Une journée de spéléologue
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Une journée de spéléologue
L'affaire débute par un coup de téléphone de Xuelian, en déplacement en Mongolie Intérieure.
"Mr Kuang voudrais que tu explore une grotte, les autochtone disent qu'elle est très longue et rejoint Shuanghedong"
"C'est où exactement ?"
"Après Rangshuo (c'est de l'autre coté de la montagne) Ils disent que c'est une très belle grotte et veulent en faire une attraction touristique… je pense qu'ils rêvent…il dit que tu peux juste aller voir et y retourner après pour explorer si c'est intéressant"
On récupère ce qu'on récupère comme information : pas loin du terminus routier, il y a des puits, il y a un nom (Niupidong, grotte de la peau de vache… ça promet). On dirait que ce n'est pas un plan à passer une journée pour se faire amener une fois de plus à Tianbaodong qui est dans ce secteur la seule connue pouvant géologiquement rejoindre Shuanghedong.
Mr Kuang est un sous-directeur du bureau du tourisme de Suiyang. Ce n'est pas vraiment mon patron, mais on va faire comme si.
Après tout, conserver les bonnes relation entre la boite de développement touristique qui m'emploie, le bureau du tourisme qui la mandate et ma petite personne en tant que spéléologue, ça fait partie de mon job…
Je prépare le minimum. Cordes, baudrier, amarrages, perfo léger… et le matériel de topo. Je fixe mon heure de départ : 8h30, sinon, ils vont se pointer à 6 heures du matin pour qu'on mange les nouilles ensemble à Qinggangtang, le bourg le plus proche. j'ai souvenir qu'il faut bien 1h30 pour s'y rendre.
8h30, départ. 9h10 Xinggangtang. D'une part la route s'est considérablement améliorée, d'autre part un tunnel shunte le passage d'un col avec une interminable route en lacets étroits et enfin, le chauffeur a une conduite type pilote de rallye. Du coup, on a quand même mangé les nouilles. Ce n'est pas qu'elles sont mauvaises, c'est juste que dans ce genre d'activité, je suis le seul dont le but principal n'est pas de perdre le plus de temps possible en repas et bavardages. J'exagère bien entendu. En Chine, l'important, ce n'est pas le travail technique, mais la relation entre les acteurs. Simplement, je ne suis apte et efficace que dans le travail technique et ma seule valeur dans le renforcement des liens, c'est ma présence. Je comprend bien que le jeu politique, qui en Chine se joue à tous les niveaux, soit essentiel et passionant, mais il m'échappe totalement et il vaut mieux que ne ne m'en mèle pas.
On finit par reprendre la route, je vais enfin avoir une idée de là où on va. Ha, on s'arrête. Déjà ? Tout le monde descend de voiture. Je fais ouvrir le coffre pour remplacer mes crocs par des chaussures… on m'explique que c'est pas là. On est pourtant pas loin de gorges qui auraient pu abriter une entrée de grotte. Non, c'est juste que l'endroit est joli et est pressentit comme halte pour des touristes.
On finit par reprendre la route je vais enfin avoir une idée de là où on va. Ha, on s'arrête. Déjà ? Tout le monde descend de voiture. C'est pas trop karstique par ici. Bizarre. On monte un peu vers une ferme, vers un gros arbre. Et là, photo, photo, photo et photo. Le gros arbre n'est pas banal. Un Ginkobiloba qui, me dit-on, serait millénaire. C'est pas tous les jours qu'on voit ça.
On finit par reprendre la route je vais enfin avoir une idée de là où on va. Ha, on s'arrête. Déjà ? Tout le monde descend de voiture. C'est pas trop karstique par ici… Trois gros cyprès dans le fond d'un ravin, bon, là, on écourte quand même. C'est vrais que les arbres sont rares en Chine, mais là, c'est un peu abuser.
On finit par reprendre la route je vais enfin avoir une idée de là où on va. On a pris une route vraiment étroite. C'est du centimètre entre la roche et la rambarde de sécurité. On descend en voiture dans un canyon. Ha, on s'arrête. Déjà ? Tout le monde descend de voiture. C'est toujours pas là. Enfin presque pas. On m'explique qu'en haut des cascades de tufs qui seraient magnifique si on était pas en sècheresse il y aurait une grotte. Mais le but de la halte est de remonter le ruisseau jusqu'à de belles cascades. C'est joli, pour sur…
On finit par reprendre la route je vais enfin avoir une idée de là où on va. Ca ne va pas plus vite dans l'autre sens, c'est toujours aussi étroit, mais ça, je ne m'en plains pas. Au moins, on est en sécurité. C'est pas comme sur la route plus large sur laquelle on enchaine juste après. Mais heureusement, le pilote de rallye ne peut pas rouler plus vite que la voiture qui nous guide. Ha, on s'arrête. Déjà ? Il y a là une ferme. "Chifan! chifan !" C'est 11h, mais on a pas réussit à trainer jusqu'à midi, mais c'est quand même l'heure de manger par principe. Bon, là, j'explique que j'ai besoin sous terre de prendre mon temps. J'arrive à les convaincre. Quelqu'un va me guider à la grotte et eux ils feront ce que bon leur semble, il y a encore des tas d'arbres à aller voir.
