Au pays où l'on vit plus longtemps (Bama, Guangxi)
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Au pays où l'on vit plus longtemps (Bama, Guangxi)
Au pays où l'on vit plus longtemps. (6 novembre 2009)
Il y a quelques temps déjà que je tombe régulièrement sur des textes parlant de longévité à Fengshan, et je me disais que le jour où j'aurais le temps, j'essayerais d'en savoir plus.
En fait, je n'ai pas eu le temps, mais je me suis bel et bien rendu dans ce pays où il est dit que les gens vivent plus vieux que n'importe où dans le monde. http://www.chine-informations.com/guide/pourquoi-vit-on-si-vieux-dans-certains-endroits-de-la-chine_1418.html
Bama est le conté en aval ce Fengshan, c'est à dire que la résurgence se Sanmenhai traverse un grand poljé et se perd à nouveau pour résurger une dernière fois à Bama. Certains villages de Fenghsan sont effectivement comptabilisés dans cette région de grande longévité.
Mais quand on est à Bama, la source de la longévité, c'est une grotte nommée Baimodong, ou plutôt la résurgence secondaire qui se trouve juste devant l'entrée, la résurgence principale étant à peine plus loin.
Les touristes viennent de loin, pour se baigner dans la source, achètent des bidons en plastique pour prendre de l'eau. On peut aussi l'acheter en bouteille mais le breuvage dont les ventes rapportent le pus est l'alcool local, avec un serpent dans la bouteille et qui est supposé apporter la vitalité sans laquelle la longévité serait ennuyeuse.
Un petit marché vend aussi ses secrets de longévité, on retrouve les mêmes ingrédients sur le marché de Sanmenhai. Des plantes essentiellement. Le plat localement considéré comme le plus bénéfique est une soupe de chanvre, pas mauvaise au demeurant. Le chanvre en question est effectivement du cannabis, mais personne ici ne semble connaître ou se soucier des usages occidentaux de cette plante qui pousse à l'état sauvage.
Il y a quelques temps déjà que je tombe régulièrement sur des textes parlant de longévité à Fengshan, et je me disais que le jour où j'aurais le temps, j'essayerais d'en savoir plus.
En fait, je n'ai pas eu le temps, mais je me suis bel et bien rendu dans ce pays où il est dit que les gens vivent plus vieux que n'importe où dans le monde. http://www.chine-informations.com/guide/pourquoi-vit-on-si-vieux-dans-certains-endroits-de-la-chine_1418.html
Bama est le conté en aval ce Fengshan, c'est à dire que la résurgence se Sanmenhai traverse un grand poljé et se perd à nouveau pour résurger une dernière fois à Bama. Certains villages de Fenghsan sont effectivement comptabilisés dans cette région de grande longévité.
Mais quand on est à Bama, la source de la longévité, c'est une grotte nommée Baimodong, ou plutôt la résurgence secondaire qui se trouve juste devant l'entrée, la résurgence principale étant à peine plus loin.
Les touristes viennent de loin, pour se baigner dans la source, achètent des bidons en plastique pour prendre de l'eau. On peut aussi l'acheter en bouteille mais le breuvage dont les ventes rapportent le pus est l'alcool local, avec un serpent dans la bouteille et qui est supposé apporter la vitalité sans laquelle la longévité serait ennuyeuse.
Un petit marché vend aussi ses secrets de longévité, on retrouve les mêmes ingrédients sur le marché de Sanmenhai. Des plantes essentiellement. Le plat localement considéré comme le plus bénéfique est une soupe de chanvre, pas mauvaise au demeurant. Le chanvre en question est effectivement du cannabis, mais personne ici ne semble connaître ou se soucier des usages occidentaux de cette plante qui pousse à l'état sauvage.
La Panyanghe
C'est le nom de la rivière coulant à Bama, elle provient intégralement d'un vaste réseau souterrain dont Sanmenhai à Fengshan est l'un des principaux éléments.
