le carton, plastique, déchets organiques etc. Ensuite ces déchets sont transportés dans un centre devant l’un desquels j’ai pu passer cette après midi. Je ne connais pas la suite du voyage.

Voila pour le rapide compte rendu, je reprends mon récit : la conférence.
Là aussi, des choses particulièrement chinoises : à 4h nous nous sommes tous levés, nous avons levé le bras droit, poing fermé et plié vers nos têtes. En récitant les paroles de l’animatrice. Rien de grave je vous rassure, juste une forme de premier engagement envers l’association, envers la nature : ce que nous pourrions faire, ce que nous devrions faire.
Ensuite, remise de cadeaux aux membres de l’association. Plusieurs passages. C’est quelque chose de très fréquent en Chine, presque à tous les rassemblements, conférences, on met en avant des personnes qui ont fait quelque chose d’important pour le groupe. On leur donne aussi des certificats. Tout ça avec une musique de fond type héroïque, qu’on trouve dans les films.
On a aussi eu deux joueurs d’instruments, et une chanteuse pour quelque chansons pour l’environnement.
Sisi c’est vrai. Ils nous ont aussi fait passer une vidéo un peu type scénario catastrophe, et l’héroïsme des hommes qui peuvent faire quelque chose, qui réussiront à reboiser le désert. Sisi. J’adore.
A la fin de la conférence, pour couronner le tout, un diaporama « joyeux anniversaire » avec la musique qui chante en chinois et en anglais, et des gens qui apporte un magnifique gatal à la chinoise à un des membres de l’association. Tout le monde a droit à sa part de gatal, et on appelle des numéros pour offrir des cadals aux personnes présentes.
Mais je vous rassure, tout le reste avait tout de sérieux. Je vous informe juste des détails à la chinoise, qui nous feraient rire en tant qu’occidentaux.

Spoiler:

Surtout ne vous faites pas avoir : « The cake is a Lie » ! Les gâteaux chinois semblent être une tentative de faire quelque chose qui ressemble à un gatal comme dans les films : donc peu de pate, beaucoup de crème, de la déco, et le tour est joué.


Nous partons sur la fin, puis nous allons dans un magasin de vélo avec la directrice de l’association, qui pour vous faire comprendre le lien, a fait un tour d’europe à vélo avec son copain. Nous partons manger un bol de nouilles avec Siyin, puis nous prenons le bus en direction de l’appartement.
D’abord un minibus vers des ruelles bondées où nous descendons à la recherche du prochain arrêt où nous prendrons le second. Siyin trouve rapidement, tout va bien, si nous sommes ici, c’est que nous ne nous perdrons pas. Nous attendons un petit moment puis nous embarquons.
Sur la route, je vois une voiture noire, récente, venir sur notre voie par la gauche, elle ne va pas très vite, le bus non plus. Le chauffeur l’a vue aussi, et à la chinoise, la place se négocie à coups de clacksons. Sauf que cette foi ci, le bus a beau être bien engagée, il ne fait rien d’autre que suivre la route, la voiture ne s’arrêtera pas et cherchera quand même à passer. Le bus et la voiture se percutent en se frôlant dans la même direction.

Les gens sont un peu secoués, moi je me porte bien puisqu’en regardant la scène je m’y étais préparée. La négociation à coup de clacksons n’est donc pas la meilleure solution, quand les deux chauffeurs pensent que l’autre s’arrêtera. M’enfin en vue de la situation de la voiture, j’ai encore du mal à comprendre ce qu’elle faisait là, a moins qu’elle ne roulait à contre sens avant de nous arriver dessus.

Spoiler:

Voila les deux seules photos que j’ai pu prendre rapidement.
Le chauffeur s’est arrêté immédiatement, est descendue, a passé un bon paquet de coups de téléphone, a grondé l’autre chauffard, est venue dans le bus demander s’il y avait eu des blessés, a repris ses coups de téléphones. Pendant tout ce temps les portes du bus restent ouvertes, certains passagers descendent, d’autres restent, nous restons. Plus tard, un autre bus du même numéro s’arrêtera devant nous, et nous embarquerons. La chauffeur elle, gèrera la suite avec la police, vu la situation, elle est loin d’être en faute, ne faisant que suivre sa voie.
Plus tard nous la recroiseront, elle doublera le bus dans lequel nous nous trouvons, qui sait, pour reprendre sa course ?
Nous rentrons, ce soir, un petit chaton manque à l’appel.
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Message  mystheria Lun 18 Mar - 14:51

Compte rendu 6

I. Lundi 16 juillet

Pendant la nuit le chaton manquant miaule à la fenêtre, il sera retrouvé. Ce matin là nous nous levons plus tôt, le temps de nous préparer, déjeuner et de faire la vaisselle, Siyin et moi repartons à la chasse aux bus pour rejoindre l’université du Yunnan et y rencontrer un professeur. Nous ne pourrons pas refaire le pratique chemin fait Dimanche au retour, car certains bus sont à sens unique… Nous en prendrons donc trois avant d’arriver à l’université avec une heure de retard. Car les bus n’indiquent pas leurs horaires de passages, il faut attendre c’est tout.

Spoiler:

Nous entrons dans un grand bâtiment, et montons à l’étage par l’ascenseur. On met un peu de temps avant de trouver la porte, parce que si les couloirs indiquent les numéros de portes, ils ne sont pas indiqués sur celles-ci. Siyin demande conseil, puis nous entrons.
C’est une professeur de sociologie du travail social, je l’avais déjà rencontré dans l’appartement. Elle nous présente trois projets de l’université.


1) Premier projet : aide au développement de la minorité Zhuang –ortho à vérifier-

Spoiler:

Ce projet a démarré en 2002 et consiste à aider la minorité Zhuang à se développer économiquement. Quelque minorités dont celle-ci tentent de partir vers les viles pour pouvoir avoir un meilleur niveau de vie en trouvant un travail, mais pour de nombreuses raisons, entre autre la qualification, ils ne parviennent pas a s’intégrer en améliorant leur niveau de vie, et retournent dans leur villages.
Ce projet d’aide au développement leur permet de commercialiser leur savoir faire, particulièrement les broderies et costumes traditionnels, en créant des liens commerciaux. C’est tout à fait différent des aides que le gouvernement a pu leur apporter jusque là, qui consistait à donner simplement de l’argent aux minorités pour les aider. Ici on leur permet de devenir indépendants, en gérant leur propre activité commerciale.
Mais on peut se questionner autour du fait que cette aide sociale s’oriente vers un développement économique uniquement.

2) Second projet : la voix des images

Spoiler:

Ce projet démarré en 2009 se tourne vers une partie de la population bien présente mais qu’on ignore. Il s’agit de personnes de différentes minorités, entre autre Hans, qui ont quitté les villages pour tenter leur chance en ville, ou alors qui s’y trouvaient déjà et se sont trouvées marginalisées.
On compte 3 à 4 groupes ethniques concernés –ou plutôt recensés dans ce projet- : Hans, Zhuang, Yi et Buyei (les Buyei sont originaires de la province du Guizhou).
Pour certains d’entre eux, leurs villages existent depuis longtemps à Kunming et dans ses alentours, et se retrouvent engloutis par la ville qui ne cesse de grandir. Ces villages sont détruits pour laisser place aux buildings et aux entrepreneurs. Le cas des Buyei est plus difficile que pour les autres puisqu’ils ne sont pas originaires de la province du Yunnan, et certains considèrent qu’ils n’ont de ce fait pas de place légitime ici. Ces personnes se retrouvent alors à faire les tâches les plus difficiles et « basses », dont le ramassage d’ordures –on s’y retrouve-, de gravats etc. Et subissent de ce fait des discriminations.
Si cela se passe ainsi à Kunming, c’est surement le cas dans beaucoup de villes chinoises, mis à part la forte présence de minorités à Kunming, il s’agit dans la majorité des cas, de migrants venus tenter leur chance en ville.
Ce projet consiste à montrer par les images, photographies, peintures, leurs conditions de vies ainsi que celle de leurs enfants pour sensibiliser à la question, et montrer l’ampleur du problème. Dans un premier temps un grand nombre d’étudiants de l’université du Yunnan ont fait des photographies, ils ont ensuite offert des appareils aux enfants pour qu’ils puissent réaliser leurs propres images.
Se projet sera lié à un autre nommé « heart ot heart community care », que je vous présenterais plus tard.

3) Troisième projet : recyclage et transformation des déchets

Spoiler:

La date ne me revient plus en mémoire, mais j’irais demain avec Siyin collecter plus d’informations à ce sujet. Tout comme A’BU & Friends familly, qui est lié au projet, ce dernier consiste à transformer, redesigner, recycler et réutiliser des objets jetés, puis les revendre.
Il concerne particulièrement les femmes, originaires de minorités ou Hans dans la situation décrite dans le second projet. Ce troisième projet propose aux femmes qui viennent chercher un travail à Kunming d’y participer. Pour être financé, ils utilisent des concours qui permettent de créer une demande dans ce type de produits recyclés. On y trouve différents groupes ethniques, des étudiants, ainsi que des associations comme A’BU ainsi que différentes communautés du même type qui vendent et créent ces produits à Kunming. On trouve dans la ville trois magasins de ce type.
L’université propose deux salles ouvertes gratuitement à ces associations et personnes, pour faire des conférences ou bien discuter de façon plus privée de problèmes.

Ces trois projets ont donc pour but d’aider les groupes sociaux vulnérables et ‘victimes’ du développement de la Chine. Le gouvernement encourage ces organisations sociales car ils ne parviennent pas pour leur part à aider correctement ces groupes. Il y a donc actuellement de plus en plus d’associations et de projets de ce type en Chine.

Spoiler:

Après avoir présenté ces trois projets, nous allons dans une salle pour poser quelque questions, le professeur nous donne à chacune une brochure de l’association « Heart to Heart Community Care » qui rejoins le second projet évoqué ci-dessus. Cette association aide les enfants dont les parents réalisent des travaux pénibles et peu valorisés comme le ramassage des ordures ; mais aide aussi ces derniers en demandant plus de considération et de respects pour ceux-ci, et en les rejoignant pour les aider dans leur travail.
Ils permettent donc aux enfants de réaliser des activités et protègent leurs droit, posent les questions de leur sécurité et de leur développement. De même auprès des parents, comme je le disais, aussi en proposant des activités de recyclage et réutilisation d’objets jetés.

Spoiler:

Quand nous partons, dans le bus, je questionne Siyin car quelque chose me travaille l’esprit : comment sont payés ces gens ? En effet, le souvenir me revient sans cesse d’amis chinois me disant de ne pas prendre les bouteilles vides avec moi, de les laisser sur le sol car des personnes les prennent. Presque par… Solidarité. Siyin confirme mon doute, ils sont payés au nombre de déchet collectés. Pour moi, cela engendre beaucoup de choses, entre autre la réaction des personnes laissant leurs déchets à l’abandon, devenant une habitude. Je repense au lac artificiel où personne ne viens récupérer ces déchets mis à part les bouteilles, je repense aussi au pot de fleur, qui contiens autant de déchets que le lieu où la terre a été ramassée.
Le comportement de laisser les déchets à terre deviens habituel, et sans questionnements. Une autre image me revient, d’un voyage en Chine en 2009 : dans la salle d’attente pour l’avion en direction de Shangaï dans l’aéroport d’Amsterdam, occupée en grande partie par des chinois, laissant derrière eux sur le sol nombre de déchets type emballages, graines de tournesol… alors que le système de ramassage d’ordures est différent en Europe. Europe qui demande aujourd’hui, bien qu’il s’agisse aussi de phénomènes récents à grande échelle, la responsabilité des citoyens. J’ai posé la question, rien n’est fait en Chine –comprendre par le gouvernement- pour sensibiliser les classes moyennes à ces questions. Les associations dont je parle sont faites de volontaires, en majorité des étudiants. Mais je ne m’inquiète pas, cela prendra du temps mais changera, les choses prennent déjà un tournant important en se questionnant sur le sujet. Je suis contente de pouvoir témoigner de cela.

Nous rentrons, au passage une photo de ces « garages ouverts » où sont rassemblées les ordures.
Spoiler:

II. Mardi 17 Juillet

Pas de conférence sur la préservation de l’eau pour moi, comme nous l’avions prévu. Comme Siyin est occupée, on ne juge pas utile que je les rejoigne puisque personne ne parlera anglais. Une journée de repos, comme beaucoup de journées de ces semaines sur le terrain. C’est le point faible de ce travail selon moi, mais je ne m’en plains pas personnellement.
J’organise mon retour, je partirais en train le Lundi 23 à 11h55 pour Baise, où j’arriverais dans la nuit vers 3h du matin. Quelqu’un m’attendra, je dormirais à Baise avant de repartir le lendemain pour 8h de bus en direction de Fengshan pour rejoindre mon père.

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Message  mystheria Lun 18 Mar - 14:53

Voyage 2012 (7)

Compte rendu 7
I. Mercredi 18 Juillet

Comme prévu nous prenons le bus pour visiter l’association « Heart and Heart community care », je suis avec Siyin et le garçon. Son surnom est « panda », j’apprends avec Siyin qu’il appartient à la minorité Yi. Dans le passé il avait les cheveux longs, ils lui manquent, mais il a choisi de les couper pour éviter de faire face à des discriminations du fait de son appartenance ethnique.

Nous prenons de nombreux bus qui nous mènent au nord de Kunming, l’endroit ou nous dépose le bus est peu peuplé, il y a surtout une grande route, puis quelque magasins et petits restaurants le long de celle-ci. Un peu perdus, nous parcourons la rue dans un sens puis dans l’autre avant de trouver notre chemin dans une petite ruelle.
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Sur le chemin je vois un avis de recherche d’un enfant disparu au début du mois de juillet ; interpellée par mes connaissances sur le sujet, je demande à Siyin ce que c’est, elle répond avec peu d’intérêt « ils cherchent quelqu’un ». Plus loin j’en trouve d’autres, que je photographie. Je me suis renseignée avant de partir sur les enlèvements d’enfants en Chine, et j’y suis particulièrement sensible.
En avançant dans les ruelles on découvre en fait un quartier, sol bétonné, les immeubles sont très proches les uns des autres, il y a un petit parc. Les ruelles sont assez vivantes et occupées, par des enfants, des vendeurs, puis ces petits magasins ouverts.
Spoiler:


Quelqu’un nous rejoins, et nous présente un des 4magasins de l’association à Kunming. Ces magasins de vêtements suivent la même logique qu’Emmaüs : les vêtements sont de seconde main, et sont revendus à des prix bas pour aider les familles en difficulté.
Ensuite la personne nous guide vers le centre de l’association, celle-ci existe depuis un an pas plus. En entrant on trouve une petite cour, qui rappelle une école puisqu’elle est occupée par des enfants qui jouent à des jeux de sociétés chinois, au ping pong, au cerceau… Nous montons à l’étage dans une salle où on trouve de nombreuses machines à coudre pour recevoir des informations.
Spoiler:


L’association « Heart to Heart community care » s’adresse tout particulièrement aux femmes qui immigrent vers Kunming avec leur famille pour chercher du travail. Pourquoi les femmes ? Parce qu’on observe qu’elles ne travaillent pas, seul 1% d’entre elles travaillent. L’association s’adresse donc à elles et aux enfants, tandis que l’homme travail. –si j’ai bien compris, n’oubliez pas que je peux faire des erreurs-
L’association se présente un peu comme une entreprise sociale, mais dont le premier but est de se préoccuper des problèmes sociaux et non pas de créer simplement l’entreprise, comme c’est le cas par ailleurs. La différence entre ces deux types d’entreprises sociales est que l’une pars du social pour créer et recevoir de l’argent ; tandis que l’autre a de l’argent à la base pour se préoccuper des questions sociales.

L’association permet de loger certaines femmes gratuitement contre leur travail. En l’occurrence il s’agit d’un travail de couture, comme le fait A’BU, en retouchant et transformant des tissus et vêtements qui ne sont plus utilisés.
Le processus par lequel l’association s’est développée est le suivant : Dans un premier temps la réalisation des sacs et autre objets en couture, par le travail des femmes. Ensuite aider la minorité Buyi qui collecte les ordures, pour cela ils récoltent des vêtements donnés qu’ils ont choisi de redistribuer gratuitement ces vêtements aux personnes dans le besoin.
Ils ont observé que ces personnes refusaient de prendre ces vêtements car le fait de les proposer gratuitement développait chez eux un sentiment de gêne et l’impression d’être peu respectés puisque considérés comme à part et dans le besoin. Voila pourquoi ces vêtements sont vendus à bas prix dans les magasins de l’association. Ces magasins permettent aussi d’offrir un travail aux femmes qui peuvent y assurer la vente.
« Heart to heart community care » a donc ici deux actions différentes : dans un premier temps et depuis 2009, la partie du travail de couture fait sur des tissus transformés, qui sont ensuite venus. La seconde depuis 2011 est cette vente de vêtements de seconde main.

Pour les enfants il y a le centre de l’association qui se situe dans le quartier, où ils peuvent jouer mais aussi apprendre sur les questions de santé, des gestes de premiers secours, et recevoir des informations utiles à leur vie quotidienne. D’autre part elle tente de créer des liens entre les différentes communautés du quartier, et encourager les personnes à communiquer entre elles.
Car beaucoup de personnes sont des migrants, qui ne s’intègrent pas forcément facilement.
Le phénomène observé ici, c’est que ces femmes et familles qui participeront un certain temps à l’association, transformation d’objets etc, après avoir travaillé ici, partirons chercher du travail dans les grandes citées comme Shangaï.

Une fois l’entretien terminé, nous repartons accompagnés de la fille qui nous avais rejoins dans la rue. Elle nous guide vers un autre magasin un peu plus loin. Sur le chemin, elle nous montre une peinture sur une façade ; expliquant le rôle de l’association. Moi je regarde plutôt les gens, comme dans une ruelle où je trouve des personnes ramassant les gravats de murs détruits, ou une femme dormant sur un trottoir. Puis nous arrivons sur une rue plus grande.

Spoiler:

Code:

 Je ne peu m’empêcher en traversant ses rues de me remémorer tous les reproches qu’on a pu me faire d’aimer la chine. J’ai ici une occasion de prouver par des images, à ceux dont je ne citerais pas les noms, qui pensent que je suis –tout autant que mon père- aveuglée par un modèle communiste de propagande qui ne nous montre à nous en tant qu’étrangers ce que le gouvernement veut montrer…
 Ces reproches m’énervent au plus haut point, actuellement le gouvernement ne sait pas du tout où je suis ni ce que je fais, et il n’en a absolument rien à faire. Je ne suis pas non plus dans l’illusion de ce que je ne sais quel pouvoir politique veut me montrer en tant qu’étrangère, j’évite à tout prix les lieux touristiques, et j’essaie de comprendre, de vivre, et de voir des personnes qui ont une vie modeste en Chine voire difficile. Et ces personnes qui ont une vie dure, je n’ai pas besoin de les chercher longtemps, elles ne sont pas cachées mais bien présentes.
 Autre chose, si je vous rapporte mes observations, ce n’est pas non plus pour entendre à l’avenir des critiques comme « vous voyez comme les personnes vivent en chine, c’est inadmissible etc ». N’oubliez jamais que la Chine est un pays en développement et dont l’histoire actuelle est très récente. J’espère que mes articles permettent à ces personnes de se remette en question, sans inventer de nouvelles stupidités à balancer, dans leur totale ignorance de ce qu’il en est sur le terrain.
 

Merci. Je reprends mon récit, nous arrivons à la boutique, cartons de pots de peinture et pinceaux en mains, puis la personne avec nous se rends compte qu’elle a oublié les clefs, elle nous montre ce qu’elle attend de nous : refaire la peinture du mur et présenter un dessin du même type que celui montré plus tôt, puis repars.
Encore une fois, une démarche à la chinoise lorsqu’on se fait emmener quelque part sans être au courant de la raison. Je ne suis pas étonnée, mais cela agace Siyin et Panda, puisque le temps de refaire la peinture, il sera 10h du soir et nous devons encore rentrer chez nous à l’autre bout de la ville. On s’assoit et on rigole, panda arrache les posters de l’association pour préparer le mur, la joie des murs en plâtre c’est que lorsqu’on enlève quelque chose qui y est collé, le mur pars avec.
Le garçon continue d’enlever le plâtre à coup de cure dents et un coup de pieds, en disant en chinois pour rigoler que « s’il détruit le mur c’est parce qu’il n’aime pas cette association, qui se sers de nous pour repeindre leur mur et qui n’ont même pas eu la politesse de nous proposer un verre d’eau ou de thé lorsque nous étions avec eux ». Nous rions et discutons, en attendant le retour de la demoiselle.
Spoiler:

Lorsqu’elle revient, ils lui expliquent la situation, nous partons. Nous ne referons pas la peinture du mur. On mange un bol de nouilles, puis c’est reparti pour le bus. Siyin refuse de prendre le premier, trop plein, et étant donné le long trajet qui nous attend, nous avons bien besoin d’un siège. Le prochain bus est à air conditionné, donc 2yuans au lieu d’un, mais au moins nous sommes assis.

II. Jeudi 19 Juillet

Je suis préoccupée par mon retour en France et les démarches qui m’attendent pour changer d’université, tous les matins j’essaie d’avoir la seule connexion internet pour regarder les prix des trains en France. J’ai demandé à Siyin si les trains étaient chers pour un chinois, les prix sont plutôt bas. On ne peut pas faire de comparaison avec la France, même en prenant en compte les différents salaires, en France le train est plus cher.
Ce jour là Siyin veut retourner au bureau d’A’BU & friends familly pour collecter de nouvelles informations. Elle me propose de rester ici ou de venir avec elle, je regretterais toute la journée d’avoir choisi de rester. J’étais peut être trop préoccupée par mes trains pour penser à autre chose…
Pig s’absente aussi, autrement dit il n’y a personne d’autre que moi à l’appartement. Je demande les clefs. J’essaie d’organiser mon retour en France, puis je sors enfin, trouvant insupportable et ennuyeux de rester ici.

Je sors à la recherche d’un endroit où manger, mais lorsque je marche, je suis bien incapable de m’arrêter, je ferais alors un tour des environs en marchant pendant une bonne heure.
D’abord une rue, à la sortie de mon quartier, que je pense pouvoir définir comme pauvre en vue de l’extrême différence avec le buisness center, quelque mètre plus loin.
Sur la première photo qui suivra, vous pouvez voir à droite les bâtiments récents et modernes du buisness center, en face d’autres immeubles en construction et à gauche ce qu’il reste du quartier d’où je viens : des commerces et des petites maisons ou des personnes élèvent des poules, font pousser du maïs au milieu de la ville. Tout cela dans une rue bien pratiquée, au sol goudronné, à droite du béton, à gauche parfois du carrelage sur le béton, des trous pour les flaques et beaucoup de graviers.
Sur cette dernière photo vous pouvez voir des piles de cartons, sans doutes destinés à la déchetterie, on peut voir sous une des piles une balance, la personne pèse le poids des cartons. Est-ce lié à la paye qui peut lui être accordée ? C’est une hypothèse.
Spoiler:

Plus loin, en faisant un grand tour qui me ramène vers une grande route très pratiquée, une photo qui témoigne du mouvement continu en Chine, un bâtiment moins vieux qu’il veut en donner l’apparence, destiné à la destruction. Derrière, carrefour et les grands buildings.
Et comme certains me l’ont demandé, sur une autre photo, le prix de l’essence. J’en profite pour ajouter une information que vous ignorez surement, pour reprendre mon observation des emplois bien plus nombreux qu’en France : En chine ce n’est pas vous qui vous servirez en essence, il y aura un pompiste qui s’en occupera.
Spoiler:


Sur le chemin je m’arrête entre les deux quartiers, le centre d’affaires et là où je vis. Un homme viendra tenter la conversation avec moi, dans mon pauvre niveau de chinois, nous ne parlons pas longtemps. Je repars, et me décide enfin de m’arrêter pour acheter quelque chose à manger. 9 baozi, et me voila en direction de l’appartement. Sur le chemin je croise un homme avec un sachet de baozi dans la main, tout comme moi, il rigole en le tendant vers moi, je fais pareil. Dans ma promenade j’aurais aussi croisé un moine que je pense être moine thibétain du fait de sa robe rouge, mais je n’ai pas d’autres indications pour connaitre le mouvement bouddhiste auquel il appartient.

Peu après avoir mangé mes baozi, Siyin reviens, puis le garçon. Elle porte avec elle d’autres choses à manger : pommes de terre, cœur de canard et papatte de poulpe.

*Eléïs regarde Adora en ajoutant : –enfin quelque chose qui y ressemble, calamar, je m’y connaits pas grand-chose, mais c’est rigolo de dire poulpe niharharh- miam *

Dans l’après midi, Panda continue un dessin représentant un Eléphant dans une rue. Nous passerons la soirée à découper et à coller des morceaux de jeans sur le dessin.
Spoiler:

III. Vendredi 20 Juillet

Après le bol de nouilles matinal, nous décidons de passer la journée dehors pour visiter un peu Kunming, de toute façon nous n’avons pas les clefs pour rentrer.
Dans notre petit quartier, je croise un homme portant une poule vivante dans un sac, je réussis à prendre une photo. Ce n’est pas la première fois que je vois ça, hier j’avais vu une femme porter une poule morte par le cou. Mais là la photo est plus mignonne, même si elle finira surement aussi à la casserole. Plus loin nous passons devant l’école primaire où des enfants chantent, quelque hommes regardent à l’intérieur de l’école pour mieux les écouter.
Spoiler:


Sur le chemin, Panda entame une discussion sur la censure, Siyin me demande si en France nous avons aussi des mots censurés, je lui réponds. Ce qu’il se passe pour eux c’est que certains mots dans une discussion sur internet ou sur un post –si j’ai bien compris- n’apparaissent pas après avoir été écrits. Je lui demande quel type de mots sont censurés, elle me répond qu’elle ne sait pas vraiment, mais qu’elle a un jour voulu écrire « sexy » et le mot n’était pas apparu, elle trouve ça ridicule.
Je repense à Diablo, je lui réponds que de toute façon les chinois sont bien assez ingénieux lorsqu’ils veulent dire quelque chose malgré ce type de censure, et je lui donne l’exemple de « Da Buluo ». Je lui partage aussi mes expériences face à la censure chinoise, puis lui dit que si quelqu’un le veut vraiment, il peut facilement la dépasser.

Je réfléchis un instant, pour créer des liens entre ce que je sais et les nouvelles informations qui me sont données, et je développe ici une hypothèse quant à la censure en Chine. Les véritables cas de censure dont je peux témoigner ont finalement un lien logique, et je soupçonne le gouvernement de vouloir censurer 1) ce qui pousse à l’addiction et 2) ce qui s’approche de la pornographie.
Dans l’addiction, j’y mets la censure de Facebook, de Diablo et les modifications apportées à World of Warcraft. Souvenez vous qu’en Chine, on achète son temps de jeu à wow par heure jouée et non par abonnement, cette technique vise à limiter le temps de jeu trop important des personnes, de plus je sais que de nombreux jeux en lignes en Chine, ont un phénomène au bout de tant d’heures de jeu où je personnage ne ramasse plus d’expérience ou deviens plus lent, « fatigué » pour pousser le joueur à s’arrêter. Dans ce qui touche à la pornographie, je mets la censure du mot « sexy », la censure de Youtube et pourquoi pas, de Imageshack. En Chine la prostitution est interdite, l’apparition de pornos pourrait s’avérer contradictoire avec ces interdictions, je pense que c’est un tout.
En plus de tout cela, je soupçonne certaines censures pour des intérêts particuliers, par exemple une censure dans l’esprit de dire « si tu n’est pas d’accord avec moi je censure ton site ». J’appliquerais cela à des sites internet En Chine qu’on voit parfois censurés, puis le lendemain on peut y avoir accès, puis encore après la censure reviens etc. En tout cas mis à part mon hypothèse, c’est quelque chose d’assez fréquent qui a eu lieu il me semble pour Youtube et Facebook. Pour les questions politiques je n’ai aucune information, ni aucune idée si elles sont réelles ou non. Je peux tenter de m’informer pour compléter ma réflexion.
En tout cas la question que je nous pose est la suivante, le fait d’avoir des pornos et des jeux aditifs nous rend t il plus libre ?

Je fais part de ma réflexion à Siyin, elle me dit que tout le monde en Chine souhaite voir disparaitre cette censure, ni ne comprends la raison de celle-ci. Je lui réponds que j’espère moi aussi que cela changera, mais la principale raison de mon espoir n’est pas la liberté d’user d’internet des Chinois, mais la possibilité de faire cesser le discours des français. Je dis à Siyin que certains européens, du fait de cette censure en Chine pense que ce pays est un mauvais pays, parce que les hommes n’ont pas de droits. Elle est surprise et triste d’apprendre ça. C’est un peu mon avis personnel, mais je pense que c’est aussi la réalité.


Le bus s’arrête au centre ville, un centre plus riche et touristique que ce que j’ai vu jusque là, non loin de l’université du Yunnan, où nous avons décidé de visiter un parc qui se situe juste à coté, de nombreux étudiants peuvent s’y rendre.
Au milieu des immeubles, une grande place avec des sculptures et des portes type ancien, datant de 2005. Je croise enfin mon premier mendiant, c’est un nain, il chante au bord d’un pont, avec micro et enceintes. Finalement je verrais peut être 6mendiants au centre ville, me voila rassurée quand à ma question sur leur disparition. Plus loin je croiserais une naine, un vieil homme dormant sur le sol, un autre avec un air de pirate du fait de ses vêtements à marmonner je ne sais quoi une pancarte devant lui avant un peu d’anglais « écoutez moi », un homme dans le parc se trainant par terre, mais je ne sais s’il mendiait, et un jeune garçon dont il manque un bras, chantant lui aussi au bord de la route. Mon père avait raison, je n’étais pas dans les coins stratégiques pour les voir. Ils sont dans les lieux touristiques plus riches et très peuplé, et non dans les ruelles pauvres.
Spoiler:

Après avoir fait le tour de ces rappels historiques, nous partons pour le parc de Kunming, en passant par l’université. Voici quelque nouvelles photos de l’université, particulièrement le vieux bâtiment peint que je n’avais pas pu photographier la dernière fois. Ce bâtiment est lié à une personnalité chinoise dont j’ai oublié le nom, qui a éradiqué la drogue en Chine.
On croise aussi quelque étudiant qui se mettent au cosplay. *je sais pas l’écrire* en portant des déguisements à la japonaise.
Spoiler:
Puis nous voila dans le parc, un endroit agréable au milieu de la ville. De nombreuses personnes vendent divers objets sur le chemin, barbe à papa bleu, coque de téléphone, jouets, petits souliers brodés, pommes de terre, proposition pour vous dessiner, fruits, etc. J’ai de la chance, c’est la saison pour les fleurs de lotus.
Nous achetons pour le repas une spécialité de la minorité Thaï, du riz naturellement violet et quelque graines dans un bambou, il suffit de le casser pour avoir du riz chaud. C’est très bon.
Spoiler:


Nous repartons car Panda doit rejoindre l’association A’BU pour les aider, il nous laisse devant une librairie dans le centre ville car Siyin et moi cherchons chacune un livre. La librairie est grande, mais nous sommes étonnées de voir en premier plan des ventes d’ordinateur. Il y a 5étages, on s’y rend par des escalators, au dernier étage se trouve les livres pour les universitaires, en dessous pour l’école, puis les loisirs encre dessous etc. Je trouve ce que je cherche : un livre qui apprend à faire des nœuds chinois, pas besoin de parler la langue, juste de suivre les dessins, ça m’occupera devant mon pc en France.
Ensuite nous achetons quelque brochette de viande au piment pour manger, puis nous nous assoyons sur un banc. Nous parlons un peu sociologie et ethnologie, elle trouve étonnant que je m’intéresse aux ethnies du fait que je sois en sociologie, je lui réponds que pour moi, les deux disciplines se complètent. J’ai la chance à ce moment de voir passer des femmes appartenant justement à une ethnie, dans leur costume bleu et aux bijoux d’argents, selon Siyin c’est la minorité Yi. Mais elle m’avoue ne pas savoir les reconnaitre malgré sa spécialisation en ethnologie, parce qu’ils lisent beaucoup de livres, d’études réalisées, et très peu illustrées. Je trouve ça dommage.
Ensuite nous faisons un tour à Carrefour, parce que nous n’avons rien d’autre à faire et que Siyin veut s’acheter un yaourt, dans le carrefour des cadeaux qui la fait ressortir avec un yaourt et un thermomètre dont elle n’a que faire. Moi je rigole en regardant le rayon fromage. Sur le retour nous trouvons un bel arc en ciel.
Spoiler:

Le soir après manger nous ferons une promenade dans la rue avec Panda et Siyin.

IV. Samedi 21 Juillet

Ce samedi rien de spécial, l’écriture de ces articles, mon casse tête Français à mon retour, geekeries voici. Siyin partira demain, et moi le jour suivant.
J ai oubliee de dire une chose precedement, Siyin en 2ans d ethnologie est allee deux fois sur le terrain chez des minoritees, une semaine puis deux.

Ha si, autre chose, dans la soirée nous avons pris une heure et demi pour une discussion tous ensemble : panda, pig, siyin, la présidente de l’association et une de ses membres et moi-même. Pour voir ce que l’on pense de l’organisation, ce qui devrait être fait etc. Je ne peux pas vraiment participer puisque tout est en chinois, je réponds juste aux questions qu’on me pose.
Je dis que je suis heureuse de voir que de plus en plus d’associations de ce type se développent en Chine et que certaines personnes se soucient de l’environnement. Selon elles, le problème de ceux qui jettent les déchets sur le sol est surtout une question d’éducation. Je pense que ce type d’organisation devra à l’avenir sensibiliser les classes moyennes pour découvrir un véritable changement comme on l’a connu en France. Une différence que je trouve entre cette association et d’autres qu’on peut trouver en France, c’est que celle-ci propose à ses membres d’agir à leur échelle et de voir les résultats directement. Mieux que ne faire que donner de l’argent.

V. Dimanche 22 Juillet

Au réveil je me prépare, je ne sais pas à quelle heure Siyin compte partir, elle prendra le ticket sur place et ira dans le premier train qui se présente. Avant de partir, nous payons le séjour ici : 160yuans pour moi, 13jours en tout. Elle dit au revoir, nous sortons.
Après un bol de nouilles nous nous dirigeons vers le bus à 10h20, sur le chemin on croise de nombreux véhicules de pompiers devant un immeuble les choses semblent aller, à 25 nous sommes dans le bus. Il faudra 25min de trajet pour arriver à la gare. Il y a énormément de monde, de bus et de voiture, la police est là pour faire la circulation à coup de sifflet.
En sortant elle me montre d’où je repartirais : le même arrêt d’où nous sommes sortis, le bus fait un tour. Elle me dit aussi de faire attention aux sacs et de ne pas parler à qui nous adresserait la parole, par exemple pour vendre des choses ou je ne sais quoi.

Dans un premier temps nous prendrons mon billet pour demain, j’ai bien besoin d’un chinois pour ce genre de procédures. Je donne à Siyin mon passeport et mon numéro de dossier pour le billet. La personne en face semble ne pas pouvoir donner le ticket de train. Siyin me dit qu’apparemment mon numéro de passeport n’est pas le même que celui du billet, et me dit d’appeler mon père. Au téléphone, je ne peux pas vraiment entendre ce qu’il me dit étant donné tout le bruit de la gare, mais je comprends rapidement le problème.
En fait, la femme au guichet confonds le numéro de passeport avec le numéro de visa, j’explique le problème à Siyin, elle y retourne et c’est bon, j’ai mon billet de train pour demain.
Ils ne sont pas habitués aux papiers étrangers, cela me rappelle avant mon départ, lorsque coco n’arrivait pas a faire accepter ma demande, sous prétexte que mon passeport n’était pas normal puisqu’on voyait deux photos sur la page d’identité… Comme sur tous les passeports français.
Nous montons à l’étage et faisons la queue pour acheter les billets du jour même. Un homme passe en adressant la parole à chaque personne, Siyin me dit de ne pas faire attention ni de répondre. Les gares sont un bon endroit pour le vol, je pense que c’en est la raison. Elle achète rapidement son ticket, 25yuans, puis nous nous quittons.

Je me dirige vers l’arrêt de bus en attenant le 44. Siyin a préparé des phrases pour moi, que je pourrais montrer, comme « s’il vous plait pouvez vous me prévenir lorsque nous arriverons à telle station ». En attendant le bus, un homme m’aborde par un « hello », et me montre un téléphone et faisant défiler ses applications. Je l’ignore, il m’interpelle encore par un hello, et me parle chinois. Je lui réponds rapidement : “我不通,我不说汉语,我不要”, il disparait. Le bus arrive et me voila en route. Je sais que j’en ai pour 20-25min de trajet, je regarde régulièrement les différents arrêts, et j’arrive à me repérer facilement. Deux arrêts avant le mien, je laisse mon siège à un enfant, puis je descends.
Pour traverser la rue, je ne me fie pas aux feux des piétons, verts ou rouges, c’est presque pareil en Chine, non ce qui compte pour survivre, c’est d’être dans un tas de piétons, et surtout ne pas être seul. Je profite d’un groupe de trois personnes pour traverser.
Ensuite, un peu de Cosplay, c’est la saison, il y a des pancartes partout, avec le dessin d’une femme de la minorité Yi, d’après panda. Je prends quelque photo, puis je repars. Chose risquée, j’envoie des texto et passe des coups de fils en marchant en direction de l’appartement.
Spoiler:

Mon père me dit que quelqu’un viendra me récupérer à Baise, et que peut être le lendemain, je ne prendrais pas un bus pour FengShan mais pour Nanning. Parce qu’il doit refaire faire son visa dans les jours à venir et qu’il n’avait pas remarqué que le certificat médical n’était plus valable 1an mais 6mois. Il doit donc se rendre à Nanning dans les prochains jours.
Le sort choisit alors de me jouer un tour, le téléphone rangé mais les yeux ailleurs, je réussis à me tordre la cheville en bas du trottoir, parce que les routes chinoises ne sont pas plates, on peut y trouver des petites marches auxquelles il faut faire attention.
Je m’assieds un moment, le temps de voir ma cheville, ce n’est pas vraiment la cheville c’est le pied, j’ai une sorte de 2nd rotule sous la première. Si le sort me joue un tour c’est que nous parlions justement d’hôpital, et qu’en vue de ma bataille avec la LMDE avant de partir, c’était presque attendu qu’il m’arrive quelque chose.
Bon, je marche jusqu’à l’appartement, ça ne m’empêche pas vraiment de marcher, je boite un peu, et parfois une petite douleur étrange se fait sentir. Je cherche dans ma valise, j’étais pourtant sure d’avoir pris quelque chose justement qui sers à soutenir la cheville, hérité d’un très vieux voyage en chine où j’avais déjà réussi à me l’abimer. Bon, surtout ne vous inquiétez pas si je vous dits que, cet après midi je me repose, je prendrais le train comme prévu, puis le bus, je verrais une fois à Nanning s’il faut faire quelque chose pour ma papatte…
Spoiler:

Sur le trajet, a coté des « garages à ordures », dans un vélo charrette, j’ai vu un petit enfant dormir dans un panier. La mère n’était pas loin, portant un autre enfant sur le dos, travaillant surement pour le ramassage des ordures. Je vois souvent des enfants avec les parents y travaillant. Ils n’ont pas bien le choix.

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Compte rendu d'un voyage Juillet-Août 2012 Empty Re: Compte rendu d'un voyage Juillet-Août 2012

Message  mystheria Lun 18 Mar - 14:54


Bonjour à vous Ridpef !
Actuellement j'ai mon ordinateur et une connexion internet.

*Eléïs bois un verre d'eau avec une tranche de citron, après avoir bu trois cafés pas si mauvais, pansement chinois qui se traduit rapidement par "peau de chien", sur la papatte droite, qui réchauffe sa blessure en favorisant la circulation du sang, dans un café avec la musique de titanic en fond.*

Je vais donc vous faire un compte rendu en direct, jusqu'à ce que mon père revienne.

I. 22Juillet, fin de journée.

Après avoir posté mon post, la directrice de l'association me montre une très vielle machine à coudre, nouvelle acquisition de l'association pour faire des sacs, elle fonctionne. C'est beau à voir. Je n'ai pas pris de photo à cause de mon pied. Ils réalisent que je ne peut pas vraiment marcher, sauf sur le talon ou à cloche pied, alors ils décident de m'aider en m'assoyant, et en déposant de la glace sur mon pied enflé.
Panda pars acheter un médicament pour moi, du "Yunnan Baiyao Aerosol", deux spray favorisant la circulation du sang, d'abord un premier, puis le second quelque minutes après. Je ne peux pas bouger. Entre temps j'ai appelé mon père pour lui expliquer la situation, il me demande des photos de mon bobo, une description, ça n'a pas l'air trop grave, du moins en vue de la douleur supportable, ce n'est pas cassé. Il s’apprêtait justement à m'appeler pour me dire qu'il serait mieux pour moi d'aller directement à Nanning, plutôt que de me rendre à Baise comme prévu.