On finit par reprendre la route je vais enfin avoir une idée de là où on va. Ha, on s'arrête. Déjà ? Cette fois, c'est la bonne. On continue à pied. Mon guide est sans aucun doute le chef local. Pantalon repassé, ceinturon, chemise, souliers… Ce n'est pas un leader important parce qu'il a à la ceinture une petite trousse qui doit contenir son téléphone et ses papiers et de l'argent. C'est un gars du coin puisqu'il connait le chemin. Mais il n'est pas venu récemment parce qu'il emporte une serpe avec lui alors que le sentier s'avèrera bien dégagé. C'est un gars plutôt grand, plus très jeune, avec une bouille à la Mao, dégarni et coiffé de la même façon. C'est un peu démodé mais on en voit encore. Le sentier a été retaillé il n'y a pas longtemps. En marchant comme ça dans les bois tout seul suivit par un grand type armé d'une serpe je me dis que si on était dans un film la musique devrait se faire un peu angoissante. Oui, je marche devant, une habitude. Pour le chemin, à chaque bifurcation, je vais où ça m'inspire et je jette un petit coup d’œil en arrière pour avoir confirmation ou bien revenir sur le bon chemin. C'est plus simple comme ça quand je ne connais pas le guide. On passe au-dessus d'une paroi, puis on revient vers sa base, la grotte est là, à 2 km de la route.
Le guide me dit qu'il vient me chercher à 5 heures. Je lui demande le nom de la grotte, tiens, ça a changé. C'est "Shuilong'ai" maintenant… Il y a des chinois avec qui je n'ai pas de difficulté de compréhension, mais là c'est pas le cas. J'arrive à comprendre que Niupidong est une autre grotte, plus proche de la route, mais moins jolie et pas plus longue, soit 4 km. Mais pour le nom, je me contente de noter un truc qui ressemble à l'oreille. Je place un GPS en acquisition, je me change et je rentre dans la grotte en faisant mes relevés topographiques. La première bifurcation est à 10 m de l'entrée… un labyrinthe ! ça sera long. Je prend la première à gauche, mon but étant de décider rapidement mon guide à me laisser et à aller manger. Ce qu'il finit par faire, puisqu'il n'a pas pris de lampe.
C'est une grotte plutôt agréable et facile au premier abord. Je choisis de prendre à gauche à chaque bifurcation, je verrais bien sur le plan que je dessine en avançant où ça me mène. Au bout de la troisième bifurcation, je m'allège de presque tout le contenu de mon sac. Je garde un marteau et une petite corde. Avancer léger, avancer doucement et revenir chercher le matériel pour le puits si j'en trouve un. Je débouche dans une galerie quatre fois plus grande. Là, je change de stratégie. Shuanghedong, c'est trop loin. Mais autant prendre la bonne direction. Je pars donc vers l'est. Ce faisant, je me rend vite compte que les strates ne sont pas orientées dans le même sens que sur le massif de Shuanghe, on est dans un contexte structurel différent. Je vois arriver les petites galeries issues du labyrinthe. Si jamais j'ai du temps, j'aurais de quoi m'occuper à faire le plan de tout ça mais pour le moment je vais à l'essentiel. Il y a des grand percolateurs à nitrates comme dans toutes les vieilles grottes de la région. Au bords d'un ruisselet comme il se doit. Ha, une escalade. Les prises sont très lisses, il y a eu des centaines de passages. Mais elles sont aussi bien rondes. Ce n'est pas parce que quelqu'un peut me retrouver dans quelques heures qu'il faut que je me casse la figure. Rien ne me prouve que les centaines de passages ont eu lieu sans un bout de corde pour se tenir ou pas des conditions de roche plus sèches… Bon, en y allant doucement et posément, ça passe. Et j'ai de quoi poser une corde pour la descente. Tout va bien.
Les traces d'exploitation de nitrates continuent. Une galerie à gauche, l'eau vient de là. Un petit faux siphon. Siphon parce qu'il serait impossible de passer dans mettre la tête dans l'eau. Faux parce qu'un courant d'air passe. Zut, le bruit de fond se précise : on vient, je ne suis pas seul. Je m'inquiète un peu pour mes affaires en vrac à l'entrée et dans le labyrinthe. Mais surtout, faire de la topographie quant il y a beaucoup de monde qui tourne autour, c'est pas très pratique. Je pars bien vite dans une autre galerie, mais elle est trop courte, une salle, quelques stalagmites et c'est finit. Bon, ça valait la peine de monter cette escalade, maintenant il va falloir descendre. Mais le moment est mal choisit : un petit groupe d'une dizaine de chinois arrive en bas du ressaut. Je me serais passé de spectateur pour mon numéro de cirque. Je passe vite fait la corde à double sur une marmite percée bien solide qui forme un véritable anneau rocheux naturel et je descend en tenant les deux brins à la main. C'est rudimentaire mais ça suffit largement à augmenter la pression des pieds sur les prises lisses et garantir de ne pas glisser. La corde est un peu courte, je la rappelle à 50 cm du sol, avec trois personnes qui s'empressent de venir m'aider.