Tout un mythe de la longévité se développe autour de cette rivière.
Bainiaodong (la grotte aux cent oiseaux) est un passage souterrain sur le cours de la Panyanghe
L'eau de la Panyagnhe est-elle le secret de la longue vie ? En tout cas, pêcher ses poissons à l'ombre des bambous assure les repas quotidiens.
Sur les berges de la Panyanghe, la longévité s'apprend tôt et pas dans du coton.
Le travail c'est la santé, qu'il disait. Brassé à l'eau de la Panyanghe, le béton dure-t-il plus longtemps ?
Pas si sûr...
Tout un mythe de la longévité se développe autour de cette rivière.
Bainiaodong (la grotte aux cent oiseaux) est un passage souterrain sur le cours de la Panyanghe
L'eau de la Panyagnhe est-elle le secret de la longue vie ? En tout cas, pêcher ses poissons à l'ombre des bambous assure les repas quotidiens.
Sur les berges de la Panyanghe, la longévité s'apprend tôt et pas dans du coton.
Le travail c'est la santé, qu'il disait. Brassé à l'eau de la Panyanghe, le béton dure-t-il plus longtemps ?
Pas si sûr...
Baimodong, la grotte aux cents fantômes
Cette grotte aménagée pour le tourisme correspond à une des sources considérées comme les plus importantes pour la longévité. L'air de la grotte est bien entendu meilleur que partout ailleurs !
L'eau miraculeuse peut se boire, on vient avec sa bouteille ou ses bidons pour se servir.
Mais les ablutions semblent être indispensables.
Une bonne baignade, en fait, vu la chaleur ce jour-ci pourquoi se refuser ce plaisir ?
Même la boue est meilleure ici qu'ailleurs !
Puissent-ils tous être centenaires si le cœur leur en dit... D'ici là, les rides semblent une garantie de l'authenticité des produits vendus.
Et qu'on n'écoute même pas ce que ses pauvres mains racontent...
L'eau miraculeuse peut se boire, on vient avec sa bouteille ou ses bidons pour se servir.
Mais les ablutions semblent être indispensables.
Une bonne baignade, en fait, vu la chaleur ce jour-ci pourquoi se refuser ce plaisir ?
Même la boue est meilleure ici qu'ailleurs !
Puissent-ils tous être centenaires si le cœur leur en dit... D'ici là, les rides semblent une garantie de l'authenticité des produits vendus.
Et qu'on n'écoute même pas ce que ses pauvres mains racontent...
Dihuanggong, l'objet de mon passage à Bama
Mais qu'est-ce que je suis allé faire là-bas ?
Encore une histoire de grotte. Un bruit courait qu'i y aurait une nouvelle grotte, plus belle que Shuijinggong qui est si belle que son ticket est le plus cher de Chine (18€).
Et il fallait absolument que je vienne à Bama pour dire ce que j'en pense, et peut-être la topographier plus tard si elle en vaut la peine.
Travaillant pour le géopark de Leye-Fengshan, j'étais tout proche, Fengshan n'étant qu'à 70 km de Bama.
L'affaire s'est déroulée en deux temps. J'hésite à tout vous dire sur le premier temps... Je me suis donc rendu à Bama. Je m'étais méfié, pourtant, et avais pris toutes mes cordes au cas où. Mais voilà, Mr He, le responsable du projet, a bien insisté : il a tout prévu, tout organisé, il est allé lui-même plusieurs fois dans cette grotte dont une fois avec des leaders locaux dont un petit gros de 120 kg... Pas question que je perde du temps avec mes cordes et que je m'encombre d'un baudrier. Il me demande de me fier à ce qu'il a prévu.
Au chalet du bout de la piste carrossable, je vois un bout de corde qui traîne, et un gars qui tape sur un mousqueton avec une machette pour l'ouvrir... Je questionne un peu, on me dit qu'il y a d'autres cordes dans la grotte, et des échelles. Dans le chalet, une télé passe une vidéo sur des photos prises dans la grotte. C'est pas vilain, mais pas terrible non plus. Je vois des grandes pente de calcite et des gars habillés comme dehors, avec une bougie ou une petite lampe à la main. Bref, je me dis que ça doit être globalement un trou en pente douce, je prend quand même un bout de corde et le baudrier au cas où il y ait un endroit plus vertical...