Pour cela, je dois vérifier que mon train n° K366 passe bien par Nanning, dans un premier temps Panda me dit que non, mais je sais déjà qu'il y passe, je demande à Siyin de vérifier, effectivement, il ira a Nanning. Panda me prépare quelque mots en Chinois à montrer dans le train, pour acheter mon billet, ou d'autres phrases utiles.
Je ne pourrais pas aller, comme prévu, à une petite conférence au sujet de ces associations et personnes qui ramassent les ordures et les aides qui leur sont apportées, mais ça m'arrange un peu parce que j'ai besoin de repos. Je me couche donc de bonne heure, juste après 9h le temps de la douche à l'eau chaude, personne n'est à l'appartement.

II. Lundi 23 Juillet

Siyin m'avait prévenu qu'il faudrait peut être que je me lève à 8h pour ensuite prendre le train. Je me lève un peu plus tôt, mon pied va déjà mieux, il n'est plus enflé sur une seule partie, mais toujours plus gros que le gauche. Je me prépare doucement, mais en croisant Panda avant 8h, il semble m'indiquer que nous partirons bientôt. Je m'applique le médicament, prépare mes affaires rapidement en espérant ne rien oublier, nous partons avant 8h.
La journée commence avec l'habituel bol de nouilles au petit déjeuné, puis nous partons prendre le bus 44. Je boite quand même pas mal, ce n'est pas très rapide, et ça tombe bien, parce que nous partons vraiment en avance. Sur le chemin nous passons devant un vieux temple, plus vieux que les portes "style ancien datant de 2005". Il achète de l'eau pour se faire des billets de 1yuan pour prendre le bus. C'est parti.
Nous arrivons rapidement à la gare, nous avons bien 3h d'avance. J'achète 4pommes pour me nourrir durant le trajet, j'en aurais encore une fois pour 12-13h de train. Panda ne pourra pas me suivre dans la gare, malgré notre tentative, nous attendons un peu puis nous nous quittons.
Pendant l'attente je remarquerais quelque chose d'intéressant pour l'enquête : un vieil homme portant plusieurs sacs semble ne pas avoir les moyens d'aller bien loin. Une femme qui collecte les déchets s'approche de lui en lui proposant de la nourriture. L'homme hésite, car la nourriture viens des poubelles, la femme lui répond en montrant un endroit que cette nourriture est bonne et en bon état. L'homme accepte et la remercie. Il porte la nourriture à son nez pour vérifier sa qualité, plusieurs fois, puis la dépose dans un de ses sacs. Un exemple de solidarité chinoise entre personnes dans une situation semblable.
Spoiler:
Pour vous, un petit topo des gares en Chine :
Vous achetez le billet à l'extérieur de la Gare, ceux qui n'ont pas de billet ne peuvent pas entrer à l'intérieur. Lorsque vous entrez vous présentez donc votre billet qui est composté à ce moment là, par des personnes. Ensuite vous passez vos bagages au scanner... Euh, c'est quoi le mot ? Bref dans une machine pour en vérifier le contenu. Vous y passez aussi, dans un porche puis ensuite des personnes vérifient. En fait, la même chose que dans un aéroport.
Une fois passés vous arrivez sur une grande salle d'attente, ici plusieurs portes, indiquant le numéro de train et la destination finale. Pour moi le terminus est Canton. Je vous laisse faire un googlemap : Kunming-Canton, le trajet est terriblement long, et ça, dans un seul train.
Je suis donc particulièrement en avance, je repère sans problème la porte qui mène à mon quai, je profite de ce temps pour changer mes chaussures -prises parce qu'il pleuvait sachant que j'ai un pied en vrac et que mes tongs sont très glissantes sur le sol lisse- pour ces dernières.

*Eléïs s'arrête dans son récit le temps de vivre d'autres avantures.*

Assez rapidement comparé à mon temps d'attente, une jeune fille viens s’asseoir à coté de moi, souriante, et commence à me parler en Chinois. Je lui répond que je ne parle pas bien chinois mais qu'on peut parler anglais, son anglais est limité, autant que le mien, c'est suffisant.
Elle viens qu'un petit village à trois heures de train d'ici, ses parents sont des paysans, son frère aussi parce qu'il n'aime pas étudier. Elle elle étudie la finance à l'université du Yunnan, à Kunming. Elle est à la gare pour rejoindre sa famille qui lui manque, mais elle a déjà raté son train hier et ce matin, alors maintenant elle a plus de 6h d'avance pour prendre le prochain. Elle m'explique que sa famille et elle même sont pauvres, et qu'elle a beaucoup d'amis qui lui demandent de l'argent qu'ils ne remboursent pas... Pourtant ils dépensent de l'argent a moitié plus qu'elle... Et l'année prochaine elle ira faire un échange international d'étudiants en partant pour la Thaïlande.
La raison de cette destination est particulièrement le coût des études qui est moins élevé qu'en Chine. Alors nous parlons du coût des études en Chine, elle me dit que cela dépend des universités, les petites comme celle du Yunnan ne sont pas bien chère, à coté des universités réputées dans les grandes villes comme Shangaï ou Pékin, Canton etc. Je fait le rapprochement avec le garçon que j'ai rencontré dans l'avion, qui venait de Canton mais qui partait étudier en France parce que c'est moins cher... Si nous prenons en compte le prix du billet d'avion on peut comprendre l'extrême différence de prix. Mais je n'ai pas plus d'informations.
Elle travaille énormément, et cumule les petits boulots pour pouvoir vivre et étudier. C'est très dur et ce temps passé avec sa famille lui fera beaucoup de bien. Elle tiens à m'offrir deux petites broches qu'elle me met dans ma tresse, il lui reste deux broches et une pince qu'elle offrira à sa mère. Je suis contente de la connaitre, et sa situation aussi, nous échangeons nos coordonnées. Parfois elle me dit quelque chose qui se comprend comme "je suis quelqu'un de bien, je ne te prendrais pas ton argent", en repensant à ses amis. Je lui répond que je ne doute pas d'elle et de sa gentillesse. Elle me partage aussi quelque brioches à grignoter, quand elle me propose de choisir, je choisis celles qui sont déjà entamées, pour le pas trop la déranger, pour moi ça n'a aucune importance. Mais elle tiens à ouvrir un autre paquet en me disant que celles ci ne sont pas si bonnes, que cet autre est meilleur. Je la remercie autant que je peux, mais je n'ai rien à lui offrir en retour, à part mes pommes que je lui propose et qu'elle ne touchera pas.
Une file d'attente commence à se faire devant les portes fermées, je m'inquiète un peu, mais malgré la longueur de la file, c'est habituel. Je lui dit au revoir, puis m'insère dans la file d'attente. Elle me rejoindra le temps qu'ils ouvrent les portes, puis on se quittera. Sa spontanéité est l'exemple de celle qu'on retrouve partout en Chine, particulièrement envers les étrangers, des gens ouverts et curieux, généreux et sympathiques. Je suis contente de faire toutes ces connaissances, et de me faire "mon propre réseau" d'amitiés chinoises. D'autant plus lorsqu'il s'agit de situations particulière, comme l'appartenance à une minorité ethnique, ou à un petit village reculé etc.



III. Lundi 23 Juillet, voyage en Train

Trouver le train ne pose pas de problème puisque tout le monde s'y rend en même temps, je suis la foule lentement, en boitant un peu, jusqu'au wagon n°5. Je n'ai pas compté le nombre de wagons, mais j'ai surement marché le long de 10-15 d'entre eux avant de trouver le mien. Le terminus du train et à Canton 600Km plus loin par les chemins les plus simples, 900si j'y ajoute les deux gares que je connait par lesquelles il passe. J'estime environ 20h de train pour faire tout le trajet en prenant en compte la durée de mon propre trajet.
Je montre bon billet puis je monte dans le wagon, à l'entrée à gauche je vois une sorte de guichet, surement là où je pourrais acheter mon ticket de train de Baise à Nanning. Je continue jusqu'au siège 061, des personnes regardent mon billet et m'indiquent mon siège en me parlant anglais, d'autres m'aident à poser mon bagage au dessus des sièges.
Les personnes se présentent, elles voyagent en groupe et en famille, beaucoup sont professeurs d'anglais. L'une d'eux me présente une jeune fille assise à coté de ses frères en me disant qu'elle parle très bien anglais et serait contente de discuter avec moi. Elle réagit timidement au début. Mes compagnons de route me proposent des graines de tournesol à grignoter, que j'accepte par politesse. Je suis coté couloir sur un siège pour trois, en face de moi trois autres personnes, deux frères et la jeune filles sont assis. Je suis contente d'avoir des anglophones à mes cotés.

Une fois le train en marche, la jeune fille viendra à coté de moi pour discuter. Mais je vais couper mon récit par quelque photos, parce que je trouve que sans elles, sachant que j'en ai très peu, mon récit se fait trop long.
Voila des photos de "forêts de pierre", ce sont des pierres naturellement ici, sur une plaine, elles ressortent comme des arbres. J'ai eu beaucoup de mal à faire une photo, mais j'ai une petite vidéo que je met de coté. Ceux que j'ai en photos sont très loin d'être les plus beaux. Puisque je n'ai qu'une photo, je vous ajoute une photo de fleurs. :hippie:
Spoiler:
*Eléïs fait une pause et reviens affolée, trois jours de retard dans son récit, elle a du surement perdre énormément : En fait avec cette fille, dont le nom anglais qu'elle s'est choisi est "language", parce qu'elle aime les langues et voudrait être interprète, j'ai discuté en anglais pendant 5heures non stop.*

"Language" appartient à l'ethnie Buyi originaire du Guizhou. Elle voyage avec un groupe de professeurs et leur famille, sa mère est professeur d'anglais. Elle a deux frères, l'un plus grand qu'elle, 20ans, et l'autre plus jeune. Aucun d'eux ne parle anglais aussi bien qu'elle. Elle porte des lunettes, ses cheveux sont coupés aux épaules à l'avant, les cheveux à l'arrière forment une tresse.
Pendant ces 5h nous avons différents sujets de discussion, dont des problèmes de société en Chine très intéressants, j’essaierais d'écrire autant que ma mémoire me le permet. Je fais un rapide plan points par points, pour me remémorer :
- Les étudiants en Chine, un travail important
- Les nouveaux riches, première et deuxième génération
- Les étudiants chinois à l'étranger
- L’accueil des étrangers et appartenance ethnique
- ...

1) Les étudiants en Chine

En Chine, on trouvera énormément d'étudiants, même avant l'université, qui portent des lunettes. Elles en deviennent presque un signe distinctif de "celui qui travaille" et "celui qui ne travaille pas". ça me fait pensé à une chose observée quelque jours auparavant à Kunming : Il me semble bien avoir vu une fille porter des lunettes sans verres ! ça n'est peut être pas lié à cette question d'études, peut être plus une question d'esthétique, mais j'ai trouvé ça surprenant.
Elle m'explique que les étudiants ont une pression tout à fait particulière de la part de leur famille, même les enfants, qui se retrouvent à devoir travailler énormément pour être le meilleur. En fait le classement pour aller dans les bonnes écoles, les plus réputées et les meilleurs formations exigent des compétences inimaginables. Du coup les jeunes travaillent énormément car leur famille les poussent, mais eux aussi se mettent une pression très particulière pour réussir. Je pense un peu au Japon en entendant cela. On trouve pour cette même situation des enfants occupés à de nombreuses activités et qui, le soir au lieu de jouer comme d'autres, iront apprendre un instrument etc... Elle trouve ça un peu fou et se demande comment ils font pour tenir.
En fait pour commencer la conversation elle m'a demandé si on avait beaucoup de vacances en France, je lui ai répondu que oui. Elle me dit que pour eux, ils ont deux mois en été, Juillet et Août, et que c'est une véritable libération, parce que c'est très long et ils peuvent faire beaucoup de choses, d'où sa sortie avec ce groupe. En fait, ils n'ont pas d'autre vacances que ces vacances d'été.

2) Les nouveaux riches

Un instant elle dirige la conversation vers la question de l'enfant unique, qui a particulièrement changé cette exigence attribuée aux enfants. J'essaie d'avoir plus d'informations sur cette loi, mais je n'ai pas plus de réponses à mes questions. Par contre elle développe un autre point que celui du point de vue des parents, celui du point de vue de l'enfant.
En effet, la politique de l'enfant unique a entraîné une réaction commune chez certains parents, qui consiste à considérer que "comme cet enfant est le seul que nous pouvons avoir, nous ferons tout pour lui, pour qu'il ai une bonne vie et qu'il puisse être le meilleur", un enfant "réussi" dont la famille fait tout son possible pour lui.
C'est là qu'on observe un phénomène et une séparation intéressante entre les enfants des nouveaux riches, et ceux qui sont de famille modeste. On observe et nomme en Chine une "première génération" de riches. Autrement dit les enfants soit gâtés, mais d'autre part (*j'ai un doute) ceux dont lesquels les parents vont exiger des compétences particulières. A présent j'interprète car ma mémoire me fait défaut, mais on peut penser que cette première génération a beaucoup travaillé du fait de la pression des parents et a réussi a avoir beaucoup d'argent. Donc la première génération de riches.
On appelle la "seconde génération" de riches les enfants nés après les années 90, ce sont les enfants de ces derniers. On observe une extrême différence entre ces deux générations, car la seconde naît avec "tout à leur pied", ils sont gâtés, et si les parents peuvent les pousser à travailler, ça ne les empêche pas de ne pas le faire.

En fait "Language" témoignait de son vécu, en parlant d'une fille de sa classe appartenant à cette seconde génération. Elle la décrit comme une fille qui s'habille avec des marques, qui se sens supérieure et qui n'étudie pas puisqu'elle a déjà ce qu'elle veut et ne sens pas nécessaire d'étudier. Récemment, dans son école apparemment, ils ont imposés l'uniforme pour éviter le problème lié aux marques, comme on en avait eu le débat en France. J'ai déjà vu il y a quatre ans des élèves en uniformes à Guiyang, ça n'a rien de nouveau en Chine.
On observe donc une génération de jeunes riches chinois, qui ont accès à tout, même aux écoles chères, mais qui ne travaillent pas. Parce qu'ils considèrent que ça n'est pas nécessaire pour eux du fait de leur mode de vie. Mon père me confirmera cela plus tard, en me donnant l'exemple de deux amies qui sont professeures : l'une enseigne à des étudiants riches qui lui répondent que "de toute façon on a pas besoin d'apprendre ça, parce que papa a une affaire et que je sais ce que je veux faire plus tard". De l'autre coté la seconde enseigne à des personnes vivant véritablement dans la misère, souvent paysans, qui ne travaillent pas plus, puisqu'ils pensent que "de toute façon c'est fichu pour moi, c'est même pas la peine d'essayer, j'aiderais mes parents". Je repense aussi au frère de la fille rencontré dans la gare, qui aide ses parents comme paysan puisque de toute façon "il n'aime pas étudier".

On a du coup trois modèles différents d'étudiants, les plus riches dont la plupart n'étudient pas sérieusement, les plus pauvres qui ne prennent pas la peine d'étudier, et ceux qui sont au milieu, de classes surement moyennes ou enfants de paysans comme la dernière personne évoquée, qui travailleront énormément, de façon et parfois dans des conditions -comme accumuler des boulots- très difficiles. En s'acharnant à être le meilleur et bon dans tous les domaines pour réussir.
Parce qu'à coté de ça, pour revenir sur le premier point, les exigences sont elles mêmes de plus en plus difficiles du fait que les étudiants travaillent énormément et ont par conséquent un niveau de plus en plus important. Je trouve ça complètement fou et je lui en fait part, elle le pense aussi.

3) Les étudiants chinois à l'étranger

Pour faire un rapide résumé, les études en Chine sont plus longues que les nôtres, par exemple rien qu'en prenant en compte la différence des vacances. Pour l'université, si j'ai bien compris, ils ont 4ans de licence, ensuite 2ans de master et 2ans de doctorat. Si le temps d'études est long, il n'en est pas forcément supérieur, c'est ce que me signale mon père, même si je demande à avoir plus d'informations à ce niveau là. Mais ce qu'il faut absolument prendre en compte c'est que l'apprentissage de la langue chinoise est particulièrement long !

Le point qui nous intéresse maintenant, ce sont parmi ces étudiants qui sont aujourd'hui poussés à beaucoup travailler et qui travaillent beaucoup, ont des perspectives d'avenir et d'études, pour eux personnellement ou sont poussés par les parents, à l'étranger. Certains étudiants chinois partent donc étudier dans différents pays à la suite de beaucoup d'efforts pour se le permettre. Le problème que me fait remarquer "Langage" est lié au choc culturel, particulièrement dans le comportement des camarades originaires du pays d'accueil de l'étudiant. Elle me donne l'exemple d'un article lu où en Australie un étudiant chinois s'est fait tué, mais aussi d'autres exemples moins exceptionnels, où ces derniers sont mal accueillis, souvent les natifs se moquent d'eux ou leur mentent, ce qui rend particulièrement difficile la prise de repère et l'intégration à l'étranger pour une ou plusieurs années d'études.
Bien sûr ce n'est pas le cas de tous les étudiants, et pas seulement des étudiants chinois. Ce que je trouve particulièrement triste dans cette histoire c'est qu'il s'agisse parfois d'étudiants qui ont été poussés dans leurs études, qui font tous leurs efforts pour partir à l'étranger, qui est souvent une décision des parents, et se retrouvent sans repères à un endroit où personne ne les aide à s'adapter.
Comme on peut le voir par nos propres expériences, mais aussi l'étudiant que j'ai rencontré dans l'avion, ils arrivent souvent dans un pays sans en connaitre la langue.

4) Accueil des étrangers et appartenance ethnique

A mon grand étonnement, voila la seconde fois dans la semaine et dans ma vie, qu'une chinoise me dit pleine d'espoir, souhaitant être accueillie à l'étranger aussi bien que je le suis en Chine. Pour vous donner un exemple réel et simple, c'est Siyin qui s'intéressait aux chinois qu'il m'arrive de croiser dans la rue et qui spontanément me disent "hello", elle espère qu'un jour en marchant dans la rue en France par exemple, des personnes la salueront de la même manière.
Face à ces remarques là, je ressens un mélange de tristesse de honte et de gêne : Je connait la réponse, je sais qu'elles ne doivent pas s'attendre à ce genre d'accueil car elle n'auront pas cette chance, sauf exceptions. C'est donc à moi, par deux fois, de tenter de leur expliquer, de m'excuser, de trouver des raisons à cet espoir que je me sens forcée de détruire maintenant plutôt qu'elles n'en souffrent à l'avenir.
Je trouve des raisons, je dit qu'en France nous sommes très habitués à voir des étrangers, du coup chacun se fond dans la masse. Qu'en Chine beaucoup apprennent l'anglais, du moins, beaucoup savent que "hello" veut dire bonjour, du coup à la vue d'un étranger, même s'ils ne parlent pas un mot de plus en anglais, pour lui ça sera "hello". Je dis tristement qu'en France, nous ne sommes pas aussi accueillant envers les étrangers que les chinois.

Le long du voyage, quelque chose me questionnera. Je sais que Panda est Yi, que "Langage" est Buyi, avant qu'elle ne parte je lui pose ma question, parce qu'elle est importante pour moi : "Est t il impoli en Chine de demander l'origine ou l'appartenance ethnique à quelqu'un ?"
Elle me répond que non, au contraire ça prouve que tu t'intéresse à la personne, et c'est un plaisir pour elle de répondre.
J'en discuterais plus tard avec mon père, qui me dira que le rapport aux origines est totalement différent en Chine et en France, en France tu es français OU étranger, en Chine tu appartiens à telle ethnie ET tu es chinois. En fait l'origine a peu d'importance, on considère qu'on fait parti d'un tout, et qu'on vis ensemble de cette façon. Le plus important étant le bien être de chacun, quelque soit l'origine.
L'exemple le plus flagrant est la disparition des "ethnies" en France, ou plutôt leur assimilation au groupe français -je pense aux bretons, savoyards etc-, en Chine ils ont connu quelque chose de semblable sous Mao, c'est là qu'on peut déconstruire le "mythe du han ethnie majoritaire" d'ailleurs, car en regardant l'histoire de la chine c'est incohérent d'avoir du jour au lendemain une grande majorité de Hans qui n'existait pas avant. Simplement les peuples ont été assimilés, les Hans sont en fait des chinois de différentes origines ethniques, qu'ils ont laissé de coté. Et cela a peu d'importance pour ses derniers, la chose la plus importante est d'avoir un niveau de vie suffisant pour se nourrir, vivre ensemble, se loger et accéder à l'eau potable, peu importe l'origine ethnique.
Mais même sans faire exception de ce fait historique, la Chine a su garder ses ethnies, même si c'est une question bien sûr sensible puisque le fait de nommer des ethnies ne veut pas forcément dire que ce peuple est de la même ethnie (prenez l'exemple des Mosuo, qui sont en fait officiellement considérés comme des Naxi). En tout cas ces ethnies existent toujours, il y en a 26 différentes dans le Yunnan, et plus de 55 recensées sur le territoire chinois.
Prenez le drapeau chinois, il représente la Chine des Hans et les principales minorités qui sont les Mandchous, les Tibétains, les Mongols et enfin Huis. Aujourd'hui selon d'autres interprétations elles symbolisent la totalité des ethnies.
Il faut aussi savoir qu'en Chine existent 5 régions autonomes (financièrement, économiquement et administrativement) qui regroupent une forte population ethnique. Ces cinq régions sont les suivantes : La région autonome du Guangxi, la Mongolie-Intérieure, le Ningxia, la Région autonome Ouïgoure de Xinjiang et la Région autonome du Tibet. Je suis actuellement dans la région autonome Zhuang du Guangxi.

Je peux aussi donner l'exemple des billets, qui par la même occasion aérera mon post :
Spoiler:
Source utilisée pour compléter mes connaissances : Wiki : Régions autonomes de Chine

Voici les principaux sujets de discussion que nous avons eu. Au début j'avais cru comprendre qu'elle resterait avec moi jusqu'à Nanning car sa gare est plus éloigné, mais en fait elle partira 7h avant moi, dans la province du Guizhou. Je lui demande de l'aide pour acheter mon billet de train de Baise à Nanning. Un contrôleur passe, elle lui pose ma question, celui ci lui répond que je peux acheter un billet mais qu'il n'y a plus de place assise. Elle me demande si je suis sure de vouloir l'acheter, j'insiste. Nous traversons le wagon pour le petit guichet que j'avais aperçu où j'achète le complément de mon billet pour 40 Yuans. J'aurais mon siège jusqu'à BaiSe, ensuite je céderais ma place pour les 4 dernières heures de train.
Lorsque "Language" pars, avec la totalité du groupe qui l'accompagnait, le wagon se vide d'un tiers, puis se remplis rapidement. Une famille s'installe en face de moi, pauvre à première vue. Le père, la mère et deux jeunes enfants. Les parents portent tous deux deux grands et lourds paniers et un sac. Le père pose le premier panier en hauteur avec les autres bagages, le second restera à leur pied, et semble leur être particulièrement précieux. Les deux enfants doivent avoir 6 et 8ans, deux garçons. Les vêtements des quartes personnes sont sales à quelque endroits, cet le pantalon du plus jeune est trop court. Je ne les aurais pas vu sourire, sauf un instant de la part de la mère à son enfant. Ils sont cinq sur un siège 3 places, le père essaie de dormir, les deux enfants sont assis ensuite, la mère sera souvent debout, ou a demi assise sur le reste de place. Elle gronde beaucoup ses fils, ou plutôt leur parle à voix forte, le père dors. A un moment je verrais le plus jeune enfant terminer de boire dans sa bouteille en plastique, dont il retirera le bouchon et qu'il écrasera sur le sol. Un geste régulièrement pratiqué par ces personnes qui collectent les bouteilles. Face à ce jeu, je ne peut m’empêcher d'y voir un lien. Je crois avoir compris qu'ils allaient à Canton.

Arrivé à Baise, la personne qui prend mon ancienne place me propose de partager le siège, j'accepte en pensant à ma cheville. Je n'arrive pas à dormir, mais je sais que mon train arrivera aux alentours de 00h, que j'ai encore beaucoup de temps. Une personne en face de moi est debout, je lui montre mon papier demandant de me prévenir lors de l'arrivée à Nanning. Il n'y a pas d'annonce dans mon wagon, personne qui crie. Il y avait eu une voix enregistrée pour Baise, c'est tout. A un moment la fille avec qui je partage mon siège partira ailleurs, je le partagerais alors avec cet homme.
Voulant être sure de moi, je demande à mon père de venir m'attendre vers 12h30, je sais que mon train à un peu de retard, mais cela lui permettra de me donner l'heure indiquée de l'arrivée de mon train. Cela m'aide bien, j'arriverais à 00h45.
Spoiler:
Je suis contente de retrouver mon père, il m'attend à la sortie de la gare avec quelque curieux. Je marche lentement à cause de mon pied. Cela faisait peut être 7mois que je ne l'avais pas vu, un instant j'en ai presque oublié ma blessure au pied en marchant normalement. A la chinoise, il me demande si j'ai faim, je lui répond un peu. Le temps d'échanger mes tongs pour des chaussures plus stables, et nous marchons jusqu'à un endroit où nous pouvons manger. Même à 1h du matin beaucoup de petit restaurants sont ouverts, en fait on peut manger à n'importe quelle heure en Chine.
Je mange seule, nous discutons, à coté d'autres personnes se partagent des bières, puis nous prenons le premier taxi qui passe en direction d'un petit hôtel à 99yuans la nuit. C'est un drôle de petit hôtel, dans les couloirs on croirait un labyrinthe. La moquette est rayée de toutes les couleurs, et des semblant de peintures sur les murs les décorent. Le temps d'une douche puis nous nous couchons.
Voila la fin d'une longue journée !



IV. Mardi 24 Juillet

Nous nous levons de bonne heure, beaucoup de route nous attend. Nous partons en bus ce jour là pour la ville de Hechi à 263km d'ici. La destination prochaine sera FengShan, à 194km de Hechi.
Petit plan gmap de la balade :
Compte rendu d'un voyage Juillet-Août 2012 Sans_t14
Pour une vision plus globale :
Compte rendu d'un voyage Juillet-Août 2012 211
Nous décidons de ne pas manger tout de suite et de nous rendre directement à la gare routière avec les bagages pour sauter dans le premier bus, en en aura pour un trajet de 6h dans un bus direct. Nous quittons Nanning rapidement, je n'ai pas grand chose à raconter pour cette fois, nous discutons. A la tv du bus, un film chinois incompréhensible. Nous faisons une pause de 10min au milieu du trajet, le temps d'acheter un oeuf dur pour manger, et quelque étranges bricoles chinoises comestibles. Nous repartons.

Peu à peu un paysage particulier se dessine. de hautes et soudaines montagnes sortent mystérieusement du sol qui est plat. On trouve de nombreux puits et marrais, mon père m'explique que l'eau se trouve en dessous du sol et qu'il y en a beaucoup. Je ne sais plus si j'ai vu des petites tombes comme dans le Yunnan, les paysans s'enterrent souvent sur leur terrain. Voila quelque photos, ça commence à être intéressant niveau paysages :
Spoiler:
Nous arrivons vers 2h de l'après midi, si nous passons par Hechi, c'est parce que mon père à un visa à renouveler. Il était passé par Nanning pour faire un certificat médical nécessaire à l’obtention de son visa. Ayant appris quelque part que ce certificat n'était plus valable un an mais 6mois. Pourtant, une fois à Nanning, on lui a dit à l'hopital que le certificat était valable un an et qu'il n'était donc pas nécessaire de le faire. En cas de problème le médecin a donné sa carte en disant "appelez moi si besoin". Le patron du bureau des visas est particulièrement râleur et n'aide pas vraiment mon père dans ses démarches, au contraire. Nous verrons bien pour cette fois ci.
La première chose que nous faisons en arrivant, c'est acheter un produit pour mon pied : phonétiquement, du "ke pi ke you", qu'on peut comprendre comme de "la peau de chien", c'est en fait un pansement dont la partie appliquée sur la douleur est noire, j'ai oublié le nom du produit qu'il contient, tout comme le yunnan baiyao, ça favorise la circulation sanguine. Comme le bureau ouvre à 3h, nous marchons un peu dans une rue piétonne, sous une statue on peut voir un garçon qui lis un livre, et sur les chevaux sculptés, des enfants assis se prenant en photo. Un charme que je trouve à la Chine.
Pour passer le temps nous décidons de nous poser dans un café où on peut avoir du wifi, le café est à l'étage, nous entrons par une petite porte et prenons l'escalier. Chose étrange, la porte semble avoir changé, tant pis nous entrons par la porte de derrière. Nous réalisons rapidement de notre erreur, nous nous sommes trompés d'étage, et nous voila dans un restaurant. Les personnes nous installent à une table et nous demandent ce qu'on veut manger. Un peu bêtes, nous demandons une glace, histoire de repartir rapidement pour aller au 3ème étage cette fois ci. Les personnes sont un peu déboussolées, à vrai dire nous ne les aidons pas. Ils viennent plusieurs fois, nous demandent régulièrement de ne pas hésiter à les appeler si nous voulons manger plus. Nous finissons par repartir.

On monte une seconde fois au même escalier, et cette fois ci nous arrivons dans le café. On a du Wifi, et du café, du vrai. Le lait en poudre et le sucre n'étaient pas très vrais mais c'est très bien. Nous discutons un peu, un café chacun, puis mon père pars au bureau des visa sans moi pour plusieurs raisons : la première est pour mon pied, ensuite pour pas que je m'ennuie, enfin pour éviter qu'ils se servent de ma présence pour inventer un prétexte pour mettre des bâtons dans les roues pour le visa de mon père, on ne sait jamais.
Je profite de ce temps pour geeker un peu, le pc, QQ, les mails, le forum. A un moment on me proposera un autre café, que j'accepte : on m'en apporte deux. Le temps passe et j'en suis à trois cafés, on reviens m'en proposer un, je répond ce que j'ai l'habitude de répondre pour dire "tout va bien" : "it's ok"; on m'en ressert un autre. Enfin mon père arrive et je lui offre ce 4ème café.
Ils ont accepté sa demande de visa sans problèmes, le patron est passé un instant, à grogné, mon père a fait semblant de comprendre, et il a disparu. Nous aurons le visa dans l'heure. Chose assez exceptionnelle puisque les délais peuvent être d'une semaine. Je l'accompagne mais je n'entre pas dans le bureau des visas, mon père le récupère.. Je suis intriguée par une publicité pour des appartements, que je prendrais en photo. Sur la publicité, le plan, sur le plan quelque chose qu'on ne verra jamais en France : "La pièce pour les parents", "La pièce pour les enfants", "La pièce pour les grands parents". Cela témoigne une nouvelle fois du différent modèle familial.
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Nous partons en direction de la gare routière, voir si des bus partent ce soir pour FengShan, mais ça n'est pas le cas. Nous prenons nos billets pour partir le lendemain à 9h, pour la nuit nous allons devoir trouver un autre hôtel. Sur le chemin nous nous arrêtons dans une des boutiques ouvertes sur la rue, mon père cherche une clef pour les vis que je lui ai ramené. Le vendeur, signe d'amitié, nous proposera des cigarettes que nous refusons avec le sourire. Il cherche avec nous, mais c'est introuvable.
Ensuite nous cherchons un hôtel, en marchant dans la rue nous n'en trouvons pas. Un chinois nous adresse la parole en nous demandant si on cherche un hôtel, puis nous montre où en trouver un, il nous accompagne, nous le remercions. Le prix sera cette fois de 88yuans.
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Dans cet hôtel, ils se chargent de notre enregistrement au poste de police. En fait, en Chine tout comme en France, les étrangers sont sensés se déclarer à la police lorsqu'ils logent quelque part, même pour une nuit. Jusque ce jour j'étais en situation illégale à ce niveau là, mais ça n'a pas vraiment d'importance. Elle prendra nos numéro de passeport et fera quelque coups de téléphone, puis nous allons dans notre chambre.
Nous cherchons un moyen de nous connecter à internet, mais vu les fils du câble ethernet que nous pouvons voir dépasser de la prise murale, il y a peu d'espoirs. Après de nombreuses tentatives avec le technicien, dans différentes chambres d'hôtel, nous décidons que nous pouvons nous en passer. Nous sortons alors manger. Je choisi la première petite ruelle sombre venue, parce que j'aime bien manger dans ces endroits là, puis nous rentrons à l'hôtel pour la nuit.
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V. Mercredi 25 Juillet

Nous partons de bonne heure pour prendre notre bus, je prend rapidement une photo de l’intérieur de la gare routière. ça fonctionne un peu comme la gare, beaucoup de personnes voyagent en bus en Chine. Si à Nanning nous passions les bagages au rayon, cette fois il n'y a pas les machines. Nous attendons un peu, puis c'est parti pour 6nouvelles heures de bus, c'est aussi un direct.
Dans "bus direct" il faut comprendre : qui ne s'arrête pas au premier passant venu. En fait les autres bus s'arrêterons devant chaque piéton croisé pour lui proposer de monter, tant que le bus n'est pas plein.
Un film passe aussi dans ce bus là, un James Bond, mais nous ne pourrons que voir le début car le cd n'a pas l'air d'être en bon état. Nous ferons une petite pause, mais d'à peine 5min.
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Sur cette dernière vous pouvez voir en bas à droite une sorte de circuit, c'est une auto école. En fait, ils apprennent le permis de conduire uniquement sur circuit, l'examen l'est aussi. Je ne suis plus étonnée. No
D'ailleurs sur la route nous devrons nous arrêter, il n'y a qu'une route qui passe sur les montagnes, beaucoup de virages, ici un camion a percuté une moto. Rien de bien grave, ni pour les passagers ni pour les véhicules. Mais à la chinoise, ils ne toucheront à rien et bloqueront la circulation jusqu'à l'arrivée de la police.
Enfin, ce qui bloque la circulation c'est le camion qui essaie de contourner l'accident, d'un coté il ne doit surtout pas toucher la moto à terre, dont le propriétaire refuse de fermer le rétroviseur parce que la police est absente pour le constat, et de l'autre, un trou de 80cm le long de la route où il ne faut mieux pas y planter une roue. Heureusement le camion réussira à passer, puis après l'arrivée de la police la circulation reprendra son cours.
Spoiler:
Nous arrivons enfin à FengShan, une petite ville entre les montagnes qui n'en est pas une, non en Chine c'est un village. Un gros village. Mon père habite ici depuis quelque années. Nous allons dans son petit appartement qu'il possède depuis un an pour rendre plus facile les démarches de demande de visa. C'est juste au dessus d'un cyber café, au troisième étage. L'appartement fait environ 15m², il n'y a qu'une pièce, occupée par le lit, une petite salle de bains, et un balcon. Pas de cuisine, c'est plutôt "une chambre". Je pose mes affaires, pour l'instant je dormirais là, mon père dormira dans une chambre du même type dans l'appartement d'en face qu'une amie lui prête pendant son absence, après, nous verrons.
Nous partons ensuite pour son bureau, il travail pour le bureau du tourisme de FengShan en tant que... "foreign expert", autrement dit tout et n'importe quoi. Nous partons en vélo, ce n'est pas bien loin. Je me cale comme je peux sur le porte bagages et c'est parti. Son bureau ressemble à son "atelier" où nous vivions en France, en gros un énorme bric a brac d'outils de spéléologie. De quoi faire des super essplos IRL !
Dans le couloir, de la propagande me dit mon père. Je n'ai rien pour traduire. Propagande pour l'écologie ? En tout cas on trouve ces affiches partout, dans tous les bureaux. Je les avais vues dans l'ascenseur pour rejoindre les bureaux d'A'BU & Friends family.
Spoiler:
Après avoir bu un faux café et mangé des faux biscuits, nous partons en direction du bureau de police. Lui pour enregistrer son nouveau numéro de visa et moi pour signaler où je loge. Être dans la loi pour mon second mois en Chine ne fera pas de mal. Very Happy:
Le bureau de police est ouvert de la même façon que les échoppes, je veux dire qu'un n'y a pas une porte, mais une grande ouverture où les gens peuvent aller et venir. Une salle d'attente, enfin quelque sièges en face du comptoir. Nous attendons notre tour. Il y a beaucoup d'enfants, les gens remplissent des papiers. Il y a une ambiance qui vous met à l'aise, du fait des enfants et des sourires échangés. Même derrière le comptoir des enfants de policiers jouent, une jeune fille et une toute petite qu'elle porte dans ses bras. En nous voyant la plus grande nous dit avec le sourire "Hello How are you ?". Puis parle en Chinois. On rigole un peu.
La personne que mon père à l'habitude de voir nous prend en charge, les gens ne portent pas forcément d'uniforme. Une femme qui travaille sur le poste informatique à ma droite le porte retourné, d'ailleurs elle travaille ici parce qu'elle remplace sa belle soeur qui est en vacances. Vous voyez l'idée. Plus tard elle me proposera de travailler un peu à l'école, pour apprendre l'anglais aux enfants. Soyons clairs : Une personne qui travaille au bureau de police me propose de travailler, sachant que du fait de mon visa, il m'est illégal de travailler en Chine. Voila la Chine, la vraie. I love you
Pour notre demande, ils feront venir une femme de l'autre bout de la ville, car elle est la seule à avoir les identifiants pour accéder au registre et satisfaire notre demande. ça se fera assez rapidement, tranquillement. Je prend quelque photos pour prouver mes dires. à un moment nous passerons dans la salle d'à coté, pour faire une photo d'identité. Les éclairages, derrière le mur, sur un pied, un tout petit appareil numérique, et le tour est joué.
Spoiler:


VI. Jeudi 26 Juillet

Au petit matin nous partons pour le bureau, après avoir geeké 5min je trouve le temps long et je m'ennuie un peu. Alors je dessine ou je bricole deux trois trucs. Mon père traduit un texte qu'il avait rédigé, pour permettre de le faire présenter dans quelque jours. Il s'agit de projets d'activités tels qu'une tyrolienne d'une montagne à une autre. Il a besoin d'y traduire avant une conférence, pour laisser le temps à quelqu'un d'y traduire en Chinois.
Spoiler:
A deux heures, des personnes du bureau d'à coté nous embarquerons pour une petite essploration. Si on peut voir marqué sur la porte au dessus de leur bureau le mot "écological" il n'en est rien. Il s'agit d'une entreprise privée dont le but est de créer des lieux touristiques, et à ce stade, l'écologie et la nature, ils n'en ont absolument rien à faire. Mais nous avons un bon argument en poche pour tenter de les dissuader de trop massacrer le paysage : Les alentours de FengShan sont désormais un géo-parc, et il serait très mal accepté par la Chine de perdre un label pour des bêtises touristiques. Seulement ici, seul mon père semble s'en soucier et tente de mettre les gens en alerte autant qu'il le peut. Rien qu'à voir ces deux hommes qui travaillent dans ce bureau, on voit qu'ils ne sont pas d'ici, et peut être même qu'ils n'ont pas choisi d'y être. De belles chaussures et la peur de salir la voiture, c'est avec ça que nous nous mettons en route.
La route passe entre les rizières et autres cultures, puis nous passons sous un énorme porche naturel. Ici la route n'est pas encore terminée. Nous nous arrêtons peu après, puis nous descendons à pieds pour rejoindre "un petit chantier" quelque mètres plus bas.
Spoiler:
Le petit chantier en question est en fait ce qui nous intéresse ici. Le but est de creuser un tunnel d'ici pour rejoindre une grotte, pour une attraction touristique. Ils ont fait venir mon père car ils sont tombés sur une roche différente, en fait sur ce qui semble être une petite grotte. Nous entrons dans le tunnel artificiel. Après avoir observé la roche et fait quelque mesures, on leur dit qu'ils doivent encore creuser comme ça sur 20 mètres, la grotte qu'ils ont trouvé est en fait une très vieille grotte qui s'est rebouché.
Le vieil homme de l'entreprise d'aménagement touristique dit qu'il aimerait que le passage monte et ne descende pas, pour éviter d'avoir les pieds dans l'eau... Mais pour faire la jonction, il faudra descendre. Je remonte avant eux pour soulager mon entorse. car le chemin est très boueux et pentu.
Spoiler:
Quand tout le monde est remonté, une discussion se fait. Les hommes de l'entreprises regardent le paysage en disant : "ici on peut faire une route, ici un parking, ici une buvette, ici vente de souvenirs...", ou comment détruire le paysage en quelque secondes. Mon père leur explique clairement que faire ça, c'est se foutre totalement de la particularité du paysage. Il n'y a pas besoin de tout cela, pas besoin de gros cars, les boutiques à touristes on en trouvera déjà pas bien loin. Un petit parking peut être fait, et un petit télésiège pour les personnes handicapées, ça ça reste possible. Le reste, c'est de la bêtise dont ils ne se rendent même pas compte.
Par exemple la construction d'une seconde route, en plus de gâcher le paysage rendrait le sol instable, et risque fortement d’endommager une grotte en dessous dont ils veulent déjà faire une attraction touristique.
Voila un des problèmes du développement en Chine, ils ne réalisent pas qu'un trou dans la montagne, c'est irréparable. Dans leur esprit tout peut être construit puis démoli puis reconstruit autrement. Mais il y a des choses qu'on ne peut pas reconstruire. J'espère que le parc saura en prendre compte.
Spoiler:
Après ça nous nous arrêtons manger un bol de nouilles. A coté, un magasin de bois sculpté. En soi c'est illégal, car ce travail nécessite de couper de très vieux arbres. Pourtant des magouilles et des exceptions arrivent à se frayer un chemin. Mon père me raconte l'histoire d'un ami qui a fini en prison pour avoir frayé un chemin à des personnes pour couper le plus gros arbre de la région. Il recevait de l'argent pour ça, et ce n'était surement pas la première fois. Mais il n'y serait peut être pas sans d'importantes plaintes d'une autre connaissance de mon père. Un guide un peu crasseux, aux doigts recourbés, qu'on prendrait pour un mendiant. Pour la petite histoire il était d'abord allé voir cet homme en lui reprochant ses actes, puis a été mis à la porte. Il est allé ensuite se plaindre dans la ville la plus proche, qui l'ont aussi mis dehors. Son apparence n'aide pas. Mais il a persévéré en allant à Guiyang, la capitale de la région du Guizhou, puis après enquête et en vue des autres magouilles de la personne, il n'y a pas échappé. C'est un peu aussi pour dire la difficulté d'appliquer la loi et les différences entre celle ci et la réalité.
à présent quelque photos, parce que c'est de l'art quand même. Les personnages sont des symboles dans la région, je ne me souviens plus pour le vieil homme au pinceau, le second est "notre ancêtre à tous". Les mains des statues sont polies à force d'être caressées, c'est un peu comme toucher un porte bonheur.
Spoiler:
Plus loin nous nous arrêtons à nouveau pour marcher entre les rizières et les cultures. Cette fois ci, nos deux amis veulent faire une attraction de canoë, pourquoi pas. De mon coté je vous met en garde, amis essplorateur, des essplorations de rizières ! Très souvent comme ici, nous avons d'un coté le riz, de l'autre un trou. On marche sur un petit chemin boueux entre quelque herbes, et attention à la boue ! Car le pied dans le riz équivaut au pied dans l'eau, et le pied dans le trou, c'est la perte d'équilibre. Héhé !
Spoiler:
En voiture vers un dernier endroit, une grotte, les hommes veulent proposer de faire une attraction de pédalo. Pourquoi pas. Bon c'est leur métier, ces fois ci je n'ai pas de bonnes raison de râler. Regardez les jolies montagnes. Et une femme qui travaillait par là avec son chien. Après ça nous partons.
Spoiler:


VII. Vendredi 27 Juillet

Le matin je me repose un peu, cette fois ci je resterais ici à rattraper mon retard dans mon compte rendu, plutôt qu'accompagner mon père à son bureau. Je prend aussi le temps de numériser des cassettes de mon père d'un voyage en Chine en 97.
Spoiler:

Avant midi mon père passe me prendre, il pleut, on mange un bol de nouilles aux chèvres, spécialité Miao, puis c'est parti pour le musée du géopark. En fait le musée se trouve dans une grotte, du moins sous un gigantesque porche naturel, et mon père projette d'y faire un peu d'escalade pour tester l'efficacité des vis que je lui ai ramené de France, mais aussi pour rejoindre un endroit encore innessploré au plafond ! Cool
Spoiler:
Moi je suis en bas, et je ne suis pas bien tentée par la grimpette à 23mètres au dessus du sol. Very Happy:
Comme je suis dans "le musée", j'en profite pour faire un tour. On y trouve quelque stalagmites et autres belles choses qu'on découvre dans les grottes, et tout ça dans la finesse des chinois... Hem. Surprised
Le musée aménagé dans une grotte, ressemble de plus en plus à un gros bloc de béton, ce qui est bien dommage, mais c'est vrai qu'aménager une grotte pour le déplacement de personnes à mobilité réduite ou tout simplement des familles et des enfants, le béton peut être une bonne excuse. Mais les faux murs et faux décors qui cherchent à imiter la pierre, c'est un peu moche, de même pour les murs qu'ils ont construit autour du musée pour le délimiter.
Spoiler:
ça ne m’empêche pas d'apprendre ou comprendre quelque petites choses avec les dessins, voila une photo du musée et quelque explications qu'on peut y trouver. La formation de ce que j'appelle des porches naturels, et quelque grottes. C'est impressionnant hein ce qu'il y a sous la map IRL !! Y'a plein d'essplo à faire ! Cool
Spoiler:
Pendant ce temps, mon père avance au plafond. confused -excusez moi de la qualité des screens, c'est pas super les photos dans les grottes avec mon matos XD-
Je vous envoie des photos des deux entrées, sous ce porche, en plus d'y trouver un musée, il y a une route, de l'eau qui coule, et un parking où en 2008 encore, des enfants y faisaient du rollers. I love you Mais plus maintenant hélas. D'un coté de la route, une route qui s'éloigne dans les montagnes, de l'autre, la ville de FengShan. C'est assez surréaliste quand on y passe.
Spoiler:
Ce que je reproche au musée, mais n'oublions pas qu'il est récent et chinois, c'est la négligence des minorités ethniques. Bon négligence n'est pas le mot, il y a des panneaux qui en parlent, et des maquettes de leur différents habitats dans... le "coin romantique" du musée. Le coin romantique, bien qu'il soit sympathique, ne doit pas être énormément visité car il demande aux personnes de faire un détour en passant par des escaliers peu attractifs. En bas on trouve des bancs, c'est tout mignon, même de l'herbe en plastique et des plantes tout aussi fausses. -Enfin dans une grotte ça se comprend-. Puis un panneau... Un panneau qui, de mon regard d'apprentie sociologue (huhu) me dérange juste à peine. Laughing Je veux bien que l'anglais, en soi, soit une langue très moche, mais parfois je pense que c'est important de trouver les bons mots pour dire les bonnes choses. Je vous laisse voir par vous même. Au moins, le panneau a le mérite de donner les informations essentielles : les différentes minorités qu'on peut trouver ici. Autre chose que je qualifie de négligence, c'est que, ils ont beau faire les maquettes des maisons, si ils ne précisent pas à quel groupe ethnique telle ou telle maison correspond, ça n'a aucun intérêt...
Spoiler:

Pendant ce temps, mon père redescend. J'aurais passé 5bonnes heures à user de patience, c'est devenu long quand en voulant sortir je me suis aperçue que le gardien du musée n'était plus là et l'avais fermé, 30min avant la fermeture officielle. Laughing
Quand nous sommes partis, le gardien de nuit nous attendait. Ensuite nous avons rejoins un bon coupaing, dont le nom m'échappe à l'instant, pour manger des raviolis, et ensuite boire du thé dans un café ! Le café est bien sympatoche, et les coussins bien confortables. On y dormirait.
Spoiler:
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Compte rendu d'un voyage Juillet-Août 2012 Empty Re: Compte rendu d'un voyage Juillet-Août 2012

Message  mystheria Lun 18 Mar - 14:55

Voyage 2012 (Cool


(pour info : mise à jour du compte rendu précédent !)

Compte rendu 8

I. Samedi 28 Juillet

Ma patte deviens bleu, on décide donc d'aller faire un tour à l’hôpital pour montrer mon pied. Sur le chemin mon père me montre la librairie on travaille et vit notre coupaing, comme je ne sais pas écrire son nom (luo hong jie ?) je vais l'appeler par le surnom que mon père lui donne "trou noir", parce qu'il mange sans jamais ne plus avoir faim.
Nous partons ensemble à l'hôpital, il nous aidera à traduire.
L'hôpital se trouve dans une rue perpendiculaire à la mienne, on entre dans un petit hall ou quelque personnes attendent. à droite on trouve un petit bureau avec une femme qui prend gratuitement la tension des gens qui la lui demandent. En face quelque guichets. A gauche et à droite deux couloirs.
Nous suivons LuoHongJie qui prend le couloir à droite, 3ème porte à gauche. Mon père lui demande comment il sait où aller. Il répond qu'il va toujours là, que c'est là qu'il faut aller. le couloir à gauche est pour les enfants, à droite différentes portes pour différents cas. La porte qu'on prend, c'est la bonne, c'est tout ce qu'on sait.
Derrière cette porte, une petite pièce, avec trois bureaux collés les uns aux autres pour n'en faire qu'un seul. Trois médecins, un à chaque bureau.

Nous attendons que les deux patients présents sortent, la femme reste avec nous par curiosité. De toute façon la porte reste ouverte.
Je m'assied et montre mon pied, ils posent quelque questions à LuoHongJie qui traduit mes réponses. Ils palpent mon pied, je leur montre où j'ai mal. En fait je montre d'abord mon pied à une femme, ensuite l'homme viendra regarder. Ils me demandent comment je me suis fait ça, dans quelle position j'ai forcé, si quelque chose est tombé sur mon pied. La décision commence à se prendre entre médecins et à coup de discussions avec nous. La grande question est de savoir si je veux faire des radios ou non, pensent t ils nécessaire de le faire ? Ils disent que c'est normal qu'au bout d'une semaine mon pied soit bleu, qu'il faut attendre encore, dans quelque jours ça devrait s'arranger.
On décide de ne pas prendre de radio, que si ça ne va pas dans deux jours, j'y retourne pour des radios. Les médecins me disent quoi faire pour la guérison : mettre le pied dans l'eau chaude. Mon médicament "Yunnan Bayao" est très bon pour ce que j'ai. En fait le but est de favoriser la circulation du sang, parce que j'ai du avoir une hémorragie interne et que je dois absolument arrêter la stagnation du sang sur mon pied -d'où la couleur bleu- si non ça peut être dangereux. J'ai véritablement une entorse au pied, mais elle se guéri correctement et mieux vaut ne rien avoir qu'un plâtre.

La consultation ne m'aura absolument rien coûté, on ne me prescrit pas non plus tout et n'importe quoi comme médicaments. Non, juste de l'eau chaude. On questionne LuoHongJie sur les prix des consultations, il dit que c'est gratuit, mais si on utilise du matériel pour la guérison -il montre pour l'occasion un coton tige sur le sol- ça coûtera le prix de celui ci.
Au passage nous prenons notre tension, pour rigoler. Parce que lorsque mon père lui dit "pourquoi faire ?" il répond "parce que c'est gratuit". Au passage quelque photos.

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Ensuite nous allons au premier China Mobile qu'on trouve : mon père doit remettre du crédit sur son téléphone. Il y a une machine sympatoche qui permet de mettre de l'argent sur n'importe quel numéro : vous entrez le numéro de téléphone auquel vous voulez ajouter de l'argent, puis vous mettez les billets dans la machine et voila ! C'est comme ça qu'il m'avait payé du crédit lorsque j'étais à Kunming. Puis nous allons manger un bon bol de nouilles à "un endroit où elles sont bonnes parce qu'ils les font eux mêmes", dans un petit restaurant ouvert, à coté de l'école. Un policier viens se joindre à notre table, on discute un peu en riant, aussi avec l'homme à la table derrière. Les gens sont très ouverts entre eux, on discute facilement avec l'inconnu.
Ensuite nous rentrons à l'appartement tester le coup du seau d'eau chaude, hop, de l'eau bouillante. J'attend un peu puis j'y plonge le pied. On commence à geeker chacn sur son pc, puis le sommeil nous rattrape. Je crois même que le fait d'avoir un pied dans l'eau chaude m'endors... En fait la chaleur m'endors généralement. Donc une petite scieste nous prend à tous les deux. Il pars dans l'après midi faire un tour, pendant que moi je me prépare un second bain de papatte blessée. ça me donne un peu de temps pour me mettre à jour sur mes comptes rendus.

Le soir, et comme il a plu toute la journée, et qu'il pleut encore d'ailleurs. Mon père viens me proposer de faire un geste de bonté envers les vendeurs de glace. Huhu, nous sortons donc sous la pluie nous acheter une glace, puis la manger au bord de l'eau. Comme s'il faisait chaud. La glace on l'achète chez un marchand qui généralement ne les vend qu'à de futur vendeurs qui les proposeront dans la rue. On entre donc dans un de ces "magasins ouverts" à forme de garage. à droite trois réfrigérateurs de glaces, derrière la porte du fond, le stock et les nouvelles arrivées. à gauche quelque ordinateurs avec la famille, et les enfants, qui sont dessus. Une petite ambiance familiale sympathique donc. Ils aiment apprendre à leurs enfants à dire "Hello" aux étrangers.
Nous ressortons glace en main, parapluie dans l'autre. En regardant le fort niveau d'eau, la question qui viens souvent à mon père, en voyant quelque déchets flotter, est de se demander si à force de déchets, ils arriveront à boucher la grotte dans laquelle l'eau se perd. L'air de rien, si cela arrivait, FengShan serait un lac. Peut être alors ils prendront conscience de ce que ça implique.  Laughing
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II. Dimanche 29 Juillet

1) Une histoire de morts

C'est le week end, et le week end généralement, on va dans une grotte faire de l'essploration !!  Cool
J'ai un peu peur pour ma cheville, mais je décide de partir avec mon père et LuoHongJie pour une petite esspédition spéléologique ! Parce que quand même, je suis là pour faire de l'essploration aussi !
J'embarque plus que nécessaire, puisque nous partons sur le principe que je resterais dans la voiture ou les alentours, quand ils iront dans la grotte. Je prend donc mon pc pour écrire, et beaucoup de livres. Un particulièrement, piqué dans le bureau, qui fait un rapide résumé, avec photo, des principales minorités chinoises.

Nous en avons pour plus d'une heure de route pour rejoindre un endroit que quelqu'un a indiqué par email. En disant que c'est une mystérieuse grotte depuis laquelle coulait de l'eau, et que l'eau a disparue. Les photos qu'il nous a envoyé ont peut être un an, google earth nous guide.
Comme il pleut, il arrive très souvent que la terre de la montagne s'effondre sur la route, c'est donc habituel de croiser des gens et des camions sur le chemin pour déboucher le passage. La montagne n'est pas encore stabilisée auprès des routes, qui sont assez récentes. Comme je l'ai déjà dit, nous sommes en territoire Zhuang (J'avais envie de dire ça comme ça), LuoHongJian me montre des maisons typiques de la minorité. Mais la plupart des maisons se sont transformées pour des bâtiment plus récents, d'une architecture pas bien jolie, mais qu'on retrouve partout. Je suppose qu'au delà de la raison esthétique, il y a une raison pratique en jeu.
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Nous quittons la route principale pour un chemin de terre et de rochers, au passage nous voyons quelque tombes chinoises, puis plus loin des cultures. Les photos vont suivre, les cultures donnent une idée des conditions de travail sur un terrain particulièrement pentu, mais qui sers tout de même, ici à la plantation du maïs. Nous roulons entre les montagnes. En fait le lieu est très particulier géologiquement. Car nous sommes à la limite du Karst, d'un coté et de l'autre de la route, nous avons des montagnes de roches différentes. Plus loin nous apercevons une grotte, qui donne sur un terrain qui semble avoir longtemps été plein d'eau, mais où ne coule maintenant qu'une petite rivière. A première vue, nous passons à coté de la grotte car les photos envoyées ne correspondent pas. Nous continuons jusqu'au village, sur le chemin nous croisons de nombreux chevaux, des buffles et quelque chèvres.
tombes
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En arrivant la route se sépare d'un coté et de l'autre d'une grande pierre où on peut y lire des caractères Zhuang gravés et peints en rouge, déposée devant un gigantesque arbre. à gauche se trouve le chemin vers un village Zhuang, à droite, la route continue. Nous y faisons demi tour, et y trouvons quelque chose d'étrange : Des urnes funéraires déposés en hauteur sur une falaise !
C'est la première fois pour chacun de nous, que nous voyons ça en Chine, et nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Nous nous garons à l'intersection des trois routes.
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On attend que la pluie cesse, je met un peu de temps à me chausser, puis à mettre mon -horrible mais pratique- sac poubelle hellfest qui protège de la pluie (sisi je l'ai fait) avant de rejoindre les deux autres au pied de l'arbre. En fait le lieu est entouré d'un mur, on entre par un portail. On marche un peu dans les broussailles, le sentier est peu emprunté, avant de trouver une tombe plus grande que la moyenne, un peu argentée, puis deux pierres gravées d'un coté et de l'autre de celle ci.
Je protège mon père et "trou noir" du sac poubelle hellfest, le temps d'une lecture et explication sur le lieu et la tombe.
Elle a été rénovée vers 2008, de nombreuses personnes sont venues de différents villages pour contribuer à sa rénovation. Il s'agit d'une très vieille sépulture, et d'une personne très importante pour la famille "Lou" qui vit dans ce village. Selon différentes versions une ou plusieurs personnes sont enterrées ici. Pour ce qui est marqué sur la pierre, notre ami a beau être Zhuang et parler cette langue, il ne parvient pas à la lire ni en comprendre le sens. Mis à part qu'une personne importante pour la famille est enterrée ici.
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Sur une montagne à gauche de la route, quelque chose attire l'oeil : de loin, un panier a l'air incrusté dans la falaise, nous allons y faire un tour pour voir s'il n'y a pas une grotte. Encore une fois, je traîne derrière, mais j'entend mon père dire qu'il y a quelque chose de très étrange. Plus tard, j'entendrais LuoHongJie plus haut dire qu'il a trouvé des ossements.
à notre hauteur, se trouve deux tombes, l'une d'entre elles est ouverte. Au sol on peu aussi trouver quelque ossements humains et particulièrement un crâne, laissé sous un rocher. Normalement ils devraient être sortis provisoirement, mais la disposition des ossements, autrement dit en vrac sur le sol, laisse à penser qu'on les a laissé comme ça.
Mon père fait une hypothèse, d'un phénomène semblable observé chez des Miao : il est possible que, voulant enterrer leurs morts, ils aient trouvé d'autres tombes de personnes qu'ils n'arrivent pas à identifier. De ce fait, ils n'appartiennent pas à la famille et personne ne peut les identifier, et cela dérange. Cette hypothèse peut être valable pour le crâne qui semble très vieux. Mais nous ouvrirons la seconde tombe, et le corps à l'intérieur est cette fois ci complet, et les tissus des vêtements sont encore partiellement présents. Il y a même quelque asticots, il n'est donc pas vieux au point de ne pas pouvoir l'identifier.
On trouve aussi une urne funéraire bien incrustée dans le sol, ouverte, et quelque débris d'autres urnes. Derrière ce qui nous semblait être un panier, on trouve une autre urne protégée par une porte tressée de bambous. On trouve aussi des papiers blancs, comme auprès des urnes précédentes, ceux ci témoignent d'un hommage fait lors de la fête des morts. On peu remarquer que l'urne derrière le bambou tressé a reçu un hommage, mais ce n'est pas le cas pour les corps au sol.
Plus haut, nous rejoignons notre ami, traîne au milieu de la végétation un fémur, puis de nouveau sous la falaise, un second crâne plus petit. Une petite femme peut être. Et plus loin une tombe de la taille de celle d'un enfant. Nous redescendons.
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Pour terminer sur une meilleure atmosphère, une petite croyance de la culture locale Zhuang. On retrouve aussi ça chez les Miao et une autre ethnie dont je ne suis plus certaine du nom. En redescendant nous trouvons perché à un arbre, trois sacs plastiques rouges qui semblent contenir des tissus.
En chine, une fois par an (je crois) on fête la fête des morts, ce jour là d'ailleurs dans la région, on mange du canard. Ce jour à de particulier que dans la croyance, le mort est invité au repas, c'est aussi à ce moment là qu'on change les rubans qu'on trouve devant les tombes.
Ce qui se trouve en fait dans les sacs plastiques, ce sont les affaires du mort, comme des vêtements. On dépose ses affaires sur le chemin depuis le lieu où il repose, jusqu'à la maison de sa famille. En fait, c'est le veuf ou la veuve, qui se chargera de faire ce chemin pour son/sa défunt époux(se). (Je ne suis pas certaine de l'application au masculin et au féminin, je suis certaine que la femme fait ça si son mari meurs avant elle, parce que LuoHongJie nous a témoigné de son expérience personnelle, mais je pense que c'est valable pour les deux sexes).
Grace à ces affaires, l'esprit du mort retrouvera le chemin de sa maison où il partagera son repas avec la famille. -Je sais aussi qu'à une précédente fête des morts, mon père avait accompagné des amis manger directement à coté de la tombe du mort, les pic niques dans les cimetières se font aussi de façon à partager le repas avec le défunt.-
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2) Essploration

Je me sens d'attaque à les accompagner jusqu'à la grotte, d'abord on passe un portail en bambou -enfin on passe par le muret- pour rejoindre la rizière que nous traversons. Ensuite nous passons un second muret et de nombreuses ronces coupées, pour mettre un premier coup les pieds dans l'eau ! Nous sommes dans une rivière plus petite que nous suivrons jusqu'à la grotte.
Je ne sais plus combien de temps a duré la grimpette, nous suivons le lit d'une autre rivière absente, ça fait un peu d'escalade mais mon pied tiens le coup. On quitte ce premier passage lorsque l'escalade deviens trop raide, pour une petite prairie (enfin, un espace sans arbres assez sympathique). Mon père devant dégage le passage à coup de faucille, nous suivons derrière. J'ai vite chaud, et la pluie a cessé. On redescend ensuite pour rejoindre la rivière cette fois, que nous remontons à contre courant.
La remontée des rivières ça me connait, quand j'étais adolescente, j'ai passé pas mal de temps les pieds dans l'eau à remonter.
Au début on hésite un peu à mettre les pieds dans l'eau, mais une fois trempé, c'est plutôt un bon chemin.  Laughing  Nous quittons ensuite la rivière pour un chemin improvisé, puis nous arrivons au pied de la grotte.
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Comme nous n'avons pas prévu ma place, je n'ai pas de casque pour aller dans la grotte, mais l'entrée est suffisamment gigantesque pour aller sans prendre trop de risques. Il y a un très fort courant d'air, c'est plutôt bon signe pour l'essploration !  Cool  Au plafond, une multitude de chauves souries dorment tranquillement.
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Je suis assez motivée, alors je commence l'essploration avec eux sur quelque mètres. après un passage légèrement petit, on retombe sur des grands couloirs très jolis. La grotte n'est pas très vieille. Je m'arrête à la première ascension, parce que je suis sans casque, et je ne préfère pas prendre le risque de me retordre le pied. Je les laisse donc continuer. Mon père avant de me quitter me préviens d'une chose : "Si la rivière se met à grossir, met toi sur le coté, ça ne sers à rien de courir devant", je lui demande s'il y a un risque, apparemment oui, me voila rassurée pour eux. Je reste un peu puis je ressors, rapidement je prendrais la décision de redescendre sans trop attendre.
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Pendant ma descente, je trouve rapidement le chemin, sauf... Lorsqu'il faut rejoindre la rivière, je m'y prendrais à 3tentatives foireuses avant de retrouver le bon chemin, un peu raide. La rivière j'aime beaucoup, surtout à ce point où on en a plus rien à faire de mouiller les chaussures, le pantalon, et puis allé, le débardeur aussi. Ahaha  Cool
J'étais assez préoccuper à savoir où poser les pieds, comme pour descendre quelque falaise mouillée ou à un moment, quand y'a plus que les mains qui tiennent à la pierre, bah va falloir lâcher pour toucher le sol... N'empeche que je me suis sentie un peu apprentie- Lara Croft, et ça ça me plait bien ! J'ai même pris une photo pour l'occasion, parce que bon, spa tous les jours que je me balade en Chapal à suivre la rivière en pleine essloration !
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3) Village et villageois
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La faune à présent, quelque chevaux et quelque buffles. à part photographier des animaux, le me calerais dans la voiture pour lire mon livre sur les minorités ethniques. Puis comme le temps est bon, je sortirais me poser au bord de la rivière. Je salue les gens que je croise d'un signe de main, avec un vague hello. Certains me sourient, puis repartent, d'autres s'arrêtent pour me demander si je parle leur langue, hé non, ils repartent. Il y en a même un qui m'a demandé si la wature était a moi.
Les gens sont sympathiques, les moustiques le sont moins, je serais attaquée par une armée de moustiques plus petits que des moucherons, j'ai maintenant l'impression d'avoir des taches de rousseur sur le bras. Ahaha !
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Vers 6h, mon père et LuoHongJie seront de retour. La grotte continue, mais il a décidé de faire demi tour, parce que le passage devenait trop étroit -malgré la grande salle derrière- pour permettre de repartir si le niveau d'eau se mettait à monter. Il avait donc jugé ça trop dangereux, d'autant plus que je ne saurais pas vraiment quoi faire, à part alerter le premier villageois qui passe dans un chinois basique, en cas de nécessité.
Un homme s'arrêtera pour discuter avec nous, on lui demande plus d'informations sur la grotte. Jusque là nous connaissions une rumeur selon laquelle ceux qui y entrent n'en ressortent pas, ou bien qu'un homme de Guangdong était venu photographier des chauves souries, puis était mort dedans sans qu'on ai récupéré le corps. Bref, mis à part les légendes, on lui demande le nom de la grotte. Il répondra en mandarin. On réalisera plus tard dans la voiture que le nom de la grotte qu'il nous a donné est en fait un nom traduit en mandarin du Zhuang, ce qui nous a permis d'en comprendre un peu plus le sens. Entre le Zhuang et le mandarin, en plus de grandes différences de vocabulaires, il y a aussi des différences de syntaxes, par exemple en Chinois on donne le nom de la grotte puis ensuite on utilise le caractère "dong" qui signifie grotte. En Zhuang, le mot grotte vient en premier.
En fait la population Zhuang vit ici depuis très très longtemps, le nom des lieux sont donc premièrement en Zhuang avant d'être en mandarin. Je ne sais pas s'il y a des Hans dans ces villages, ce qui est sur c'est que celui ci n'est que Zhuang. D'ailleurs c'est dans cette langue que LuoHongJie a discuté avec le paysan.

On lui a aussi demandé plus d'informations sur les sépultures, d'abord, il a parlé de celles qui sont vers la route, en haut dans la falaise. Il a dit qu'il s'agissait d'enfants. Mais ça fait peut être beaucoup pour des enfants, passons. Ensuite nous avons demandé pour les ossements sur l'autre montagne, il commence par dire qu'il n'y à pas d'ossements là haut. Après avoir insisté, il nous répond que c'est très vieux. -Mais comme je disais, l'homme dans la tombe que nous avons ouverte n'est pas vieux au point d'ignorer de qui il s'agit-. C'est aussi un exemple de la culture chinoise, on ne répond pas forcément la vérité, mais ce qui arrange tout le monde de répondre.
Sur le chemin du retour, on prend une photo une montagne très très particulière, je vous laisse voir.
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Tout cela entraîne d'importants questionnements chez moi concernant l'ethnologie en Chine. Dans les dernières nouvelles de Coco, j'apprenais que leur enquête sur le terrain ne se déroulait pas aussi bien que prévue du fait des conditions météorologiques, mais aussi parce qu'ils rencontraient des obstacles dans la langue. C'est là que je trouve l'ethnologie en Chine légèrement contradictoire, je lui demanderais confirmation le lendemain : Si les étudiants d'ethnologie se rendent souvent sur le terrain et sont spécialisés dans les ethnies chinoises, il est très difficile voir impossible -en tout cas ça ne fait pas parti de leur formation- d'apprendre les langues des différentes ethnies. Ils doivent l'apprendre sur le terrain. Mais ça n'est pas en 2semaines ou en 20jours qu'ils connaîtront la langue.
Un important problème se pose donc, à mes yeux.



III. Lundi 30 Juillet

Ce jour ci je me lève assez tôt, j'ouvre un peu ma porte pour que mon père m'embarque au passage pour aller au bureau. Je prend beaucoup d'affaires pour être sure de ne pas m'ennuyer. Un peu trop peut être. Nous voila partis en voiture pour le bureau. J'ai ici une petite photo rigolote du soir précédent, qui montre d'une part ces "petits magasins ouverts" dont je n'ai pas l'impression d'être bien claire quand j'en parle, mais aussi la raison pour laquelle on ne peut pas se garer devant.  Very Happy:  J'ai aussi vu un camion à l'intérieur d'un bâtiment du même type, sur le carrelage, oui.
Compte rendu d'un voyage Juillet-Août 2012 Dscf7310
Arrivés au bureau, nous croisons le vice président du bureau du tourisme, qui viens récupérer quelque données. Le mac de mon père ne peut pas écrire sur son disque, je règle ça à coup de pc+clé usb. Puis me voila partie dans mes démarches d'inscriptions pour la rentrée, a envoyer des mails ici où là pour régler la question.

Le temps de faire tout ça, j'apprend que la personne vue précédemment compte visiter une grotte dans l'après midi. Je choisirais de ne pas y aller, pour privilégier les bains de papattes à l'eau chaude.
Nous invitons LuoHongJie et sa copine à venir manger du riz viandes et légumes dans un récipient chauffé sur du charbon. C'est très bon, ils cuisent trois fois le riz, ensuite la viande, puis les légumes, à nous de choisir lesquels. Puis j'aime beaucoup les petites tables sur le trottoir, voici quelque photos.
Derrière, un échafaudage à la chinoise où ils semblent se partager les planches qui stabilisent le plancher, selon les besoins...
Spoiler:
Au même moment j'envoie des textos à Siyin et Coco, pour avoir quelque infos sur l'ethnologie et la langue des ethnies. J'ai confirmation, ils ne les apprennent pas en ethnologie, et peuvent très difficilement trouver un lieu où les apprendre en dehors de leurs études d'ethno. Je trouve ça complètement fou. J'espère les avoir sur QQ pour en parler plus facilement.
Je demande aussi à Coco si je pourrais à l'avenir retenter les démarches pour les rejoindre sur le terrain, apparemment il y a de grandes chances que je sois de nouveau refusée. Mais non officiellement je peux toujours venir sur le terrain les rejoindre, ça ne dérangera pas l'enseignante.

Nous partons manger une glace au bord de l'eau, cette fois il ne pleut pas. Sur le retour, on vole quelque pavés, pour stabiliser le vélo de mon père contre l'arbre presque mort, sur lequel les jeunes du cyber café aiment s'adosser... Ce qui ne l'aide pas, le pauvre arbre.
Ceux qu'on croisent regardent mon père étonné, à vrai dire, se promener avec des pavés dans les mains, c'est étrange, mais ils préfèrent ne pas poser de questions. Pendant qu'il pose les pavés autour de l'arbre, des jeunes dans le cyber café nous regardent curieusement.


Je n'irais pas dans la grotte cette fois ci, de toute façon il y a de grandes chances que je m'y rende à l'avenir.
Dans l'après midi, je rejoindrais un groupe QQ de Guiyang sur Internet, à la recherche d'étudiants pouvant me mettre en contacts avec des étudiants de sociologie et ethnologie à Guyang.
Puisque l’université de Nanning n'a pas l'air de vouloir prendre le risque d'embarquer un étranger, j’essaierais avec une autre. Je trouve rapidement quelqu'un en mesure de m'aider.
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Dans la soirée, je rejoins mon père, LuoHongJie et deux autres chinois qui étaient avec eux dans la grotte pour manger une spécialité de ChongQin. Mon père m'explique que l'un d'entre eux avait voulu voler une stalagmite, chose interdite en Chine, mais peu de monde y fait attention. D'autant plus que ça peut se vendre cher.
La grotte où ils étaient a été dévalisée à ce niveau là. Ils ont beau le dire, les gens continuent. Mon père à réagi en balançant la stalagmite déjà cassé dans le puits et en récupérant la corde. Peut être que ça leur fera une leçon, j'en doute un peu. Mais c'est pas aussi mal ainsi.
Ils me font boire de la bière, je devrais arrêter de donner des réponses justes à des questions comme "la bière en France est beaucoup plus forte qu'en chine ?" si je répond Oui, je peux être sure que je boirais plus, puisque pour moi évidement, c'est de l'eau. Wi mais enchaîner les bières comme ça c'est pas bien bon quand même ! Je m'en sors quand même bien sur ce coup là. Mon père lui, ne boit pas, le problème est réglé.

Sur la fin du repas nous discutons de la façon dont on appelle un ami ou un parent en Chine ou en France. Si en France on peut appeler des membres de sa famille par leur prénom, en Chine on peut être sur de recevoir une gifle. En fait le fait d'appeler quelqu'un par son prénom en Chine est un lien extrêmement intime, uniquement réservé aux époux.
Pour appeler un ami, on utilisera un mot avant le nom, comme "grand" ou "petit" suivant l'âge. Il faut savoir aussi qu'en Chine les liens de parenté sont extrêmement important, et qu'il y a un mot différent pour désigner chaque membre de la famille. Par exemple des mots différents suivant la position dans la famille.

A présent il est temps pour moi de dormir. J'ai rattrapé mon retard ! Bonne nuit RIdpef !


III. Mardi 31 Juillet

Nous sortons dans la matinée avec LuoHongJie et sa copine. Comme nous n'avons pas bien faim nous tournons plutôt dans les rues à nous promener. Mon père cherche à nouveau l'introuvable, de la colle pour PVC. On demande dans quelque boutiques mais rien. Au coin d'une rue, un homme est assis devant son ordinateur. En fait, il propose un service qui consiste à ajouter quelque applications ou du crédit pour les téléphones aux personnes qui le demandent, via internet. Bien sur n'importe qui peut le faire, mais tout le monde ne sait pas le faire.
Ensuite nous allons manger des légumes crus et nouilles froides, c'est très bon, mais c'est assez rare en Chine où les aliments sont plus souvent cuits.
LuoHongJie nous propose d'aller nager avec eux, je crains pour les moustiques parce que nous sommes un lendemain de pluie, et je suis déjà bien piquée, du coup je choisis de rentrer. Mon père lui ira travailler au bureau. Je me pose donc tranquillement avec le pc et un seau d'eau, j'ai toute l'après midi de libre. Le seau d'eau c'est pour mon pied, on chauffe l'eau rapidement avec une grosse résistance, je vous laisse voir. haha
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Après quelque geekeries, le décide d'aller faire un tour. Je reprend la route principale, puis je longe une rivière. J'hésite encore sur ma destination, est ce que je suis la rivière ? Ou bien j'essaie de foncer tout droit pour arriver à la première montagne ? En fait, je n'irais pas bien loin. Je choisirais de tourner en suivant la rivière, dans des petites ruelles cachées. Et là je suis heureuse de trouver quelque vieilles maisons au milieu des immeubles, qui ont encore un toit.
Je passe alors pars un petit passage, et je croise toute une famille : le grand père, la grand mère, le fils et la belle fille ainsi que leur petite fille, sur le chemin que j'emprunte. Le grand père fait cuire à l'air libre ce qui semble être un pied de cochon.
Du coup, on se met à discuter. Mon chinois est toujours très mauvais, mais au moment de pratiquer la langue sans avoir d'autre choix, j'arrive à me débrouiller. Aussi le grand père fait beaucoup d'efforts pour que je le comprenne, en articulant chaque caractère, ce qui me laisse le temps de les répéter et de détecter ceux que je connait. Ils me demandent où je vais, je répond que je marche, ils me demandent d'où je viens, et comme ils ne me comprennent pas, j'écris les deux caractères "法国" qui signifient France. Ils me montrent le pied de cochon qui cuit, et m'invitent à manger.
Dans ce genre de cas, je ne peux pas vraiment dire non, c'est peut être impoli, tout autant que je n'ai absolument rien à faire d'autre. Ils me font traverser une première pièce pour arriver sur une seconde qui donne sur la rue principale. La première pièce, celle de la ruelle, est sombre, elle ressemble à une cuisine, on y trouve un escalier qui doit donner sur différents étages de l'immeuble. J'ai le temps d’apercevoir sous l'escalier et dans une cage faite de bambous et autres feuilles sèches, un petit paquet de poules installées ici, à l'intérieur. Si la première pièce n'a ni de carrelage -comme très souvent, on marche directement sur le béton- ni de mur joliment peint, la seconde pièce a du carrelage blanc, les murs sont aussi unis. La porte qui donne sur la rue principale est ce type de "porte de garage", en fait j'ai remarqué qu'en Chine les plafonds sont souvent très hauts, les portes le sont donc aussi, et particulièrement grandes. En fait elle fait toute la taille du mur qui donne sur la rue, ça permet de faire entrer la lumière dans toute la pièce.
Au sol, vers la porte, on trouve beaucoup de maïs. On me demande si on en a en France, je répond que oui. Tout le mur à droite en entrant par la rue principale est meublé de canapés ou fauteuil en bois, sur lesquels on dépose quelque coussins. En face, une télévision. Et à droite un petit autel pour vénérer les ancêtres, déposé sur une commode. Ces petits autels, vous en avez surement vu, dans un restaurant chinois par exemple. C'est un emplacement décoré réservé pour brûler des encens. Il y a un tableau accroché au dessus de ce meuble, une vieille photo en noir et blanc d'un membre de la famille. Le mur où se trouve la télévision est aussi décoré, deux grands tableau qui protègent des tissus brodés sur lesquels ont peut lire des caractères chinois. Moi je ne sais lire que la date de l'un d'entre eux : "二零一一年" : 2011.
Dans cette pièce, il y a deux personnes de plus, une que je pense être la soeur du mari, et l'autre peut être la soeur de la grand mère ou du grand père. Elle ne parle pas, mais elle me regarde. La grand mère s'assied et on allume la télévision pour me faire patienter. On me propose aussi des fruits, j'en mange quelque uns poliment tout en discutant avec l'homme. Je lui dit que mon père vit ici, il prend mon carnet pour écrire "工作" je confirme : il travaille bien ici. L'homme mime une lampe sur le front, puis une grande entrée avec les mains : une grotte. Visiblement il n'est pas inconnu qu'un Français fait de la spéléologie dans le coin, en même temps cela fait presque 4ans que mon père est ici.
Quelque fois la petite fille passe devant moi, elle s'arrête et me regarde avec des grands yeux sans ne rien dire. Elle doit avoir 6ans. Quelque fois, un peu excité peut être, elle sautille devant moi et devant le maïs, alors la grand mère se sers de sa canne pour l'éloigner. Elle ne mime pas vraiment des coups de béton de haut en bas mais plutôt de droite à gauche en rasant le sol pour lui demander de se calmer. La petite fille souris et évite agilement la canne, puis reviens.