Bon, il est encore bien tôt, j'irais bien poursuivre la galerie dans l'autre direction, mais on est nombreux, tout le monde parle fort, et fume… Un coup d’œil sur mon plan… allez, je prend la direction de la sortie par une des branche inconnue du labyrinthe. Comme ça, même sans en avoir inspecté toutes les branches, je pourrais au moins les encadrer s'il se développe toujours dans le même plan, ce qui semble être le cas. La petite troupe prend une autre direction. J'avance doucement puisque je dois effectuer des mesures à chaque changement de direction. Je ne les entend plus. Puis je les entend à nouveau, devant moi. Quand j'arrive à l'entrée, ils sont déjà dehors. Je jette un coup d’œil à mes affaires, l'un d'eux s'empresse tout content de me signaler qu'ils ont tout rassemblé à l’abri… Bon, c'est foutu pour la collecte des coordonnées de l'entrée. j'éteinds le GPS et retourne vite dans la grotte. Enfin seul !
J'en profite pour passer par une branche intermédiaire du labyrinthe, ça fera ça de plus sur mon plan. Puis je vais voir ce que donne la galerie en allant vers l'ouest… Et bien elle n'y va pas. Elle fait immédiatement un large coude et repart à l'est, presque parallèlement à ce que j'ai déjà dessiné. Par contre, l'érosion en canyon et la disposition des marmites creusées dans la roche me confirme que c'est de là qu'arrivait la rivière qui a formé la cavité. J'avance d'une centaine de mètres et j'arrive à nouveau au pied d'un ressaut. Là encore, toutes les prises sont lisses comme du verre, très rondes. Même en y allant doucement, il n'y a rien qui permette de se ratrapper avec certitude si un pied vient à glisser. Pire même, pour sortir, il faut se lancer un peu. Je ne vois rien pour accrocher ma corde. Je renonce. La galerie est belle, prometteuse, c'est un peu vexant, mais c'est comme ça. Et puis je n'ai pas joué toutes mes cartes. Je regarde mon plan, si l'amont et l'aval sont parallèles, il me suffit de trouver un passage transversal coupant le virage et arrivant au-delà de l'obstacle.
Dans la plupart des grotte, on en choisis pas la direction que l'on prend. On a une sorte de tunnel que l'on suit et puis c'est tout. Dans le secteur de Suiyang, il est fréquent que la fracturation ait orienté l'érosion en de nombreux passages de tailles différentes. Ils suffit qu'ils n'aient pas été remplis de sédiments pour pourvoir naviguer à la boussole. Je trouve donc une petite galerie bien placée et j'avance dedans, toujours en prenant mes mesures et en complétant mon plan de la grotte.
L'inconvénient des galeries latérales, c'est qu'elles deviennent souvent de plus en plus petites en s'éloignant des galeries principales. Je me retrouve donc à ramper et me faufiler dans des passages de plus en plus étroit. Je tire quand même mon sac avec moi, je peux avoir besoin de la corde. Il contient aussi une lampe de secours, on ne sait jamais. C'est mal partit, a l'endroit où je pouvais espérer rejoindre la suite de la galerie espérée, la fissure que j'explore se fait plus étroite et s'oriente parallèlement. Il est tout à fait possible que je sois quelques mètres plus bas et ceci pour un bon bout de temps. Bon, du temps, j'en ai, donc j'insiste. Il y a une légère circulation d'air qui vient m'encourager. Par contorsions successives, je finit par déboucher au sol de ma galerie, paris gagné !
Je place un gros cairn pour repérer mon passage et je part en direction de l'aval pour confirmer. Bien vite, j’entends à nouveau le brouhaha du petit groupe de chinois qui sont revenus dans la grotte. Zut. je ne veux pas aller à leur rencontre, ça risquerait de les inciter à grimper ce ressaut que j'estime dangereux. Je repars donc discrètement de l'autre coté, vers l'amont. C'est une galerie confortable décorée de stalagmites. J'entends à nouveau du bruit devant moi en avançant. C'est étrange. Ils auraient trouvé un autre passage ? Non, c'est plus régulier. J'approche d'une rivière. Le sol est recreusé, elle coule au fond d'une fissure sans qu'on puisse la voir. Je franchit un col de galets mêles de sable et je redescend de l'autre coté sur un long toboggan. Le plafond s'abaisse, mais juste avant qu'il ne rejoigne le sol et n'obture tout passage, j'arrive à la rivière et me relève dans une salle qui par contraste me semble énorme.