On me montre des vêtements, de la nourriture... tout est prévu pour que je dorme dans la grotte, on m'explique que ceux qui sont descendu là pour la dernière fois y sont resté trois jours ! Mais ce plan ne me plaît pas trop. Je questionne un autochtone. "Combien de temps pour aller au fond ?" "3 heures". "Pour en revenir ?" "3 heures". Bon, ça fait 6, on ne se casse pas la tête, "laissez tout ce bazar ici s'il vous plaît. Si on revient un peu tard ça n'est pas bien grâve !" Il faut dire que depuis que je suis à Bama, on ne fait que manger, manger et manger. Alors si j'ai hâte d'aller me promener sous terre, ce n'est pas encore pour y manger, manger et manger...
Mon plan a l'air de plaire aux autochtone... et de faire sourire ceux de Bama-ville.
Bref, on se met en marche. Et on monte, on monte... Pas loin du sommet du piton, avec une vue imprenable sur une belle vallée perchée percée de deux gros Tiankengs... Bon, ça risque quand même de faire un trou profond, cette histoire.
L'entrée est petite, 2 à 3 m de diamètre, pas plus. Et une grosse corde attachée on ne sait comment à un gros cailloux plonge dedans, ainsi qu'un gros câble en acier... Un petit ressaut d'entrée suivit d'un toboggan terreux se jette dans un puits...
Je place ma corde pour m'approcher du puits, sur le coté, une grosse échelle de corde part dans un puits vertical de 12 m. Je reviens, questionne sur la suite... Ils sont une demis-douzaine. Il y aurait d'autres puits, bien plus profonds. J'ai envie de tout annuler. je leur raconte l'histoire vraie qui s'est passé une semaine auparavant vers Guilin. Quatre chinois sont descendu dans un trou avec des échelles de cordes. L'un d'eux est tombé. Les pompiers sont venus, on dit que c'était trop dangereux et ont interdit à quiconque d'aller à se recherche...
"mais on l'a fait des tas de fois!""mais la corde est neuve!". Neuve, sans doute, mais sans âme. Une corde toute molle de 12 mm, comme une chaussette sans pied dedans. Et puis des verticales à l'échelle de corde sans assurance, c'est contraire à ma religion.
"n'ai pas peur, il n'y a rien à craindre". En fait, je n'ai pas peur, mais comment expliquer qu'un truc est dangereux à des personnes qui le font tout les jours ? Et là, j'ai la faiblesse d'accepter d'aller jeter un coup d'oeil avec mes cordes, pour voir si ça s'arrange plus bas. Erreur !
Je descend le P12, un pendule permet d'aller dans une lucarne vers un palier. Là, l'échelle descend gentiment contre paroi. C'est facile. En se tenant bien... Bref, me voici engagé dans la descente sur cette échelle faite de gros bouts de bois noués tous les 60-70 cm par cette corde molle. La pente est douce. C'est normal, on est sur une coulée de calcite formant un bombement. La pente va donc s'accentuant et le tout se termine en verticale contre paroi. La double sécurité ? Ben, ce sont les deux mains. Ce puits mesure en fait 72 m...