Je profite d'un instant pour envoyer un message à mon père, peu après il m'appelle : Mr Wei, avec qui il travaille, veut nous inviter manger ce soir, puisqu'il ne m'a toujours pas vu depuis mon arrivée. Je dois donc partir pour les rejoindre. Je profite de cette occasion pour m'en aller, je montre mon téléphone en disant que "我的爸爸" m'a appelé, et que 我要去" ils me comprennent et m'accompagnent sur la rue principale où je les quitte. Je doute sur mon chinois, car en traduction directe ces derniers mots signifient "je veux partir" alors que je voulais dire "je dois partir". Je demanderais comment le dire, on me dira que l'utilisation de 要 est tout à fait juste, et a les deux significations.
En remontant la rue vers l'appartement, je croise Mr Wei puis je discute avec lui en attendant mon père. Ce dernier arrive en vélo, un peu inquiet de ne pas m'avoir trouvé parce qu'il avait oublié son téléphone au bureau. Mr Wei lui prête sa voiture pour qu'il aille le chercher, puis nous voila parti pour un long repas, avec beaucoup de coupaings.
Spoiler:
Comme toujours dans ce genre de situation, le repas est long et alcoolisé. Aussi très bon, mais à mes yeux d'occidentale l'alcool est de trop, c'est même un massacre. Car pour l'occasion ils sortent une bouteille de vin, entre le vin chinois inconnu et la bière chinoise trop vue, je choisis le vin sans me méfier. Non, je n'imaginais vraiment pas qu'on allait me faire trinquer pour vider le verre de vin cul sec, quand eux boivent de la bière chinoise. Mon père lui ne bois pas du tout, et le voila sauvé malgré la difficulté à le faire comprendre. Moi, ils me connaissent, et habituellement je ne grogne pas quand on veut me faire avaler trois bouteilles de bière chinoise, mais maintenant j'essaie de prendre de la distance. C'est pas facile, parce qu'ils sont plein de prétextes pour vous faire boire. Et quand la première bouteille de vin est finie, une seconde apparaît. J'aurais peut être bu 5verres de vin dans la soirée, quand eux n'ont bu que de la bière. Quelle idée de boire tout ça comme du saké, mais dans un verre normal ! C'est un désastre. Puis parfois je vide mon verre, parce que j'en suis tout à fait capable, ou peut être aussi parce que celui qui trinque avec moi a les cheveux un peu long et est étudiant en art...  Embarassed Bon, je tiens debout.
Ils nous emmènent ensuite dans un chantier, en pleine nuit, pour discuter. Ils voulaient y mettre une stalagmite géante pour décorer la rue. Mon père a réussi à les convaincre qu'en faisant ça, d'une part ils détruisent une grotte, et d'autre part, en l'exposant dans la ville ils pourront très bien dire adieu au label Unesco. Du coup ils décident de faire une sculpture représentant la stalagmite, mieux !
Mon père fait chauffeur pour Mr Wei, normalement pour le ramener chez lui, mais à la chinoise, nous finirons ailleurs pour boire des bières et manger des brochettes. On grimpe en haut d'une montagne, puis c'est reparti. Bon, ça ne durera pas trop longtemps, enfin on redescend. Je flood le forum avec des fautes affreuses que je découvrirait le lendemain, la prochaine fois je ferais pas la bêtise de boire du vin. Au lit !
Spoiler:



IV. Mercredi 1 Août

Au matin nous geekons un peu, mon père essaie de faire un programme pour convertir différents formats de topographies, parce qu'il utilise un Palm, et ça commence à se faire vieux. D'autant plus qu'il galère de passer les données du Palm au pc virtuel jusqu'au mac. On pars manger un coup, sur la route je croise ce type de véhicule que je voulais absolument vous montrer, voici quelque photos.
Dans la matinée les deux hommes qui veulent faire développer le tourisme et faire des aménagements tentent d'appeler mon père qui n'a pas vraiment envie de répondre. Ils sait qu'ils veulent l'embarquer au tunnel, et qu'ils n'ont surement pas terminé de creuser. Après avoir mangé il les appelle. Ils rusent en disant qu'ils ont terminé de creuser, ce qui est totalement faux, mais apparemment ils insistent pour que mon père vienne. Il me laissera là et ira jeter un coup d'oeil. En fait, ils faisaient une sorte de petite réunion de chantier, et bien que sa présence ne soit pas nécessaire dans les faits, il faut être présent pour le principe. Ils l'auront attendu quelque heures, l'avantage c'est que, piqués par les moustiques, ils étaient pressés que ça finisse.  Very Happy:
Spoiler:
A son retour, mon père et LuoHongJie projettent de "jouer au bambou", on mange un bon bol de riz, puis nous partons pour le musée sous la grotte. Il faut au passage que j'en profite pour m’entraîner à la grimpette irl, ce jour là je ne suis vraiment pas motivée...
Le bambou est en fait une expérience, ils testent en quelque sorte une technique d'essploration IRL. L'iidée du bambou est de permettre d'avancer plus vite au plafond en faisant avancer le bambou. Alors c'est parti, LuoHongJie grimpe à la corde assez rapidement pour rejoindre le bambou. Nous nous restons en bas, et lorsque ce sera nécessaire, nous servirons de poids à l'autre extrémité du bambou, pour lui permettre de tourner. Au moment ou il faudra avancer mon père montera l'aider puis redescendra. Cela dure très longtemps, j'avoue que ça m'ennuie un peu. Au total nous resterons 6h ici.
Spoiler:
A un moment LuoHongJie descendra puis ils invertiront les rôles. Mon père me dit qu'en 30min ça sera réglé. Mais je vois bien vite que ça ne sera pas le cas, et qu'il refera toute la manip, on est donc de nouveau parti pour deux heures. Entre temps je me suis un peu entraînée à la corde, grimper ça va, la clef de blocage aussi, descendre pas de souci, je doute juste lorsque je défais la clef, mais les hommes sont occupés et j'ai pas envie d'insister.
Je m'occupe avec ce que je vois, je prend des photos. Pendant tout ce temps, des hommes et des femmes chargerons des planches d'un petit camion a un plus grand. Puis ma patience prend ses limites et je décide d'aller me balader. Plus loin en bas, il y a des poèmes gravés sur la parois, je vais y jeter un coup d'oeil.
Spoiler:
Derrière les poèmes gravés, en continuant le chemin, on tombe sur un petit chemin et des cultures. C'est peut être une de mes grandes erreurs, de partir essplorer les rizières à la tombée de la nuit, mais je sais que la grimpette là haut durera encore une bonne heure, et j'ai envie de m'occuper un peu. J'ai envie de continuer de marcher dans les rizières pour rejoindre la route, et revenir dans la grotte par celle ci, mais le chemin se transforme rapidement en sentier, puis parfois celui ci disparaît totalement.
Au début ça m'importe peu, je fais quelque photos, c'est joli. Je sais dans quelle direction je marche, celle de la route. Mais c'était sans compter qu'une fois au bout des cultures, je ferais face à une rivière et que cette dernière n'a pas de pont pour traverser.
Au loin je vois une femme, j'essaie de l'appeler, mais elle ne m'entend pas. La nuit tombe et je décide de faire demi tour.
Spoiler:
Le coin est joli, mais la situation est un peu angoissante pour moi, parce que j'ai marché une demi heure pour rejoindre la rivière que je ne peux pas traverser, puis il commence à faire nuit et je n'ai pas de lampe. Parfois les cultures sont différentes, il n'y a pas que du riz. Et les moustiques aiment bien ces coins là. Je suis assurée d'une chose concernant mon pied, je peux courir, et je cours quand je traverse un champ de moustiques, ils sont tellement nombreux que je les sens heurter mon visage.
Ces cultures sont en fait un vrai labyrinthe, je connait ma direction mais les chemins sont rares, parfois je marche entre un étage et un autre de cultures, j'ai tout intérêt à garder l'équilibre. il y a aussi le risque de glisser, ou bien de mettre le pied à un endroit où il y a un trou qu'on ne voit pas parce qu'il est caché par la végétation. Il m'arrive très souvent de faire demi tour parce que le chemin s'arrête, ou parce que c'est risqué d'en improviser un. Mais dans ma petite panique qui me prend sur le moment du retour, je m'en sors plutôt bien. En fait je crains que les hommes m'attendent ou se mettent à me chercher.
La photo du muret est l'exemple d'un demi tour que j'avais du faire à l'allé, car j'étais arrivée devant, derrière la porte des rizières je ne peut que me retourner et prendre un autre chemin pour les contourner. En fait je ne marche pas dans les rizières, simplement sur les chemins qui les contournent. Je ne veux pas abîmer les cultures et les pieds dans l'eau boueuse c'est encore pire. La dernière photo est une habitation de l'autre coté de la rivière.
Spoiler:
La nuit aura fini de tomber quand je quitterais enfin les champs pour reprendre le chemin vers la grotte. LuoHongJie commençait à partir à ma recherche, je l'ai croisé sur le chemin. Je suis inquiète parce qu'il a laissé mon père en haut, qui peut avoir besoin de lui, encore une fois j'avance au trot. En fait ils n'ont pas encore terminé, je patiente dans un coin, puis il descend enfin. Je trouve le temps long et un mal de tête me prend suite à ma petite essploration des rizières. Je n'ai qu'une envie, me doucher et dormir.
On mangera avant, puis enfin la douche. Avant mon tour, mon père reçoit un appel de Mr Wei. Pas de chance, nous sommes le jour de la fête de l'armée chinoise, et Mr Wei tiens à ce qu'on le rejoigne dans un karaoké...
On ne peut pas vraiment refuser, ne pas faire acte de présence est impoli, je prend ma douche et nous partons. En plus de ça c'est le genre de moments où il vaut mieux être présent parce que ça permet de faire des rencontres, ce qui est important en Chine. Mais ni lui ni moi n'avons envie d'y aller. On salue Mr Wei, certains viennent déjà trinquer à la bière, mais cette fois je ne suis vraiment pas d'humeur, alors je ne boirais pas la bouteille de bière cul sec comme mon camarade... Qui après ça voudra me faire chanter, des chansons en anglais que je n'aime pas vraiment. Bon je m'essaie sur une chanson des Beatles qu'effectivement "je ne peux pas ne pas connaitre". Grah ça m'énerve.
Mr Wei pars parce qu'il est invité ailleurs. On réussira à notre tour à prendre la fuite, parce que non, vraiment, pas ce soir.  Sad
Pour la fête de l'armée rouge, j'aurais préféré un grand spectacle qu'une banale soirée au karaoké. erk. Un grand spectacle, de la propagande, tout mais pas le KTV... Halala on est bien loin de l'imaginaire occidental.
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V. Jeudi 2 Août

Le matin je dors un peu, puis comme mon père est au bureau, je commence à geeker un peu. A ma fenêtre une corde, puis un martelas, puis un sommier apparaît.
Mon père m'appelle en me disant que Mandy, une amie chinoise a appelé, et me propose de faire un tour à Du'an parce qu'elle a une collègue qui se marie avec un français, c'est une occasion de se balader. Comme j'ai peur de m'ennuyer à FengShan j'accepte. Elle me propose de venir dans la journée, mais je préfère partir le lendemain. Du'an n'est pas très loin, on s'y était arrêtés lors du trajet de Nanning à Hechi, mais il n'y a pas de bus qui fait FengShan - Du'an, je vais donc devoir en prendre un pour Hechi puis un autre pour Du'an.
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Nous mangeons avec LuoHongJie qui nous propose d'aller nager. Vu la chaleur l'idée est bonne, on met un petit peu de temps à se motiver, et c'est parti ! à trois sur la moto, l'un sur le porte bagages, puis nous prenons les petites ruelles puis une route non goudronnée pour arriver devant une fabrique de soie. En descendant dans les cultures on tombe sur une rivière claire, avec un pont en bambou, où des enfants se baignent. L'eau est très fraîche, on met un peu de temps à s'y jeter, mais ça fait du bien.
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Au retour, je prend quelque photos de l'usine à cotons et de ce qui m'entoure. La simplicité de la vie. En parlant de simplicité à notre départ, un homme est venu avec un seau et je pense, du savon pour se laver dans la rivière. L'usine récupère de l'eau dans la rivière pour pouvoir bouillir les cocons de vers à soie.
Spoiler:
Photos de l'usine, c'est ouvert et un peu sombre, en voyant ça je pense aux occidentaux qui achètent de la soie. On est quand même bien loin de la fabrication quand on achète un produit. Ici une photo des cocons. Puis des paniers partout, de ceux qui les récoltent je pense. Puis la récupération des fils.
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Puis nous voila repartis à moto, cette fois j'ai plus confiance et je me met sur le porte bagages. J'apprécie l'air frais de la vitesse, j'aime bien ce genre d'expériences dans la vie.
Spoiler:
ça permet aussi un bon point de vue sur la ville et sur les rues
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Nous rentrons à l'appartement puis mon père repars travailler, je m'occupe à quelque recherches sur les minorités Zhuang et Yi, puisque Du'an est un territoire Yi dans un territoire Zhuang dans le vaste territoire de la Chine. Voyez si c'est plus complexe qu'il n'y parait !
J'écoute le début d'une conférence d'un sinologue trouvé sur le net en faisant un noeud chinois, puis mon père reviens le soir, après un de mes coups de fils, et nous sortons manger des raviolis et nous promener. On cherche les chanteurs et musiciens qui s'installent parfois le soir dans la rue pour passer une bonne soirée en musique. Mais ce soir ils ne sont pas là, peut être à cause de la pluie.
Plus loin, les danseurs qui commencent à 9h, les gens dansent le soir, comme à Kunming. On trouve quelque personnes qui jouent le rôle de professeur de danse, juste avant que ça ne commence, à l'extérieur. Plus loin un petit parc pour laisser jouer les enfants pendant que les parents dansent.
On rentre et on regarde mon billet d'avion, on réfléchit à un moyen de me faire partir de Guiyang plutôt que Nanning, car le 26 avant le jour de mon départ, je serais dans le Guizhou et non dans le Guangxi. Mais les prix ne valent pas le coup d'acheter un nouveau billet. Nous nous débrouillerons autrement.
LuoHongJie nous appelle, on va boire un verre dans lesquels je suis incapable de vous dire ce qu'il y a. Des fruits, c'est sur, c'est plutôt bon.
Spoiler:
Je rentre, je fais ma valise pour demain, puis dodo, je ne sais pas de quoi seront faits les jours suivants, je pense rester à Du'An deux trois ou quatre jours. Puis revenir ici à FengShan


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Message  mystheria Lun 18 Mar - 14:58

Chine 2012 (9) p1


Compte rendu 9

I. Vendredi 3 Août

1) Trajets et pauses

Ce matin là je me lève tôt pour partir à Hechi, mon père m'accompagne en vélo et nous prenons un billet de bus qui pars à 7h55. Au début on se trompe avec un bus qui pars à la même heure, parce qu'on lit pas encore assez bien le chinois, mais les personnes nous redirigent rapidement vers le bon bus. J'enlace mon père en lui disant que je reviendrais, en fait je ne sais pas encore vraiment quand. Il pars une fois que je suis dans le bus parce que Mr Wei l'a demandé pour aller faire une topo, ce qui risque d'être très long et finir sur un repas, le connaissant.
Nous partons, comme je suis un peu fatiguée j'essaie de dormir. Le paysage est beau à voir, entre les pitons les nuages, mais les photos depuis le bus ne sont pas bien bonnes.

Au bout de deux ou trois heures de route, Mandy me rattrape en m'appelant, juste après la pause. Elle me demande quand arrive mon bus, à vrai dire je l'ignore. Elle m'attend à Hechi. Devant mon siège je vois des horaires avec des signes chinois, j'ai déjà vu ça, c'est souvent l'heure de départ à la première ville, et l'heure de départ sur le retour. Je lui dit donc que je pense arriver vers 12h, elle me répond que c'est impossible.
Elle tiens à ce que je donne mon téléphone au premier chinois qui passe pour lui poser la question, mais à ce niveau là je ne sais pas comment poser la question à la personne pour qu'elle réponde au téléphone... J'essaie de porter le téléphone à son oreille, mais surprise, elle m'ignore. Mandy abandonne.
Elle m'appelle une seconde fois, à ce moment là je vois un panneau qui indique Hechi, je lui dit que je ne devrais pas tarder à arriver, et que les personnes à coté de moi dorment. Elle me laisse tranquille sur ce coup. Mais elle réussis à m'inquiéter, parce que si elle considère qu'il est impossible que j'arrive à 12h, le temps se fait long. Hechi est dans la vallée, et moi je grimpe des montagnes... J'essaie d'envoyer un message ou d'appeler mon père et j'apprend que je n'ai plus de crédit téléphonique... Mandy me fait douter et je ne suis pas tranquille...
Elle me rappelle encore une fois, je lui dit que je n'ai plus de crédit et qu'elle devrait appeler mon père. Plus tard elle me rappelle encore, me disant qu'elle n'arrive pas à le joindre et encore une fois en me demandant de passer le téléphone, je lui répond que la personne dors. Puis une dernière fois, entre temps j'ai demandé confirmation à coté de moi, le bus va bien à Hechi. Quand elle m'appelle je réussis à passer le téléphone, pour qu'elle entende quelqu'un lui dire que "nous arrivons bientôt". Mandy est comme ça, on m'avait prévenu.  Laughing
Spoiler:
J'arrive enfin, à 12h. Mandy m'appelle puis nous nous trouvons rapidement dans la station de bus. Nous rejoignons un ami à elle qui conduit une voiture bleue assez récente. Elle m'explique que nous allons rejoindre une personne importante et l'inviter à manger. Il est directeur du lycée polytechnique, enfin quelque chose comme ça, et était auparavant un haut placé dans une autre cité.
Bref, nous allons manger du poisson. Dans un restaurant qui ressemble à n'importe quel petit restaurant chinois à première vue, mais celui ci a des salles privées. C'est le cas dans les restaurants moyens -si je peux dire ça comme ça- et ça de coûte pas plus cher de demander une salle.
Avant de s'installer nous passons dans une pièce devant les cuisines, où les poissons nagent dans un bassin, et nous pouvons choisir lequel nous voulons manger. il y en a un particulièrement gros, que je n'ai pas bien l'habitude de voir.
Ensuite nous nous mettons à table. Mandy s'exclame par deux où trois fois, combien nous sommes chanceux, et combien je suis chanceuse de rencontrer le Dr Li. La seconde chance qui semble nous avoir été accordée, c'est que nous allons manger un certain poisson qu'il est dur de pécher, et qu'ils n'ont pas souvent dans le restaurant. Elle tiens à appeler mon père pour l'en informer, lui passe l'homme qui lui dit qu'il serait très content de l'inviter dans son collège pour faire des cours de géologie. Auh pourquoi pas tiens, je peux bien faire prof d'anglais alors...
A la fin du repas, comme cela ce fait quelque fois, nous pouvons emporter les restes chez nous. Une personne viens mettre les poissons dans deux ou trois couches -quatre cinq- de sac plastiques puis nous les emportons. Ainsi que les mouchoirs qui sont payés avec le repas, et sont toujours utiles en Chine. -Parce que le piment vous fait couler le nez, ou bien parce qu'il n'y a pas souvent de papier dans les toilettes publiques-

En parlant de toilettes, j'y vais. Et j'ai pris une photo. En lisant mon compte rendu vous allez croire que je suis particulièrement intéressée par les toilettes, mais ça fait parti des expériences qui méritent discussion, en fait.
J'avais remarqué chez Jimpy déjà, mais aussi dans quasiment toutes les maisons et appartements que j'ai visité, un système de récupération de l'eau.
Ce qui est à ce stade la vraiment différent de chez nous, je dirais même plus respectueux envers le non gaspillage de celle ci, mais peut être que par nos yeux d'occidentaux on pourrait trouver ça 'sale' ou seulement trop visible et nous déranger pour des raisons d'esthétique. Parce que nous voyons les tuyaux, c'est tout.
La majorité des toilettes chinoises, ou du moins celles qui ne sont pas dans les maisons ou hôtel des plus riches qui sont alors celles qu'on connait, sont des toilettes turques. Vous pouvez voir sur la photo qui suis un robinet, un tuyau, une bassine et les toilettes. Le tuyau viens de je ne sais où, le robinet sers à remplir la bassine lorsqu'elle est vide, et cette dernière sers de chasse d'eau.
Ma photo n'est pas le meilleur exemple, chez Jimpy il y avait aussi un tuyau qui traversait le mur de la cuisine jusqu'aux toilettes, et l'eau jetée de la cuisine allait directement dans celles ci ou dans une bassine. Chez mon père, l'eau de la machine à lavée se jette directement dans les toilettes. En fait, l'eau usée sers de chasse d'eau.
Edit : J'oublie de dire aussi que très souvent la douche se trouve au dessus des toilettes, qui servent ainsi de moyen d'évacuation, puis les bassines servent aussi à faire la la lessive à la main.
Spoiler:
Bon, j'en ai fini avec ma petite explication écologique, comme c'était le thème de mon enquête à Kunming, j'essaie d'y faire attention. D'ailleurs j'ai appris hier qu'à Canton, ils installent une politique de tri des déchets chez les familles, comme ce qu'on a eu en France. Cela entraîne quelque questionnements chez moi dont j'ai fait part à mon contact de Canton, rencontré dans l'avion.

II. Rafting et eau

Nous avons ensuite raccompagné le Dr Li chez lui, puis nous nous mettons en route pour une petite balade dans les montagnes. Mais le programme changera soudainement suite à une idée de Mandy : pourquoi ne pas plus tôt aller faire du euh... raft. -Je suis pas à l'aise sur les mots anglais- Mais il faut comprendre par là qu'on risque de me mettre dans l'eau.  Crying or Very sad
J'essaie de dire non oui, j'ai pas vraiment d'excuse, enfin j'en avait une, mon pied, mais j'y ai pas pensé et nous partons en voiture en direction de Du'An. C'est ce qui me console ! Au moins, nous ne prendrons pas de nouveau le bus puisque nous avançons vers notre prochaine destination.
Par contre je ne suis pas rassurée par la conduite, lorsqu'ils ont une voiture un peu puissante, ou bien même le fait d'avoir une voiture qui va toujours plus vite que les vélos ou les camions de toute taille, ils n'hésitent pas à doubler. Doubler peu importe comment, sur une ligne droite, dans un virage, ou même quand on voit quelqu'un en face. En soi les routes sont assez larges, elles permettent aux zigotos qui prennent de joli risques de survivre (oui je suis encore traumatisée du permis en france). Donc généralement si l'envie leur prend de doubler malgré le camion qui arrive en face, ils peuvent se faufiler entre les deux véhicules, à grands coups de klaxon pour dire aux voitures de s'écarter. Mais j'ai quand même eu peur à un moment ou le chauffeur se met à doubler et qu'en face, une voiture au même moment a eu la même idée... Et dans ce cas, quoi faire ? Un grand coup d'accélérateur pour passer le premier et virer à droite pour reprendre sa voie après avoir doublé.  Shocked  Bon, je suis en un morceau, tout va bien...

On arrive à l'attraction, qui n'est pas loin de Du'An, j'espère que ça ne sera ni trop fou, ni trop long. Je ne suis pas bien motivée pour plonger la tête dans l'eau. Une fois arrivée je rencontre XiaoPan, une amie de mon père et de mandy qui travaille ici. Elle nous aide à nous préparer. Je peux imaginer combien je vais être mouillée quand ils me louent un short et un tee-short pour me changer, ensuite le gilet de sauvetage et enfin le casque. Mandy ne s'équipera pas, elle s'est cassé le pied il y a deux mois et ne peut donc pas venir; c'est son ami qui conduisait qui m'accompagnera dans le batal, il ne parle pas un mot d'anglais.
On prend une petite voiture pour être emmené avec un groupe au point de départ, une fois là bas, on écoute les instructions de sécurité : mettre ses pieds là, ranger les rames quand on arrive à une cascade, ne pas s’asseoir n'importe comment etc... J'écoute d'une oreille, l'autre me chuchote combien j'avais pas prévu de finir ici. Ils font descendre les batals sur un toboggan de fer, bateaux gonflés sur les bords, le fond ne l'est pas, et a des trous pour évacuer l'eau. Une fois le batal arrivé, on embarque, et c'est parti pour une série de cascades.
Spoiler:
En fait le coin est très joli, les cascades ça mouille bien, mais c'est assez rigolo j'avoue. Les hommes en bleu comme vous voyez sur la première photo s'assurent de "la sécurité" avec un bambou qui se termine en crochet ils vous débloquent lorsque vous arrivez de façon perpendiculaire au cours d'eau et que deux rochers vous empêchent d'avancer. On voit aussi des enfants qui se baignent, devant un panneau surement où on pourrait lire en chinois "baignade interdite", ou bien des filets de pêche. Parfois des endroits sont aménagés, du moins plus qu'à d'autres : on passe dans des tunnels ou sur un pont plein d'eau histoire d'en avoir plein la vue. Il arrive que le chemin soit mal indiqué, en fait des cordes servent de barrière, et il arrive de les traverser sans les voir.  Very Happy:  Le mauvais point, ce sont les sacs plastiques et déchets qui s'accrochent dans les branches ou sur les rives. Comme toujours.
Au final ça se passe bien, et ça reste sympatoche, je pense que j'y retournerais si j'ai un coupaing à emporter avec moi.

*Eléïs fixe Pownee droit dans les yeux*

Une fois bien trempés nous rentrons nous changer puis nous attendons Xiao Pan, la jeune qui travaille ici, pour la raccompagner à Du'An. En l'attendant on récupère quelque souvenirs, deux photos imprimées puis plastifiées qu'on m'offre. En fait le photographe a un petit appareil numérique et reviens ici pour donner la carte mémoire au pc qui imprime. On peut aussi les récupérer en .jpeg. Sur les photos on ne me voit pas, à part mon nez, parce que le casque me tombe dessus. huhu
On regarde aussi quelque panneaux affichés sous le ponton qui présentent des particularités de la minorité Yi.


Code:
J'apprend ici quelque chose de très intéressant, car dans la tradition de la minorité Yi, après le mariage, l'homme viendra habiter dans la famille de sa femme. Ce qui est contraire à la tradition Han, Yao ou Zhuang, et qui se rapproche un peu des Mosuos (Naxi).
 D'ailleurs je place ici une info de mon père qu'il m'a donné tout à l'heure suite à des observations et faits historiques peu étudiés. Si certaines minorités ethniques peuvent se remarquer sur le visage, par exemple les Yao ont le visage plutôt rond, les cheveux fins et la peau bronzée, les Zhuangs sont différents les uns des autres. Il s'agirait en fait d'un peuple qui a été esclave -j'ai appris par ailleurs que la minorité Yi était un peuple qui pratiquait l'esclavage dans le passé- et qui une fois émancipé s'est créé sa propre identité Zhuang. Les Zhuangs ont donc un lien plus historique que de parenté les uns envers les autres. Ils sont donc peut être originaires d'un mélange de minorités, et cela peut expliquer leur grand nombre actuel ! Car les Zhuangs sont la plus grosse nationalité en Chine après les Hans. Et je suis certaine que les Hans sont aussi un mélange de populations rassemblés sous l'ethnie Han suite à un fait historique ou simplement des migrations et assimilations. D'ailleurs certains Zhuangs seraient en fait des Hans devenus Zhuangs qui redeviennent Han en ce moment.
Spoiler:
Suite à cette réflexion d'ethnologie *sifflotte*, je reprend mon récit.  Very Happy:
Nous partons donc en direction de Du'An, en faisant un petit arrêt à un "karst window" (azi j'ai oublié le nom... phonétiquement ça ressemble à ça...). Bref, c'est en fait ce dont j'avais parlé dans un précédent compte rendu, des puits très profonds, en fait des grottes, gorgées d'eau et qui sont ouvertes sur la surface. C'est très joli. Mon père et le français que je rencontrerais plus tard y ont plongé. L'eau est appréciée pour la baignade, la pêche, la lessive et la toilette -shampoing savon-. On peut voir sur la prochaine photo les courants d'eau à la surface.
Spoiler:
3) discussions et repas

Direction un restaurant où je vois différents tableaux présentant la minorité Yao, XiaoPeng m'accompagne pour observer et commenter certains d'entre eux. Les Yao sont la minorité principale ici à Du'An.
Si je suis venue à Du'An c'est parce que Mandy proposait de me faire rencontrer un français du nom de Maël, de passage ici pour voir sa copine chinoise. Nous nous rencontrons effectivement, en rigolant Mandy dit "parlez parlez, bonjour!" et rigole. Le restaurant c'est important, en Chine ce qui est restaurant ou karaoké c'est des moments importants pour rencontrer des personnes elles mêmes plus ou moins importantes. Maël me dira à quel point ça peut être abusif, surtout dans le domaine des affaires quand il s'agit de signer un contrat. L'idée est de montrer qu'on paye le plus cher restaurant aux invités... Il a eu l'occasion dans le domaine professionnel de se voir offrir à lui et aux personnes présentes -pour faire honneur à un français important dans son domaine- un repas à 1000euros (et non Yuans) par personnes ! Il me donnait l'exemple d'un plat, avec de la pâte d'amande au bout d'un bâtonnet, pour donner l'image d'un pinceau, que l'on trempe dans des paillettes d'or, et qu'on mange.  Shocked
La Chine riche, et pauvre aussi d'ailleurs, a une tradition d'être accueillant et d’honorer ses invités. Mais pour les riches ça peut avoir une ampleur impressionnante. -Ce qui me pousse à l'instant à une réflexion quant au développement soudain de la Chine ces dernières années, je trouve que cela en plus des valeurs confucianistes face à la politique, démographie et développement, plonge la Chine dans un changement à deux vitesses. D'une part la richesse et le contexte qui explose en devenant totalement différent, et d'autres part des valeurs qui tentent de suivre cette explosion quitte à avoir des conséquences et des effets impressionnants, mais invisibles de leur coté du fait de la tradition.
Euh, vous me suivez ? Bon, je met ça de coté pour plus tard, histoire d'occuper mon cerveau quand je m'ennuie.
Spoiler:
Pendant le repas nous parlerons de différentes choses, entre autre une seconde explosion : le racisme en France. Je note aussi ici les sujets de conversations que nous avons eu à un second repas, afin de préserver ma mémoire. L'écologie en Chine, selon un de ses amis chinois, il s'agirait aussi d'un sujet que le gouvernement met en avant pour une raison peu visible, celle d'occuper les consciences et les concentrer sur un problème non politique. Enfin ça l'est d'un certain coté. Mais cette info qui viens de je ne sais où plaira aux mauvaises langues anti Chine. Je la laisse ici pour la reconsidérer à l'avenir. Il me donne une autre info, tous les ans en tout cas ici à Du'An on a le jour de nettoyage des rues et autres coins environnants : les enfants des écoles iront ramasser les déchets. D'ailleurs, Maël ne mange pas de poisson en Chine, puisqu'étant plongeur, il a pu voir des rivières de poissons morts où des hommes y pêchaient encore. ça l'a stoppé net.
Dans sa relation avec la demoiselle, la langue est difficile, car il ne parle pas chinois et elle ne parle pas très bien anglais. et c'est dur d'un coté comme de l'autre de faire des efforts.
On parle aussi du comportement des étrangers en Chine, qui est à ses yeux insupportable pour beaucoup. Intolérants et irrespectueux. Moi j'ai très peu d'exemples parce que j'évite les étrangers *euh...* disons plutôt que je vais dans des coins où je n'en croise pas. Mais pour les coins touristiques ou lieux publics comme l'aéroport, ils n'hésitent pas -me dit Maël- à parler fort et à dire des choses qu'ils n'auraient peut être jamais dit aussi fort dans leur pays. Profitant peut être que personne ne les comprenne... Maël en a repris un ou deux, en leur demandant d'avoir plus de respect pour le pays où ils se rendent, si non à quoi bon y aller ?
Je me souviens alors de l'aéroport à Amsterdam où des français se comportaient de manière qui me gênait : *Jette un papier par terre -de toute façon je suis pas écolo -tu as vu les écolos qu'on a aujourd'hui en politique ahahaahaha -ouais et puis il faut donner du boulot aux femmes de ménages -ah tu les aimes bien surtout quand elles se penchent"* Voila un exemple que je relate...
Pour Maël en tant qu'étrangers on se doit aussi de porter une image de son pays, pour soi comme pour les autres. Il a pas tords... Et tout comme moi, a honte de ce genre de comportement.

Ma mémoire n'a que ces principales discutions là en tête, mais d'autres me reviendrons peut être.



Je fais un autre post parce que le dernier est trop long, ça me décourage.  👼

4) soirée

Après manger, XiaoPan, le chauffeur, Mandy et moi allons chez les parents de Mandy. Ils ont une grande maison au bord de la route. En fait ce que j'imaginais être des appartements sont des maisons hébergeant une seule famille. La différence qui m'a fait penser ça c'est que chez nous les maisons sont plutôt larges et peu hautes -deux ou trois étages maximum- alors qu'ici les maisons modernes sont fines mais très hautes. Elles ressemblent donc à de petits immeubles.
En entrant je demande à XiaoPan pourquoi en Chine, les plafonds sont parfois très haut. Les "portes de garages" témoignent souvent de la hauteur du plafond du premier étage, on pourrait presque faire deux étages ou un et demi tellement il est haut. Elle me répond quelque chose de très intéressant : En fait la hauteur du plafond est un critère qui montre les moyens de la famille. Si le plafond est très haut, la famille est très riche.
Il en va de même pour le nombre d'étages. La maison de la famille de Mandy a 5 étages -si ma mémoire ne me trompe pas, en tout cas 4étages certain-.
C'est assez impressionnant, mais ça s'explique puisque la maison héberge toute la famille : Mandy a une chambre, son frère habite ici avec sa femme et ses deux enfants, on a aussi le grand père et la grand mère.
Le premier étage, dans cette configuration de maisons à 5étages, est en fait un garage puis derrière une cuisine et une salle à manger. L'escalier tourne sur tous les étages et donne sur des sortes de mezzanines. Je ne visiterais que le premier pallier pour accéder à la chambre de Mandy. On a à droite en quittant l'escalier la chambre des grands parents, à gauche celle de mandy. Chaque chambre semble avoir une salle de bains.
Les murs ne sont pas tapissés mais carrelés comme très souvent en Chine. On a parfois des carrelages qui représentent un dessin de paysage. Le sol est aussi carrelé sauf dans le "garage", enfin la première pièce où on pose la voiture, je vois aussi une machine à laver, des paniers et du maïs, un peu de tout. On y trouve aussi l'autel pour les ancêtres.

Nous discutons un peu avec le frère de Mandy en mangeant du raisin. Lui et le chauffeur -je l'appelle chauffeur parce que je connait pas son prénom et qu'il conduisait, autrement c'est un ami- discutent de la pèche. Je parle avec XiaoPan qui m'apprend quelque mots de chinois comme "wo bang ji le" qui signifie, j'ai oublié.  Razz  En fait on me demande souvent où j'ai acheté la sacoche que je balade avec moi, parce qu'elle a un type très chinois. Et moi je m'en rappelle pas parce que je l'ai depuis vraiment très longtemps.
Nous attendons un peu puis nous partons pour le centre de la ville qui est très animé le soir. Le chauffeur nous quittera là.

Tiens, une chose que j'ai oublié de vous dire : Sur la route entre Hechi et Du'an, XiaoPan m'a montré des maisons neuves en me disant que le gouvernement les a fait construire pour loger un peuple Yao des montagnes qui vivaient dans des conditions de vies difficiles et qui étaient pauvres. Pour leur permettre d'accéder à la route et de travailler. Je lui demande s'ils étaient d'accord, elle me répond "oui ! Ils sont très contents! parce que leur village est vraiment loin dans la montagne et il n'y a pas de route pour y accéder".
Voila une photo du village constuit, prise sur le chemin du retour.
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4) Animations nocturnes de Du'An

Partout dans les villes chinoises -je pense pouvoir l'affirmer sans trop faire d'erreurs- vous trouverez le soir des rues très animées. Les villes ont souvent des grandes places prévues à cet effet, mais les personnes peuvent aller où il leur plait pour s'installer. Comme à Kunming, FengShan etc, les danses dans la rue après 9h. Nous allons à la place principale déjà bien animée. Il y a énormément de monde et beaucoup de scooters garés devant. Nous croisons la mère de Mandy et ses deux petits fils dans un scooter à plusieurs places, à la Chinoise, que je ne peut m’empêcher de photographier.
Ensuite nous allons sur la place où on trouve beaucoup de danseurs, sur différentes musiques. Voila l'idée, en arrivant depuis la route, après avoir traversé une horde de scooters garés on trouve à droite et à gauche des jeux comme un panier de basket et un ballon -on peut trouver ça dans nos cinémas en France- sur une très grande rangée. On trouve aussi un endroit où sont loués des petits véhicules types auto-tamponneuse pour les enfants, qui leur permet d'aller partout sur la place, ces véhicules sont décorés comme d'énormes peluches gonflables. J'ai déjà vu ça à Guiyang. Il y a aussi un petit manège à gauche. à droite, des endroits où manger des brochettes ou boire des boissons, manger des glaces etc. Plus près sur la place, des espaces pour garder les enfants -comme vu à FengShan-, une bâche sur le sol, un peu de terre, et des jouets en tractopelle ou autre choses de ce genre pour les enfants les plus jeunes. On a donc la grande place en face, les danseurs sont éparpillés un peu partout avec différentes enceintes qui projettent différentes musiques. en avançant on trouve à gauche devant un bâtiment important une télévision qui passe aussi de la musique, j'aurais voulu la voir de plus près mais je n'ai pas pu. En continuant en face on a derrière les danseurs de très nombreux stands qui proposent des activités créatives comme le dessins ou la peinture sur des figurines en plâtre. On trouve aussi des jeux comme ces jeux qui vous donnent un marteau en plastique et qui propose de taper sur la chose qui sors d'un des différents trous... vous me comprenez. On peut aussi ici acheter des fruits, des trucs à grignoter etc. Derrière tout ça, un petit pont qui traverse de l'eau en zigzag et qui donne sur une autre place.
Celle ci est vide, enfin les gens ne font que passer, sauf à gauche où une petite télé est posée. Des personnes y regardent du théâtre chinois, assis sur des tabourets en plastique. Les autres passent, je croiserais deux lycéens alcoolisés. Au centre de cette place, un monument. Derrière un bâtiment important, je pense du gouvernement. Voila pour la description de la principale place de Du'An.
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Nous marchons tranquillement, je prend quelque vidéo à cause de la qualité des photos, puis Mandy insistera pour me faire danser un peu. Nous allons ensuite dans le coin à droite que j'ai décris rapidement tout à l'heure, où nous commandons quelque chose à boire et des brochettes. Je suis assise et en face de moi, deux petites filles et leur mère jouent "au bus" ensemble. "Au bus", parce que c'est visible, et j'aime beaucoup leur jeu que je film. Trois chaises se suivent, une petite fille fait le chauffeur, les deux autres sont sur les autres sièges. Elle demande "ou vous allez ?" "je vais en italie" "ok" puis imite le volant qui tourne. Elle se retourne et dit "nous sommes arrivés", la première personne descend puis la seconde attend pour sa prochaine destination. Puis ils échangent leur place et c'est reparti !  Like a Star @ heaven
Une amie de Mandy nous rejoins. Plus tard XiaoPan nous dira qu'elle doit s'absenter pour voir sa grand mère qui est malade, elle me proposera de l'accompagner. Nous partons en "San Mao", à Guiyang c'est le nom qu'on leur donnait parce que c'est leur prix, trois mao, trois fois 1yuan, parce que sur les billets de 1yuan il y a une image de Mao. Enfin le prix ici est différent et varie. Le "SanMao" est ces véhicules comme une moto à rallonge qui propose des sièges couverts pour 4personnes. Une sorte de moto-voiturette sans portes à trois roues. ça secoue beaucoup.
Nous arrivons dans une ruelle, puis j'entre chez sa famille. Surement la famille du frère de sa mère car les grands parents habitent ici, mais XiaoPan et ses parents vivent ailleurs. Je rencontre donc sa tante, sa mère, son grand père et sa grand mère ainsi que la femme du frère de sa mère. Je les salue et j'attend que la grand mère soit couchée pour saluer la mère qui es auprès d'elle. On discute un peu, ils m'offrent un produit pour les boutons de moustiques. La grand mère à l'air toute fragile, elle ne mange presque plus. Je ne me souviens plus son âge, surement très vieille. Je la verrais se coucher. Nous ne restons pas longtemps, c'était je pense pour XiaoPan, important de montrer sa présence auprès de sa grand mère ce soir là.

Nous repartons rejoindre Mandy. XiaoPan appartient à la minorité ethnique Yiao. Elle m'apprend à les reconnaître. Elle a du quitter son village à ses 10ans et vit depuis à Du'An, elle a terminé ses études. Son père travaille dans la police, il habite sur son lieu de travail avec sa femme et ses deux filles. Nous discutons beaucoup, je relaterais les discutions dans un prochain compte rendu. Mandy nous expose l'idée qui viens de l'illuminer : Aller dormir à l'hôtel. à la base je devais dormir chez Mandy, mais elle n'a pas revu son amie ici présente depuis très longtemps et elles ont du temps à rattraper, voila pourquoi elle propose de prendre deux chambres, une pour XiaoPan et moi, et une autre pour elle et son amie. Je préfère éviter l'hôtel pour des raisons d'argent et je pense qu'il en est de même pour XiaoPan, nous convenons alors d'autre chose : Je dormirais chez XiaoPan.
Elle doit revenir chez elle avant 00h, parce que comme elle habite dans les appartements de la police, les grilles sont fermées à 00h. Nous partons chercher nos sacs, en revenant il sera déjà bien tard, mais elle demandera au gardien de lui ouvrir. Je rencontre sa famille puis nous nous couchons. Leur appartement n'est pas très grand, je dormirais avec elle.
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II. Samedi 4 Août.