Je parle de rivière, ruisseau conviendrait mieux. Quelques litres par seconde, pas plus. Mais ce mois d'aout est particulièrement sec. L'aval est étroit, comme on pouvait s'y attendre. Je n'ai pas le temps de l'explorer et l'amont est si attirant que je n'hésite pas une seconde. L'eau suit une ligne de faille dans un couloir de 30 m de haut, plus large en haut et se rétrécissant en bas, formant des bassin profonds qu'il faut franchir en avançant en opposition large, mais plutôt facile malgré mon léger handicap à la hanche qui ne va pas en s'arrangeant. La fracture est exactement orientée dans la pente des strates qui n'est que de 12°. Si les choses étaient simples, l'eau n'aurait aucune raison d'emprunter un autre chemin. Mais elles ne le sont pas, un coude brutal provoque un changement de direction de près de 170° : on repart quasiment en arrière. Puis un nouveau coude à 90°, et c'est le siphon. Un vrais cette fois-ci. Une belle eau bleutée descendant sur une douce pente de sable.
Très bien. Il ne fallait pas que ça continue beaucoup plus longtemps, j'aurais du faire demis-tour faute de temps. Là, j'ai encore le temps d'inspecter quelques branches secondaires, l'aval de la rivière peut être rejoint, c'est bon à savoir. Je dispose aussi de suffisamment de temps pour faire les mesures qui me manquent pour rejoindre le ressaut qui m'avait arrêté. Et coup de chance, il y a aussi une belle marmite percée bien solide qui me permet de descendre par là en toute sécurité avec ma petite corde. Je n'aurais pas à batailler dans mon shunt inconfortable. Du coup, je sort légèrement en avance après avoir ramassé mes affaires dans le labyrinthe.
Le petit groupe m'attend à la sortie. Je remet mon GPS en acquisition et je répond comme je peux à leurs questions. C'est toujours un peu embarrassant. Oui, cette grotte est jolie, intéressante. Il y a des concrétions, des belles formes, une rivière souterraine et des possibilités de suite. Mais non, elle ne conviendra pas pour une attraction touristique. Jamais elle ne rejoindra Shuanghedong. Ses prolongements sont compromis à l'amont par un siphon et limités à l'aval puisque la résurgence semble être le ruisseau qu'on entend depuis l'entrée couler au fond du canyon situé en contre-bas. Je redemande le nom, il a encore changé. Ganyindong. J'insiste et j'ai l'explication. Guanyindong, c'est bien le nom de la grotte. Shuilongyan désigne le site où elle s'ouvre et en patois local ça se prononce Shuilong'ai. Je fais écrire tout ça en caractères chinois. Sans surprise, Guanyindong fait référence à Guanyin, le boudha le plus populaire du sud de la Chine. Et on les comprend, entre une charmante demoiselle et un gros lard ventru, qui hésiterait ? Shuilongyan également est un nom signifiant qui mêle la roche (falaise), l'eau (résurgence temporaire) et le dragon qui donne à tout valeur et force.
Nous repartons sur le sentier. En fait, mon guide n'a jamais vraiment prévu de revenir mais a envoyé d'autres guides à ma rencontre qui en ont profité pour faire connaitre la grotte à leurs familles et amis. Au fil du sentier, chacun part de son coté. Deux seulement d'entre eux me suivent jusqu'à ma destination, la ferme où l'on m'avait invité à manger. Mr Kuang et les autres ne sont pas encore revenus. On m'installe sur le perron avec du thé et un bol de nouilles. Je mange et je nourris les moustiques. Les autres arrivent, prévenus par téléphone, et on peut y aller. Je me laisse pièger à espérer ne pas rentrer trop tard. L’expérience n'exclue jamais la naïveté. Nous referons quelques arrêts sur le retour, puis à Qinggangtang. Là, on me dit qu'il faut se laver la figure… Aller aux toilettes quoi. Dans un hôtel. Ha. Je les laisse faire, 30 mn plus tard, ils reviennent tout beau tout neuf. Je n'ai pas de principe contre la douche, mais sans vêtement de rechange, je préfère la prendre à la maison… En fait, il s'agissait surtout de passer le temps pour aller manger ensemble, boire la bière. Bref, ne pas rentrer trop tôt. Je ne suis pas trop rassuré de voir le chauffeur trinquer. Mais il n'abuse pas. Un pot-au-feu plus tard, nous repartons. Une conjonction entre hasard et compétence fait que nous n'avons pas d'accident sur notre course de retour vers Shuanghe. Et un miracle a voulu que l'eau ne soit pas coupée, comme c'est parfois le cas le dimanche soir, j'ai pu donc finir ma journée tranquillement, douche, exports des données et début de la mise au propre du dessin avant que mes paupières ne se fasse lourdes.
ShuilongyanGuanyindong comporte actuellement 1169 m de galeries topographiées et quelques possibilités de continuation. Il est peu probable qu'elle offre beaucoup plus et irréaliste de supposer qu'elle rejoigne un jour Shuanghedong. Son intérêt touristique est très limité. Pour lui donner une chance supplémentaire, il faudrait forcer le passage dans le faux siphon, s'il y a de nouvelles salles derrière, elles pourraient avoir été préservé de la fréquentation à l'époque de l'exploitation de nitrates.
Une bonne journée somme toutes.