La suite est plus tranquille. Mais on ne quitte jamais l'échelle ou un gros bout de corde. Le gros câble suit toute la descente. Pour extraire, piller devrais-je dire, les stalagmites de la grotte. Arrivé à un gros palier, le gars qui m'accompagne marque un temps d'arrêt, me dit qu'à partir de là ça va être un peu plus dur et qu'il vaut mieux que quelqu'un passe devant moi... Effectivement, la pente de calcite semble partir vers un gros trous bien noir. Les cailloux semble prendre leur temps pour atteindre le fond... D'accord, je laisse l'expert partir devant, et lui laisse bien de la distance. Et je fait comprendre à l'autre collègue que ce n'est pas la peine de suivre de près. L'échelle est attachée une bonne fois que une stalagmite, puis, un peu partout, des petits bouts de ficelle, fil de fer, fil électrique et autres lacets reprennent la charge de temps en temps sur tout ce qui peut permettre d'attacher quelque chose. Le but semble être d'éviter que l'échelle ne se balance. Mais le résultat est qu'une rupture de ces ficelous est plus que probable, et que le choc engendré peut alors avoir des conséquences. Je prend donc l'habitude de prendre une corde dans chaque main, le poing serré juste au-dessus du barreau.
Et voilà la lèvre du puits. Un beau P77 plein vide dans une grosse salle. Enfin, plein vide, pas vraiment. Pour éviter ça, l'échelle part en surplomb, soutenue par des bambous. Il faut donc descendre à l'échelle sans assurance en surplomb sur une échelle qui peut générer un choc d'un moment à l'autre... Mais j'ai tout de même gardé mon baudrier et mes longes. Molle ou pas, je me sens mieux avec une longe sur chacune de ces cordes que sans ! Mais non, je ne peux même pas m'en tirer comme ça. Plus bas, il faut marcher sur un bambou horizontal posé sur on ne sait quoi. Pas d'échelle à porté de main mais une grosse corde... Trop grosse pour les mousquetons de longe !... Bon, ben on vas se tenir alors...
La suite, après un passage dans une petite lucarne, est plus cool mais un peu longue. La paroi est surplombante, donc l'échelle est très fréquemment attachée à la paroi. Se longer et se délonger barreau après barreau multiplie les efforts, mais c'est tout de même plus sûr. Sur la fin, le puits redeviens vertical. Les derniers 10 m se font donc dans échelle, avec un bout de fil de fer pour se tenir dans les passages difficiles...
En bas, la grotte elle-même est grande (2,5 km), de vase galeries, de grandes et belles concrétions. Je suis mes deux guides dans les recoins, mais ne regrette pas d'avoir laissé à l'entrée mon appareil photo et dans la voiture le matériel topo, ça fait ça en moins à porter. En fait, se promener dans ces galeries est une bonne occasion de se reposer les bras pour la monté. Je vois le lieu de bivouac où les précédents visiteurs ont passé trois jours et j'ai le complément de l'histoire : épuisés par la descente, ils étaient incapables de remonter. La remonté a duré 22 heures !
De retour en bas du puits, d'autres chinois sont descendu avec encore à manger ! je m'enfuie par le haut après une pomme. "attends, on va t'aider !" "non merci !" Mon soucis est de limiter le risque de voir casser un de ces filaments qui reprennent la charge de temps en temps, plus il y a d'espace entre deux personnes, moins c'est dangereux.
60 cm entre deux barreaux, c'est beaucoup. Et parfois, les barreaux ne sont pas horizontaux. Dans les parties surplombantes, ça tire bien sur les bras. Mais j'arrive à remonter, talonné par un guide local portant dans son sac une grosse stalagmite qu'il revendra à un touriste. Nous arrivons à temps à la ferme où ils étaient en train de préparer du riz pour que l'on n'ait pas faim à la sortie de la grotte !
Une semaine plus tard, je reviens à Dihuanggong. Le premier jour, j'équipe correctement la descente de 250 m et fais la topo en remontant. Le second, je fais la topo du reste et déséquipe, avec l'aide de deux guides pour porter les cordes.
Mais je n'ai pas de photo de la grotte elle-même. Ce n'était pas prévu au "contrat", et il m'aurait fallu un jour de plus et quelques flashs...
Encore une histoire de grotte. Un bruit courait qu'i y aurait une nouvelle grotte, plus belle que Shuijinggong qui est si belle que son ticket est le plus cher de Chine (18€).