1) Campagne Chinoise

XiaoPan travaille tous les jours, on a donc convenu avec Mandy qu'elle me déposerait à son hôtel. Après un bol de nouilles une amie à elle nous rejoins en voiture pour me poser à l'hôtel et l'accompagner sur son lieu de travail. C'est une jeune femme qui conduit, XiaoPan me dit qu'elle sait conduire depuis ses 15ans, son père lui a appris. Je verrais d'ailleurs dans le week end, beaucoup de femmes qui conduisent.
Arrivés à l'hôtel Mandy me proposera de finir ma nuit avec elle, parce que nous sommes toutes les deux bien fatiguées. à 10h une amie à elle viendra nous chercher pour qu'on aille faire un tour dans la campagne. Après avoir dormi un peu, nous partons en SanMao manger un bol de nouilles -enfin pas moi-, Mandy achète un parapluie sur la route, pour se protéger du soleil. Ensuite son amie nous rejoindra et nous nous mettrons en route après avoir acheté de l’essence. Je me répète peut être, le prix de l’essence en Chine est a peu près le même qu'en France. L'amie de Mandy est mère d'une petite fille, c'est elle qui conduit.
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La campagne est jolie, mais les vieilles maisons ont pratiquement toutes disparues laissant place aux maisons en hauteur comme celle de Mandy, mais avec moins d'étages... Pourtant les vielles maisons étaient à deux étages en longueur, comme en France. J'essaierais de comprendre les raisons de ces changements dans l'architecture; d'autant plus que les minorités qui avaient leur propre styles de maisons prennent ce nouveau style qui l'est surement tout aussi pour les paysans Hans. Le coin est riche en montagnes, donc en ciment, en rasant les pitons -oui ça se fait- on a de quoi faire beaucoup de maisons a un prix surement suffisant. Je remarque parfois des différences, comme l'escalier qui donne sur le second étage -c'est particulier des anciennes maisons Yao où les bêtes vivaient au rez de chaussé-. Je trouve quand même des vieilles maisons dans des villages, qui semblent bien fragiles mais toujours debout. Je n'aurais pas le temps de les photographier dans la voiture. Je me pose quand même beaucoup de questions sur l'architecture.
Nous nous arrêtons un instant prendre des photos, en fait la "sortie à la campagne" consistera à s'arrêter dans des coins jolis pour prendre des photos de nous devant. J'essaie tant bien que mal d'avoir des photos sans personne. En voila quelque unes.
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Nous nous arrêtons ensuite devant une maison pour d'autres photos. Mandy a l'air de connaitre le coin par coeur et de souvent y emmener des amis. On peut voir sur la prochaine photo une vieille maison et une récente ainsi qu'un tas de briques et une maison démontée. Une sorte de euh... canard, je sais pas vraiment en fait, c'est plutôt gros. Nous empruntons ensuite un petit sentier qui donne sur un cours d'eau. Au bout du chemin on peut voir deux pierres comme une porte, c'est en fait utilisé pour écraser le maïs. -là je doute de ma mémoire- Le coin est très beau, au loin je vois un petit temple et je demande ce que c'est à Mandy, elle me répond que c'est une "maison des morts" où sont enterrés une famille plus riche. J'en verrais une autre sur le chemin. Je pense qu'on y trouve les tombes et un petit autel aux ancêtres où on peut brûler de l’encens.
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Tant qu'on parle des morts (encore!)
Mandy nous guidera ensuite vers une vieille maison Yao, puis en continuant sur le chemin vers une grotte je vois dans les falaises le même type d'amphore funéraire que vues la semaine précédente. Nous retournons ensuite vers la maison.
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2) Maison Yao

Au bout du chemin d'où nous venons, une vieille maison typiquement Yao. Mandy connait les gens qui y vivent, ils nous invitent à nous asseoir un moment chez eux et me permettent de faire une visite. Un peu gênée mais contente de l'occasion, je prend quelque photos.
La maison est en ruine à quelque endroits, l'escalier d'entrée semble se désassembler avec le temps. La maison, mis à part les murs et le toit, est toute faite de bois. Le plancher semble fragile lorsqu'on marche, et les murs intérieurs sont des planches de bois. Le rez de chaussé est réservé aux bêtes. ça me fait penser à une vieille grande française, c'est un peu la même chose, et la même sensation lorsqu'on marche sur le plancher.

En entrant dans la pièce principale, on a juste en face de nous l'autel des ancêtres, à droite un lit, il y a aussi une table rangée dans un coin, des fauteuils en bois et une télévision sur un meuble récent. Ensuite on a à droite une petite chambre, puis la pièce qui se prolonge sur la gauche est une salle à manger et cuisine, vu sa taille. Derrière, la chambre principale. Les pièces sont séparées de planches de bois, seule la chambre principale a un plafond qui est en fait une mezzanine qui donne sous le toit, pour y stocker des choses je pense. Il y a une petite échelle dans la pièce principale pour s'y rendre. Le reste est directement sous les tuiles.
J'ai remarqué dans la pièce principale des paniers de bouteilles en plastique ou en verre, j'en déduis qu'ils travaillent entre autre à la collecte ou bien qu'ils collectent sur leur terrain. Vu l'ampleur je pense qu'ils vont quelque part les ramasser.
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Nous repartons. On s'arrêtera une ou deux fois pour prendre des dernières photos de paysages et de nous... (en fait je suis seule à photographier le paysage, elles elles sont plutôt venues pour poser devant l'appareil) puis nous rentrons à Du'An. Je verrais aussi ce que je pense être d'autres "maisons des morts".
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3) Architecture et médecine chinoise


Arrivés à Du'An nous nous arrêtons dans de vieilles ruelles où on trouve encore de vieilles maisons au milieu d'architectures plus communes en Chine. Cela me permet de comprendre un peu la formation des maisons aujourd'hui. En effet, on peut voir sur ces vieilles maisons la même formation de l'étage supérieur plus avancé que le rez de chaussé. Mais les plus vieilles ont des poutres pour supporter l'étage, alors que les plus récentes n'en ont pas besoin. L'étage permet ainsi de protéger l'avant de la maison de la pluie car les personnes aiment rester à l'extérieur. j'ai pu voir dans un village des personnes rester dehors mais à l'abris de cette avancée alors qu'il pleuvait. Les vieilles maisons ont un toit, mais peut être qu'ils ont arrêtés de le faire pour rendre la construction plus simple. Du coup c'est le coté pratique qui prime sur l'esthétique, je suppose...
Spoiler:
Pendant que je réfléchis à tout ça, nous marchons dans la rue en quête d'un bol de nouilles, je vois beaucoup de petit ateliers où les gens font des couettes avec du coton. Nous trouvons enfin notre bol de nouilles qui est assez particulier, c'est d'ailleurs très bon, un peu sucré. Miam.
C'est là que Mandy s'illumine d'une nouvelle idée fort sympathique si j'ignorais ce à quoi m'attendre : Aller se faire masser. Mh un massage chinois des pieds ! Quelle bonne idée. Je la préviens de mon entorse, elle me dit qu'elle les en informera.
Une fois dans le petit salon de massage ouvert sur la rue, je me dit pour me consoler -parce que je me prépare à souffrir- qu'on nous servira peut être du thé parce que ça sent une bonne tisane à l'intérieur. Je réaliserais après qu'il s'agit en fait du bain de pieds, dans un seau en bois protégé d'un plastique, remplis d'eau chaude et d'herbes. Nous sommes trois, Mandy, son amie et moi. à ma droite un homme se fait un petit bain de pieds aussi. J'ai de la chance il est médecin. Lorsque je montre mon entorse il dit qu'il pourrait y faire quelque chose avec un peu de médecine chinoise. Pourquoi pas, j'accepte.

Je vois la personne qui regardait mes pieds partir et revenir avec une pierre noire et lisse, d'une forme particulière. Elle me prend ma main droite et commence à frotter la pierre contre l'os de mon poignet. -Quand je dit l'os c'est l'os, ça y va tellement fort que j'ai l'impression d'avoir la chair complètement pincée contre l'os.- Le médecin explique que le poignet et les pieds sont connectés, donc en favorisant la circulation du sang dans le poignet gauche, on peut soigner mon pied droit sans le toucher. C'est vrai que depuis l’entorse, j'ai toujours le pied un peu vert, bleu et violet suivant les endroits. Rapidement le médecin quittera son bain de pied pour prendre la place de la femme et me racler le poignet bien comme il faut.  :hem:
Spoiler:
Ma main et mon poignets sont raclés de cette façon un peu partout, je vois ma peau devenir rouge et se fragiliser à des endroits au dessus des veines. Ils raclent vraiment fort pour forcer la circulation du sang. J'ai trop mal pour penser à autre chose que ma condition humaine de tas d'os et de chair. Philosophiquement c'est presque intéressant à quel point on peut oublier tout le reste et ne se focaliser sur qu'une chose : son os. L'os sur lequel la chair est écrasée à tel point qu'on le sens comme si on n'était que cette partie du corps.
J'ai filmé un peu, mais je n'ai pas pensé à photographier la pierre, j'avais trop mal pour penser.  silent
Malgré mon poignet rouge à la sortie, que j'évitait à tout prix de trop charger, j'en ai même porté la montre à droite pendant ces quelque jours et abandonné mes bracelets. Je peux vous dire que leur médecine à marché. Car mon pied qui restait vert bleu est maintenant aussi rose que le gauche, et se porte aussi bien. Donc en forcant un peu la circulation du sang à la main gauche on fait circuler le sang qui stagnait au pied droit.


Edit : J'oubliais de dire que j'ai quand même eu droit au massage dans tout ça, ils ont juste évité de frapper mon pied malade. Oui frapper, parce que le massage chinois c'est pas un massage qui détends et qui endors c'est un massage qui fait mal. Pour la dernière petite blague, finalement entre le massage et la médecine chinoise, je comprend mieux la torture à l'opium et à la faucille, c'est de la rigolade pour eux.
  Laughing



4) Seconde soirée à Du'An

Pour le repas du soir, Maël nous a invité dans un restaurant qu'il connait, comme ça il choisit les plats et il est sur de ce que c'est. Aucun sujet de conversation ne me reviens en tête mis à part ceux déjà évoqués, je passe donc vite sur ce moment. Mandy veut absolument savoir si Maël est venu ici pour demander sa copine en mariage, j'essaie de lui dire, pour ne pas embêter Maël qu'en France les choses sont faites différemment. Elle est un peu curieuse. XiaoPan nous rejoindra pour manger. Si non je peux peut être dire que Maël est itinérant du spectacle, et plongeur depuis un an. Il a déjà travaillé en chine pour son boulot français, il s'occupe des éclairages, mais a quand même suffisamment de temps pour aller à l'étranger. On discute tellement qu'on ennuie nos chinoises, parce qu'elles ne nous comprennent pas et que nous on pars dans de grands débats. Elle finiront par trouver un moyen de nous arrêter. Une fois en bas, Mandy disparaît et reviens avec deux boites en carton dans les mains, elle me dit que c'est une des personnes rencontrés hier à table qui me fait ces deux cadeaux. Les boites contiennent des nouilles et du thé. Puis nous partons en SanMao, abandonnant Maël et sa copine à qui j'aurais à peine le temps de dire au revoir.

On se retrouve dans le même coin à brochettes que le jour précédent, et l'amie de Mandy qui était avec nous cet après midi nous rejoins pour partager les photos de la journée et nous rendre nos sacs. Très vite sa fille et deux autres amies nous rejoindrons.
Spoiler:
Avec XiaoPan nous parlons longtemps, très longtemps et j'apprend des choses très intéressantes. Nous avons repris le thème de la politique de l'enfant unique en Chine.
Elle me confirme que seuls les Hans sont soumis à la politique de l'enfant unique, les autres minorités peuvent avoir de nombreux enfants. Elle me dit comme Siyin que les familles riches peuvent avoir plusieurs enfants. J'essaie de lui tirer des informations sur "ce qui arriverait si une famille Han a plus d'un enfant", par exemple s'ils ont à payer quelque chose; Mais elle me redirigera sur un sujet que j'ignorais mais hautement plus intéressant.
Ne le prenez pas mal, voila ce que XiaoPan m'apprend : Si une famille han pauvre a plus d'un enfant, le gouvernement viendra leur prendre leurs filles. Et seulement les filles, en laissant le garçon -je n'ai pas demandé ce qu'il se passe s'il y a plusieurs garçons- à sa famille génétique. Car le garçon est nécessaire dans la tradition chinoise pour aider les parents lorsqu'il se marie, et cela est très important pour les familles pauvres qui sans garçon n'auraient pas les moyens d'assurer leurs vieux jours.
Qu'arrive t il à ces filles qui sont récupérées par le gouvernement ? Elles sont confiées à des familles plus riches. Ces filles ont moyen de savoir et de rester en relation avec leurs parents génétiques. XiaoPan me dit qu'elle n'aime pas cette pratique. Je lui demande si elle a des connaissances à qui c'est arrivé, elle me répond que non, puis de toute façon ce n'est pas sur que les personnes dans ce cas voudraient le dire.

Ce que je développerais ici c'est toute la réflexion que ça implique chez moi et les liens que je peux en faire. Je vous ai déjà parlé de la pratique très ancienne de vol et de vente d'enfants en Chine. Des réseaux existent qui volent les enfants puis qui les revendent, on trouve aussi des familles qui les vendent directement. Mon père me dit que plus d'enfants qu'on ne le pense en Chine sont élevés par d'autres personnes que leurs parents. Par exemple, il a une amie qui a été élevée par une collègue de boulot de sa mère. Souvent parce que la famille n'a pas les moyens de s'occuper de l'enfant.
Mon père me dit qu'il ne faut pas oublier que 40ans en arrière en France, ce genre de choses pouvait aussi arriver. Par exemple nous avons connu une personne qui s'est toujours dit de telle famille, même s'il ne leur ressemblait pas. Il travaillait sur la montagne du Criou comme berger, et sa famille l'avait donné à une autre famille en jugeant qu'il ne serait bon qu'à s'occuper des vaches. Lorsqu'il a appris, parce qu'une de ses tantes l'avait retrouvé, que sa famille en était une autre, il a tout de suite quitté la montagne pour vivre une autre vie.
Je reprends, si en Chine ce type de pratiques se fait illégalement, et que parallèlement le gouvernement fait quelque chose de toute à fait semblable, je pense qu'on peut se questionner et revenir sur les traditions, la culture et l'histoire du pays.

J'informe XiaoPan de l'existence de l'association Chinoise "Baby come Home" et ce que nous pouvons faire. Nous parlons aussi des étrangers qui adoptent des enfants en Chine, alors que ces enfants pourraient très bien avoir une famille qui les cherche. J'apprend à XiaoPan des souvenirs de Beijing en 2000 où une femme française adoptait tout les petits mendiants qu'elle pouvait. Je lui dit qu'il y en a à GuiYang, des enfants mendiants, elle ne le savait pas. ça la rend un peu triste. En tout cas je trouve le sujet vraiment intéressant, et on ne doit pas se focaliser sur le vol d'enfants, mais plutôt chercher à comprendre la culture et les traditions à ce niveau là.

5) Soirée tardive

Après cette première partie de la soirée, XiaoPan devrait rentrer chez elle, car il est 11h du soir. Mais Mandy lui dit qu'il faut aller ailleurs rencontrer quelqu'un et qu'après elle pourra partir.
Rencontrer quelqu'un à 11h, je m'y attendais un peu mais pas XiaoPan, c'est souvent finir dans le KTV -karaoké- ou dans une boite. Ce qu'il se passe c'est qu'en Chine, comme j'ai du déjà le dire, c'est dans ce genre de lieux qu'on fait des rencontres importantes ou qu'on prévoit de réaliser un projet ensemble. La présence est donc indispensable. Ce soir là je rencontrerais par exemple -si j'ai bien compris et retenu, et à vrai dire je ne retiens pas ces choses là- deux personnes politiques importantes à Du'An. Mandy prend bien soin de me répéter qui est qui, et quand il faut trinquer avec qui et de servir d'interprète. Ce sont les affaires, un peu. Je ne le sais pas encore mais c'est là qu'on conviendra de certaines choses pour la journée suivante.

La boite ressemble à un grand salon, avec une scène. à gauche en entrant un bar où on dépose nos affaires. En Chine en boite comme au Karaoké, la table a la même configuration : on vous attribuera un certain nombre de bières, ainsi que des choses à grignoter, fruits, graines de tournesol etc. Je crois comprendre que les gens auprès de moi ont contribué à la présentation qui suivra sur la scène. XiaoPan et moi en pensons ce que nous pensons : nous n'aimons pas ces lieux, la musique est trop forte, et est d'un genre que nous n'apprécions pas. Les éclairages vont dans tous les sens. Personne ne danse, ce n'est pas un endroit pour danser, mais pour boire et regarder la présentation.
Boire, ils me feront boire, la bière chinoise n'est pas très alcoolisée, heureusement puisqu'ils les enchaînent aussi bien que le vin rouge et le saké, et bien plus facilement, disons que la bière à cette fonction, elle est là pour trinquer et être bue cul sec. Heureusement oui et non, parce que le défi sera parfois de boire plus que le verre approprié : Le saké dans le verre d'eau, le vin dans le verre d'eau cul sec, ou la bouteille de bière entière, cul sec. On me fera le coup ce soir là. Mr est leader de truc et demande à tout boire, bien sur, je pourrais me faufiler et demander à moins boire en insistant beaucoup. Mon souci c'est que j'aime les défis. Alors bon, je boirais la bouteille de bière cul sec.
C'est peut être un de mes défauts en Chine: vouloir m'adapter à tout prix, quitte à manger et boire n'importe quoi. Manger c'est pas trop un souci (même si je ne me méfie pas de la provenance des poissons ou de la viande etc) mais boire peut le devenir. J'ai souvent impressionné quelque chinois qui trinquent avec moi, d'ailleurs dans les KTV je préfère faire les jeux à boire que d'être devant le micro ou à danser. M'enfin je vous préviens, une bière chinoise cul sec, le problème c'est pas tant l'alcool, c'est l'air des bulles et l'eau qui restent encore dans votre gorge lorsque vous levez votre bouteille vide avec un sourire pour dire "tu as vu j'ai tout bu"... Bon, je file aux toilettes pour respirer un peu.
Lors qu'elle commence, cette présentation, on nous met quatre danseuses, derrière un DJ présente tout ça avec le ton que doit avoir un DJ, pour montrer qu'on s'amuse bien. La musique est mauvaise, c'est ce que j'en pense, les danseuses ont de belles robes font des danses un peu originales, disons pas appropriées au lieu où la danse c'est plutôt "sauter sur place en levant les bras" ni à la musique d'ailleurs. On voit bien qu'elles n'ont pas eu bien de temps pour répéter, certaines sont à la traîne ou se trompe, ou sont dans le mauvais sens. Peu importe. Après on nous balance une chanteuse, tantôt du Sishuan, tantôt de Taiwan, qui ne chante pas des choses bien intéressantes, mais qui a le look pour le lieu. Bon je n'aime pas ces choses là, puis la mise en scène avec le DJ. Je sais bien que l'idée c'est de reprendre "l'ambiance de ce qui est fun dans nos sociétés modernes".
Bon j'aurais droit à une originalité chinoise qui me fera changer ma mauvaise langue, ils tentent d'y mettre du théâtre. En présentant une histoire, un homme déguisé en vieux vagabond qui récupère un enfant abandonné, tout ça sur une voix de natation et des sons pour le cris du bébé. Ensuite un chanteur refait son apparition, puis encore du théâtre, on retrouve la chanteuse de taïwan ou du Sishuan, et là le théâtre deviens particulier. On retrouve le mendiant qui trouve une "bande de méchants" qui ont un peu le type, et qui le frapperont à mort dans la mise en scène. -N'allez plus me dire qu'on interdit les choses violentes en Chine- puis la chanteuse pleurera sur le corps en criant papa, pour se remettre ensuite à chanter. Elle n'a pas changé de vêtements, elle a toujours ses talons hauts, le pantalon vert, le teeshirt blanc, et les boucles d'oreilles en croix chrétiennes qui font a moitié la taille de sa tête.

On m'invitera a trinquer à une autre table, comme c'est d'usage, j'y vais. Je retrouve une jeune fille qu'on m'avait présenté à mon arrivée, la petite amie de machin truc. En trinquant elle fera quelque chose qui lui vaudra tout mon respect, elle échangera mon verre plein contre le sien à moitié vide, d'un tour de main, sous les yeux de tout le monde, mais personne ne le verra. Elle pense que c'est mieux pour moi de boire moins, je la remercie de son attention.
Elle chantera ensuite sur la scène et sa chanson sera toujours mieux que ce que j'ai pu entendre précédemment. Nous pouvons enfin partir et elle nous accompagnera, en partant elle me donnera sa carte. Elle ne parle pas anglais, je lui donnerais mon n°QQ dans la soirée par texto. C'est elle sur la seconde photo.
Spoiler:
Je vais chez Mandy, XiaoPan arrivera encore trop tard chez elle. Je dors dans la chambre de Mandy où on m'a déposé un martelas et une natte de bois. Elle me propose de choisir entre son lit et celui au sol, parce que le sien est mieux, il est plus dur. Je le lui laisse.


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Message  mystheria Lun 18 Mar - 15:05

Chine 2012 (9) p2


III. Dimanche 5 Août

1) déjeuné et mise en scène

Nous partons ver 9h pour rejoindre des personnes et aller dans la campagne, on me dit que je pourrais porter le costume Yao, la journée s'annonce intéressante. Nous retrouvons pour le petit déjeuné une des personnes rencontrée le soir précédent dans la boite, il est photographe. Une fille nous conduira ensemble jusqu'à un coin de campagne non loin de là où nous étions allés le jour précédent. De là où nous déjeunons, un bol de nouilles dans un petit restaurant ouvert, je vois des personnes faire le plafond d'une maison en construction. Il y a quelque femmes qui y travaillent, je trouve qu'il y a une certaine égalité des sexes dans les professions que je croise facilement, comme la police, la construction, ou aux péages d'autoroute. Le toit est stabilisé avec du bambous, le béton est fait sur place et est emmené dans une benne qu'ils versent en haut dans une brouette pour faire le travail.
Spoiler:
Lorsque nous arrivons, nous nous arrêtons au bord de la route, près d'un lac. Un joli paysage où des paniers étaient accrochés aux bambous et à des fils de fers. Certains en déposaient encore et petit à petit un grand nombre de paniers sont arrivés ici. On m'a présenté les costumes, dont un que je peux porter.
Je me questionne encore, ce n'est pas la première fois que je vois ça, les costumes ne sont pas comme ils avaient pu être 50ans en arrière. On y trouve du plastique, ou des décorations qu'on trouve dans le commerce. Par exemple sont attaché au chapeau pour les porter, des boucles d'oreilles qui semblent avoir été achetées sur le marché. les argenteries sont remplacées par des plastiques brillants. Les couleurs sont aussi surement plus vives. Il y a aussi des petits pompons.

On me fait présente des personnes, dont le chef de l'entreprise qui réalise ces derniers. Il s'agit de l'entreprise "广西都安滕王basketware Ltd corp" qui a été créée en 1981.
Depuis longtemps des habitants du village partaient travailler dans des grosses entreprises comme ouvriers pour réaliser des paniers venus à l'étranger mais cela ne les aidaient pas énormément à améliorer leur mode de vie. Le patron de cette entreprise est originaire de ce petit village où je me trouve. Lorsqu'il était jeune il était très pauvre et sa famille ne pouvait pas lui payer des études, il a donc décidé d'imiter les paniers vendus sur le marché, en utilisant toute sorte de végétaux, ce qui ajoute de la couleur et de l'originalité à ceux ci. Un homme l'a vu vendre ses paniers et lui a proposé de tous les acheter, c'est le début d'un commerce qui s'est créé et du développement de cette entreprise. Au fur et à mesure que son entreprise se développait, les villageois ont quitté les ateliers en ville pour travailler directement chez eux pour cette dernière, et cela leur a permis de véritablement améliorer leur niveau de vie.
L'homme est devenu très riche sans aucun diplôme et continue de vivre dans son village en employant les villageois et en développant des projets. Ses paniers sont de tout type, particulièrement des pots de fleurs ou des décorations, ils sont tous exportés à l'étranger, particulièrement en Europe. On peut en trouver en France, et nous pouvons être certains qu'ils proviennent de cette entreprise puisque c'est la seule en Chine à faire ça.
Spoiler:
Le village est composé d'une population Yao, d'où les costumes exposés, le patron de l'entreprise est aussi Yao. Je comprendrais rapidement que si ne ne suis pas là ce n'est pas par hasard, on m'avait dit que "je pourrais porter le costume Yao et faire des photos". Je ne m'attendais pas à devoir porter le costume pour poser devant des photographes. En Fait, l'entreprise avait besoin d'un coup de main pour sa publicité, et avoir une étrangère sur les photos leur plait bien, voila pourquoi les paniers sont exposés ainsi.
Je n'aime pas bien la publicité, mais l'entreprise m'a l'air assez sympathique pour mériter que je fasse quelque efforts, me voila donc à poser pour des photos en suivant les instructions des photographes. C'est assez amusant, à tel point que lorsqu'ils me demandent de sourire à plusieurs reprises, je souris un peu trop pour me trouver belle sur les photos, mais eux ça leur plait comme ça. Je pense que ma bouille risque de finir un peu partout lorsqu'il s'agira de cette entreprise, bon ça témoignera de mon dévouement pour la chine. :hem:Au fond, ça m'importe peu.  Puis comme ça je récupère quelque photos de la Chine où je suis dessus.

Sur la première photo je suis avec le patron de l'entreprise, tous deux en costume Yao. Derrière les paniers, si ça vous dit quelque chose faites moi signe, ça leur ferait plaisir. L'épreuve numéro deux consistera à porter de gros paniers devant soi, en ayant le dos reculé à fond, sur un pied et le second dans les airs, tout ça en regardant la caméra. C'est pas bien facile, et je vous épargne les photos. ^^
Ensuite, faire semblant de naviguer sur un bateau en bambou, ou bien avec la demoiselle, face à face, mains dans la main, dos penché contre l'eau. ça aussi c'est pas évident de ne pas tomber. Barbotter sur le batal avec les pieds qui jettent de l'eau dans les airs, j'aurais un peu tout fait. Même lire un livre mécanique emprunté à la voiture la plus proche à défaut d'autre chose, alors qu'on me dit "fait semblant de lire sur l'ethnie Yao" "pense à ce qu'est véritablement le peuple Yao".
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Après ça ils ont décidé de se débarrasser de moi en me mettant dans un batal à bambou pendant qu'ils faisaient d'autres photos. Hihihi, bon ça commençait à devenir long. à ce moment là deux autres personnes -celle qui a chanté dans la boite et son copain- nous rejoignent. Mandy fait chanter tout ce petit monde avec une chanson traditionnelle Zhuang utilisée pour souhaiter la bienvenue aux arrivants. Je rejoins ensuite la rive pour des dernières photos.
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Nous partons ensuite faire un tour vers la maison du patron de l'entreprise. Il nous emmène faire un tour sur les routes et dans un champ, pour nous montrer une montagne en forme d'éléphant. On traverse un fleuve où je vois d'un des photographes jeter une bouteille vide derrière le pont, je dit et montre à Mandy lorsqu'ils partent que la pollution ici est vraiment dommage pour le paysage chinois, elle le traduira, j'espère qu'il aura compris mon message indirect.
On passe devant de très vieilles maisons, un des photographe insiste pour me mettre devant et poser des photos, ça me gène de penser que les maisons sont peut être habitées, j'en parle à Mandy qui me dit d'abord que personne n'habite ici. On me mettra devant les portes, en me demandant de poser comme ci ou comme ça, ça m'agace. En voyant de la lumière à l'intérieur j'attire une personne qui travaillait au rez de chaussé, une vieille dame. J'ai l'impression qu'elle se questionne sans rien dire, j'en parle à Mandy qui cette fois me dit que les gens sont contents qu'on utilise leurs maisons sur les photos. Bon... ça fait quand même de jolies photos. D'ailleurs je les préfère comme ça, quand je suis préoccupée par quelque chose et pas bêtement à sourire.  Laughing
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2) Midi d'hospitalités

Nous mangerons tous ensemble chez la famille du chef de l'entreprise, qui me permet de découvrir l'hospitalité Yao. Voyez la table sur la photo, et bah il y en a deux comme ça.  J'ai de la chance, je trinque au jus d'orange, histoire d'avoir toute ma tête et parce qu'il faut pas abusey non plus. confused
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La maison est très grande, cela s'explique aussi par la famille qui l'est tout autant. J'en rencontrerais 16membres qui habitent ici. Une partie de la maison au rez de chaussé est consacrée à un petit atelier de fabrication de paniers. Nous sommes dans la première pièce derrière les grandes portes d'entrées, qui ressemble à un garage. En fait rien n'est carrelé, ni les murs ni le sol. Nous sommes directement sur le béton et il en est de même pour les autres pièces -sauf salle de bains- que j'aurais pu voir au rez de chassé. Derrière cette salle on tombe sur une pièce de passage, je ne peux pas vraiment la qualifier, de celle ci on voit l'atelier, c'est en fait la même pièce; On a a droite une pièce ou le reste de la famille, qui a déjà mangé, regarde la télé ou s'occupe à d'autres choses, puis ensuite un petit couloir et à gauche cuisine et salle de bains.
Au centre de la maison on trouve un grand escalier qui donne sur les étages, il doit y en avoir trois ou quatre.

C'est la première fois dans l'histoire de leur famille qu'ils accueillent un étranger, le repas dure longtemps, nous trinquons beaucoup et je participerais à une photo avec toute la famille pour leur laisser un souvenir de ce jour.
Au moment de trinquer le grand père nous rejoindra à table avec son saké fait maison. Il ne trinquera qu'avec ça, en buvant un verre -de la taille d'un verre d'eau- cul sec avec tout le monde. Un petit malin se retrouvera à boire du saké et le grand père de la bière suite à un échange de verre, bah à voir sa bouille le saké a l'air bien fort.
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3) Une mentalité collective

Le titre de cette partie correspond à deux personnes du village, qui se sont vue avoir l'occasion de choisir d'utiliser leur argent ou un certain pouvoir. Au lieu d’utiliser ce pouvoir pour leur vie personnelle, ils font le choix de l'utiliser pour aider le village, ses habitants, son niveau de vie et son développement.

a. Soldat de l'armée rouge à 103 ans, (et pas que des cheveux blancs).

Une fois le repas terminés et que nous ayons quitté la famille nous partons rencontrer un vieil habitant du village. On le croisera sur la route alors qu'il marchait. Il rentrera chez lui se changer pour mettre son costume de l'armée et poser pour des photos. C'est la première maison dans laquelle j'entre où je vois le portrait de Mao, et cela s'explique par son âge. Je ferais aussi la rencontre d'un petit chaton tout mignon que j'aurais bien embarqué avec moi si c'était pas si loin.
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Cet homme a 103 ans et a été soldat de l'armée rouge dans le passée. Il s'est battu pendant la guerre sino-japonaise. Après la guerre et pour le remercier de sa bravoure le gouvernement lui a demandé ce qu'il voulait qu'ils lui accorderaient. L'homme a seulement demandé qu'on construise une route pour son village, ce qui a été fait.
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b. Un travail collectif, un cadeau qui va de soi

Nous partons ensuite voir un "Kastwindow" protégé entre des murs. On m'explique qu'en hiver le niveau d'eau descend de plus de 10mètres. Près de cette enceinte on trouve un lieu où on purifie l'eau des eaux. C'est le patron de l'entreprise des paniers qui a entrepris de rénover et de faire fonctionner correctement. On m'explique qu'avant tous les gens du village étaient malade à cause de l'eau. On peu ici parler d'échange, puisque des habitants du village travaillent pour son entreprise, il est donc normal qu'en retour il fasse avec l'argent reçu quelque chose pour son village.
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4) Grotte


Ils me proposent ensuite d'aller visiter une grotte pas très loin. Mandy ne me suivra pas à cause de son pied récemment cassé. On pars pour une petite balade en pente, la jeune fille qui avait chanté grimpe tout ça en talons hauts. On avance dans les broussailles que les premiers fauchent à la faucille en formant le chemin. D'en haut on a une magnifique vue sur les montagnes. On trouvera aussi quelque tombes qu'ils ne voudront pas photographier, alors moi et mon appareil photo déchargé, je me bat avec mon téléphone pour avoir quelque images. Comme dans beaucoup de grottes chinoises l'entrée est murée, souvenir de vieilles batailles. Il y a des trous dans les murs pour laisser passer la carabine.
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5) Atelier

Dans la voiture je vois quelque chose d'assez amusant qui va vous plaire. En Chine, la ceinture peut se définir comme : "un machin sans utilité fait pour nous embêter". Très souvent la ceinture arrière n'existe carrément pas, ou est cachée sous les sièges. Pour ce qui est de la ceinture avant, elle existe mais n'est pas portée. Le problème c'est que les voitures récentes ont un système d'alerte lorsque les ceintures avant ne sont pas attachées. J'avais déjà vu dans la voiture du gars qui nous a emmené à Du'An, la ceinture attachée sur laquelle on s'assied directement, mais je n'avais encore jamais vu ça :
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Nous allons donc dans l'atelier, ou l'entreprise qui fabrique des paniers. Là on nous présente différents projets à grande ampleur, réalisé par quelque designers. Comme des animaux géants fait avec des plantes. En fait les plantes récupérées sont des plantes qui polluent les rivières. Le matériel utilisé est principalement de récupération. Je peux faire ici un lien avec A'BU & Jeans family.
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5) L'hospitalité n'a pas de fin.

Nous rentrons à Du'An tous ensemble, pour manger et boire. Dans le restaurant d'autres personnes nous rejoignent, on est au final deux tables séparées et je rencontre de nouvelles personnes. Personne ne parle anglais mis à part Mandy mais beaucoup aimeraient avoir mon contact pour leurs filles qui ont mon âge. Pour les encourager à apprendre l'anglais, alors je leur donne mon numéro de QQ. Il y a quelque "boss" à la table, des amis ou très bons amis de mes nouveaux amis. L'un d'entre eux tiens un restaurant à Du'An où il tiens absolument à m'inviter le lendemain, mais le lendemain je pars. Un autre est le meilleur ami du patron de l'entreprise de paniers. ça trinque dans tous les sens puis nous partons. Je ne sais pas encore où.

L'ami du patron est avec nous, lui il est aussi patron mais d'une entreprise de fabrication de portes. Ces gens simples lorsqu'ils trinquent sont aussi très riches. Nous nous dirions vers un hôtel, c'est lorsque je l'ai vu payer au guichet et nous donner les cartes pour accéder à la chambre que j'ai compris...
Mandy a du lui dire que je ne dormais pas à l'hôtel, et pour m'accueillir ainsi que dans son devoir de gentleman, cet homme que ni Mandy ni moi ne connaissions, nous a payé une chambre dans un hôtel très classe.  Shocked
Spoiler:
Bon faut pas croire, les choses ont leur prix, en codes. Nous irons ensemble au Karaoké, les deux photographes, lui, XiaoPan et deux de ses amies, Mandy et moi.
Mais ce coup ci c'est plutôt tranquille, parce que nous arrivons dans le karaoké les premières ! Ce qui nous donne donc le choix de ce qu'on mange et de ce qu'on bois. Alors pour changer de la bière, nous prendrons du thé.
L'avantage ou l'inconvénient concernant la musique dans ce genre d'endroit, c'est qu'il y a très peu de chansons françaises. Alors si tu dit a celui qui te demande de chanter "ok je chante si tu trouves une chanson française" il trouvera jamais. Parce que les râres en français qu'il trouvera, il ne saura pas détecter que le titre est en français.  👼
Bon, je ferais un effort de leur dire et ils me feront chanter du Céline Dion en catastrophe. Je ne sais pas si je chante bien ou mal, parce qu'il est impossible de s'entendre, et je déteste chanter sans m'entendre. Moi je suis admirative du peuple chinois qui sais très bien chanter et danser tellement ça fait partie de leur quotidien.
Je rechanterais plus tard, par respect envers ceux qui m'invitent; Et ce coup ci je choisirais une chanson chinoise que je chanterais deux ou trois fois avec un papier contenant les paroles en pinyin. Comme je connait la chanson je m'en sors plutôt pas mal. Je garde l'astuce pour une autre fois.
Les codes et la politesse sont les codes et la politesse, et sur ce sujet là Mandy s'y connait parfaitement. Elle poussera a un moment XiaoPan à aller trinquer avec ceux qui nous invitent. Sur la fin il faut danser, enfin je danserais plus d'une fois, ça aussi je n'aime pas bien, je ne sais pas danser. Bon, on m'apprend, puis ça leur fait plaisir.
Ce que j'aime pas c'est à la fin, à 1H du matin quand XiaoPan sait que ses parents lui en voudront de revenir pour la troisième fois dans les 3derniers jours après minuit, quand la grille est fermée. Parce que si son père travaille dans la police c'est un peu mal vu parce que tout le monde peut savoir par le gardien que sa fille rentre tard. Et à la fin du Karaoké qui durera 3h30, il faut danser pour montrer comment on est content et faire comme dans les boites de nuit. Bref, ce que je déteste, c'est interminable, mais ça termine quand même. Ouf.

à la fin un des photographes chantera magnifiquement une chanson chinoise que je connait un peu, je suis impressionnée...
Avec Mandy nous partons après tout le monde, en SanMao chercher nos affaires chez elles, puis nous dormons à l'hôtel. Le matin on loupera l'heure du petit déjeuné tellement on est fatiguées.
Faut dire que c'était une très très grande journée !


IV. Lundi 6 Août

A 10h nous quittons la chambre pour retrouver le frère du patron de l'entreprise, le photographe, la jeune fille qui a chanté et son copain. On s'attend tous dans le hall de l'hôtel puis nous prenons la voiture. Je suis avec le le frère, Mandy et le photographe. Ce dernier nous a gravé deux cd avec les photos de la journée précédente, comme Mandy n'a pas de lecteur cd, je m'occuperais d'enregistrer tout ça sur mon pc puis sur une clé usb pour la lui passer aussi longtemps que l'ordinateur tiens en batterie.

Après une petite heure de route, nous nous arrêtons pour manger du poisson. Les chinois qui m'accompagnent versent du thé dans les bols qu'ils remuent et rejettent dans le verre, je demande à Mandy la raison : c'est plus propre comme ça. Je pense que les couverts sont aussi propres que dans d'autres restaurants, d'autant plus qu'ils font tous la même chose : après les avoir lavés, ils les emballent dans du plastiques pour prouver de leur propreté.
Je suis captivée par l'écran de télévision qui passe plus loin, une chaîne de CCTV présente des personnes et des lieux, les images se répètent. Les visages sont des photos, le regard est flouté. Ce n'est pas la première fois que je vois ça à la télévision en Chine, et je pense ne pas me tromper en disant que ces personnes ont du être arrêtées pour quelque chose et finiront en prison voir sont condamnés à mort. Le problème c'est que je ne peux pas vraiment comprendre avec les images qui défilent, ils ont l'air de filmer le lieu où ils habitaient ou bien là où ils devaient faire la chose pour laquelle ils sont condamnés : une vieille maison chinoise dans une grange. Ils passent l'image en noir et blanc, un peu pour insister sur la gravité d'un fait. Ils filment même un peu tout et n'importe quoi, de la paille, des paniers. Le but est que l'émission dure longtemps, je pense. Et comme d'autres présentations à la télévision chinoise, les images sont répétitives. Les commentaires sont peut être plus intéressants, ils interrogent des personnes qui semblent expliquer les faits, mais je n'ai pas le son et c'est en chinois.
En vue des images, je suppose qu'il s'agit de trois personnes qui pratiquaient des avortement. Mais ce n'est qu'une supposition et une seule image que j'ai à peine eu le temps de voir m'a fait penser aux avortements...
La dernière fois que j'avais prêté attention à ce genre de chose, c'était en 2008 où une femme était condamnée à mort pour avoir tué son mari en l'empoisonnant avec de la mort aux rats.
Plus tard, mon père me relatera de quelque chose qu'ils ont vu en 1998 dans le nord de la Chine : Ils avaient rassemblé tous les membres du village où ils étaient pour témoigner de la sentence de condamnation à mort de personnes arrêtées pour trafic d'enfants.
Spoiler:
Nous en avons bien pour 6h de route, ils prennent des voies que je ne connait pas car le bus en emprunte d'autres. A un moment ils se tromperont de chemin. La seconde voiture suit derrière. Moi j'ai très froid, parce que la climatisation est bien trop forte, et j'essaie de le leur dire, peut être 5 ou 6 fois dans le trajet je dirais en anglais ou en chinois que j'ai froid, mais ils n'en ont que faire et par gentillesse ils m'offrent une serviette de bain pour me couvrir... Mandy en a une aussi, et elle dors.
Puisque j'ai eu 5h de froid pour y songer, je vais vous informer de ma haine pour la climatisation. Oui, je déteste ça, en 2000 dans mes premiers voyages en Chine, l'eau froide me coulait dessus du haut du car tellement la climatisation était forte que ça gelait !
Pour moi c'est une catastrophe en Chine pour plusieurs raisons : Déjà dans un pays où il fait très chaud, mettre une climatisation très froide dans les véhicules et dans les bâtiments c'est la meilleure idée pour tomber malade. Ensuite, parce qu'une climatisation ça consomme énormément et ça pollue énormément en réchauffant l'air extérieur pour le petit plaisir des personnes à l'intérieur. Petit plaisir ensuite, qui l'est devenu parce qu'un imbécile leur a vendu la climatisation sans leur dire comment s'en servir ! Ils sont donc habitués à l'avoir partout, très forte, et les autres moyens de rafraîchir une pièce ou un véhicule on n'y pense même pas...