Ginkobiloba millénaire
"Mr Kuang voudrais que tu explore une grotte, les autochtone disent qu'elle est très longue et rejoint Shuanghedong"
"C'est où exactement ?"
"Après Rangshuo (c'est de l'autre coté de la montagne) Ils disent que c'est une très belle grotte et veulent en faire une attraction touristique… je pense qu'ils rêvent…il dit que tu peux juste aller voir et y retourner après pour explorer si c'est intéressant"
On récupère ce qu'on récupère comme information : pas loin du terminus routier, il y a des puits, il y a un nom (Niupidong, grotte de la peau de vache… ça promet). On dirait que ce n'est pas un plan à passer une journée pour se faire amener une fois de plus à Tianbaodong qui est dans ce secteur la seule connue pouvant géologiquement rejoindre Shuanghedong.
Mr Kuang est un sous-directeur du bureau du tourisme de Suiyang. Ce n'est pas vraiment mon patron, mais on va faire comme si.
Après tout, conserver les bonnes relation entre la boite de développement touristique qui m'emploie, le bureau du tourisme qui la mandate et ma petite personne en tant que spéléologue, ça fait partie de mon job…
Je prépare le minimum. Cordes, baudrier, amarrages, perfo léger… et le matériel de topo. Je fixe mon heure de départ : 8h30, sinon, ils vont se pointer à 6 heures du matin pour qu'on mange les nouilles ensemble à Qinggangtang, le bourg le plus proche. j'ai souvenir qu'il faut bien 1h30 pour s'y rendre.
8h30, départ. 9h10 Xinggangtang. D'une part la route s'est considérablement améliorée, d'autre part un tunnel shunte le passage d'un col avec une interminable route en lacets étroits et enfin, le chauffeur a une conduite type pilote de rallye. Du coup, on a quand même mangé les nouilles. Ce n'est pas qu'elles sont mauvaises, c'est juste que dans ce genre d'activité, je suis le seul dont le but principal n'est pas de perdre le plus de temps possible en repas et bavardages. J'exagère bien entendu. En Chine, l'important, ce n'est pas le travail technique, mais la relation entre les acteurs. Simplement, je ne suis apte et efficace que dans le travail technique et ma seule valeur dans le renforcement des liens, c'est ma présence. Je comprend bien que le jeu politique, qui en Chine se joue à tous les niveaux, soit essentiel et passionant, mais il m'échappe totalement et il vaut mieux que ne ne m'en mèle pas.
On finit par reprendre la route, je vais enfin avoir une idée de là où on va. Ha, on s'arrête. Déjà ? Tout le monde descend de voiture. Je fais ouvrir le coffre pour remplacer mes crocs par des chaussures… on m'explique que c'est pas là. On est pourtant pas loin de gorges qui auraient pu abriter une entrée de grotte. Non, c'est juste que l'endroit est joli et est pressentit comme halte pour des touristes.
On finit par reprendre la route je vais enfin avoir une idée de là où on va. Ha, on s'arrête. Déjà ? Tout le monde descend de voiture. C'est pas trop karstique par ici. Bizarre. On monte un peu vers une ferme, vers un gros arbre. Et là, photo, photo, photo et photo. Le gros arbre n'est pas banal. Un Ginkobiloba qui, me dit-on, serait millénaire. C'est pas tous les jours qu'on voit ça.
On finit par reprendre la route je vais enfin avoir une idée de là où on va. Ha, on s'arrête. Déjà ? Tout le monde descend de voiture. C'est pas trop karstique par ici… Trois gros cyprès dans le fond d'un ravin, bon, là, on écourte quand même. C'est vrais que les arbres sont rares en Chine, mais là, c'est un peu abuser.
On finit par reprendre la route je vais enfin avoir une idée de là où on va. On a pris une route vraiment étroite. C'est du centimètre entre la roche et la rambarde de sécurité. On descend en voiture dans un canyon. Ha, on s'arrête. Déjà ? Tout le monde descend de voiture. C'est toujours pas là. Enfin presque pas. On m'explique qu'en haut des cascades de tufs qui seraient magnifique si on était pas en sècheresse il y aurait une grotte. Mais le but de la halte est de remonter le ruisseau jusqu'à de belles cascades. C'est joli, pour sur…
On finit par reprendre la route je vais enfin avoir une idée de là où on va. Ca ne va pas plus vite dans l'autre sens, c'est toujours aussi étroit, mais ça, je ne m'en plains pas. Au moins, on est en sécurité. C'est pas comme sur la route plus large sur laquelle on enchaine juste après. Mais heureusement, le pilote de rallye ne peut pas rouler plus vite que la voiture qui nous guide. Ha, on s'arrête. Déjà ? Il y a là une ferme. "Chifan! chifan !" C'est 11h, mais on a pas réussit à trainer jusqu'à midi, mais c'est quand même l'heure de manger par principe. Bon, là, j'explique que j'ai besoin sous terre de prendre mon temps. J'arrive à les convaincre. Quelqu'un va me guider à la grotte et eux ils feront ce que bon leur semble, il y a encore des tas d'arbres à aller voir.