Et il fallait absolument que je vienne à Bama pour dire ce que j'en pense, et peut-être la topographier plus tard si elle en vaut la peine.
Travaillant pour le géopark de Leye-Fengshan, j'étais tout proche, Fengshan n'étant qu'à 70 km de Bama.
L'affaire s'est déroulée en deux temps. J'hésite à tout vous dire sur le premier temps... Je me suis donc rendu à Bama. Je m'étais méfié, pourtant, et avais pris toutes mes cordes au cas où. Mais voilà, Mr He, le responsable du projet, a bien insisté : il a tout prévu, tout organisé, il est allé lui-même plusieurs fois dans cette grotte dont une fois avec des leaders locaux dont un petit gros de 120 kg... Pas question que je perde du temps avec mes cordes et que je m'encombre d'un baudrier. Il me demande de me fier à ce qu'il a prévu.
Au chalet du bout de la piste carrossable, je vois un bout de corde qui traîne, et un gars qui tape sur un mousqueton avec une machette pour l'ouvrir... Je questionne un peu, on me dit qu'il y a d'autres cordes dans la grotte, et des échelles. Dans le chalet, une télé passe une vidéo sur des photos prises dans la grotte. C'est pas vilain, mais pas terrible non plus. Je vois des grandes pente de calcite et des gars habillés comme dehors, avec une bougie ou une petite lampe à la main. Bref, je me dis que ça doit être globalement un trou en pente douce, je prend quand même un bout de corde et le baudrier au cas où il y ait un endroit plus vertical...
On me montre des vêtements, de la nourriture... tout est prévu pour que je dorme dans la grotte, on m'explique que ceux qui sont descendu là pour la dernière fois y sont resté trois jours ! Mais ce plan ne me plaît pas trop. Je questionne un autochtone. "Combien de temps pour aller au fond ?" "3 heures". "Pour en revenir ?" "3 heures". Bon, ça fait 6, on ne se casse pas la tête, "laissez tout ce bazar ici s'il vous plaît. Si on revient un peu tard ça n'est pas bien grâve !" Il faut dire que depuis que je suis à Bama, on ne fait que manger, manger et manger. Alors si j'ai hâte d'aller me promener sous terre, ce n'est pas encore pour y manger, manger et manger...
Mon plan a l'air de plaire aux autochtone... et de faire sourire ceux de Bama-ville.
Bref, on se met en marche. Et on monte, on monte... Pas loin du sommet du piton, avec une vue imprenable sur une belle vallée perchée percée de deux gros Tiankengs... Bon, ça risque quand même de faire un trou profond, cette histoire.
L'entrée est petite, 2 à 3 m de diamètre, pas plus. Et une grosse corde attachée on ne sait comment à un gros cailloux plonge dedans, ainsi qu'un gros câble en acier... Un petit ressaut d'entrée suivit d'un toboggan terreux se jette dans un puits...
Je place ma corde pour m'approcher du puits, sur le coté, une grosse échelle de corde part dans un puits vertical de 12 m. Je reviens, questionne sur la suite... Ils sont une demis-douzaine. Il y aurait d'autres puits, bien plus profonds. J'ai envie de tout annuler. je leur raconte l'histoire vraie qui s'est passé une semaine auparavant vers Guilin. Quatre chinois sont descendu dans un trou avec des échelles de cordes. L'un d'eux est tombé. Les pompiers sont venus, on dit que c'était trop dangereux et ont interdit à quiconque d'aller à se recherche...
"mais on l'a fait des tas de fois!""mais la corde est neuve!". Neuve, sans doute, mais sans âme. Une corde toute molle de 12 mm, comme une chaussette sans pied dedans. Et puis des verticales à l'échelle de corde sans assurance, c'est contraire à ma religion.
"n'ai pas peur, il n'y a rien à craindre". En fait, je n'ai pas peur, mais comment expliquer qu'un truc est dangereux à des personnes qui le font tout les jours ? Et là, j'ai la faiblesse d'accepter d'aller jeter un coup d'oeil avec mes cordes, pour voir si ça s'arrange plus bas. Erreur !