Faut dire, ici dans la voiture de celui qui nous conduit, elle est automatiquement allumée, même si elle a été éteinte avant l'arrêt de la voiture. Elle est réglée sur "cool", et nous sommes enfermés pour 6h de route et y'a que moi que ça dérange. Je pense que si ça me dérange c'est parce que je déteste la climatisation -on le sait- mais aussi par conscience du problème. Parce que le photographe en face de moi qui a la voix cassée, je pense que s'il ne peut plus chanter et qu'il est malade comme ça, ça peut que être à cause de la climatisation.
J'en suis à un point où je la détecte assez rapidement : c'est simple 1) ça picote le nez, 2) ça picote la gorge 3) ça attaque la gorge carrément 4) ça fait mal à la tête 5) le nez pique de plus en plus 6) j'ai mal à la gorge 7) j'ai très froid 8)j'ai très mal à la tête et à la gorge. Voila les différentes étapes de mon détecteur...
Non vraiment, je les ai haïe pendant tout le trajet, surtout quand le photographe s'est retourné vers moi en disant "ni leng ma ?" "leng" "ta bu leng" "LENG" !!! puis il se retourne en rigolant, et en disant "tavu elle parle chinois"....

Bon, d'autres photos, FengShan vue d'en haut. Une photo de carrière de pierre, et on peut aussi voir le paysage abîmé par la construction d'une route. C'est la même chose en France, des montagnes sont massacrés pour faire des routes... Ici la végétation est très fragile.
Spoiler:
Comme le voyage a été long, le compte rendu est court. Ils me déposent au bureau de mon père. Je m'installe avec le pc et prépare un faux café au lait -nescafé- pour nous deux. Après un petit moment de repos, le téléphone de mon père sonne, et il me dit qu'il y a urgence, et que nous devons partir vite. J'abandonne les coupaing sur Irc et nous laissons nos affaires ici.
On prend la voiture et il m'explique, en fait l'urgence c'est un repas, et les repas c'est souvent très important. Il se trouve que Mandy est plus ou moins de la famille d'un des leaders de FengShan, et c'est pourquoi on se retrouve à courir pour les rejoindre manger. Bon on passe par l'appartement pour que mon père change de short, pour en prendre un moins déchiré. Il me dit en rigolant "il faut que je m'habille mieux que ça, si non il va se sentir obligé de demander pour moi une augmentation de salaire".

Parce que mon père est très simple, il se contente de ce qu'il possède et ne veut surtout pas plus, il a déjà un peu trop avec les cadeaux qu'on lui fait. Pendant 3ans à FengShan, il a été à l'hôtel, puis ses employeurs l'ont déménagé vers une petite chambre pour simplifier les procédures de visa. La petite chambre il l'a choisie pour son exposition sur la vue la plus moche, mais pour éviter que le soleil chauffe trop l'appartement. Et quand une amie lui dit "qu'il pourrait acheter des vêtements" il répond "à quoi bon ? J'en ai déjà".
Il est payé comme un chinois, donc très peu. Généralement les chinois dans ce cas cumulent des boulots mais lui non. Un de ses amis lui disait "mais avec ton expérience tu pourrais faire des affaires et devenir riche!", mon père ne veux pas. à quoi bon être plus riche, la vie ici lui va bien. A mes yeux il est libre. Il est peut être peu payé mais c'est pas important vu le coût de la vie et ce qu'il consomme, il mange très peu pour quelqu'un qui vit en Chine. Mais parfois, il faut manger.

C'est la seconde fois que j'entre dans cette pièce à FengShan, une grande pièce luxueuse avec une seule table dans le HengSheng hôtel, on y mange avec des gens importants. Il y a celui grâce à qui mon père travaille ici, qui est assez bien placé politiquement dans la ville. Il y a aussi le Leader de FengShan, qui apparemment va bientôt quitter ses fonctions ici pour partir à Hechi pour un poste plus haut gradé, alors peut être que le premier homme dont j'ai parlé deviendra leader de FengShan plus tard.
Bon, nous mangeons, nous trinquons. Puis nous partons. On geekera toute la soirée jusqu'à 1h, puis un sommeil mérité.
Spoiler:

V. Mardi 7 Août

Je me lève de bonne heure avec mon père, nous connaissons tous deux le programme : Il faut aller dans la grotte que les personnes veulent rejoindre en creusant leur tunnel, visité il y a quelque semaine, pour entendre le bruit de la machine et leur dire vers où ils doivent encore creuser. Théoriquement ils devaient ouvrir un passage ce jour là. En gros la journée s'annonce comme avec un peu de spéléologie, beaucoup d'attente, et faire quelque photos pour patienter puis rentrer le soir.
Je ne suis pas énormément motivée mais je prend mon courage à deux mains, je quitte irc et l'ordinateur puis c'est à ce moment que Mandy appelle pour me proposer de venir avec elle et les gens d'hier pour visiter SanMenHai et une grotte touristique du coin. Contente de pouvoir faire quelque chose d'autre sans avoir une journée vide sur le pc, j'accepte cette proposition.

Après avoir déjeuné avec Huyun (en fait celle que j’appelais HuaYin qui m'avais rejoins à l'aéroport le mois dernier et qui est venue à fengshan hier avec), son amie et LuoHongJie, -ils iront dans la grotte du premier programme avec mon père- je rejoins l'autre groupe à l'hôtel.
On patiente en mangeant des pistaches, puis nous nous mettons en route. Au passage, je prend en photo une pierre exposée au centre de l'hôtel pour la vendre. C'est une énorme bêtise que la présence de cette pierre, avec marqué sur le panneau "une pierre de l'UNESCO geopark, prix à débattre", c'est se planter le couteau dans le pied, si une personne de l'UNESCO passe par ici et regarde le panneau, je crois que le parc de FengShan, zone protégée donc par l'UNESCO prend beaucoup de risques.
Le problème c'est qu'ils ont pas encore bien compris le coté "protection du patrimoine"...
Spoiler:
La mistinguette que j'appelle depuis le début "celle qui a chanté" s'appelle RouRou (柔柔), j'ai enfin le pinyin de son prénom, en fait nous nous sommes rapidement liées d'amitié même si elle ne parle pas un mot d'anglais. Nous partons donc tous ensemble visiter une grotte. de l'endroit où on se gare on surplombe l'endroit où j'étais allé nager et la fabrique de soie. On a une jolie petite vue, puis on se met à l'ascension d'un escalier pour rejoindre la grotte. 柔柔 monte en talons, et une fois en haut on lui proposera d'autres chaussures qu'elle refusera. Il faut pas le dire, mais je pense qu'elle se trouve petite, puis aussi elle s'habille bien et fait attention à son apparence, alors porter des petites chaussures ça la gène peut être un peu. Moi je la trouve très courageuse de s'embarquer un peu partout avec des chaussures pareilles.  Smile
Une fois en haut, elle me propose d'acheter à boire, je prend la bouteille que je choisis, puis commence à ouvrir mon porte monnaie pour payer, alors elle me poussera vers l'extérieur pour me faire comprendre que je ne payerais pas. Ahah. Nous entrons ensuite dans la jolie grotte.
Spoiler:
Généralement je n'aime pas bien les grottes touristiques, j'en visite peu. Mais je dois avouer que celle ci m'a fait réfléchir. Elle est très belle et pleine de magnifiques formations de roche. Finalement les éclairages les mettent en valeur, de toutes les couleurs et c'est plutôt joli. En fait ce qui m'a convaincu, c'est de penser que la grotte étant devenue un lieu de visite, l'entrée est surveillée, et les lieux sont ainsi protégés de ceux qui iraient piller les stalagmites pour les revendre.
Tout le long de ma visite j'ai pensé à notre petite Aza qui avait dit sur IRC Qu'elle aimait bien les grottes, alors j'ai pris tout plein de screens rien que pour elle !  Embarassed
Spoiler:
Puis voila la sortie, je repose une photo de l'entrée tellement c'est joli, on passe entre les grosses stalagtites et stalagmites avant de passer la porte; Il y a aussi un petit autel pour prier. Je vous met aussi une photo depuis devant la grotte, vers le paysage. En descendant je parle avec Rourou qui me dit que c'est plus facile de descendre que de monter les escaliers avec les talons. J'apprend qu'elle a aussi 20ans.
Une fois descendus nous revoilà à FengShan, où je comprend qu'on cherche un lieu où manger.
Ce que je ne comprendrais trop tard, c'est que Rourou et son ami ne mangent pas avec nous et repartent directement pour Du'An... L'homme sortira de la voiture pour nous saluer et elle restera. Je lui dirais au revoir qu'après, par texto.
Je ne sais pas quel est son statut ni ce qu'elle fait, je sais que son ami est quelqu'un d'important à Du'An, mais je sais aussi qu'elle n'avait pas pu venir manger avec nous le soir précédent, puis elle ne sors pas de la voiture. Elle apparaît un peu comme étant secondaire, pourtant tout en faisant attention à tout le monde, en étant polie et en les servant, et en faisant attention à son apparence. Elle ne parle pas beaucoup.
Après manger, les deux autres personnes nous quitteront à leur tour, en nous laissant à l'Hôtel, Mandy y restera pour se reposer, puis moi je rentre chez mon père pour avancer mes comptes rendus. Je vous met une photo ma geekerie mangues & pêches !
Spoiler:
Mon père me rejoins vers 18h, ils ont écouté le bruit dans la grotte, et pris des photos pour patienter. La conclusion de leur journée est que les personnes creusent trop haut et vont louper la grotte s'ils continuent. Le problème c'est qu'ils ne veulent pas descendre, s'ils descendent il faut remonter les cailloux et ça ne leur plait pas. Mais ils ne pouvaient pas commencer plus bas puisque la roche n'était qu'un tas d'éboulis. On en a pas fini avec cette histoire de tunnel. Aujourd'hui où j'écris mon père est avec eux parce qu'ils insistent pour avoir deux ou trois coups de mesure pour se faire entendre dire de combien il faut descendre. Il a beau le leur dire, ils tentent de négocier...
De son coté, il ne sait pas vraiment s'il faut descendre de beaucoup ou non, parce que dans la grotte ils ont constaté que le bruit est différent si on colle l'oreille contre la parois ou contre les stalactites, les stalactites amplifient le son. Alors peut être que s'il a l'impression qu'ils sont loin au dessus c'est à cause des stalactites... Bon.
Mandy l'appellera pour me proposer de manger avec elle, parce qu'elle ne veux pas manger avec notre petit groupe de coupaing. Elle n'aime pas HuYun, et Huyun ne l'aime pas. A coté de ça, c'est triste de manger tout seul. Je la rejoindrais.  Smile
Je prend des photos sur le chemin de l'hôtel, une fois dans sa chambre elle me dit qu'elle travaille et que je dois attendre un peu, alors j'attends et je m'occupe en prenant des photos depuis la chambre et en jetant des coups d'oeils discrets sur sa conversation QQ. Parce qu'il y en a une en anglais, et qu'ils parlent d'une grotte. Juste avant que nous partons je trouverais la conversation intéressante. La voila : L'homme qui parle a un prénom qui peut être français, au sujet de la grotten qu'ils veulent développer pour en faire un lieu tourristique -je suppose, il dit que ça serait intéressant de se préoccuper de la protection de la grotte et son environnement, Mandy lui répond que son gouvernement veut développer le buissness avant tout. L'homme lui répondra que oui, le buisness est leur priorité, mais que la protection est aussi une question importante. Mandy répondra que le gouvernement ne payera de toute façon pas pour ça.
Là je songe un peu aux associations de protection de l'environnement que j'ai vue, si le gouvernent ne fait rien pour ça, ça l'arrange bien d'avoir des gens qui s'en occupent volontairement.
La suite sera assez amusante, pour clore la conversation Mandy commence en disant "je dois partir je vais manger avec la fille de Jean" (j'en déduis que l'homme connait mon père), mais elle efface cette phrase puis en envoie une autre "Je dois partir, je vais manger avec le président de FengShan", "Il m'a invité". Elle quitte et nous partons. C'est amusant, c'était peut être un moyen de lui clouer le bec et de partir rapidement, ou bien pour se donner de l'importance, peu importe.
Spoiler:
Nous partons manger un bol de nouilles et un morceau de cochon dans le marché de nuit, miam. Ensuite nous rentrons, on discute un peu, de ma famille, de ma bourse étudiante, des chinois qui dansent sur la place. Elle me dit que les enfants sont gardés par leurs grands parents sur la bâche de jeux, les parents sont peut être en train de danser, ou bien au KTV... On y fait un tour, puis je la quitte devant l'hôtel. Ensuite je continue mon chemin et je croise les musiciens qui jouent le soir, je prend quelque photo, j'écoute quelque chansons, puis je rentre. Les musiciens sont une dizaine.
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Dernière édition par mystheria le Mar 4 Fév - 15:16, édité 1 fois
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Compte rendu d'un voyage Juillet-Août 2012 Empty Re: Compte rendu d'un voyage Juillet-Août 2012

Message  mystheria Lun 18 Mar - 15:05

VI. Mercredi 8 Août.

Ce jour ci je ne fait pas grand chose, j'écris mon compte rendu qui est très long, ça me prendra la journée en plus que de discuter sur IRC. Je m'improvise un bureau avec un tabouret posé sur le lit, mon petit panier est finalement bien pratique pour y mettre mon bazar.  Laughing  Mon père fera de même à son bureau en passant la journée à travailler son logiciel.
Le soir je l'appelle pour lui demander où il en est, il me répond directement que nous avons rendez vous à 8h à la librairie pour manger. ça tombe bien, j'ai faim. Je coupe le pc et je  sors marcher jusqu'à celle ci. En chemin je rencontre LuoHongJie qui est à moto, je lui dit où je vais et il me prend pour me déposer un peu plus loin. Il me dit qu'il a rendez vous avec "son Mr Wei à lui", son boss, et qu'il ne pourra pas manger avec nous. Je monte à l'étage et j'attend mon père en feuilletant les journaux en libre service.
Certains journaux du même nom ont des sujets différents, sous le même nom on trouvera par exemple un journal concernant l'agriculture, un autre la santé etc. Je regarde aussi le journal de la région, sur presque toutes les photos on y montre des gens en costume ethnique, des constructions de maisons traditionnelles etc. Je trouve aussi des photos où on voit les pompiers qui apprennent à des personnes âgées de se servir d'un extincteur, puis je prend une photo d'une recette de cuisine, si un jour j'apprend le chinois je pourrais m'amuser avec ahah. Puis je m'attarde sur un journal de caricatures, parce que je suis plus ou moins sure de comprendre. Je vous en partage quelque unes.
Il y en a que je trouve intéressantes, et d'autres amusantes, puis c'est la mode des Jo, alors il y en a pas mal. Sur la première je pense que vous la comprenez bien, la seconde me fait penser en Chine à l'enfant qui est important dans la famille pour soutenir les parents, les pères souvent au KTV a boire, et la mère qui pousse derrière. La dernière je pense que c'est une question de sécheresse.  Enfin, les Jo et jeu de différence, je le trouve amusant, il me fait penser à l'Europe.
Spoiler:
J'avais croisé la copine de LuoHongjie qui était sortie cherchez du riz, je monte avec elle à l'étage où Huyun et son amie préparent à manger dans une pièce improvisée en cuisine pour l'occasion. Mon père nous rejoins, c'est bien bon. Puis nous les invitons boire un café, mais elles ont un autre programme. LuoHongJie ne mangera pas avec nous puisqu'il dois boire des bières avec son patron. ahah. Nous sortons boire un café, mais dans le café personne ne viens nous proposer à boire, ils ne forcent pas à la vente, on se pose on discute, puis on repars. Si personne ne viens c'est peut être bien parce que deux étrangers, ça s'annonce être difficile à y proposer quelque chose en chinois alors mieux vaut nous éviter. Nous prenons donc un verre plus loin, puis nous rentrons nous coucher.
Spoiler:


VII. Jeudi 9 Août

Comme mon père a plutôt pas mal avancé dans son logiciel, on décide de faire une pause et peut être aujourd'hui monter sur un piton. Mais Huyun, Luohongjie et leur amie veulent faire un tour dans une grotte, il ira donc au bureau les préparer et travailler un peu pour me rejoindre à 12h. Je m'occuperais de mon compte rendu dans la matinée. Avant 12h il m'appelle pour me dire qu'il doit retourner au tunnel pour demander aux travailleurs de descendre. Ils ne veulent vraiment pas descendre parce qu'ils ne veulent pas remontrer les cailloux. Mon père leur dit qu'avec un cheval il pourraient bien lui charger de les remonter; et ils répondent en espérant que mon père n'a jamais vu un cheval, que l'animal ne pourrait pas monter une telle pente. Bref, c'est à la chinoise, ils ne veulent pas descendre et cherchent des arguments pour ne pas descendre. Il leur dessinera l'inclinaison sur le mur avec des pointillés, en espérant qu'ils s'y mettront enfin, parce qu'autrement jamais ils ne rejoindront la grotte.  Laughing

Il me rejoins donc après midi et nous sortons manger un bol de riz. On passe dans le marché de jour. En fait le marché de jour et le marché de nuit sont au même endroit au centre de la ville, le jour on peut acheter tout et n'importe quoi : vêtements, chaussures, posters, cd, colle, bricoles..., aussi de la viande, des végétaux, des poules, des canards... Bref, et de nuit on mange ! Bol de riz, bol de nouilles, pied de cochon... Hihihi
Mon père trouve dans le marché de la colle qu'il cherchait pour bricoler encore je ne sais quoi. Après ça on s'achète une glace dans un coin et on enquête sur l'école d'anglais. Parce qu'il parait qu'il y a des étrangers à FengShan qui font profs d'anglais dans une petite école vers un fast food chinois.
En passant devant la rue, on vois des gens qui nous saluent et nous disent de venir depuis le fast flood en question, on ne reconnait personne mais on monte quand même, et voila 5filles qui ont déjà entamé quelque bières et cigarettes, des graines de tournesol et des frites. On ne les connait pas mais elles nous ont fait venir par hospitalité, enfin. on discute un peu, l'une d'entre elle a un père russe et une mère chinoise, celle ci nous dit que l'école n'est pas très loin et nous donne plus d'indication. Après avoir trinqué au coca cola *erk* nous repartons.
Sur le chemin on entend des enfants réciter une leçon, on cherche d'où viens le bruit. On fini par trouver en passant dans les ruelles, on grimpe à l'étage, et oui il y a bien des enfants qui récitent une leçon d'anglais à voix haute. Je pense que la méthode d'apprentissage est surement très bonne pour apprendre le chinois, mais pour l'anglais ça fait bizarre, je ne l'ai pas appris comme ça. Ils répètent des phrases les unes après les autres.
Spoiler:
Après ça j'achète à boire et nous prenons le vélo pour le bureau, afin de retrouver la voiture et l'emmener au garage. Car on doit aller dans le GuiZhou, à GuiYang autour du 20, et il vaut mieux que la voiture soit en état. Mon père prend la voiture et je le suis en vélo jusqu'au garage.
La voiture est bien abîmée, en France il serait interdit de rouler avec, en chine aussi peut être mais au niveau du contrôle technique nous allons rester ignorants sur ce coup ci, nous n'avons pas le temps de nous préoccuper de ça avant de partir.
Avant même qu'on ai dit ce qu'on veut faire faire à la voiture, elle est déjà installée et observée. Mon père dit qu'il faut faire ci et ça, ils s'y mettent immédiatement sous nos yeux. Enfin nous repartons a pied et vélo en direction de l'appartement.
Spoiler:

Ce soir là nous sommes de nouveau invités à la librairie pour manger avec les coupaings. Nous les invitons ensuite boire un café, sur le chemin je vois dans une boutique de robe de mariées une imitation d'un style bien ancien, qui m'a surpris.
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VIII. Vendredi 10 Août

Enfin prête pour une essploration que je voulais faire depuis mon arrivée à FengShan : Grimper au sommet d'un piton !  Cool
J'enfile mon chapal et nous commençons par un bol de nouilles avec HuYun et son amie. Plusieurs fois je dirais qu'il faudrait prendre de l'eau, mais là encore je ne m'impose pas assez et nous partirons sans.

La première étape de l'essploration est de réussir à atteindre le pied du piton et d'en trouver un chemin. Car la ville s'étend jusqu'aux pieds des montagnes et nous trouvons des petites ruelles qui ne mènent pas forcément au piton. Les chemins deviennent de plus en plus étroits et par plusieurs fois nous ferrons demi tour pour trouver le bon chemin. Le but est d'aller au sommet de la première photo, suivent des ruelles. On passe parfois dans des petits couloirs, tellement les maisons se rapprochent.
Spoiler:
Nous atteignons enfin la limite des maisons et le début de la montée qui commence par des champs et des tombes. Dans les champs, du Dama ou du Houma, dans la montée on rencontrera différentes tombes le long du chemin. Parfois elles utilisent le chemin et on se perd un peu.
Je vous re-cite ici l'histoire : Chanvre ou Canabis.
En Chine le DaMa est interdit, c'est le cannabis, tandis que le HouMa est une plante tout à fait semblable autorisée pour la médecine. L'une est interdite, l'autre autorisée. On considère que toutes les plantes semblables ici sont du HouMa et non du DaMa puisque ce dernier est interdit, mais seul un botaniste est capable de faire la différence.
Spoiler:
Le paysage deviens de plus en plus dégagé au fur et à mesure que nous montons, ce qui nous donne une belle vue sur les montagnes et FengShan. Le chemin lui est très rarement pratiqué, Les branches et les ronces ne nous aident pas à avancer, mon père tente de faucher un peu devant pour rendre la voie mieux praticable. les moustiques nous repèrent parfois, il y a aussi des pierres qui ne tiennent pas bien en place. La végétation est très haute, faite de buissons de fougères et d'herbes, il n'y a pas d'arbres à notre hauteur mais nous sommes quand même plus petits que la verdure qui nous griffent les jambes et les genoux.
à un moment on hésitera sur le chemin, arrivés dans un petit champ, on tentera de trouver un passage en haut, mais en vain, pour grimper sans le chemin c'est presque impossible à cause de la végétation. On retrouvera le chemin après s'être fait mangé par des moustiques et attaqués par des cailloux, près d'une tombe plus bas, où le chemin redescend pour remonter.
Spoiler:
Le soleil tape fort, il fait peut être 34°c. Je suis un peu comme ça lorsque je fais des longues marches, je refuse de m'arrêter et je ne bois presque pas, mais pour la seconde fois dans ma vie, la montée rapide sous la chaleur me pose un problème.
A un moment, je commencerais à voir des petites taches noires sur tout mon champ de vision, qui commencent à s'installer sur les coins sombres, puis remplis ensuite le ciel jusqu'à ce que je ne voie plus rien. Avant ça je m'assied tout de suite, en disant à mon père que "je ne vois plus rien". Il me fera m’allonger en relevant un peu mes pieds puis ma vision redeviendra normale petit à petit. Selon lui ça peut être lié à la circulation du sang vers le cerveau. Il remarque que je suis très froide, alors qu'il fait très chaud et que tout le monde transpire sous le soleil. Moi je suis froide et j'ai presque froid.
Je repense à ce que m'a dit celui qui m'a fait la médecine chinoise, que j'avais une tendance à avoir très froid; sur le coup ça m'a étonné, mais c'est peut être vrai alors que moi je ne le sens pas, c'est peut être aussi pour ça que je supporte très bien les hautes températures. (parfois sous le soleil, j'ai un petit plaisir qui consiste à m'enfermer dans une voiture pour avoir encore plus chaud et m'endormir  drunken )
Spoiler:
Il est temps de redescendre, mon père pars devant parce qu'il doit attendre des hommes de Guilin pour les accueillir, moi je fonce derrière parce que je veux boire. Les deux chinoises descendent tranquillement. Une fois dans la ville, je vais vers la première échoppe qui vend de l'eau que je vois en leur achetant deux bouteilles d'eau à 3yuans. Je boirais la première d'une traite et la seconde sur le chemin vers l'appartement.  Smile
Après une bonne douche je regarde l'ampleur des dégâts, j'ai les jambes toutes griffées par les plantes et piquées par les moustiques, des légers coups de soleils, mais vraiment, ça valait le coup de grimper au piton ! Mais une fois pas deux. Ahaha

Dans l'après midi nous sommes allés chercher la voiture au garage, les gens de Guilin n'arrivent pas, tant pis. LuoHongJie nous accompagne au garage en moto, tout en tenant le vélo on s'accroche à la moto pour arriver plus vite.  Surprised Au final nous récupérons la voiture pour la journée de demain même s'il reste quelque réparations à faire. Dans la soirée on se balade dans les ruelles.
Compte rendu d'un voyage Juillet-Août 2012 Dscf8220

IX. Samedi 11 Août

1) Grottes

Une team spéléologique de Shenzen est arrivée hier soir, ils veulent visiter quelque grottes, ce jour là nous les accompagnerons donc. On nous réveille avant l'heure, parce qu'il faut manger. Comme le bol de nouilles ne nous tente pas nous allons acheter quelque Paozi avant de les attendre au bureau.
Spoiler:
Nous sommes 10, les 5personnes qui viennent de Shenzen ont loué un taxi qu'ils conduisent pour se déplacer. Sur la route, une discussion nous anime pendant un bon moment, à savoir si il est "naturel" chez l'être humain de se soumettre à un autre. un grand débat. Après avoir passé des routes en construction, et divers trous, nous arrivons dans un petit village de quelque maisons pas plus. Avec mon père nous n'irons pas dans la grotte, parce que j'ai plutôt envie de voir quelque villages plutôt que de faire de la spéléo. Nous les accompagnons tout de même devant l'entrée de la grotte, et au retour nous entrons dans une seconde grotte, dans l'intention de la traverser. Mais sans lampe ni casque nous remonterons par le chemin après une petite visite. Le sentier traverse les cultures, et dans la grotte on trouve quelque chèvres venues s'y rafraîchir.
Spoiler:
Sur le chemin du retour, quelque photos et la seconde grotte. C'est un coin très joli, l'eau est très claire et son niveau est d'ailleurs très bas, ça se voit dans les grottes qu'on peut pratiquer à pieds plutôt qu'à la nage.  Very Happy:  Sur le chemin, en plus de vaches et de chèvres on croise des chevaux et des villageois qui pêchent au bord de l'eau.
Spoiler:
On entre dans la seconde grotte, là aussi on remarque que l'eau doit parfois être abondante. Nous remontons le chemin d'une rivière complètement asséché, on peut voir des algues craquelées et deviner le chemin de l'eau. Au bout du ruisseau qu'on poursuivait, l'eau est très belle et claire. Une fois dans la grotte on voit facilement les cheminements de l'eau à présent absente. Une récente végétation se montre à l'entrée de la grotte.
Spoiler:

2) Trois villages Yao

En quittant le village où nous nous étions arrêtés, nous remarquons dans sa rénovation récente, qu'ils tentent de faire des petits toits pour des raisons esthétiques. Dans ce village, les personnes ne parlent pas mandarin, mais je pense Yao. Les maisons se construisent à toute allure, LuoHongJie nous apprend que ce sont les villageois qui payent eux même le matériel et qui construisent leurs maisons, dans la plupart des cas. ça va à toute allure. Certains villages ou certaines familles préfèrent se déplacer vers les routes.
Il nous donnera une seconde réponse à nos questions, concernant la fabrication des routes, puisque c'est le cas ici. Le gouvernement fournit le matériel et paye les villageois pour construire les routes. C'est plutôt du gagnant gagnant, les villageois sont payés, et ont une route pour leur village.
La présence des faux toits, qu'on retrouvera par ailleurs, me fait penser à une affirmation peut être identitaire ou simplement esthétique, mais les villageois choisissant de les réaliser, je pense qu'ils se différencient quelque part des bâtiment sans toits. Les trois villages que je visiterais sont habités par des personnes de l’ethnie Yao.
Spoiler:
Nous prévoyons de visiter deux villages Yao : Neng'E et PingLe. PingLe est le village le plus important du coin, il est desservi par quelque bus. Neng'E est un tout petit village dont les maisons nouvelles portent des toits, et on peut y trouver un petit musée qui présente le costume traditionnel Yao. En période de fête des personnes viennent dans ce village pour y voir les danses traditionnelles.

3) Le village de PingLe

Nous commençons par PingLe, la première maison en arrivant se fait mettre du carrelage sur ses briques récentes. Toutes les maisons récentes sont destinées à être carrelées selon les goûts des propriétaires. Si la maison ne l'est pas c'est, je pense, parce qu'ils n'ont pour l'instant pas les moyens ni la préoccupation de le faire. Pour celle ci ils écrivent des caractères sur le mur. Ici on peut lire : 福寿禄禧 ( qui signifie : 福1寿2禄3禧4 1.福 fú bonheur / bonne fortune2.寿 shòu 1. longévité 2. anniversaire3.禄 lù traitement d'un fonctionnaire4.禧 xǐ bonheur) , bon je poserais peut être la question pour comprendre le caractère 禄, qui dit comme ça parait étrange). En tout cas il s'agit de messages de bonheur, de souhaits, comme on peut les trouver autour des portes de certaines maisons en Chine.
Le village est plutôt récent mais on y trouve des petites ruelles et des vieilles maisons, cachées derrière les premiers bâtiments.
On y trouvera deux écoles, une école primaire et un collège surement.
Spoiler:
On trouve aussi à PingLe un monument aux morts qui recense surement aussi les morts des villages alentours. C'est très rare de trouver des monuments aux morts, ou bien j'ai pas fait assez attention, pour moi c'est la première fois que j'en trouve un en Chine. Je vais me renseigner avant de dire des bêtises, mais ce monument est dédiés aux morts entre 1926 et 1935, il peut regrouper des batailles de résistance contre le parti nationaliste chinois et donc l'unification de la Chine -N'oublions pas que nous sommes dans la région autonome Zhuang-, mais aussi sur les dates les plus récentes, la guerre sino-japonaise, les japonais étant arrivé jusque ces coins reculés de la Chine.
Spoiler:

Le monument fait penser à une fausse commune, en tout cas il prend la forme d'une tombe, apparemment il n'y aurait pas de corps dedans, d'après LuoHongJie. (LuoHongJie que nous pouvons maintenant appeler uniquement Jie, car après une petite réflexion sur l'origine de son nom, le Jie serait d'origine Zhuang, mais certains composants de son nom témoignent d'une influence Han. En fait, l'ethnie Zhuang, j'ai du déjà le dire, est un ensemble d'une population qui partage plus une histoire commune qu'une origine commune, ils seraient passés de différentes origines à Han à Zhuang qui redeviens un peu Han aujourd'hui, bref c'est un peu compliqué je ne peux pas m'étaler, mais son nom témoigne de cela.) Les noms de familles témoigne d'une origine commune, par exemple la famille "Wei" est un nom de famille typiquement Zhuang, on a aussi vu les Luo lors de la balade où on a trouvé des tombes. Souvent tout un village possède le même nom de famille. On voit aussi ça sur la plaque du monument aux morts, à gauche les villages, à droite les noms. En faisant le tour du monument, quelqu'un a fait un trou pour voir ce qu'il y à à l'intérieur, pas grand chose à vrai dire.
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3) Village de Neng'E

Sur la route vers le petit village de Neng'E on trouve de magnifiques rizières. Il y a aussi deux grands et vieux arbres au milieu des cultures, comme vous le savez, ils témoignent souvent d'un lieu sacré. Lorsque sous Mao la plupart des forêts ont été coupées, on laissait facilement les arbres qui réfèrent à un lieu sacré. S'ils étaient coupés c'était par la ruse, et non par la force. On accepte facilement qu'un lieu puisse avoir une certaine importance, et que le profaner pourrait avoir des conséquences pour la population assez importantes pour juger prudent de ne pas y toucher.
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On entre à Neng'E par une porte de bois. Peut être récente parce que le village accueille quelque touristes en période de fêtes. On trouve aussi dans le village une petite place aussi entourée d'arches de bois, juste devant le musée. En arrivant, quelqu'un nous proposera de nous ouvrir le musée gratuitement. Nous ne sommes pas en période de fête, nous pouvons ainsi voir le quotidien du village en période calme. Le musée est petit, on y trouve les costumes traditionnels Yao et des machines utilisées pour les réaliser.
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On peut voir ici que le costume est très différent de celui que j'ai pu porter pour la publicité, le véritable costume nécessite des années de travail puisqu'il utilise les matériaux naturels environnants, tout le travail est donc à faire. Je pense aussi qu'il peut être aujourd'hui légèrement différent d'un village à l'autre, et pour des raisons de facilité de conception due au développement, on peut y ajouter des broderies ou des fils argentés achetés sur le marché. Celui que je portais était plein de couleurs, dont des couleurs peut être difficilement trouvables dans la nature, comme le rose fluo, on a aussi les plastiques brillants ajoutés pour décorer. Mais je retrouve quand même la présence de pompons sur le costume de l'enfant, qui m'avaient étonnés à première vue.
Qu'est ce que nous pouvons dire de ça ? Je pense que les Yao, et dans leur traditions sont tout à fait dans leur droit d'ajouter des couleurs et du plastique à leur costumes, mais de notre point de vue, on aurait plutôt tendance à crier à l'assimilation, la disparition des cultures et à vouloir à tout prix préserver les traditions. Pourtant cela n'est pas compatible avec la volonté de ces peuples à se développer pour avoir une vie meilleure, c'est à eux de juger ce qu'ils feront de leurs traditions. Et je ne pense pas qu'ils avancent aveuglement.
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La preuve en est que nous trouverons à plusieurs reprises en traversant le village, des costumes étendus au soleil pour les faire sécher. On croisera aussi des femmes qui en portent le pantalon, la coiffure, et les boucles d'oreilles. Alors que ce jour ci il n'y a pas de touristes, ni de fête, c'est un jour comme un autre, et il n'y a pas eu de fête depuis quelque temps, trop longtemps pour justifier le fait de laver les costumes, s'ils n'étaient portés qu'en ces périodes.
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Certaines personnes que nous croisons travaillent, ou se reposent à l'intérieur, on trouve aussi quelque enfants, mais le village semble un peu désert. En fait, en prenant en compte le fait que certains villageois partent travailler en ville, on peut expliquer en grande partie le peu de population par l'heure à laquelle nous nous y trouvons; en effet, souvent de midi à 16h les gens font la sieste.
Voici quelque photos prises dans le village. Il est un peu disposé en arc de cercle sur la montagne, entourant les cultures.
Spoiler:
Le village est aussi plein de symboles, par exemple sur cette première photo nous avons quasiment tout. Parmi les symboles que je suis capable de décrypter, nous avons autour de la porte comme des affiches rouges, on les retrouve très souvent, ce sont en quelque sorte des voeux de bonheur. De même pour le signe incrusté dans la porte, qui est volontairement à l'envers, il porte bonheur et souhaite la bienvenue. Entre les deux dragons nous avons une boule, c'est une variante du miroir qu'on trouve en dessous. On retrouve dans ce village beaucoup de miroirs au dessus des portes, ils appartiennent à la superstition et ont pour fonction de rappeler aux morts qu'ils ne vivent plus. Le mort en entrant chez lui se voit dans le miroir et se rend compte ainsi qu'il est mort, car parfois ils ne le savent pas. Le ciseau, je ne suis pas sure de la signification précise, il accompagne le miroir, il est peut être là pour éloigner les mauvais esprits. On voit aussi des petits papiers blancs, avant ils étaient tamponnés de rouge, en blanc ils auraient pu signifier un décès récent, mais on dirait qu'il s'agit d'autre chose car on les retrouve sur de nombreuses maisons, là aussi je dois demander à quelqu'un pour en savoir plus. à l'intérieur de la pièce, on trouve une affiche de Mao et quelque compatriotes, on a donc ici des symboles politiques -c'est la première fois pour moi de voir une telle affiche dans une maison-, la télévision qui pour continuer dans les symboles, sur la photo nous rappelle notre monde moderne, en présentant les jeux olympiques. Et bien sûr, devant l'entrée, l'autel du culte des ancêtres. L'autel est toujours devant la porte principale, il permet aussi au mort qui viens chez lui, de voir que la famille prend soin de sa famille, et il la protège en échange. Je crois aussi qu'en Chine, les fantômes ne peuvent avancer que de face, et ne peuvent pas se retourner.
Spoiler:
Nous continuons notre chemin en direction de l'endroit où sont teints les vêtements. Le lieu a changé depuis le dernier passage de mon père il y a 3ans, déjà la route dans tous le village, mais ici on voit une étable nouvelle, mais qui semble ne pas avoir servi depuis longtemps. Pour la teinturerie, il s'agit d'un trou dans le sol où on y laisse les vêtements avec quelque végétaux. Le bâtiment sur la troisième photo sers en période de fêtes, pour y manger des plats traditionnels.
Spoiler:
On pense que Neng'E est un village dans lequel on a voulu développer une activité touristique qui n'a pas énormément fonctionné. Mais les villageois y ont gagné au change, par la construction de la route et des maisons en échange de quelque danses une fois par an. Ce qu'il faut savoir et que j'ai pu observer en Chine, c'est que les minorités ethniques ne sont pas poussées dans leur développement, on peut trouver des Zhuangs pauvres et des Zhuangs riches, tout comme des Hans pauvres et des Hans riches, et c'est valable surement pour toutes les populations. Ces groupes de populations, quelque soit leur origine ethnique souhaitent pour eux et leur famille un meilleur mode de vie et sont donc favorables au développement. Nous pouvons reprendre l'exemple des maisons construites au bord de la route pour un village Yao, ils sont heureux d'après XiaoPan de pouvoir travailler du fait de la proximité de la route, pour aider leur famille.
Parallèlement, ils gardent de façon très forte leur identité ethnique. De notre regard occidental nous pourrions être effrayés de ce phénomène, au point qu'on a peur de voir disparaître des traditions et des langues, mais du regard du peuple, la perte de la langue par exemple, n'a aucune importance tant qu'ils peuvent communiquer entre eux. Et leurs traditions, leurs costumes sont destinés à changer, non pas forcément pour disparaître, mais parce que l'histoire et le mode de vie de l'ethnie change, ainsi on peut voir apparaître des couleurs ou des plastiques brillants dans les costumes, achetés sur le marché. Si certaines personnes de l'ethnies trouvent leur vêtement traditionnel plus joli ainsi, c'est leur droit. Leur traditions leurs appartient de plein droit. C'est peut être quelque chose de nous ne réalisons pas de notre point de vue, puisqu'on imagine seulement le coté du monde développé qui "les attire" ou qui "veut les voir disparaître" en leur proposant divers choses. Mais le peuple lui même souhaite certaines choses pour sa population, et c'est son droit de les prendre.
Je pense qu'on peut parler de différentes phases dans le processus d'assimilation des ethnies en Chine, dans un premier temps je me demande si le fait de demander à un village d'une certaine ethnie, et pour l'aider à se développer, d'accueillir des personnes pour observer leur danses, peut avoir plusieurs effets bénéfiques. Evidemment le village deviens plus riche et se développe par lui même, mais je me demande d'autre part, si cela ne renforce pas quelque part l'identité ethnique. Puisqu'on peut réaliser de l'importance de ses traditions face aux personnes qui les ignore.
Je dit bien dans un premier temps, car dans un second temps, il y a effectivement de grandes chances que les traditions disparaissent lorsque le village sera suffisamment développé et le peuple suffisamment occupé pour perpétuer les traditions pour eux, ou contre de l'argent. Mon père me disait qu'en Savoie, il y a moins de 40ans on pouvait trouver des personnes à des périodes de l'année réalisant des chants et danses en costume savoyard pour des touristes. Aujourd'hui, pour des raisons financières d'abord, personne ne le ferait, car leur niveau de vie est bon, qu'ils ne se considéreront pas assez payé pour ce genre de travail, et aussi par manque de temps.