On finit par reprendre la route je vais enfin avoir une idée de là où on va. Ha, on s'arrête. Déjà ? Cette fois, c'est la bonne. On continue à pied. Mon guide est sans aucun doute le chef local. Pantalon repassé, ceinturon, chemise, souliers… Ce n'est pas un leader important parce qu'il a à la ceinture une petite trousse qui doit contenir son téléphone et ses papiers et de l'argent. C'est un gars du coin puisqu'il connait le chemin. Mais il n'est pas venu récemment parce qu'il emporte une serpe avec lui alors que le sentier s'avèrera bien dégagé. C'est un gars plutôt grand, plus très jeune, avec une bouille à la Mao, dégarni et coiffé de la même façon. C'est un peu démodé mais on en voit encore. Le sentier a été retaillé il n'y a pas longtemps. En marchant comme ça dans les bois tout seul suivit par un grand type armé d'une serpe je me dis que si on était dans un film la musique devrait se faire un peu angoissante. Oui, je marche devant, une habitude. Pour le chemin, à chaque bifurcation, je vais où ça m'inspire et je jette un petit coup d’œil en arrière pour avoir confirmation ou bien revenir sur le bon chemin. C'est plus simple comme ça quand je ne connais pas le guide. On passe au-dessus d'une paroi, puis on revient vers sa base, la grotte est là, à 2 km de la route.
Le guide me dit qu'il vient me chercher à 5 heures. Je lui demande le nom de la grotte, tiens, ça a changé. C'est "Shuilong'ai" maintenant… Il y a des chinois avec qui je n'ai pas de difficulté de compréhension, mais là c'est pas le cas. J'arrive à comprendre que Niupidong est une autre grotte, plus proche de la route, mais moins jolie et pas plus longue, soit 4 km. Mais pour le nom, je me contente de noter un truc qui ressemble à l'oreille. Je place un GPS en acquisition, je me change et je rentre dans la grotte en faisant mes relevés topographiques. La première bifurcation est à 10 m de l'entrée… un labyrinthe ! ça sera long. Je prend la première à gauche, mon but étant de décider rapidement mon guide à me laisser et à aller manger. Ce qu'il finit par faire, puisqu'il n'a pas pris de lampe.
C'est une grotte plutôt agréable et facile au premier abord. Je choisis de prendre à gauche à chaque bifurcation, je verrais bien sur le plan que je dessine en avançant où ça me mène. Au bout de la troisième bifurcation, je m'allège de presque tout le contenu de mon sac. Je garde un marteau et une petite corde. Avancer léger, avancer doucement et revenir chercher le matériel pour le puits si j'en trouve un. Je débouche dans une galerie quatre fois plus grande. Là, je change de stratégie. Shuanghedong, c'est trop loin. Mais autant prendre la bonne direction. Je pars donc vers l'est. Ce faisant, je me rend vite compte que les strates ne sont pas orientées dans le même sens que sur le massif de Shuanghe, on est dans un contexte structurel différent. Je vois arriver les petites galeries issues du labyrinthe. Si jamais j'ai du temps, j'aurais de quoi m'occuper à faire le plan de tout ça mais pour le moment je vais à l'essentiel. Il y a des grand percolateurs à nitrates comme dans toutes les vieilles grottes de la région. Au bords d'un ruisselet comme il se doit. Ha, une escalade. Les prises sont très lisses, il y a eu des centaines de passages. Mais elles sont aussi bien rondes. Ce n'est pas parce que quelqu'un peut me retrouver dans quelques heures qu'il faut que je me casse la figure. Rien ne me prouve que les centaines de passages ont eu lieu sans un bout de corde pour se tenir ou pas des conditions de roche plus sèches… Bon, en y allant doucement et posément, ça passe. Et j'ai de quoi poser une corde pour la descente. Tout va bien.
Les traces d'exploitation de nitrates continuent. Une galerie à gauche, l'eau vient de là. Un petit faux siphon. Siphon parce qu'il serait impossible de passer dans mettre la tête dans l'eau. Faux parce qu'un courant d'air passe. Zut, le bruit de fond se précise : on vient, je ne suis pas seul. Je m'inquiète un peu pour mes affaires en vrac à l'entrée et dans le labyrinthe. Mais surtout, faire de la topographie quant il y a beaucoup de monde qui tourne autour, c'est pas très pratique. Je pars bien vite dans une autre galerie, mais elle est trop courte, une salle, quelques stalagmites et c'est finit. Bon, ça valait la peine de monter cette escalade, maintenant il va falloir descendre. Mais le moment est mal choisit : un petit groupe d'une dizaine de chinois arrive en bas du ressaut. Je me serais passé de spectateur pour mon numéro de cirque. Je passe vite fait la corde à double sur une marmite percée bien solide qui forme un véritable anneau rocheux naturel et je descend en tenant les deux brins à la main. C'est rudimentaire mais ça suffit largement à augmenter la pression des pieds sur les prises lisses et garantir de ne pas glisser. La corde est un peu courte, je la rappelle à 50 cm du sol, avec trois personnes qui s'empressent de venir m'aider.