Je descend le P12, un pendule permet d'aller dans une lucarne vers un palier. Là, l'échelle descend gentiment contre paroi. C'est facile. En se tenant bien... Bref, me voici engagé dans la descente sur cette échelle faite de gros bouts de bois noués tous les 60-70 cm par cette corde molle. La pente est douce. C'est normal, on est sur une coulée de calcite formant un bombement. La pente va donc s'accentuant et le tout se termine en verticale contre paroi. La double sécurité ? Ben, ce sont les deux mains. Ce puits mesure en fait 72 m...
La suite est plus tranquille. Mais on ne quitte jamais l'échelle ou un gros bout de corde. Le gros câble suit toute la descente. Pour extraire, piller devrais-je dire, les stalagmites de la grotte. Arrivé à un gros palier, le gars qui m'accompagne marque un temps d'arrêt, me dit qu'à partir de là ça va être un peu plus dur et qu'il vaut mieux que quelqu'un passe devant moi... Effectivement, la pente de calcite semble partir vers un gros trous bien noir. Les cailloux semble prendre leur temps pour atteindre le fond... D'accord, je laisse l'expert partir devant, et lui laisse bien de la distance. Et je fait comprendre à l'autre collègue que ce n'est pas la peine de suivre de près. L'échelle est attachée une bonne fois que une stalagmite, puis, un peu partout, des petits bouts de ficelle, fil de fer, fil électrique et autres lacets reprennent la charge de temps en temps sur tout ce qui peut permettre d'attacher quelque chose. Le but semble être d'éviter que l'échelle ne se balance. Mais le résultat est qu'une rupture de ces ficelous est plus que probable, et que le choc engendré peut alors avoir des conséquences. Je prend donc l'habitude de prendre une corde dans chaque main, le poing serré juste au-dessus du barreau.
Et voilà la lèvre du puits. Un beau P77 plein vide dans une grosse salle. Enfin, plein vide, pas vraiment. Pour éviter ça, l'échelle part en surplomb, soutenue par des bambous. Il faut donc descendre à l'échelle sans assurance en surplomb sur une échelle qui peut générer un choc d'un moment à l'autre... Mais j'ai tout de même gardé mon baudrier et mes longes. Molle ou pas, je me sens mieux avec une longe sur chacune de ces cordes que sans ! Mais non, je ne peux même pas m'en tirer comme ça. Plus bas, il faut marcher sur un bambou horizontal posé sur on ne sait quoi. Pas d'échelle à porté de main mais une grosse corde... Trop grosse pour les mousquetons de longe !... Bon, ben on vas se tenir alors...
La suite, après un passage dans une petite lucarne, est plus cool mais un peu longue. La paroi est surplombante, donc l'échelle est très fréquemment attachée à la paroi. Se longer et se délonger barreau après barreau multiplie les efforts, mais c'est tout de même plus sûr. Sur la fin, le puits redeviens vertical. Les derniers 10 m se font donc dans échelle, avec un bout de fil de fer pour se tenir dans les passages difficiles...
En bas, la grotte elle-même est grande (2,5 km), de vase galeries, de grandes et belles concrétions. Je suis mes deux guides dans les recoins, mais ne regrette pas d'avoir laissé à l'entrée mon appareil photo et dans la voiture le matériel topo, ça fait ça en moins à porter. En fait, se promener dans ces galeries est une bonne occasion de se reposer les bras pour la monté. Je vois le lieu de bivouac où les précédents visiteurs ont passé trois jours et j'ai le complément de l'histoire : épuisés par la descente, ils étaient incapables de remonter. La remonté a duré 22 heures !
De retour en bas du puits, d'autres chinois sont descendu avec encore à manger ! je m'enfuie par le haut après une pomme. "attends, on va t'aider !" "non merci !" Mon soucis est de limiter le risque de voir casser un de ces filaments qui reprennent la charge de temps en temps, plus il y a d'espace entre deux personnes, moins c'est dangereux.