Mais la Chine reste un cas très différent et particulier, car l'identité ethnique ne disparaît pas avec les traditions ou les costumes. En effet, à FengShan où à Du'An, on trouve des populations Zhuang ou Yao, qui sont totalement assimilés au mode de vie urbain, qui portent des vêtements achetés ou réalisés qui n'ont plus rien à voir avec la tradition. Ils gardent pour ceux qui savent la parler, leur langue. LuoHongJie par exemple parle couramment Zhuang et mandarin. Il faut aussi savoir qu'il y a des dialectes utilisés très régulièrement dans les villes, qui n'ont rien à voir avec le mandarin. Par exemple à Guiyang, on parle le Guiyanghua, et pas le mandarin dans la rue.
Le second point important à connaitre, et très différent de la France, c'est qu'en Chine on ne cache pas et on affirme sans gène son origine ethnique. On a d'abord le nom de famille comme je disais, qui témoigne parfois de l'origine. Mais on demandera très facilement à quelqu'un de quelle ethnie il appartient, et il répondra naturellement. Lingo -langage, rencontrée dans le train- me disais que de demander l'origine de quelqu'un est signe de politesse et montre qu'on s'intéresse à la personne, il répondra avec plaisir. Tandis qu'en France, la question est tabou, et les personnes seraient choquées à l'entendre. En chine il n'y a pas de raison à ça, qu'on vienne d'ici ou d'ailleurs, on fait tous partis d'un même ensemble humain, on conçoit très facilement qu'on puisse être chinois et Miao etc. Qu'on puisse donc avoir plusieurs origines, l'une étant un petit groupe faisant parti d'un ensemble plus grands, et ces groupes ne s'opposent pas mais se complètent. On peut dire qu'en France on fait de l'origine quelque chose qui touche au sacré, tandis qu'en Chine à force de l'évoquer, c'est quelque chose de commun. (On pourrait ici se questionner sur les conséquences de cette sacralisation dans notre société)
Il n'y a de ce fait aucune raison que l'identité ethnique disparaisse en Chine. Elle n'y est surtout pas forcée, contrairement à ce qu'on a pu voir dans d'autres pays. Si vous allez en Chine et que vous demandez dans une grande ville quelle est l'origine des personnes que vous croisez à un ami, il vous répondra peut être "ils sont tous han", mais en posant la question individuellement, on peut observer différentes origines. Peut être que certains chinois Hans pensent encore que l'appartenance ethnique se repère dans les vêtements, mais XiaoPan me dit bien, c'est le visage qu'il faut regarder, et sa forme témoigne de l'origine des peuples. Certains peuvent ignorer leur appartenance ethnique, -je pense que c'est le cas pour de nombreux Hans- après tout, nous sommes tous humains.


Je pourrais continuer comme ça pendant des heures, mais j'ai dit là ce que j'avais l'intention de dire, j'éviterais donc de partir dans une dissertation interminable.  Laughing
Avant de partir, nous trouvons l'école qui se trouve près de la porte, on y voit un joli bazar et des cours brûlés, c'est les vacances. Il n'y a que deux salles de cour, c'est l'école du village. On fait aussi un tour sur des chemins de terre, qui nous mènent aux cultures. On peut voir le village de plus loin, on goûte quelque noix pas bien bonnes, mais par curiosité de voir de quel fruit il s'agit. Puis nous rentrons au premier village.
Spoiler:
Dans le premier village, on retrouve les maisons en construction, les montagnes appelées Yin et Yang que vous repérerez surement -Yin est à droite, Yang est à gauche-. Les enfants qui jouent, les parents. Ce qui est sur c'est qu'ici personne ne parle mandarin. Le soir ils ramènent leurs troupeaux, de chèvres en grande partie, qui portent des muselières en bois pour ne pas manger les cultures en chemin.
Les explorateurs sortiront avec quelque heures de retard, nous rentrons enfin, le soir en mangeant on prépare le programme du lendemain.
Spoiler:

X. Dimanche 12 août

Ce jour là, peu de choses, je passe du temps sur l'ordinateur, en même temps on se couche tard alors le réveil me fait plutôt me lever à 9-10h. Mon père pars au bureau le matin, j'ai attendu qu'il revienne pour manger mais c'est moi qui le rejoindrais dans l'après midi à pieds. En fait les personnes qui creusent le tunnel pour arriver à la grotte y sont enfin, du moins, ils ont fait un sondage et ont réussi à y faire passer un tuyau. Après manger mon père partira dans la grotte pour voir où cela arrive, puis moi je reste là.
Le soir on rejoins la team pour manger, des plats chinois à ciel ouvert, entre des bâches qui créent la salle. C'est une petite ambiance chaleureuse. Puis une fois rentrés, ils discutent du plan pour le jour suivant. Mon père essaie de les laisser se débrouiller, pour les responsabiliser et qu'ils évoluent en spéléologie, parallèlement ça lui laisse du temps à passer avec moi.
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Dernière édition par mystheria le Mar 4 Fév - 15:20, édité 1 fois
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Message  mystheria Lun 18 Mar - 15:08

Voyage 2012 (10)

Compte rendu 10

I. Lundi 13 Août

Pendant que la team s'en va essplorer une grotte, nous partons essplorer la surface. On leur a prêté la voiture, et LuoHongJie nous a prêté sa moto. Nous partons donc ziggzagguer dans les montagnes à la recherche de singes. La route que nous prenons passe par le musée, donc à travers la grotte, la route ensuite n'est pas très bonne, voir même elle est coupée, c'est ce qu'on verra dans un tunnel où ils ont mis un tas de terre pour stopper la circulation, mais les moto passent. Hop ! Et c'est reparti ! Sur une route pleine de trou, mais avec seulement des motos, c'est amusant.  Smile
De l'autre coté on a un beau paysage, mon père conduit et je suis derrière lui, sans casque et cheveux aux vents, nous découvrons la moto en Chine. Pour le permis, mon père a le permis chinois, en ne passant que le code en Chine -La personne lui ayant servi d'interprète ne s'est pas embêté à traduire et a répondu pour lui-, pour la moto on ne sait pas vraiment, mais en partant du principe que le code chinois rend son permis français valide en Chine, nous pouvons rouler puisqu'il a le permis moto. Mais à vrai dire nous n'en savons trop rien. Concernant le casque, la majorité des chinois n'en ont pas, ou bien un vague casque de chantier en plastique qui ne protège pas de grand chose. Mais il faut savoir qu'en Chine les véhicules ne roulent pas vite, en moto nous n'irons pas à plus de 60km/h et encore, c'est en forçant.
La moto chinoise ne se conduit pas comme celles auxquelles on est habitués en France, et on a vite fait de passer au point mort alors qu'on voulait augmenter la vitesse.  Surprised Bon, en réfléchissant avant d'agir, on fini par s'en sortir. C'est comme passer d'un AZERTY à un QUERTY, mais en plus dangereux, haha. D'ailleurs en partant on n'arrive pas à la déramer, et un gars dans la rue est venu nous aider et expliquer le fonctionnement.
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Au bout de quelque kilomètres, on arrive dans un petit village, en suivant les panneaux indiquant "la montagne des singes", mon père n'y est jamais allé non plus. Nous partons à la recherche de l'endroit où nous pouvons les voir. Au début on trouve de vieilles maisons, puis en s'approchant le village est plus moderne, et même très joli avec ses petites cultures au centre, ça me fait presque penser à un village français, de loin. Le parc aux singes doit les aider économiquement. Nous suivons les panneaux et après une route de cailloux, on retrouve une route de béton, en haut un grand portail et un guichet pour la montagne aux singes, nous garons la moto et allons y voir de plus prêt.
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Le portail est fermé, et personne n'est dans le guichet. On voit que l'entrée est de 30Yuans par personne. Comme il n'y a personne, nous entrons dans le parc en ouvrant la grille, une fois à l'intérieur on croise une femme qui nous sourit, et un homme. On leur dit qu'on veut voir les singes, alors la femme se met à les appeler en jetant des grains de riz sur le sol. Le coin est très naturel, mis à part les maisons et la surface de béton au sol, derrière la grille il n'y a que des montagnes, et les singes ne sont surement pas enfermés, et ont toute la montagne à eux !
Il y a aussi des chevaux. Petit à petit les singes répondent à l'appel de la femme, puis elle éloigne les chevaux. Au début on en voit quelque uns, venir à tout allure en sautant parfois sur des rochers et en grimpant aux branches, il y a aussi beaucoup de mères qui portent leur petit sous leur ventre, tout en courant vers les grains de riz. On est très vite entourés d'une cinquantaine de singes.
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Au début ils s'avancent prudemment, en commençant par les grains de riz les plus éloignés de nous, puis petit à petit, quand il n'y en a plus, gourmands ils se rapprochent, en nous jetant parfois des coups d'oeils prudents. Un bébé se tente à l'escalade d'un grillage, je le trouve tout mignon, mais je sais qu'en m'approchant il disparaîtra vite, car quand la mère l'a repéré, elle viens vite le prendre dans ses bras et repartir. Certaines fois les singes se disputent pour un grain de riz, en se mettant en posture à la fois prudente et agressive, mais ça ne dure pas, ils règlent vite leurs différends.  Very Happy:
à un moment la femme sortira du maïs d'un des abris, et un singe tentera de lui voler un épis, elle le remarquera, puis ensuite continuera sa route tandis que le singe la suit discrètement. Celui ci a tout compris. hihi ! Leur comportement est très intelligent, on voit un peu une "petite société de singes" prudente, c'est surprenant à voir.
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Une fois les grains de riz finis, ils repartent peu à peu dans la montagne. Nous on fait un petit tour, l'aménagement pour les visiteurs est très basique, une petite promenade vers un rocher, et c'est tout. Le coin est très naturel. Avant de partir, on leur propose quand même de payer, et c'est chose faite. Personne ne nous en a voulu d'être entrés sans autorisation, et ils pourraient presque oublier de nous demander de payer l'entrée. Nous repartons en moto dans l'autre sens, en direction d'un petit temple vers FengShan. Il fait chaud, mais j'ai mon chapal !  Cool  Puis finalement, les cheveux au vent, c'est bien aussi. Quelque photos sur la route.
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Nous arrivons au petit temple. Il y a quelque années, on ne l'aurait jamais vu, il est caché sous un rocher. Mais en ce moment ils le rénovent et le rendent plus grand. Normalement c'est un temple Taoïste, et on y prédit votre avenir. Mais dans la nouvelle version, on voit vite fait des bouddah apparaître, ou d'autres divinités. Normalement le Taoïsme ne vénère pas une effigie. On descend un chemin pour rejoindre le temple en construction. On y trouve des porte encens, sièges et porte bougies faits avec les moyens du bord. Puis aussi des achats récents, par exemple pour la grande salle. Le temple a en fait deux parties principales, la grande salle et un petit abris plus loin. Une partie est légèrement cachée depuis les rénovations, celle de l'ancien temple, qui se trouve derrière la grande salle. Sur les premières photos je vous montre l'abris et la grande salle. Remarquez dans l'abris, le frigo qui sers de porte encens, et le siège de voiture, pour les prières.
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On rentre, on mange avec les coupaings, puis on prévoit le plan de demain. En parlant de plan, j'en sais plus pour moi : Vendredi je pars pour le Guizhou, d'abord en passant une nuit par NanDan pour visiter les "Yao à pantalon blanc", qui se revendiquent comme étant "les vrais Yao". Samedi, en route pour Guiyang, où je resterais quelque jours, tandis que mon père pars Dimanche pour Liupangshui (je sais plus l'écrire), je le rejoindrais donc dans la semaine. Le 26 Nous essayerons d'aller à Nanning ensemble en voiture, autrement j'irais en train. Le 27 Je prend l'avion de Nanning pour Pékin où je passerais une nuit, puis ensuite de nouveau l'avion pour Amsterdam puis Nantes. Hé oui... ça passe vite !  Surprised


II. Mardi 14 Août

La team pars en essploration, je dors le matin et mon père pars travailler au bureau. Vers 2h de l'après midi je le rejoins. On se promène dans FengShan à la recherche de fils pour faire des noeuds chinois, mais on ne trouve pas.
J'ai en tête de boire un café, il y a trois cafés à FengShan. On ira d'abord dans celui où nous allons de temps en temps avec des chinois, mais cette fois c'est pire que la fois où personne n'était venu nous donner la carte, il n'y a absolument personne. La porte est ouverte, on y entre comme dans un moulin, mais personne n'y travaille. Pourtant des personnes y viennent s’asseoir. Au bout de quelque temps à profiter du wifi, on repars marcher dans la ville. Je prend quelque photos sur le chemin car le ciel est très joli.

Sur le chemin un homme joue d'un instrument. Le grand trottoir au bord de l'eau est presque toujours occupé par des promeneurs ou des personnes qui s'assoient, se reposent, dorment, discutent, font des exercices, chantent, jouent aux cartes... Le soir il y a les musiciens, l'après midi quelque vieilles dames se retrouvent et chantent des chansons.
Je repense à la question de Lingo "qu'est ce que font les français pendant leur temps libre ?", j'avais répondu que le soir certains sortent et d'autres regardent la télévision ou jouent à l'ordinateur. Le temps libre français est peut être beaucoup plus individuel; puis il y a les soirées entre copains. J'y médite.
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On retournera dans le premier café, qui est toujours aussi ouvert, et toujours aussi vide de personnel. Alors on en tente un deuxième, le store est fermé, on le relève, mais le café est tout de même fermé. On ira dans le dernier, où on pourra enfin prendre une petite tasse de vrai café ! Avant de partir elle nous dira qu'en fait en ce moment le café est fermé, mais c'est pas grave, elle nous a servi quand même.
Décidément, la Chine est un autre mode.
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Ils ne poussent pas vraiment à la vente, comme par exemple le café où personne ne viens vers vous, voir vous évite. Parfois ils te diront d'aller acheter ton produit à coté, ou bien ils te diront de "ne pas manger ces glaces, les meilleures sont là bas". Ils ne voient pas d'intérêt à avoir plus de clients qu'un autre, c'est plutôt une relation amicale qu'il y a entre chacun, et non professionnelle.

Le soir on rejoins les copains pour manger, sur le chemin je vois des enfants jouer avec un hamac accroché entre deux arbres dans la rue.  I love you
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Voila pour une journée peu remplie.


IV. Mercredi 15 Août

Ce matin là, on devrait se lever tôt, on a prévu d'aller s’entraîner à grimper à la corde. Huyun aime se lever tôt et nous propose un rendez vous à 9h du matin dans la grotte, puis finalement 9h30. Alors à 7h30 mon père pars pour son bureau afin de préparer le matériel. Finalement on m'appellera pour le déjeuné à 9h30.

Je m’entraînerais quelque fois à la grimpette, technique d'essploration aile ouest irl, qui consiste dans ce qu'il y a de plus basique, à grimper sur une corde et redescendre. Je servirais aussi de cobaye pour montrer comment réaliser le sauvetage sur corde. La technique pour descendre ou monter quelqu'un sur une corde est un peu rigolote, enfin de mon coté qui regarde ou qui sers de cobaye surtout. huhu
Apparemment, jouer le mort, en étant donc inactif et pendu à un baudrier pendant 20min, le dos courbé vers le sol, peut tuer, et on n'en connait pas les raisons médicales.
J'avoue que pour ce voyage, je suis très peu essploratrice, et j'évite tant que possible les grottes, j'en suis un peu lassée, ou bien je me remet de mon expédition de 10h faite en octobre à ChengZhou.
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V. Jeudi 16 Août

Je fais un compte rendu rapide, j'ai peur de prendre trop de retard. Ce jour là le groupe de spéléologues retournent dans la grotte près du village où on a trouvé des tombes. Moi je m'arrêterais en chemin pour rencontrer Alice et passer la journée avec elle en attendant le groupe.
Elle est professeur à l'école primaire du village, où elle a une chambre pour vivre. Deux petites filles aiment bien l'accompagner, ainsi que ses voisins qui viennent facilement discuter. Elle me dit qu'elle a fait sa petite scolarité ici, et qu'elle travaille maintenant ici, donc tout le monde la connait. Son voisin nous invitera à manger.
Par deux fois nous irons au marché, d'abord pour acheter des fruits. On prend des petites baies que je ne connait pas, elle me dit que dans le passé elle n'était pas assez riche pour en acheter, alors elle allait les ramasser dans la montagne. La seconde fois, on achète une poule, puis on se met en route pour la maison de ses parents.

Pour les poules, c'est comme les poissons, on aime les manger frais. Donc on les achète vivants pour en être surs. Sur le marché les poules sont dans les cages, parfois un oeuf est pondu et la vendeuse le récupère. La poule est choisie par l'acheteur, c'est comme ça, elle est belle et on l'attrape, on la met dans un sac auquel on découpe un trous pour la tête de la poule, histoire qu'elle respire un peu. Entre la chaise et la cage, j'en vois une un peu vieille, dans un piteux état, et quand elle voit que je l'ai repérée, elle se cache et fait la morte. Elle a compris comment survivre, finalement les poules ne sont pas si stupides.

Nous partons ensuite en SanMao, on l'attend à la pharmacie parce qu'il ne partira pas tant qu'il ne sera pas plein. Ceux ci sont plus grands, et prennent peut être 6passagers. Nous sommes en route pour la maison des parents d'Alice, sur une route de terre pleine de bosses et de creux, une route de village en Chine. Dans le SanMao la poule cherchera à s'enfuir, mais marcher dans un sac n'est pas aisé, elle sait quand même élargir le trou pour tenter son escapade.
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Les parents d'Alice vivent dans un petit hameau à 10km du village, la plupart des maisons sont rénovées ou en construction, seule la leur garde encore le type ancien, faite principalement de bois, et avec un toit en tuiles. Les habitants ici sont Zhuang. Alice me dit que dans quelque années ils détruiront peut être leur maison pour en construire une neuve, comme les autres, elle me dit qu'en soi leur maison est très bien, en bon état, le seul problème viens du toit lorsqu'il pleut, il arrive qu'il pleuve dans la première salle de la maison. Je trouve que ce type de maison ressemble beaucoup aux vieilles maisons françaises, en savoie, et plus spécifiquement aux chalets dans les montagnes, la différence est qu'elles sont ici adaptés à un climat chaud, les murs sont fins, fait de terre ou de planches de bois, et les pièces sous le toit n'ont pas de plafond. Voila des photos du village, des nouvelles maisons, puis la maison d'Alice.
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On entre sur leur terrain par un portail qui donne sur une petite cour, les portes d'en face donnent sur un étage inférieur, où ils font sécher lors de la saison, des cocons de vers à soie. Pour entrer on prend l'escalier à droite, puis on entre dans une petite pièce qui donne directement sur une nouvelle cour. Cette cour est fermée par un petit bâtiment à droite, qui a une petite fenêtre en hauteur et pas de porte, on y stock le riz. La porte donne sur une pièce qui l'entoure. On ré-entre dans le bâtiment d'où nous sortons par la porte principale depuis la cour. à gauche un grillage donne sur le jardin, et en face se trouve un grand bassin. La cour, sauf une petite partie qui sers de jardin, est bétonnée, on y trouve des poules en cage vers le bassin. Une petite rigole pars du jardin pour sortir plus loin vers la première entrée, il y a un évier à ciel ouvert c'est le seul point d'eau de la maison, on y lave la nourriture, la vaisselle, et les dents. Plus loin derrière la maison il y a un autre point d'eau pour la douche.
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L'intérieur de la maison donne sur une longue pièce, qui sers de cuisine et de salle à manger. La porte ouvre sur un escalier qui monte à l'étage, l'étage est une grande pièce où est stocké du bois, qui sers de salon. C'est dans cette pièce qu'on trouve aussi la télévision et l'autel aux ancêtres. Ensuite, il y a deux chambres, celles des deux enfants. Alice a un grand frère qui s'est marié l'an passé, c'est ce qui explique partout dans la maison, la présence de petits papiers rouges collés sur murs meubles et portes. Il y a aussi un rideau rouge devant leur porte, le lit est rouge, et il y a un poster de la même couleur.
Le rouge est la couleur en Chine du bonheur, de la chance, de plein de bonnes choses, c'est pour ça qu'on la retrouve partout. Le blanc par contre, est la couleur des morts.
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En arrivant, Alice et sa mère s'attaquent directement à la préparation du repas. Il y a une poule à préparer. Avant de vous exposer la mise à mort de la poule, une petite anecdote rigolote à laquelle vous pourrez penser en lisant la suite du compte rendu. Il y a quelque années ma famille a invité un petit paquet de chinois de FengShan venus dans le cadre d'un échange entre le parc naturel des Bauges en France, et celui de FengShan. Lassés de la nourriture française et l'absence de légume cuits et de soupe dans ce qu'on leur proposait, ils sont arrivés chez moi tout heureux d'enfin pouvoir cuisiner une poule achetée au marché. C'est à cette occasion que nous avons appris que le terme chinois qui désigne le fait d'égorger une poule, se dit phonétiquement "Sakozi" et se rapproche dangereusement de "Sarkozy". Bon, je peux reprendre mon récit de tuage de poule à présent.  Surprised
Pour faire rapide, la tête en bas les pattes en l'air, on désigne l'endroit où il faut l'égorger en enlevant quelque plumes, et l'animal est vidé de son sang. Ici la pauvre poule n'aura pas eu de chance, car s'accrochant à la vie, elle tentera encore de s'enfuir une fois déposée au sol, la tête à moitié découpée, en pataugeant dans l'eau et son sang, au fond de la rigole. Une fois morte, on tempe le corps dans l'eau bouillante, et on peu la plumer facilement. Quelque temps après, le copain d'Alice et une bande d'amis viendront avec une autre poule à qui attend le même sort.
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Après le repas, Alice et moi allons faire un tour dans le jardin, elle me montre des volailles qu'ils élèvent et dont ils récupèrent les oeufs. Ensuite on fera un tour dans le village et dans les chemins, avant de revenir planter de la ciboulette dans le jardin. Ils ont quelque bambous et je suis impressionnée par la pousse de ces plantes là.
Pour la balade, nous suivons un chemin au fond du village. La route est assez large et est faite de cailloux. Elle me dit que cette route mène vers un autre village, dans le passé ce n'était qu'un sentier où elle allait souvent avec ses parents quand elle était petite, car ils avaient des chèvres et partaient les chercher dans la montagne. Elle me montre la rivière, à l'époque il n'y avait pas un pont aussi bon, et lorsque les enfants du hameau allaient à l'école ils traversaient la rivière et y passaient beaucoup de temps, ils aiment y nager et y jouer. Dans son passé c'était la seule activité qu'ils avaient, de ce fait, ils savent tous nager.
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Sur le chemin du retour, elle s'arrête ramasser quelque plantes entre les rizières pour le repas. Entre voisins ils s'adressent facilement la parole et se sourient. J'aide Alice et sa mère à préparer les feuilles ramassées, qui finiront en soupe. Les garçons eux, auront passé l'après midi à boire. Dans la nuit les spéléologues reviennent, on mangera tous ensemble avant de repartir pour FengShan.
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VI. Vendredi 17 Août

Nous nous préparons le matin pour une journée de route, HuaYin, YoCha, LuoHongJie, Alice, mon père et moi partons pour NanDan, puis Guiyang, puis LiuPangShui. Nous nous mettons en route dans l'après midi, bien chargés, on en a pour 5h de trajet. Ce jour là est une journée d'accidents, on en voit deux à FengShan, puis un nouveau sur la route, qui crée un énorme bouchon. Un SanMao plein de prunes s'est renversé. Les bouchons sont dus au fait que chaque accident nécessite un contrôle de police. Nous ça nous fait une pause dans un coin assez joli.
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En reprenant la route, on craindra à un moment la pane d'essence, mais la descente enfin réglera le problème. Nous arrivons enfin à Nan'Dan. La ville est particulière parce que l'ethnie Yao ici, tente de conserver son identité et sa culture. Les nouveaux bâtiments sont enjolivés, ont des toits, et portent des symboles Yao, tels que les cornes de buffle et le tambour. Il y a aussi des fresques sur les bâtiments, en voila une qui montre le symbole qu'on trouve sur les tambours Yao.
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Nous cherchons un hôtel pas cher, on sait qu'on peut en trouver à 30yuans par personne, on trouvera à 60. On rejoins ensuite un ami de LuoHongJie qui nous invite à dîner. Ne soyez pas surpris de souvent voir des inconnus vous inviter manger. En fait quelque part, c'est LuoHongJie ici qui paye le repas.
Ceci est un exemple typique de ce que j’appelais au début de mon voyage le "réseau chinois", en fait ce n'est pas une illusion ni une impression, c'est une réalité. Ce réseau porte un nom, le GangXi, c'est un héritage direct du Confucianisme. Il crée différents réseaux de personnes qui peuvent avoir une ampleur incroyable, dans une logique de partage et d'entre aide. Parfois certains réseaux entre eux ne s'entendent pas, c'est comme ça par exemple qu'un chinois peut savoir en évoquant le nom de quelqu'un avec qui il peut être impliqué dans une affaire particulière. Par exemple : Si on parle d'une personne et d'un évènement, on suppose automatiquement qui est dans le coup.
Le GangXi est d'autant plus important qu'il est nécessaire pour vivre, seul, on ne fait pas long feu. Il faut donc surveiller ses actions, qu'elles soient bénéfiques pour le groupe, si vous faites une mauvaise chose, ce type de réseau peu réellement vous détruire. Car ça se sait très facilement et rapidement. Si vous survivez à ce genre de choses, c'est que vous êtes dans la mafia, si non c'est impossible de sortir la tête de l'eau.
Bon, je ne suis pas bien claire, mais j'ai l'intention de faire des recherches là dessus, donc j'en saurais plus à l'avenir.




VII. Samedi 18 Août

1) Village de l'ethnie Yao à pantalon blanc

Nous profitons d'être à NanDan pour aller voir un village de Yao à pantalon blanc, une petite minorité en Chine, ils ont entre autre comme différence avec les Yao leur costume, ils revendiquent aussi leur identité. Nous commençons par un petit déjeuné dans le marché puis nous prenons la bonne route après avoir tourné en rond un petit moment.
Sur le chemin on trouve quelque Yao, à moto ou dans les champs. Par exemple je verrais une dame assise sur une motte de terre, sous un parapluie, en train de coudre. Ici la plupart des Yao portent leur costumes.
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Nous suivons la route, nous ne prendrons pas le premier panneau touristique qui indique in village, mais nous continuerons après le village principal, pour un autre plus reculé. Je ne le saurais qu'après, mais dans le village où nous irons les Yao n'aiment pas bien les visites de touristes, c'est surement la raison pour laquelle il y a un premier village indiqué pour eux. Car le village où nous allons n'est pas modifié pour le tourisme, il est authentique. On se gare puis on se met en route, nous n'avons pas de chance car il pleut, mais nous continuons. On voit quelque séchoir à grains en hauteur.
Les habitants sont dans les maisons, on voit parfois à la fenêtre un enfant où une grand mère qui coud, elles ont toutes des lunettes, car le travail de couture des vêtements traditionnels est vraiment très précis. Des hommes ou des femmes sont parfois aux portes et nous regardent passer.
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On continue notre chemin dans la partie du village la plus éloignée, puis on s'enfonce dans une petite forêt de bambous en suivant un chemin. Là encore, une histoire de morts. Mon père nous mène vers une petite grotte qui devait être anciennement un cimetière. De nombreux ossements sont éparpillés sur le sol, ainsi que les planches des cercueils. Des crânes sont alignés, comme exposés aux curieux. Les cercueils ne sont pas Yao, les cercueils Yao ont un bois épais et des formes de cornes, comme sur la dernière photo, alors que ces tombes là sont faites de planches fines.
Les gens du village ne savent pas à qui appartiennent ces corps et leur histoire, les tombes étaient déjà là avant que les Yao s'installent ici, ils peuvent être très vieux. La grotte n'a pas été entièrement explorée, on en voit vite une sortie, mais il y a un puits encore inexploré. Devant l'entrée je vois un verrou qui montre que le lieu a été fermé il y a plusieurs années, puis laissé à l'abandon.
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Nous quittons le village pour remontrer où nous nous étions garés, il y a un petit musée que nous visitons. Le musée ressemble à celui vu dans le village Yao vers FengShan, en plus grand, il expose les costumes et les outils utilisés par les deux différents groupes ethniques. On trouve un métier à tisser, mon père met en alerte Alice qui le croit à peine, de la valeur de ces objets qui ont parfois été jetés ou brûlés en France et qui maintenant se revendent cher, il recommande à Alice de garder celui de sa famille car l'histoire de la Chine ressemblera à celle de la France. On trouve aussi un tambour Yao.
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Nous nous attardons dans la petite boutique, où ils vendent quelque costumes, cher. Le fait qu'ils soient cher est une bonne chose, car le prix est celui du travail mis dans la construction du costume. Dans le passé, et peut être encore aujourd'hui, certains ne réalisent pas de la valeur de leur travail, et quelque occidentaux envieux de se faire de l'argent savent acheter ce type de costume pour trois fois rien, et les revendre extrêmement cher.
Dans l'esprit des différents peuples des ethnies qui fabriquent leur costume, ceux ci ne se vendent pas, on conçoit mal l'idée de vendre un vêtement. Les personnes fabriquent leur vêtement pour eux mêmes. Et cela peut prendre 8ans ou 1an pour faire une jupe Yao. La petite fille dès l'âge de 8ans commence à fabriquer son costume qu'elle terminera et portera à sa majorité. Je vous laisse voir la qualité du travail et imaginer ce que ça représente.
Spoiler:



2) En route pour Guiyang !

C'est parti pour retrouver ma tête où je l'avais laissée, Guiyang c'est un petit coup de coeur pour moi. J'ai vécu 4mois dans cette ville avec mon père dans un petit appartement au centre ville en 2007, et depuis que je suis partie au bout de ces 4mois, je pense sans cesse à y retourner car je me l'étais promis. C'est maintenant chose faite, ce voyage a le mérite de me résoudre -je pense- une préoccupation assez importante chez moi. Depuis le temps.

On prend l'autoroute, on roule un moment, tout se passe bien. Derrière ils s'endorment doucement, puis tout à coup voila. L'autoroute est barrée ! Un sens interdit et un mur de béton nous empêche de continuer. On commence un chemin, on fait demi tour, on reviens sur nos pas, on tente un autre chemin, demi tour à nouveau, on reviens au premier endroit, en espérant reprendre l'autoroute facilement.
Nous sommes à la frontière entre le Guangxi et le Guizhou, on n'a rien compris pour l'autoroute. à un moment on a supposé quelque discorde entre les deux régions, qui n'arrange surtout pas le gouvernement. Mais à vrai dire on ne comprend pas vraiment cette histoire.

Avant de retrouver le chemin en demandant aux passants, les essuies glaces se disputent. En fait ils ne veulent plus s'éteindre. Very Happy: Au bout d'un moment mon père les met en position pour les changer, et nous roulons ainsi. Quand il se remettra à pleuvoir, il refermera le sien. Concernant les réparations de la voiture posée au garage, ils ont changé les feux, n'ont pas changé le capot, n'ont pas changé le tuyau qui fait que lorsqu'on fait le plein on perd de l'essence et que ça sens l'essence quand on viens de faire le plein.
Lorsque mon père était tombé en panne à cause de ce tuyau c'était dans un endroit perdu de montagne, et ceux qui l'avaient réparé avaient pris le premier tuyau qu'ils avaient sous la main. D'abord les gens du garage ont dit qu'ils ne le changeront pas puisque "ça ne fuit pas", ensuite parce que "ils ont pas de bon tuyau non plus", autrement dit, ils ne voulaient pas le changer. Mais la voiture roule tout de même bien, et le clak clak clak qu'il y a toujours en descente, n'est pas important puisqu'il le fait depuis toujours. à la chinoise donc !
Spoiler:
Pendant que les autres roupillent à l'arrière, j'essaie de mettre de la musique histoire d'aider mon père à ne pas trop s'ennuyer pendant qu'il conduit. ça tombe bien j'ai une clé usb remplie de brel, balavoine, boby lapointe, musiques bretonnes que j'avais l'intention de lui passer. Il me dit que j'ai très peu de chances de faire marcher la musique, en fait il n'y a pas de port usb sur le poste, juste la radio et le lecteur cd/idvd -oui parce qu'il y a un petit écran sur le pare soleil du passager pour voir des karaoké-. On a un machin qu'on pose sur l’allume cigare, qui a un port usb et qui émet de fréquences radio qu'il faut retrouver depuis le poste. Au début je ne trouve pas, enfin je crois ne pas trouver puisque j'entend des chinois parler, en fait ça marche, simplement j'ai des cours de chinois aussi sur ma clé usb.  Surprised
Depuis la route on peut voir de jolis villages et montagnes, le Guizhou continents quelque ethnies différentes du Guangxi, comme par exemple des Miao. Ici les villages sont soignés. On fait même des murs anti bruit, c'est dire.
Spoiler:
à un moment on s'arrêtera acheter des prunes sur l'autoroute. Oui, vous avez bien lu, on s'arrêtera, acheter des prunes, sur l'autoroute. Quelque marchands en vendent, puis les gens s'arrêtent, hop, j'ai faim ! En tout cas elles sont très bonnes. Quelque fois en chine on voit des gens marcher sur le bord de l'autoroute, j'ai moi même fait du stop sur l'autoroute en 2007 *enfin j'abuse, on attendaient quelqu'un, le stop c'était pour la photo XD*.
Le risque des prunes en est un, mais il y a bien pire. Les accidents sont très nombreux, mon père n'a jamais pris cette autoroute sans en voir deux ou trois. Et encore, lorsque j'étais passée en 2008 l'autoroute était encore en construction mais tout aussi pratiquée. Maintenant elle est terminée. On en croisera quand même deux ou trois.
En même temps les camions n'aident pas, ils sont surchargés, élargis et allongés, c'est incroyable, j'ai du mal à en photographier un. Prenez par exemple un camion qui transporte des voitures, en France on aura deux rangées de voitures, en Chine on en a 4.
Sur le chemin on aura un bel exemple d'accident d'une voiture passée sous un camion qui devait vouloir se mettre sur la voie de la voiture, et crash. Je pense qu'il n'y a pas eu de mort, vu la tête ensanglantée du chauffeur qui tenait debout, encore un peu choqué je pense.
Les deux autres accidents qu'on verra, ce sont des gens à contre sens... Oo
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3) Arrivée à Guiyang

Deux amis nous attendent à la sortie de l'autoroute, ils nous ont trouvé un hôtel à 60yuans par personne, c'est difficile de trouver moins cher à Guiyang qui est la capitale du Guizhou. Nous les suivons en voiture pour aller manger. Sur le chemin, je croise un premier SanMao plus que chargé, comme j'aime les voir tellement ça m'impressionne. Nous arrivons dans un restaurant en périphérie de la ville pour manger une fondue chinoise.
Après le repas, il est peut être entre 7 et 8h, et nous tentons de rentrer dans la ville malgré les bouchons impressionnants. Entre trois voitures, nous communiquons par talkie walkie. Nous passons peut être une demi heure ou une heure sur une même route en avançant très lentement, enfin cela donne sur un carrefour à feux, toutes les voitures vont dans tous les sens et sont au milieu du carrefour, autrement dit les feux ne servent à rien et chacun tente de se frayer un chemin parmi ce troupeau de voitures et d'humains.
Spoiler:
Nous arrivons enfin dans le petit hôtel, situé dans un endroit un peu surréaliste qui me fait penser à Lausanne, mais en pire. L'hôtel est à coté d'un pont suspendu au dessus de lui, qui fait passer les voitures, au niveau de l'hôtel il y a d'autres routes et maisons, puis l'hôtel lui même est un bâtiment sur plusieurs étages qui commence plus bas, à un troisième niveau. En entrant dans celui ci, nous entrons par le haut, puis nous redescendons pour trouver nos chambres. Le bâtiment a une forme bizarre, on a tenté d'y mettre autant de chambres que possible, c'est une petite famille qui le gère, et en entrant par le haut, on passe par leur salon et on les voit regarder leur télévision.
Depuis la chambre que je partage avec mon père, je vois un escalier qui descend du 2nd au 1er niveau, ce soir là des enfants jouent à faire du toboggan sur la partie lisse de l'escalier.
Spoiler:
Une fois installés, nous contactons rapidement Zoé, une amie de longue date, qui tenait un café à Guiyang à l'époque où j'y vivais. à présent son café a été revendu, elle en a ouvert un autre, vendu à nouveau. En fait elle les design puis les revend, parallèlement à son boulot, maintenant elle vit plus tranquillement qu'avant, où elle cherchait à s'épanouir professionnellement sans s'arrêter. Le tremblement de terre du Sichuan lui a fait réaliser qu'elle pourrait profiter un peu de sa vie...
Ce soir là elle est à une fête avec des amis, elle est souvent bien occupée et accrochée au téléphone, mais elle viendra nous rejoindre pour passer un peu de temps tous ensemble autour d'une tasse de thé. On la retrouve donc bien habillée, puis elle nous guide en voiture, elle a une belle toyota blanche et je pense que son mariage et son envie de profiter de la vie y est pour quelque chose. Elle m'impressionne sur le coup, je pense qu'on peut parler d’ascension sociale à grande vitesse, mais je n'en sais pas énormément sur elle.

Elle nous emmène dans un salon de thé où elle connait le patron. Nous avons une petite salle, et une employée viens pour servir le thé à la chinoise, donc avec tous les ustensiles. On boira du thé vert de Taiwan. J'ai du mal à retenir tout le rituel, mais pour la première tasse elle remplis des tasses de la forme de dés à coudre, puis les renverse sur la tasse de thé, et nous les sers inversés ainsi, pour nous permettre de sentir le thé avant de le boire, il faut faire attention à ne pas vouloir l'enlever d'un coup, mais le glisser sur le coté si on ne veut pas tout casser.  Very Happy:

Nous passerons une bonne heure à discuter, Zoé tente de tous nous embarquer dans un festival de rock qui a lieu à Guiyang du 23 au 26 août. Ce qui est prévu pour nous, c'est que demain après midi mon père, LuoHongjie, Yocha et Houyun prennent la route pour LiupengShui, Alice et moi restons ici pour quelque jours. Zoé tente de ramener à sa cause Yocha et Houyun, Yocha hésite fortement à abandonner la compétition d'escalade pour le rock. En tout cas Alice et moi décidons de rester à Guiyang finalement jusqu'au 26 pour le festival. En fait, Zoé peut nous avoir des places gratuites en nous employant comme travailleurs. ^^
Après tant de négociations, et s'être perdus sur la route car le gps nous a emmené au 3ème niveau sur le pont et non au 2nd où se trouve l'hôtel, nous rentrons dormir.
Spoiler:


[justify]VIII. Dimanche 19 Août

Le matin, quelque marchandes s'installent sur l'escalier devant la fenêtre de la chambre d'hôtel, l'une vends des légumes, l'autre des jouets, une dernière des chaussures qu'elle couds. Des personnes s'arrêtent pour en acheter. Deux jeunes femmes passent aussi, portant avec elles de grands sacs surement plein de bouteilles en plastiques qu'elles ont ramassées, elles s'amusent en posant le sac sur la pente, et en s’assoyant dessus, comme les enfants du soir. Je retrouve Guiyang.
Nous partons lorsque HaiXia est là, une des personnes qui nous avait rejoins hier à la sortie d'autoroute. Il nous emmène dans des ruelles de plus en plus étroites, nous sommes en voiture avec toutes les affaires. Il est prévu que mon père, HouYun, LuoHongJie et YoCha partent à 2H pour LiuPangShui. On fini par s'arrêter, après avoir difficilement fait demi tour. En sortant le programme se négocie vaguement, HaiXia veut nous emmener au parc des singes, juste à coté. Mais mon père et moi ne sommes pas bien motivés, on l'a déjà vu deux fois et on veut se balader dans la ville. On propose donc la solution de secours : Aller prendre un petit déjeuner.