Bon, il est encore bien tôt, j'irais bien poursuivre la galerie dans l'autre direction, mais on est nombreux, tout le monde parle fort, et fume… Un coup d’œil sur mon plan… allez, je prend la direction de la sortie par une des branche inconnue du labyrinthe. Comme ça, même sans en avoir inspecté toutes les branches, je pourrais au moins les encadrer s'il se développe toujours dans le même plan, ce qui semble être le cas. La petite troupe prend une autre direction. J'avance doucement puisque je dois effectuer des mesures à chaque changement de direction. Je ne les entend plus. Puis je les entend à nouveau, devant moi. Quand j'arrive à l'entrée, ils sont déjà dehors. Je jette un coup d’œil à mes affaires, l'un d'eux s'empresse tout content de me signaler qu'ils ont tout rassemblé à l’abri… Bon, c'est foutu pour la collecte des coordonnées de l'entrée. j'éteinds le GPS et retourne vite dans la grotte. Enfin seul !
J'en profite pour passer par une branche intermédiaire du labyrinthe, ça fera ça de plus sur mon plan. Puis je vais voir ce que donne la galerie en allant vers l'ouest… Et bien elle n'y va pas. Elle fait immédiatement un large coude et repart à l'est, presque parallèlement à ce que j'ai déjà dessiné. Par contre, l'érosion en canyon et la disposition des marmites creusées dans la roche me confirme que c'est de là qu'arrivait la rivière qui a formé la cavité. J'avance d'une centaine de mètres et j'arrive à nouveau au pied d'un ressaut. Là encore, toutes les prises sont lisses comme du verre, très rondes. Même en y allant doucement, il n'y a rien qui permette de se ratrapper avec certitude si un pied vient à glisser. Pire même, pour sortir, il faut se lancer un peu. Je ne vois rien pour accrocher ma corde. Je renonce. La galerie est belle, prometteuse, c'est un peu vexant, mais c'est comme ça. Et puis je n'ai pas joué toutes mes cartes. Je regarde mon plan, si l'amont et l'aval sont parallèles, il me suffit de trouver un passage transversal coupant le virage et arrivant au-delà de l'obstacle.
Dans la plupart des grotte, on en choisis pas la direction que l'on prend. On a une sorte de tunnel que l'on suit et puis c'est tout. Dans le secteur de Suiyang, il est fréquent que la fracturation ait orienté l'érosion en de nombreux passages de tailles différentes. Ils suffit qu'ils n'aient pas été remplis de sédiments pour pourvoir naviguer à la boussole. Je trouve donc une petite galerie bien placée et j'avance dedans, toujours en prenant mes mesures et en complétant mon plan de la grotte.
L'inconvénient des galeries latérales, c'est qu'elles deviennent souvent de plus en plus petites en s'éloignant des galeries principales. Je me retrouve donc à ramper et me faufiler dans des passages de plus en plus étroit. Je tire quand même mon sac avec moi, je peux avoir besoin de la corde. Il contient aussi une lampe de secours, on ne sait jamais. C'est mal partit, a l'endroit où je pouvais espérer rejoindre la suite de la galerie espérée, la fissure que j'explore se fait plus étroite et s'oriente parallèlement. Il est tout à fait possible que je sois quelques mètres plus bas et ceci pour un bon bout de temps. Bon, du temps, j'en ai, donc j'insiste. Il y a une légère circulation d'air qui vient m'encourager. Par contorsions successives, je finit par déboucher au sol de ma galerie, paris gagné !
Je place un gros cairn pour repérer mon passage et je part en direction de l'aval pour confirmer. Bien vite, j’entends à nouveau le brouhaha du petit groupe de chinois qui sont revenus dans la grotte. Zut. je ne veux pas aller à leur rencontre, ça risquerait de les inciter à grimper ce ressaut que j'estime dangereux. Je repars donc discrètement de l'autre coté, vers l'amont. C'est une galerie confortable décorée de stalagmites. J'entends à nouveau du bruit devant moi en avançant. C'est étrange. Ils auraient trouvé un autre passage ? Non, c'est plus régulier. J'approche d'une rivière. Le sol est recreusé, elle coule au fond d'une fissure sans qu'on puisse la voir. Je franchit un col de galets mêles de sable et je redescend de l'autre coté sur un long toboggan. Le plafond s'abaisse, mais juste avant qu'il ne rejoigne le sol et n'obture tout passage, j'arrive à la rivière et me relève dans une salle qui par contraste me semble énorme.
Je parle de rivière, ruisseau conviendrait mieux. Quelques litres par seconde, pas plus. Mais ce mois d'aout est particulièrement sec. L'aval est étroit, comme on pouvait s'y attendre. Je n'ai pas le temps de l'explorer et l'amont est si attirant que je n'hésite pas une seconde. L'eau suit une ligne de faille dans un couloir de 30 m de haut, plus large en haut et se rétrécissant en bas, formant des bassin profonds qu'il faut franchir en avançant en opposition large, mais plutôt facile malgré mon léger handicap à la hanche qui ne va pas en s'arrangeant. La fracture est exactement orientée dans la pente des strates qui n'est que de 12°. Si les choses étaient simples, l'eau n'aurait aucune raison d'emprunter un autre chemin. Mais elles ne le sont pas, un coude brutal provoque un changement de direction de près de 170° : on repart quasiment en arrière. Puis un nouveau coude à 90°, et c'est le siphon. Un vrais cette fois-ci. Une belle eau bleutée descendant sur une douce pente de sable.