60 cm entre deux barreaux, c'est beaucoup. Et parfois, les barreaux ne sont pas horizontaux. Dans les parties surplombantes, ça tire bien sur les bras. Mais j'arrive à remonter, talonné par un guide local portant dans son sac une grosse stalagmite qu'il revendra à un touriste. Nous arrivons à temps à la ferme où ils étaient en train de préparer du riz pour que l'on n'ait pas faim à la sortie de la grotte !
Une semaine plus tard, je reviens à Dihuanggong. Le premier jour, j'équipe correctement la descente de 250 m et fais la topo en remontant. Le second, je fais la topo du reste et déséquipe, avec l'aide de deux guides pour porter les cordes.
Mais je n'ai pas de photo de la grotte elle-même. Ce n'était pas prévu au "contrat", et il m'aurait fallu un jour de plus et quelques flashs...
Quelques photos
Les Tiankengs, du plus bel effet dans le paysage
Une grosse doline avec un canyon perché.. Pas bien loin d'une des galeries de Dihuanggong.
Les habitants locaux et leur ferme, elle aurait une cinquantaine d'année seulement.
Un des gros avantages des centenaires, c'est que leur cercueil peut servir de banc plus longtemps.
Les gamins du village près des Tiankengs.
L'entrée de Dihuanggong...
Et un aperçu ce l'équipement de la cavité.
J'ai pris ces photos en remontant, tranquillement aussi dans mon baudrier, en haut d'un puits de 77 m plein vide.
Le premier gars est un habitué, le second vient de Bama-ville, il a droit à une "corde" "d'assurance", on sent son sourire un peu crispé.
Le troisième porte une stalagmite dans son sac à dos, et n'aime apparament pas raper ses vêtements... 77 m de gaz, ça ne le dérange pas. Pas plus que tout un chacun sur la route de son travail...
J'ai du mal à ne voir qu'un pilleur de concrétions dans cet homme. Certes, c'est interdit, c'est mal etc. Mais c'est sa vie, et les gars du hameau sont très fier de cette façon de gagner leur vie...
D'autre part, il est très sympa...
Une grosse doline avec un canyon perché.. Pas bien loin d'une des galeries de Dihuanggong.
Les habitants locaux et leur ferme, elle aurait une cinquantaine d'année seulement.
Un des gros avantages des centenaires, c'est que leur cercueil peut servir de banc plus longtemps.
Les gamins du village près des Tiankengs.
L'entrée de Dihuanggong...
Et un aperçu ce l'équipement de la cavité.
J'ai pris ces photos en remontant, tranquillement aussi dans mon baudrier, en haut d'un puits de 77 m plein vide.
Le premier gars est un habitué, le second vient de Bama-ville, il a droit à une "corde" "d'assurance", on sent son sourire un peu crispé.
Le troisième porte une stalagmite dans son sac à dos, et n'aime apparament pas raper ses vêtements... 77 m de gaz, ça ne le dérange pas. Pas plus que tout un chacun sur la route de son travail...
J'ai du mal à ne voir qu'un pilleur de concrétions dans cet homme. Certes, c'est interdit, c'est mal etc. Mais c'est sa vie, et les gars du hameau sont très fier de cette façon de gagner leur vie...
D'autre part, il est très sympa...
Canabis bis
En fait, la plante que j'ai présenté comme étant potentiellement du canabis en est bien, mais il s'agit ici de l'espèce sauvage, que l'on peut trouver à l'état naturel jusqu'en Europe. Elle contient très peu de substance narcotiques. Ses graines par contre sont l'ingrédient principal pour préparer cette purée considérée comme un des principaux aliments de longévité.
Ici, ils l'appellent huomai. Chez nous, c'est du chènevis.
Voici les graines en question :
Ici, ils l'appellent huomai. Chez nous, c'est du chènevis.
Voici les graines en question :
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