On profite de ce moment pour proposer notre plan : Aller au centre ville. Nous partons tous en bus, puis HaiXia nous guide tous à l'appartement où je vivais en 2007 avec mon père. Nous habitions juste devant PengShuiChe. PengShuiChe c'est un rond point avec une énorme fontaine. Enfin maintenant ce n'est plus un rond point, et la fontaine est ridicule... Ils l'ont changé pour un carrefour à feu, les ronds points sont peut être trop pratiques pour eux. Hihi
ça me fait plaisir de revoir l'immeuble, le gardien est toujours le même, il nous a reconnu en passant, et a serré la main de mon père. Devant l'immeuble il y a une petite table qu'on établit comme point de rendez vous, on réussi à se détacher du groupe pour faire une petite balade, seul LuoHongJie nous accompagne. Voila quelque photos de l'immeuble, c'est des souvenirs pour moi, et je peux enfin les partager avec mes proches, je n'avais jamais fait de photo avant. Smile
Si ma mémoire est bonne, ma chambre était la fenêtre où on trouve la protection contre la pluie cassé en deux. La fenêtre à gauche était le salon, derrière ma chambre il y a une autre chambre, puis derrière le salon, cuisine et salle de bains.
Spoiler:
Nous avons une petite heure et demi pour courir après nos souvenirs à Guiyang, notre première destination est le café de Zoé. Notre point de rendez vous de l'époque, on veut savoir si le café tourne encore. Et oui ! Les murs ont été peints en jaune, une lettre a été changée, ce n'est plus le Zoe café, mais le Boe café.  Very Happy:
Sur la seconde photo, la partie arrière du café, il a trois étages. La rue n'a absolument pas changée, nous aurions cru le contraire. En 4ans, une vieille rue comme ça à deux pas de PengShuiChe aurait théoriquement peu de chances de survivre dans une ville qui tente de se développer à grand pas. Mais l'explication est ailleurs : ils sont concentrés à la construction d'un "nouveau guiyang" depuis plus de 4ans, donc ils ne détruisent pas énormément ici.
ça me fait plaisir de voir que presque rien n'a changé, j'avais si peur depuis toutes ces années que "mon" Guiyang ne disparaisse. Maintenant je me dit que s'il a tenu 4ans, il tiendra encore 4années.
On monte sur une passerelle, et je reconnait l'endroit où j'aimais acheter des cds de musique en vrac, au hasard, à 15Yuans. Là où j'ai découvert Lacrimosa, le magasin tourne toujours. Puis en voici la rue, vue de haut.
Spoiler:
Pendant notre balade nous croisons un chien étrangement habillé, panier, chapal, lunettes et cravate; un talkie walkie sur la tête. Contrairement à ce qu'on pourrait penser à première vue, ce chien n'est pas là pour mendier. Son maître est tout proche, talkie walkie en main. Il essaie d'apprendre à son chien comment acheter des cigarettes : il met l'argent dans le panier, et le chien va chez le marchand, qui prend l'argent et pose les cigarettes. Son truc est presque au point, pourquoi pas ? il y a bien des chiens qui rapportent le journal.
Nous passons ensuite dans un quartier musulman, peut être de communauté Ouigour, mais il y a de nombreuses ethnies à religion musulmane en Chine.
Spoiler:
Après avoir mis de l'argent sur la carte téléphonique de mon père, nous rejoignons le groupe. Il faut savoir qu'en Chine le réseau téléphonique fonctionne par régions, voir sur différentes villes; ce qui fait que lorsqu'on utilise une carte du GuangXi dans le Guizhou par exemple, ça reviens à extrêmement cher, et il est parfois mieux de racheter un numéro, comme je l'avais fait à Du'An.
Nous rentrons donc chez HaiXia, Alice et moi restons à Guiyang. Il nous prête un appartement juste au dessus de chez lui. Il y a deux étages, je ne réaliserais qu'un peu plus tard que le second étage a été fabriqué sur le toit, surement par HaiXia. En entrant on a un petit salon qui ressemble au bureau de mon père en moins rangé -matériel etc-, à gauche une porte donne sur la chambre, où il y a une nouvelle porte pour la salle de bain. Devant la porte d'entrée, une autre porte qui donne sur un balcon où il fait pousser des tomates et d'autres plantes, nous sommes au sommet de l'immeuble. a droite du balcon la cuisine, à gauche un escalier en fer. En haut de l'escalier l'autre étage, une petite pièce qui sers aussi de stockage, et une salle de bains. Nous posons nos sacs.
Il possède dans cette pièce quelque chose surement râre et précieux : un ancien lit chinois, qui n'était utilisé que par l'empereur et d'autres personnes importantes.
Spoiler:
Le groupe pars pour LiuPangShui, Alice et moi reprenons le bus pour PengShuiChe. J'ai prévu de rencontrer une étudiante en ethnologie qui vit à Guiyang, afin de créer un réseau de relation sur cette ville pour me permettre de retenter l'histoire de terrain ethnologique. J'ai eu son numéro grâce à un groupe QQ d'étudiants francophones à Guiyang, l'un d'eux m'a redirigé vers elle. Nous nous rencontrons donc au centre ville et nous partons visiter une des universités. Hélas je ne visite pas celle qui m'intéresse précisément mais la plus proche, plus moderne aussi. Car celle où on étudie les langues et les sciences sociales est en dehors de la ville, peut être à 1h de bus du centre.
Nous discutons longtemps, j'apprend qu'elle est en fait étudiante à Kunming, en master, les études de terrain là bas sont sérieusement entreprises et il y a de nombreuses conférences sur le sujet qui accueillent des étrangers. Il ne devrait donc pas avoir de difficultés pour moi, de retenter l'expérience dans l'université du Yunnan et non celle du GuangXi qui a de grandes chances de me refuser à nouveau.
Mis à part le réseau sur Guiyang, que je pourrais de toute façon me faire plus tard, j'ai ce qu'il me faut : des relations dans le Yunnan pour me permettre d'aller sur le terrain.
Ensemble nous discutons ethnologies, sociologie, on se partage des auteurs, elle connait la plupart que j'ai étudié, je ne connait pas les auteurs chinois. Ils lisent énormément et je lis très peu, le travail universitaire en Chine est très lourd, je pense que j'ai un niveau à rattraper si je veux étudier en Chine...
Nous parlons de quelque problèmes de so


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Message  mystheria Lun 18 Mar - 15:21

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Message  mystheria Lun 18 Mar - 15:38

Voyage 2012 (11)

Compte rendu numéro dernier.

I. Lundi 20 Août

Ce jour là j'ai envie d'emmener Alice au bord de la rivière qui traverse Guiyang, l'après midi nous irons dans le Nouveau Guiyang où elle a une amie. J'ai bien envie d'y faire un tour, car il y a 4ans un chinois m'y avait emmené en douce, prétextant de me présenter une entreprise de tunning que je cherchais à l'époque. Je n'y avais vu que des bâtiments en construction, ou vides, ou un quartier peu habité.
Nous descendons les étages de notre immeuble, en bas, nous ne sortons pas par le dernier mais par l'avant dernier, par une petite passerelle en fer qui donne sur la route. On prend le bus pour PengShuiChe, où on mange notre petit déjeuné.
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Je suis contente de traverser les rues que je traversais à l'époque, elles ont changées dans le sens où elles sont plus propres, et les mendiants sont différents. Enfin, j'ai retrouvé le même mendiant qu'il y a 4ans le jour précédent en attendant l'étudiante; celui ci se reconnait facilement... Sa jambe droite est deux fois plus grande que la gauche, à l'époque j'avais voulu faire des recherches sur sa maladie, je suis tombé sur quelque chose en éléphantus, mais je n'en suis pas si sure. Même s'il y en a moins en centre ville, ils sont toujours là, les hommes et les femmes qui dorment dans les rues de guiyang sont là aussi. parfois il me semble en reconnaître. Deux jours plus tard je croiserais un mutilé, bras et main coupé, chantant une chanson peut être religieuse, les gestes de prières encore dans ses bras. Par contre je n'ai pas retrouvé les enfants qui me couraient après en demandant de l'argent, ils ont grandis depuis...
Nous nous arrêtons dans un parc, là Zoé nous appelle et veut que nous nous rendons dans son bureau qui n'est pas très loin, elle nous indique le chemin. Cette place en photo, n'a pas changée, et des hommes y aiment toujours le soir, jouer à la toupie. Une grosse toupie qu'ils fouettent pour la faire tourner.
Sur la route je réalise que les petits bâtiments de police sont en fait des voitures, je trouve ça super bien fait.

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Une personne nous rejoins devant une galerie commerciale, et nous mène au bureau de Zoé. Elle nous prend en photo et nous demande nos numéros d'identité, c'est pour créer une carte de travailleur qui nous permettra de venir gratuitement au festival. En soi le festival n'est pas cher du tout, ni pour un chinois ni pour un européen, la journée est à 100yuans, les 4jours à 400yuans. C'est le camping qui est cher, peut être 300yuans la place. Elle nous donne le programme, puis nous repartons faire notre tour.
On passe par DaShiZi, une passerelle en forme ronde au dessus de la rue, à guiyang il y a des passerelles et aussi des passages sous terrain, pour les piétons, et des petites boutiques aiment s'y installer.

C'est une fois avoir traversé la rivière que je verrais un véritable changement à Guiyang, une place devant la statue de Mao, a été totalement transformée. Avant c'était très vert, avec beaucoup de fontaines, et deux petites pyramides de verre qui donnaient sur la grande surface en dessous de la place. à présent tout a été pavé, des colonnes ont été posées, et un grand monument est encore en construction. On me le dira après, ce monument représente des bambous, il est devenu le symbole de Guiyang, les bambous aussi; ils ont commencé les travaux l'an dernier.
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Nous suivons comme prévu, la rivière. De nombreuses personnes sont dehors, les personnes âgées sont assises à l'ombre, un enfant fait du rollers dans la rue, j'aime bien cette petite atmosphère de bonheur dans un rayon de soleil. Au loin une petite pagode se dessine. J'aime bien cette promenade, même si l'eau sent les égout et que la clim coule sur le chemin, ils tentent d'embellir les climatisations ou certains endroits, c'est pour ça que cette balade je la préfère de nuit. Guiyang a très vite changé, la première fois que mon père y est allé, l'eau était en bien pire état.
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Malgré tout le temps passé à Guiyang, je ne m'étais pas vraiment arrêté à cette pagode, bien que je connaisse son existence. à l'époque je pensais rester un an en Chine, et pas 4mois, je suis revenue sans achever mon voyage, c'est ce sentiment que je rattrape aujourd'hui. Alors je m'y arrête. Il y a un petit parc, où nous pouvons entrer gratuitement. On retrouve un temps plus ancien, mais pas si vieux que ça historiquement.

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Je suis très intéressée de voir de véritables photos de Guiyang sous la Dynastie Qing. Les photos sont un peu abandonnées, elles sont affichées mais c'est dur d'y accéder, des chaises et du bazar m’empêche de les voir de très près, et pourtant elles me fascinent. C'est là une opportunité pour moi d'aborder le sujet avec Alice, je lui demande d'abord comment à l'époque, les ethnies étaient considérées. Il faut savoir que sous les Qing, tous les hommes portaient la même coiffure avec la tresse mandchoue. Alors qu'en est t il des ethnies qui ont leurs propres pratiques aujourd'hui ? La réponse et catégorique, qui ne portait pas la tresse mandchoue sous cette dynastie était tué. Les ethnies s'y pliaient donc elles aussi. Je suis intéressée par le fait qu'elles aient malgré tout conservé leur identité et coutume.
Nous marchons en remontant la rivière dans l'autre sens, on croise des vieux qui chantent au bord de l'eau, puis on s'assieds un moment. Je continue la conversation sur un sujet que certains aiment tant aborder. Voila, je cherche moi aussi des informations pour qui ne tolère pas la chine et sa politique. D'abord, je lui dit simplement qu'en vue de ce qu'il en était sous la dynastie Qing (1644-1911), en prenant simplement l'exemple de la mise à mort si on refuse de porter la coiffure imposée, la question des droits et libertés en Chine s'est nettement améliorée. Je lui demande donc ce que veut le peuple chinois aujourd'hui, est ce qu'il veut plus de libertés et de droits ? Elle me répond en riant, "Yes they whant more... They whant more money". J'essaie d'en rajouter, en parlant d'internet et des libertés, elle me répond qu'aujourd'hui ils sont tous très libres et ne demandent pas forcément plus.
Je lui dit qu'en France certains français n'attendent qu'une chose du peuple chinois, c'est une révolution, que lorsqu'on dit Chine ils pensent Mao, et que ce qu'ils évoquent le plus souvent, c'est l'histoire du Tibet. Pour le Tibet, elle me dit, "ah les attentats en 2008". Je lui expose l'ampleur que ça a pris en France : Les personnes qui étendent le drapeau tibétain devant leurs maisons, l'intérêt pour le bouddhisme comme philosophie plus que comme religion, les faux emails se présentant soit disant comme "preuve que l'armée chinoise se déguisait en moines" en 2008 -une photo montrait l'armée avec des costumes en main, en vue des uniformes qui étaient différents et plus anciens de ceux de 2008 on pouvait démontrer la preuve comme étant fausse, de plus cette photo provenait d'un casting de film où pour avoir des figurants l'armée s'était présentée-.
Je lui dit qu'en soi, je ne m'inquiète pas pour la Chine et le Tibet, mais pour ce qu'il y a dans l'esprit des français. Elle me dit que c'est parce qu'ils n'ont jamais mis un pied en Chine et ne peuvent qu'avoir des idées reçues sur le pays, que la meilleure chose pour eux est de voyager. En soi, elle ne s'est pas énormément intéressée aux évènements de 2008, elle se méfie des médias et se contente de sa vie quotidienne, sans prendre le temps de trop s'intéresser à ce qu'il se passe ailleurs.

Elle me donne des informations que je n'avais pas sur le Tibet, comme le petit nombre d'écoles dans la région, qui fait que très peu de tibétains parlent chinois, en plus de ça ils n'ont pas énormément d'accès à l'information et au monde extérieur, peu de télévisions etc. Je trouve ce point très important, je sais que le peuple tibétain n'a accès à l'éducation que depuis très peu de temps, avec l'aide de la Chine. J'avance ici des hypothèses : Le peu d'éducation s'explique pour moi par le pouvoir religieux, car les moines ont besoin des laïques pour vivre, car ils vivent de dons de ceux qui travaillent. Le fait de ne pas avoir énormément d'école et d'accès au monde extérieur fait qu'on se tourne facilement vers l'institution religieuse. Enfin le fait de ne pas parler chinois peut renforcer le sentiment d'indépendance et d'incompréhension envers la présence de la Chine.
Je peux résumer rapidement une de mes dernières lectures évoquant l'expansion de la Chine, les régions Ouïgours et Tibétaines ont une histoire semblable mais à la même période les régions du sud de la Chine se rattachaient aussi au pays. On ne sait peut être pas qu'une partie du Tibet, la partie intérieure appartenait déjà à la Chine dans le passé, la partie extérieure -celle du Dalaï Lama- a été prise et reprise ensuite, et c'est de celle là dont nous parlons. Il faut savoir aussi que cette région tibétaine n'est pas peuplée seulement de tibétains, mais d'autres minorités qui elles sont favorables à la présence du gouvernement Chinois. Enfin, la Chine poursuit depuis très longtemps -avant la naissance de notre cher jésus christ- une expansion lente et pacifique, qui dans les années récentes se présentait aux portes des régions Tibétaines, Ouïgours et du sud de la Chine. Les changements de politiques ont pu vouloir rendre cette expansion plus rapide et peut être plus violente, tandis que la politique ne faisait que continuer un chemin entamé depuis très longtemps. On peut voir que l'expansion Chinoise a aujourd'hui environ les mêmes méthodes qu'à l'époque, qui consistait à peupler les régions de Hans et de donner accès à l'éducation à ces régions pour les 'civiliser'. Cela explique la présence d'ethnies en Chine, et la non violence qu'on a entre elles puisqu'elles s'insèrent dans un ensemble qui se transforme très lentement; ça explique aussi ce qu'on a pu entendre dans les médias concernant la population Ouïgour qui, j'ai peu entendre à la télévision certaines personnes, se plaignaient de la présence Han -Il faut savoir qu'il en est de même pour cette région, elle n'est pas peuplée uniquement de l'ethnie Ouïgour, de plus cette région tout comme le Tibet, est peuplée de différentes ethnies qu'il faut prendre en compte-.
Bref, l'expansion de la Chine est une très longue histoire et je pense que le cas tibétain est à prendre dans son contexte, ce qu'on ne fait peut être pas.

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Après ce long détour d'informations et d’hypothèses, je reprend le récit. Nous discutons toujours bien sur, et nous prenons le bus pour XinYang. Le 'nouveau Guiyang', en 2007 il m'avait donné l'impression d'une cité vide et trop grosse qui se construit encore. Nous sommes en 2012 et mon impression est la même, ils le construisent toujours, et je ne vois personne. Le gouvernement a été déplacé, ils comptent faire de XinYang le nouveau centre de la ville, apparemment Guiyang serait trop petit. Il faut dire qu'avec l'arrivée des voitures de plus en plus nombreuses c'est rapide d'être pris dans un bouchon à Guiyang... Moi je préfère l'ancienne ville, au moins XinYang a le point positif d'éviter de trop chambouler Guiyang, et au niveau de l'architecture ils s'amusent un peu.
Pour nous qui sommes à pieds, c'est un véritable désert, il fait chaud et il y a peu d'aménagement pour les piétons, les routes sont énormes, les feux pour piétons durent 10secondes, autrement dit le temps de traverser la moitié de la route. Les rues sont vides, pas de marché, pas d'habitants, le bâtiment du gouvernement projette des vidéos et musiques et personne n'est là pour les voir, c'est un peu apocalyptiques, certaines campagnes de pub le confirment à mes yeux. Les bâtiments semblent terminés, de l'extérieur, mais l'intérieur n'est que béton. Le peu de personne qu'on voit sont là pour nettoyer les rues, mais pour quels passants ? Au moins ça fait de l'emploi... Mais je me dit que cet argent pourrait servir ailleurs, nous sommes tout de même dans la région la plus pauvres de la Chine, peut être aussi une de celles où on trouve les plus fortes inégalités...

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On trouve quelque travailleurs, sur cette photo des femmes s'occupent d'un égout, certains arrosent des plantes. Plus loin, à la sortie d'un bâtiment on trouvera énormément de monde, comme à la sortie d'une exposition. Tout est un peu surréaliste, comme pour donner l'apparence de quelque chose de virtuel. On donne des produits aux arbres pour qu'ils grandissent vite, le sol n'est que des carrés d'herbes posés là, qui sèchent au soleil et qu'on arrose.
Nous rejoignons une autre route, là je vois une famille qui marche, et ramasse quelque plantes soigneusement choisies au sol. Je dit à Alice que voila une autre de mes admirations du peuple chinois, connaitre une plante comestible et la prendre sans hésiter. Elle me dit que de toute façon en Chine, tout se mange. Héhé. Moi j'ai peur que beaucoup de savoirs faire disparaissent, dans notre pays si développé, je nous trouve totalement incapable tellement nous sommes assistés, et moi la première. Alice fait sa lessive à la main depuis l'âge de 8ans, et moi j'essaie de faire quelque chose un minimum correct. Beaucoup de chinois savent coudre, cuisiner, reconnaître ce qui est comestible, chanter, danser, et j'en oublie encore. Ils bricolent, ils savent tout faire avec n'importe quoi. C'est pas étonnant qu'ils se débrouillent aussi bien.

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Nous prenons le bus pour rencontrer une amie d'Alice, ce coin là est plus peuplé, et ressemble soudain plus à Guiyang, des petites voiturettes à 3roues ont remplacés les SanMao. On reste un petit moment chez son amie, qui a une fille et vit avec la mère de son mari, dans le petit espace de terrain du voisin du dessous, est élevé un canard. J'ai demandé des informations à Zoé, si je n'arrive pas encore à avoir la date du début du projet de XinYang, elle me dit que le but est de déplacer la population de Guiyang là bas, car Guiyang est trop petit, que les appartements ne son pas cher. Ce n'est pas l'impression que nous avons eu avec Alice, au contraire ils semblent très cher ce qui ne résout pas le problème de logement en Chine, car seuls les riches peuvent s'acheter ces appartements, et les loués, ce qui fait -on connait la chanson- que les riches deviennent de plus en plus riches, et les pauvres de plus en plus pauvres...
J'ai du mal à comprendre la logique du nouveau Guiyang, ni de la Chine en matière de construction. Alice me dit qu'une grande partie de la population cherche à se loger, parallèlement les villes chinoises sont toujours en expansion, ça se construit de tous les cotés. J'aurais tendance à penser, plus que nécessaire. à qui reviennent ces appartements ? Je pense que la majorité des nouveaux logements sont vides.

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II. Mardi 21 Août

Alice veut voir HuangGuoShu, une cascade impressionnante qui se situe sur la route entre Guiyang et LiuPangShui, elle en a parlé à Zoé qui nous a redirigé vers un groupe de tourisme organisé. Je ne suis pas bien motivée, le tourisme me fait peur, organisé encore plus. J'aurais voulu y aller si je pouvais m'arrêter à TianLong. Il s'agit d'une ville à mi-chemin, peuplée d'une ethnie non recensée, il s'agit de Hans. Mais des Hans en costumes qui se diffèrent de l'ethnie majoritaire. Hélas je ne pourrais les voir, je pars tout de même avec Alice pour 400yuans la journée, à être dirigés dans tous les sens et à courir après notre groupe.
Malgré un gros orage pendant la nuit, nous nous levons à 5h du matin, pour prendre un taxi puis rejoindre le bus pour partir à 6h du matin, nous en avons pour 3h de route, et nous rentrerons vers 9h le soir. Sur le chemin les différentes architectures des maisons me semblent intéressantes. Les maisons à toit blanc se situent vers TianLong, elles sont peut être liées à la minorité présente.

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Nous arrivons à notre première escale, pas de cascade, juste une petite balade en bateau. Pour monter on -nous touristes- ne peut passer que par un ascenseur qui coûte plus de 40yuans par personne. Le bus s'est arrêté dans un village, la population ici appartient à la minorité Buyei, avant de descendre du bus la guide nous dit que pour les prendre en photo, il faut leur donner 5yuans, je pense que c'est un moyen de dissuasion pour les laisser tranquilles. Un petit marché s'est fait sur notre chemin, qui vend de la nourriture, nous avons à peine le temps de nous arrêter. L'attraction touristique ne semble pas profiter à la population locale, ou seulement par notre présence puisque nous pouvons acheter ce qu'ils nous proposent.
Voila quelque photos de la première attraction, avec Alice nous traînons derrière, ce qui est un bon point, car il y a peut être 30min d'attente pour grimper dans les bateaux, on ira alors s'acheter notre petit déjeuné qu'on mange tranquillement dans la file. Ensuite on embarque en bateau pour visiter une grotte, puis on repars, voila tout. Le lieu semble être voué au tourisme depuis longtemps, car il me semble voir des bateaux en bois, en fer, puis des chemins aménagés qui ne sont plus utilisés.

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Nous repartons en bus pour un nouvel endroit. C'est officiel, la guide l'a dit, nous sommes des touristes et donc là pour dépenser de l'argent. On nous emmène voir une entreprise de vente de produits à base de bambous dont on subira la publicité pendant une petite heure. Le but étant de nous faire acheter des produits, ce qui intéresse la guide puisqu'elle a un pourcentage sur les produits achetés par les touristes qu'elle emmène.
Ensuite on nous refait le même coup pour des produits qui se mangent, bien pensé, puisqu'il est 12h et qu'on n'a pas encore mangé. C'est là que je retrouve des bonbons chinois ! Comme je voulais en remmener la dernière fois, j'en ai pris un paquet pour notre prochaine IRL.
On nous emmène ensuite manger, car oui le repas est compris, il n'est pas bien bon, on est des touristes quoi. A la sortie du bus des vieilles dames cherchent à nous vendre des bijoux et autres trucs. Comme je suis une étrangère elles m'aiment bien, et j'essaie de m'enfuir tant bien que mal. Le village où nous nous arrêtons est totalement enjolivé avec du bois sur les maisons, ça rend très bien, même le panneau du Cyber café est discret. Very Happy:

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On reprend notre tourisme, en changeant de car on nous dépose a différents endroits à visiter. D'abord un petit chemin de paysage et de petits vendeurs, ils vendent de tout des chapeaux faits en feuilles, des oeufs, de la nourriture, des stalagmites... La végétation est assez impressionnante pour moi, des cactus à l'état sauvage et des lianes gigantesques.

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Pour terminer des petites boutiques, puis nous reprenons à nouveau le bus pour un nouvel endroit.
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Après avoir traversé un jardin d'arbres en pot, enfin une cascade, nous prendrons les escaliers et quittons le groupe, c'est 100yuans encore pour un ascenseur, et on ne le prendra pas. La photo de statue représente un explorateur sous la dynastie Song -je crois- qui parcourait la Chine à la recherche de beaux paysage pour en faire un livre et inciter au tourismes de ces endroits là. Cette statue montre qu'il est venu ici. Enfin se dessine une première cascade et un arc en ciel.
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Nous remontons ensuite le chemin, je me questionnais à l'allé sur des personnes qui montaient avec un panier vide, au retour je les vois le panier plein, des planches et des briques sont portées pour aménager l'espace en bas. Une fois en haut nous attendons le groupe dans un petit jardin aménagé, puis nous repartons en passant par un petit marché, vers un nouveau bus pour notre dernière visite.
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ça me fatigue de plus en plus et je visite la dernière cascade avec peu d'intérêt, pourtant c'est peut être elle, la cascade impressionnante où l'eau se croise à multiples endroits. Je n'aime pas le tourisme, je suis pressée de repartir, contente malgré tout des choses vues. Le soir, nous mangeons du poisson bien mérité dans un restaurant. Miam !

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III. Mercredi 22 Août

Alice partira finalement le lendemain car quelque chose l'appelle à Hechi, nous profitons donc de cette dernière journée pour nous balader à Guiyang et acheter quelque bricoles. HaiXia, qui nous prête l'appartement, nous a indiqué un magasin où on peut acheter des produits locaux à prix raisonnables, ça tombe bien, on cherche des bonbons à la viande ! Dans ce magasin sont aussi vendus vêtements, bijoux, pierres, poupées, enfin souvenirs de différentes ethnies du Guizhou. Sur les deux photos après la première, des bijoux de la minorité Miao du Guizhou.
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Après un petit déjeuné on marche dans les rues à la recherche de SuShi Lu, une ruelle de petits marchés toujours pleine de monde, où j'aime bien m'y balader, mais pas trop longtemps. ^^ là bas on trouve à peu près tout, on cherche des chaussures pendant un petit moment, parce que de mon coté niveau chaussures, si il pleut je prend pas mal de risques, soit je prend l'eau avec mes chaussures, et mes pieds aiment pas ça, soit je glisse avec mes tongs parce que ça fait 4ans que je les utilise et elles commencent à se faire vieilles. \o/ Voila pour une petite journée de marché.
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Message  mystheria Lun 18 Mar - 15:39



IV. Jeudi 23 Août

Alice pars vers 9h le matin, je me repose un peu puis je me met en route pour le bureau de Zoé où elle m'attend. Aujourd'hui c'est le premier jour du Yoga Midi Festival. Voici quelque photos sur le chemin, on peut voir quelque maisons très vieilles encore au centre de la ville de Guiyang, une marchande qui vend des poissons rouges.
J'arrive assez tôt au bureau, Zoé a peur que je m'ennuie et envoie une collège m'accompagner pour boire un café, dans le café, je vois une photo d'un dessin d'annecy, les pancartes me font rire, et deux chats passent par là. L'un d'eux se laisse caresser -Photo éléchat et chat-.

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On retourne au bureau et on me présente l'affiche du festival, il y a des groupes japonais, coréens, chinois, américains, finlandais et australien. C'est un festival de rock à trois scènes, mais l'une d'entre elle n'est pas pour du rock mais pour du machin DJ, bref pas de la musique *pars en courant*. C'est donc assez facile de faire son choix. Zoé me présente deux filles qui m'accompagneront, on mange un bol de nouilles en discutant du programme. On pars ensuite en voiture pour le festival qui a lieu dans un parc à l'extérieur de la ville. J'y trouve quelque chinois gothiques, on attend un moment que notre petit groupe se forme puis on entre dans le parc. On fait tout un détour pour arriver aux portes du festival.
On entre voir un premier groupe, dans le parc un vieil avion est exposé entre les trois scènes.

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Enfin voila, vous avez une idée du festival. Ici l'eau est gratuite, les masque anonymous sont fournis, il y a des joueurs de diablo III. On est pas obligé de boire de la bière super chère, les toilettes sont fixes donc propres, les scènes sont bien placées au niveau du son. C'est très agréable un festival comme ça.

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Je remarque que dans la chanson chinoise, certains chanteurs n'ont pas peur de se travestir. Pour tourner quelque chose à la dérision, comme ici, ou bien un chanteur que j'avais vu en octobre qui portait une robe semblable à celles des femmes sous les dynasties. Ici cela s'expliquait car sa voix peut être féminine et masculine, il faisait donc des dialogues seul dans ses chansons.
Le soir je tente de rentrer rapidement, car j'apprend que Yocha reviens de LiuPangShui pour voir le festival, j'ai les clefs de l'appartement et je n'ai plus de batterie sur mon téléphone. J'essaie donc de partir assez tôt, mais trop tard pour les bus. ça me fait un petit périple que j'ai raconté le soir même ci dessous.

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Voici un extrait de ce qu'il viens de m'arriver...
Je viens de passer 2h à tenter de revenir du festival de musique jusque l'appartement toute seule, mon niveau d'anglais et de chinois a lvl up je crois. XD
au début on m'a dit d'attendre le bus 201, pas moyen, y'en a plus. Quelqu'un viens me proposer son aide et je prend le bus 110 avec lui jusqu'au sud de Guiyang -le festival est dans la campagne-, ensuite il me dit de prendre le bus 41, pendant l'attente je suis témoin d'un évènement pas drôle : quelqu'un a balancé son chat de la fenêtre de l'immeuble, il a rebondi sur l'abris bus et mourrait à moitié assommé au bord du trottoir... j'ai rien pu faire, je voulais le bouger histoire qu'il ne se fasse pas écraser en plus, mais mon bus est arrivé, je j'ai caressé, pauvre chat... Un homme était accroupi auprès du chat avec moi, et une femme pointait l'étage du doigt en criant en chinois les accusations... J'ai du prendre le bus, jusqu'au terminus, je pleurait le chat. ='(

Spoiler:
Ensuite, je suis descendue, j'ai acheté de l'eau et j'ai demandé à la vendeuse où nous étions, elle m'a indiqué le chemin, à partir de là je n'ai parlé que chinois. J'ai marché un moment puis j'ai demandé à quelqu'un d'autre pour être sure, il m'a dit n'importe quoi, alors je me suis arrêtée et j'ai parlé avec d'autres personnes en décidant de prendre un taxi. Quelqu'un ici c'est proposé de m'accompagner puisqu'on allait sur la même route, j'avais un papier avec marqué approximativement où j'allais. Le problème c'est qu'on a passé ma rue, et que j'ai du expliquer en chinois que je voulais descendre parce que j'avais vu où je voulais aller. Je suis descendue et j'ai couru jusqu'à l'appartement, où j'ai trouvé Yocha qui m'attendait, un souci de moins.


Vendredi 24 Août

Pas de chance ce jour là, j'oublie ma batterie d'appareil photo. J'ai bien des photos prises avec l'appareil de Yocha, mais windows n'en fait qu'à sa tête en plantant lorsque je veux les prendre.
C'est l'anniversaire de mon père, je ne veux pas partir tout de suite pour le festival, je laisse donc Yocha partir seule en bus. Je passe vers le bureau de Zoé où je me rends pour avoir plus d'informations sur mon billet d'avion, je voulais passer plus de temps à Guiyang mais finalement elle m'emmène avec elle au festival. J'arriverais avant Yocha...

Les groupes sont bons, je trouve du métal et du reggaie j'achète quelque cds, on passe la journée au festival, le groupe japonais ne se présentera pas, le soir on rentre en bus encore après l'heure.

--

Je prend mon premier avion après demain et je n'ai pas encore mon billet... J'essaie de partir de Guiyang et non de Nanning, car je ne veux pas faire 10h de route le jour même de mon départ, du coup je compte sur Zoé pour m'acheter le billet que mon père lui remboursera, et Zoé me dit que peut être aujourd'hui on l'achètera en agence;.. j'ai peur. Crying or Very sad
edit : j'ai mon billet, je suis à Beijing.

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Pardon pour ce compte rendu un peu fouillis, mais j'ai les photos ! Donc je vais vous en balancer quelque unes en vrac. D'abord quelque photos du parc. Bricoles trouvables sur le festival, et quelque concerts.
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Y'a quelque bons groupes et je tente de trouver le cd, j'ai plus où moins ce que je cherchais.
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Puis le reggaie chinois c'est coule. :hippie: Mais spa évident, je voulais acheter leur cd, mais y'apu, bon j'ai eu une photo... En fait tout ce qui est rock est souvent acheté sur internet par les chinois, on aura beau courir dans les rues de Guiyang à la recherche d'un cd, introuvable.
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Samedi 25 Août

Je décide de prendre cette journée pour me balader tranquillement à Guiyang, pas de festival donc ce samedi. D'abord, Yocha et moi rejoignons Zoé pour acheter mon billet d'avion en agence, j'ai donc le billet qui pars de Guiyang à Beijing le 27Août plutôt que de Nanning. Car partir de nanning impliquait prendre la route le jour même, ce qui ne me rassurait pas vraiment, d'autant plus qu'on ne faisait le détour que pour moi. Je préfère avoir la journée du 27 avec mon père dans la ville, que dans la voiture. Au final en prenant en compte le prix de l’essence et le prix de l'autoroute, la décision n'est pas idiote.

Je les laisse donc partir en voiture pour le festival, et moi je me promène dans les rues toute l'après midi, contente de retrouver le Guiyang de ma jeunesse. Je commence par me promener autour de la place de la statue de Mao, où on m'a déposé, on trouve encore de vieux bâtiments.
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Ensuite je file dans un magasin d'informatique, je suis en fait à la recherche d'une vieille amie avec qui il est très dur de rester en contact, parce qu'elle n'est pas très geek. Je l'ai rencontrée il y a 4ans et j'avais eu la chance 2ans après de la retrouver dans le magasin en présentant une simple photo d'elle, car elle y travaillait encore. Sur ce coup ci je ne la retrouve pas. Dans le magasin je croise un autre vendeur qui me donne son QQ, histoire de pratiquer son anglais avec moi. J'aimais bien sa question "Are you a foreigner ?" héhé.
Je trouve aussi une boite de diablo III. Je ne referais pas tout un récit, voila la conversation irc qui s'y prête.
Spoiler:
Le magasin n'est pas qu'un magasin, c'est aussi un fourre tout d'informatiques, spécialisé dans les ordinateurs. On y retrouve de vieilles carcasses qu'il réparent sur place. On y trouve aussi, comme partout des copies de windows et de tous ces logiciels chers et malfoutus. \o/ de même pour certains jeux/fims.
Je m'arrête un moment négocier une liseuse dans mon niveau de chinois, j'arrive quand même a avoir suffisamment d'informations pour me décider à en acheter une en France finalement.
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Quelque photos des rues de Guiyang. Comme je disais on trouve encore de vieilles maisons en centre ville.
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Je finirais même par me perdre, et après avoir demandé mon chemin dans une pharmacie, en chinois toujours -lvl up !- je fais un détour vers une petite pagode dans un coin. On entre gratuitement malgré deux gardiens, enfin je suis entrée sans leur poser de question. huhu
C'est un peu laissé en vrac, et pourtant je pense que ça a une grande valeur historiquement. La chine est tellement tournée vers son développement qu'elle oublie parfois sa richesse, certaines personnes réagissent à ça aujourd'hui. Smile
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Après avoir retrouvé mon chemin, je redescend les toutes petites ruelles derrière l'immeuble où j'ai vécu. Je retrouve l'imprimerie où j'ai fait imprimer 4 de mes recueils de poésie, les personnes ici vous font un livre avec un ordinateur, une imprimante et une machine à relier, 60euros pour 300Pages. Leur petite boutique s'est agrandie, et s'est déplacée juste sous l'immeuble, ça fait plaisir à voir. Puis les ruelles aussi, je les aime bien.
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En fait, ce jour là, je cours après mes souvenirs. Je vais dans deux magasins de CD pour trouver quelque groupes du festival, impossible, ils n'ont pas. Et le magasin où j'achetais du métal à l'époque s'est rétrécit, ne vendant que des chanteurs chinois connus et des dvd. Tant pis.
Je pars au café de Zoé, enfin l'ancien, maintenant nommé Boe café, où je m'installe pour un repos bien mérité après mes quelque heures de marche. Je médite, j'écris, je m'étale, je suis contente d'être ici, ça me fait du bien. Je retrouve la même décoration que zoé a collé sous mes yeux il y a 4ans, c'est quelque chose de fort pour moi, ce genre de souvenirs. Je bois deux cafés, malgré ma vieille fatigue, puis j'attend le soir pour me balader dans les marchés de nuit.
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Et voila un premier marché de nuit. Je cherche des bricoles à offrir, mais je ne suis pas dans la bonne rue et je ne trouverais finalement pas ce que je cherche. Tant pis, voici quelque photos de Guiyang de nuit. Je retrouve aussi les petits restos de nuit, toute une rue remplie a fond
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Je m'arrête manger des brochettes dans la rue, puis ensuite je vais voir les danseurs et les joueurs de toupie. On les fouettes pour qu'elles tournent. Des gens me feront essayer, mais c'est assez dur de prendre la main, je n'arriverais qu'un coup à toucher la toupie avec le fouet. Ensuite je croise des enfants mendiants dans la rue, j’essaierais de les photographier, impossible, ils se cachent directement le visage, ils doivent avoir des directives à ce niveau là... Je rentre en bus, dodo !

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Dimanche 26 Août

Le matin on se casse la tête avec YoCha à chercher des cds de musique de rock dans le festival, pas moyen, on fait sushi lu, rien. Au final on se rend au parc où on peu prendre des bus pour le festival, où on s'arrête manger un ChiWawa avant de prendre le bus.
Le Chiwawa, en fait ça s'écrit pas comme ça, mais c'est comme Sushi lu, ça me sers pour me rappeler facilement le mot chinois. C'est une spécialité à Guiyang, des légumes crus dans une galette de riz, et c'est bien bon. On mange ça dans un long tunnel aménagé en petit resto, c'est rigolo.
Puis c'est parti pour 40min de bus direction le festival !

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Quelque photos des marchés sur le festival, les gens s'installent par terre, vendent des cd (vrais ou faux peu importe), des petites créations -comme les bracelets- on y trouve les 'hippies chinois, un peu de tout, j'aime bien cette atmosphère tranquille et festive à la fois. Pour les bracelets que vous voyez, la miss ici présente les fait elle même et les vends ici à juste prix, suffisamment pour payer le boulot fournis.

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A un moment dans le festival, je rencontrerais un groupe d'étrangers, l'un d'eux me salue. je réaliserais après qu'il s'agit du chanteur du groupe 'eliot the bull', d'australie. il a bien aimé son voyage en Chine, ça fait plaisir. Des enfants jouent, enfin c'est de bonnes journées, et il ne fait ni trop chaud ni trop froid.
Ensuite viens le tour du groupe ShanRen 山人, les hommes de la montagne. On y rejoins des amis, entre autre un des membres de la blue sky team. Ils connaissent un des membres du groupe, celui ci a les cheveux longs et une tresse, il est assez impressionnant sur scène tellement il y est actif. Ils ont de très nombreux différents instruments chinois, et les chansons sont peut être traditionnelles. à la fin je voudrais acheter un cd, mais encore une fois, pas possible. Ils prendront mon adresse en France, puis l'étranger qui fait partie du groupe me donnera leur facebook.
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A la fin nous rentrons ensemble en taxi et on retrouve mon père et les coupaings, après quelque brochettes, coca et bières, repos !

Lundi 27 Août : Retour !

Grâce à notre bricolage de billet d'avion, nous avons donc la journée à Guiyang plutôt que sur la route, on en profite pour acheter quelque bricoles, et faire ce qu'il y a à faire : passer à la banque, trouver un téléphone pour mon fréro, un magnétophone pour ma socio, rembourser zoé, se balader... C'est parti ! Nous avons 5 petites heures devant nous, nous partons à l'assaut de Guiyang. J'ai juste avant passé une heure à tenter de jouer à tétris avec ma valise trop pleine. haha.

Des petites maisons du haut du bureau de Zoé, où on retrouve au passage un ami de mon père. Ils discuterons une bonne heure d'un prochain projet d'escalade je ne sais quoi, en octobre. Bref, il est bien occupé quand même.
Nous partons ensuite nous re balader dans les rues, à la recherche de bricoles chinoises. Un petit coin de paradis dans un passage sous terrain, sur la troisième photo. On s'arrête ensuite manger des raviolis où on aimait en manger en 2007. Puis nous repartons.
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C'est parti pour l'aéroport ! Mon voyage touche à sa fin. On annule mon vol de nanning, histoire de laisser la place à qui en aurait besoin. On reste ensemble une petite heure. ça me fait un drôle de sentiment pourtant pas inconnu, celui de quitter un lieu que je considère comme étant chez moi, en me questionnant de pourquoi.
C'est comme ça la Chine et moi, j'ai l'impression d'avoir deux vies à deux endroits opposés de la planète. Je souhaite souvent être de l'autre coté, où que je sois. Puis en partant je me demande pourquoi, que je quitte la France où la Chine. C'est tout Bbllblb,bizarre. Je suis comme ça, je ne sais pas ce que je laisse cette fois ci à Guiyang. Mais je suis heureuse d'avoir accompli ce voyage qui m'est je pense, en tout point bénéfique.
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2) Voyage voyage

C'est parti ! J'attend mon avion un petit moment, et ziou, des noutons et un joli ciel. L'avion semble tout neuf et moderne c'est agréable.
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Et me voila à Beijing !
Je passe un peu de temps, perdue, à chercher mon chemin. Je ne trouve pas les vols internationaux, en fait je devrais changer d'aéroport, on me donne une petite carte que je met du temps à comprendre, pour m'aider à m'y rendre. Je prend donc le dernier bus, juste à temps, pour arriver à la partie internationale.
Maintenant il est 2h du matin et je squatte un café, mon avion pars à 11h et je ne peux pas m'enregistrer avant 8h, donc je ne dors pas, ou peut être bientôt, sur mes valises.
Bisous Ridpef et tout le petit monde !

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mystheria
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