Très bien. Il ne fallait pas que ça continue beaucoup plus longtemps, j'aurais du faire demis-tour faute de temps. Là, j'ai encore le temps d'inspecter quelques branches secondaires, l'aval de la rivière peut être rejoint, c'est bon à savoir. Je dispose aussi de suffisamment de temps pour faire les mesures qui me manquent pour rejoindre le ressaut qui m'avait arrêté. Et coup de chance, il y a aussi une belle marmite percée bien solide qui me permet de descendre par là en toute sécurité avec ma petite corde. Je n'aurais pas à batailler dans mon shunt inconfortable. Du coup, je sort légèrement en avance après avoir ramassé mes affaires dans le labyrinthe.
Le petit groupe m'attend à la sortie. Je remet mon GPS en acquisition et je répond comme je peux à leurs questions. C'est toujours un peu embarrassant. Oui, cette grotte est jolie, intéressante. Il y a des concrétions, des belles formes, une rivière souterraine et des possibilités de suite. Mais non, elle ne conviendra pas pour une attraction touristique. Jamais elle ne rejoindra Shuanghedong. Ses prolongements sont compromis à l'amont par un siphon et limités à l'aval puisque la résurgence semble être le ruisseau qu'on entend depuis l'entrée couler au fond du canyon situé en contre-bas. Je redemande le nom, il a encore changé. Ganyindong. J'insiste et j'ai l'explication. Guanyindong, c'est bien le nom de la grotte. Shuilongyan désigne le site où elle s'ouvre et en patois local ça se prononce Shuilong'ai. Je fais écrire tout ça en caractères chinois. Sans surprise, Guanyindong fait référence à Guanyin, le boudha le plus populaire du sud de la Chine. Et on les comprend, entre une charmante demoiselle et un gros lard ventru, qui hésiterait ? Shuilongyan également est un nom signifiant qui mêle la roche (falaise), l'eau (résurgence temporaire) et le dragon qui donne à tout valeur et force.
Nous repartons sur le sentier. En fait, mon guide n'a jamais vraiment prévu de revenir mais a envoyé d'autres guides à ma rencontre qui en ont profité pour faire connaitre la grotte à leurs familles et amis. Au fil du sentier, chacun part de son coté. Deux seulement d'entre eux me suivent jusqu'à ma destination, la ferme où l'on m'avait invité à manger. Mr Kuang et les autres ne sont pas encore revenus. On m'installe sur le perron avec du thé et un bol de nouilles. Je mange et je nourris les moustiques. Les autres arrivent, prévenus par téléphone, et on peut y aller. Je me laisse pièger à espérer ne pas rentrer trop tard. L’expérience n'exclue jamais la naïveté. Nous referons quelques arrêts sur le retour, puis à Qinggangtang. Là, on me dit qu'il faut se laver la figure… Aller aux toilettes quoi. Dans un hôtel. Ha. Je les laisse faire, 30 mn plus tard, ils reviennent tout beau tout neuf. Je n'ai pas de principe contre la douche, mais sans vêtement de rechange, je préfère la prendre à la maison… En fait, il s'agissait surtout de passer le temps pour aller manger ensemble, boire la bière. Bref, ne pas rentrer trop tôt. Je ne suis pas trop rassuré de voir le chauffeur trinquer. Mais il n'abuse pas. Un pot-au-feu plus tard, nous repartons. Une conjonction entre hasard et compétence fait que nous n'avons pas d'accident sur notre course de retour vers Shuanghe. Et un miracle a voulu que l'eau ne soit pas coupée, comme c'est parfois le cas le dimanche soir, j'ai pu donc finir ma journée tranquillement, douche, exports des données et début de la mise au propre du dessin avant que mes paupières ne se fasse lourdes.
ShuilongyanGuanyindong comporte actuellement 1169 m de galeries topographiées et quelques possibilités de continuation. Il est peu probable qu'elle offre beaucoup plus et irréaliste de supposer qu'elle rejoigne un jour Shuanghedong. Son intérêt touristique est très limité. Pour lui donner une chance supplémentaire, il faudrait forcer le passage dans le faux siphon, s'il y a de nouvelles salles derrière, elles pourraient avoir été préservé de la fréquentation à l'époque de l'exploitation de nitrates.
Une bonne journée somme toutes.
Ginkobiloba millénaire
Re: Une journée de spéléologue
Comme quoi, même dans les grottes tu n'es jamais seul.
Bravo pour la survie aux divers repas.
Ps: très joli CR, j'aime bien.
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mystheria- Messages : 149
Date d'inscription : 18/05/2008
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